
Si l’on avoir line ferre à pêcher ou une ferre—
chaude , an pied du mur de laquelle il fe trouvât
une plate-bande, on pourroity planter les jeunes
Glifor.es en pleine terre, en les forrant des pois
dans lefquels on les a femées -, elles en profite-
roient davantage , & , en les palifl'ant fur un
treillage qu’on pratiqueroit le long du mur, elles
produiroient un plus bel effet.
Les variétés des Clitores à fleurs doubles, ne
donnent ordinairement point de femences -, c’eft
le hazard qui les produit. On a remarqué que
les graines qui ont été récoltées dans leur pays
natal, font plus fufceptibles de fournir des individus
à fleurs doubles, que celles qui ont été
recueillies dans notre climat. Ne pourroit-on
pas , en multipliant ces variétés de boutures,
comme le Chrifanthe de Crête, le Séneçon élégant,
la Capucine à fleurs doubles, & c . , rendre
ces plantes vivaces, & les perpétuer par cette
voie de multiplication ? Cette expérience mérite
d’être tentée; & nous croyons, quoique nous ne
bayons pas eflâyée, qu’elle ne feroit pas infruc-
tueufe.
Ufage. Les Clitores, dans leur,pays natal, font
des fourrages utiles à la nourriture des befliaux.
Leurs graines peuvent remplacer la Gefie & les
vefees, pour la nourriture des volailles. Peut-
être pourroit-on tirer, des fleurs fie la première
efpèce, une fécule fémblable à celle de l’Indigo £
Ces fleurs font d’une couleur bleue fi foncée,
qu’elles teignent le papier comme l’indigo, plusieurs
années après avoir été défFéchées ; ce qui
feinble annoncer, dans cette plante, une partie
colorante u ès-déveLoppée.
En Europe, les Clitores ne peuvent être regardées
que comme des plantes fingulières, propres
à orner les ferres des jardins'de plantes cu-
rieufes, & à occuper leur place dans les-Ecoles
de Botanique,. ( M. Thovin. )
, C L N E D E . M. Savary, dans fon Voyage
d’Egypte , dit qu’à Mençhié, on fe procure une
eonferve de froment, que F on-nomme Clnedé, &
qui eft très-efiimée dans le pays ; elle eft compo-
fëe de bled trempé dans l’eau pendant deux jours
féché enfuite au foleil, & bouilli jufqu’à ce qu’il
teir épaiffi en gelée. Cette pâte, ainfi préparée.,
fe nomme Ci ne de rofc’e; elle eft fondante, fuerée,
& très-nourriflante. Si cette efpèce de confiture,
defféchée. au four , fe eonfervoit en mê-r, elle
pourroit être d’une grande reflource dans les
voyages de long cours.; FM. VAbbé T essier. )
CLOAQUE. Les Narurdiftes donnent ce nom
à une efpèce de poche , voifire de l’anus des
poules. C’eft-là où l'oeuf fe perfectionne, & où
la coquille prend de la cenfinance. avant d’être
expulfie au-dehors.. Le Cloaque communique
avec l’ovaire.
Le mot Cloaque défigne encore urr endroit
où. féjournent des eaux chargées d’immondices
dans l’état de putréiaClion. On ne peut donner
ce nom h des amas de fumier, tels qu’il y en5
dans les coins des feimes, parce que ce fumier
q u i, à la vérité:, fermente , ne pafle pas à l’état
de putFéfaélion completre ; tantôt il eft amoncelé
dans un efpace circonfcrit, tantôt il eft étendu
dans un grand emplacement. Dans l’un & l’antre
cas , les nouvelles couches qu’on y d ép ô fe fars
ceffe, abfoibcnt l’humidité des égoùts des l:àti-
mens, & modèrent F activité & la difpofition pr-
trefeente des couches inférieures. Ces monceaux
de fumier n’incommodent pas dans les fermes;
les hommes même qui les chargent fur les voitures,
ne s’en plaignent jamais. Mais les trous,
les puifards, où croupifièni des eaux qui ne fe
renouvellent point, fu r - tout fi des matières animales
s’y mêlent, font de vrais Cloaques, qui répandent
une odeur infeéle & des exhalai fous
très-pernicieufes pour les hommes & peur les
befliaux qui s’y trouvenr expofés. On doit donc
ne pas laifler fubfifler de pareils foyers.d’infaiu-
brité auprès des habitations. Les gens de la campagne
font, ch général, très-négligens : ce feroit
leur rendre fervice , que d’établir une police rurale
qui écartât d’eux toutes les caufes phyfiques
de maladie. Des .hommes,'dont les bras font fi.
précieux, des animaux, dont Futilitée flfi grande,
méritent bien que l’Etat s’occupe de leur confer-
vation. ( M . lAbbé T e s s i e r . );
CLOCHE. T e flu v itr e um . Vafe de gros.verre,,
qui tire fon nom de fa forme.
