
félon lui , faire de beau f i l, foit en l’employant
fèule , foit en la mêlant avec laine, coion, foie
ou poil.
M. Marcandier prétend que le Chanvre prè-,
paré comme il l’indique, a fur la laine & le coton
.ravantage d’être employé en étoffe , toile , .bon-
neterie, tapifferie, broderie , fans qu’il foit be-
foin.de le filer ou même de le peigner. Cette méthode
n’a pas trouvé des partifans affez zélés &
en affez grand nombre pour la faire adopter.
On affure que ce qui en a empêché , c’efi que
les déchets en font très- conlidérables. D’ailleurs
toutes ces préparations doivent être très - coûte
ufes.
On lit, dans un Journal économique, un Mémoire
, qui a beaucoup de rapport avec celui
de M. Marcandier. L’Auteur diffère de M. Mar- ;
candier en ce que propofant le rouiffage à la
rofée, il croit que le Chanvre n’a befoin ni de
broyage ni d’efpadage, mais d’être mouillé &
frappé atrentivement avec un battoir , fur une
table. Cela fuffit, félon lui . po.ur obtenir une
filaffe très - fine, très-douce, égale, très-blanche,
prefque fans déchet. Il ne s’agit plus que de
la peigner..
On eftime qu’un arpent de Chanvre de cent
perches à vingt - deux pieds la-perche , peut produire
, en bon terrein , & dans une bonne année,
deux mille poignées de filaffe, toutes teillées ou
broyées ,, du poids de vingt livres .le cent de -
poignées, c’en - à - dire , quatre cens livres de
filaffe. ( M. l’Abbé Tessier. )
CHANVREaquatique.Bidenstripart'ta. L. Voy.
Bident a C alice feuille,n.° i . [M.Thouin). ;
CHAN VRE d’Aigremoine, nom peu ufité, de
VAgrimoaia Eupatoria L. Voyez A ig r em o in e
O f f ic in a l e .( M. Thouin.)
CHANVRE de Canada. Apocinum Catmabinum L.
Voyez Apocin à f l e u r h e r b a c é ,(M. Tjïo vin).
CHAN VRE ' .de Crète. Datifca Canabina. L.
Voyez Cannabine glabre. (M. T houin. )
CHANVRE de Virginie, Acnida Cannabina.
L. Voyez A cnide d e Virginie. (Af. Thouin.")
CHANVRIERE, terrein où l’on cultive le
Chanvre. Ce terrein exigeant une préparation
plus grande & des engrais plus abondans, on y
confacre ordinairement le meilleur. Le plus
fouvent la Chanvrière eft fituée près de l’habitation.
Voyez Chanvre. ( M. l'Abbé Tes—
SI ER. )
CHAPEAU. Dans les jardins de Botanique, on
donne ce nom à des unenfiles deftinés à garantir
les plantes du grand foleil. On pourroit les
appeller avec plus de raifon, contrefols -, mais le
premier nom ayant prévalu' par l’ufage, nous
î’-avons confervé.
Les Chapeaux font conftruits en terre cuite ,
en ofier & en bois. On leur donne différentes
dimenfionsen raifon du Volume des plantes auxquelles
ils font deftinés. Cependant comme on
n’emploie les Chapeaux que dans les Ecoles de
Botanique, & que les arbuftes ou les plantes
qui exigent’ d’être abritées du foleil font délicates
& de petite flature, on peut les reflrein-
dre à trois dimenfions principales,
La i . re forte à laquelle on donne ordinairement
dix pouces d’élévation'fur huit de diamètre
dans fa partie inférieure, fe fabrique en terre
cuite. Ce font des pots comme ceux à giroflée
que l’on coupe dans la moitié de leur diamètre'
jufqu’à un quart environ de leur partie fupé-
rieure. En renverfant ce vafe & tournant fon
côté plein à l’expofition du midi, la plante
qu’elle recouvre eft à l’abri du foleil depuis
dix heures du matin jufqu’à quatre heures après
midi.
Les Chapeaux de la z.e dimenfion ont deux
pieds de haut environ & dix-huit pouces de
diamètre. Ils font formés de quatre montans
tenus à égale diftance par trois cerceaux difpofés
dansleurnauteur. Ces montans dépaffent le cerceau
inférieur d’environ fix pouces &font affilés
par cette extrémité, afin qu’ils puiffent s’enfoncer
en terre & donner au Chapeau la force de réfifter
au vent.
Le corps du Chape«u eft formé d’une pièce
fabriquée en ofier dans les deux tiers de fa
: circonférence & dans toute fa hauteur. Cette
, pièce d’ofier eft treffée avec les montans & les
i cerceaux de manière à ce que toutes les parties
foient liées enfemble & forment un tout folide
& durable. La partie fupérieure eft fermée feulement
par des baguettes diftantes les unes des
autres d’un demi-pouce & aflujctties par deux
ou trois chaînes d’ofier de la même manière
qu’une claie de bois. La partie inférieure refle
vuide ainfi que le tiers de fa partie circulaire
qui eft en élévation.
7,.0 Enfin lorfqu’on a befoin de garantir du foleil
des végétaux plus élevés on emploie des Chapeaux
faits en bois. On peut donner à ceux-ci jufqu’à
quatre pieds d’élévation fur deux pieds en carré.
Ils font établis avec quatre montans fur lefquels
font cloués de trois côtés feulement des planches
de volige ou de bois mince.
Le 4.e côté rcfte vuide & eft maintenu par
deux traverfes, l’une dans le haut & l’autre
dans le bas. Les quatre montans doivent éga-
: lement être affilés par leur extrémité inférieure
& déborder le corps de la caiffe d’environ huit
pouces pour entrer de cette profondeur dans
la terre; & y affujettir folidementk cette efpèce
de caiffe,. La partie fupérieure eft couverte d’un
. léger grillage en baguettes, & le toutefl peint
en verd pour le rendre en même-tems & plus
durable & plus, agréable à l’oeil.
On fait; aüffi des Chapeaux en tôle & en fer
blanc de la même forme que ceux dont nous
avons parlé ci-deflûs, lefquels font percés d’un
grand nombre de petits trous dans toute leur
carne pleine. Mais suflenfiles. font infiniment
plus coûteux que les autres, & font moins pro-,
près i la conferration- des plantes, c’efi ce qui
tes fait négliger. I . . ,
Les Chapeaux fervent non-feulement à défendre
certaines plantes de l’ardeur du foleil,
mais encore à garantir des vents du Nord les
plantes qui pourroient en fouffrir. Il fuffit de
les orienter & de les mettre dans la pofition.
convenable pour remplir ce double but.
Dans les écoles on commence à fe fervir des
contrefols ou des Chapeaux vers le milieu
d’A vril, tems où le foleil commence à acquérir
de la force dans notre climat. On les place fur
’ toutes les plantes, foit en pots, foit en pleine terre
quiontbefoinde leur fëcours, de manière qu’elles
le trouvent au milieu de l’èfpace vuide. On
dirige l’ouverture du Chapeau du côté du Nord
fi la plante craint le foleil, ou du côté du midi
fi elle craint le froid. Lorfque le foleil ne pa-
roît pas, qu’il tombe des bruines ou petites pluies,
on enlève momentanément les Chapeaux pour
que les plantes jouiffent de ces pluies bienfai-
ântes & quelles en foient lavées dans toutes
leurs parties. Vers la fin de Septembre, on peut
retirer tout-à-fait & rentrer dans les magafins
les contrefols pour y être confervés jufqu’à
l’année fuivante.
j mauvaife manière d’écrire le nom des caperons,
\ race confiante des fraifiers. Ce nom eft déjà ern-
: ployé par Lobel. Voyez C aperon & Fraisier.
( M. R e y n ie r ).
Les plantes auxquelles les Chapeanx font le
plus néceffaires pour leur confervation, font
en général cëlles des familles des Fougères, des
Bruyères, des Rofages, les plantes Alpines, les
arbuftes jeunes & délicats & les végétaux malades.
On les emploie encore a vec fuceès pour prolonger
la végétation trop paffagèredes plantes printanières
, l’exiftence des fleurs qui durent peu de
tems & qu’un coup de foleil flétrit. L ’invention de
ces fortes d’uftenfiles a été perfectionné an jardin
des plantes de Paris, ou l’on en fait ufage
depuis environ dix ans. ( M. T houin. )
CHAPEAU d’Evêque. Nom donné vulgairement
à l’Epilmideum Alpineum L. Voy eftEpi-
med e des Alpes, (ikf. Reynier , )
CHAPELET ( jardinage. ) C’êft une continuité
de plufieurs deffms qui s’enfilent l’un,
l’autre, tels que plufieurs falles dans un bof •
quet.
On le dit encore dans un parterre, lorfque
plufieurs petits ronds appellés Puits fe fuivent,
&, quoique détachés, forment une efpèce de pal-
mette ou de chaîne imitant les olives, les grelots
ou les grains d’un Chapelet. Ancienne Encyclopédie.
On donne le nom de racines, en Chapelet,
aux racines, qui, corfime celles de la filipen-
duie, portenr, de diftance en diftance, des tubercules
de différentes- groffeurs lefquelles imitent
les grains d’un Chapelet. ( M T houin. )
CHAPERON ou CHAP1R0 N. Ancienne &
CHAPLE, nom qu’on donné à Cliffon, en
Bretagne, à une terre qui eft le détritus de la
Roche décompofée.
CHAPON, coq rendu,par la caftration inhabile
à la génération. Voyez Castration & Coq.
( M. l’Albbé T e s s ie r . )
CHAPON., on nomme ainfi, dans quelques-
uns de nos Déparremens, des bourgeons de vigne
propres, à . faire des boutures. Voyez C r ,o ce t t e .
( M. T hou in. )
CHAPONEAU , coq nouvellement châtré.
Voyez Castration.
CHAPONNER,, châtrer des coqs , pour en
faire des Chapons. Voyez Castration.
CHAR, mefure de terre ufitée à Genève. Le
Char contient 12 Jetiers, le Jetier 24 quarterons y
le quarteron, deux pots, le pet fe fous-divife en
deux demi -pots & celui-ci en deux pickolettes.
Le quarteron a 113 pouces cubes, le fetier
qui contient vingt-quatre quarterons, aura deux
mille fept-cens douze pouces, & le Char qui
contient1 douze fetiers, aura trente-deux mille
cinq cens quarante-quatre polices cubes ou dix-
huit pieds cubes & •||4 ©u à peu-près.
( M. P Abbé T e s s ie r . )
CHARACHER, Ch a r a ch e r a .
Nouveau genre de plante établi par Forskoel
dans fon Ouvrage fur l’Hiftoire naturelle de
l’Egypte. Ses caractères ne font pas affez connus
pour dire précifément à quelle famille il appartient.
On fait feulement qu’il a des rapports
avec le genre des Camaras & qu’il pourroit
être rangé parmi les Gàtilliers ou les Ver-
vaine s : quoi qu’ilen foit, ce genre eft peu in-
téreffant par fes ufages. 11 n’eft compofé que
: de deux efpècès qui n’ont point encore été apportées
en Europe.
1. Characher à épi.
C h a r a ch e r a fpicata LaM. Di<5t. n.° 1.
; T) des montagnes de l’Arabie.
2. Characher à feuilles de viornes.
C h a r a ch e r a vibumoides Forsk Fl. Ægypt.
T) d’Arabie.
Ces deux efpèces font de petits arbriffeaux
rameux, étalés & garnis de feuilles oppofées.
: Ils portent des fleurs difpofées. en épis, d’un
blanc mêlé de violet affez agréable. Il leur
fuccède des capfules à deux loges qui „renferment
chacune deux femences oblongues.
Ces arbriffeaux croiffent fur les lieux élevés
de l’Arabie.
D’après ce fimple renfeignement, il eft probable
que ces arbuftes exigeroient dans notre
climat la même culture que les plantes
qu on conferve dans les ferres tempérées 3