E fp k c e s . ,
1. C lo che de M a r a îc h e r s . Elle a dix-huit
pouces de diamètre & autant de hauteur ; il faut
choilir les Cloches bien faitesgrandes, claires &
tranfparentes.
2. C lo che à'facettes. Cette efpèce, plus dif—
pendieufe que la première, efl compolée de plu-
fieurs rangs de carreaux de verre raflemblés avec
du plomb, comme les anciens vitraux; ceux de
la citconférence (qui efl haute & grande à volonté)
font à angles droits, perpendiculaires, &
forment la bafe de la circonférence', ou le premier
rang. Le fécond rang efl incliné, & formé-
par des carreaux.à angles plus ou moins aigus,
jufqu’au dernier rang , raillé en cône dont toutes-,
ks pointes-font furmontées d.un-anneau , pour
en faciliter l’ufage & le tranfport. J1 y a , à düFé-
rentes diflances de la bafe,. des pointes de fer pour,
fixer la Cloche folitlemenr en terre.
3. Cloche Anglo'ife. Elle efl d’un vercl plus-
clair , blanc, & ordinairement plus épais. Sa;
forme efl celle d’un dôme furmonté d’ùn refré-
c.i flem eut d’un à deux pouces, de diamètre, d’uir
à trois pouces de hauteur, percé en forme de-
cheminée, qu’on bouche à volonté, félon le be~
foin d’air, & qui en facilite l’ufage. Sa grandeur
& largeur fontarbitraires aufli fait-o.n-fervir ait
;êtne ufage les coupes des grands verres dont les
«ieds font cafiés. ^
1 . ^LOChe de paille, parce qu elle en en laite ;
file a la foriùe d’un ;cône. ,
jrfages. La première efpèce fert a hâter, à
onlerver, à abriter les femences & les jeunes
dants qu’on élève^deffous, comme falades, me-
Ions concombres, &c. C’eft avec leur ufage qu’on
obtient toutes les primeurs des légumes; elles
font miles, au Printems, fur un plan incliné au
midi à 45 degrés, & droites en plein Eté. Comme
il eftnéceffaire de donner, de cems en teins, de
I j’ajr aux plantes quelles recouvrent, on a des
t fourchtttes de bois pour élever les Cloches. Un
fcon Jardinier, aura foin de les tenir nettes.
La fécondé efpèce fert aux mêmes ufages ; on
la préfère à la première, dans les Départemens du
Nord, des- Côtes du Nord , &c.
Troifième efpèce. Elle efl très en ufage chez les
Anfflois, notamment pour les boutures, les mar-
° d’arbres, d’arbriflèaux , d’arbufles de
cottes
plant)
uiers
dont elle facilite la reprife, aux Jardi-
Hl qui en connoiflent le précieux ufage.
Quatrième efpèce. Elle fert à garantir le jeune
plant du grand fo le il, en la mettant fur les
cloches de verre. La nuit, elle garantit de là
fraîcheur, & eonferve plus long-tems les rayons
fblaires condenfés. Elle fert également feule ,
ouand il ne s’agit que de procurer de 1 ombre ;
particulièrement p<our les plants qu on repique
en pleine terre. On dit, un melon cloche. On v o .t,
par l’ufage & FefFet, qu’une Cloche efl un petit
chaflis. { M . M e n o n CX
CLOCHE. Les Fleuriftes donnent ce nom à la
corolle de l’Oreille-d’Ours ( Primai# awicu 'a L. )
Les qualités qu’ils demandent pour quelle foit
belle, fonda grandeur, la netteté-de l’oeil, qu’elle
foit bien ouverte, fans être repliée, & c . Foyq
Primevere auricule. ( M . R e y n i e r . )
CLOCHE. Nom que Fon donne à la carie,
dans quelques parties de la Picardie. Voye\ C arie.
(M . L’Abbé T e s s i e r . )
Clochette. La Quintinie donne ce nom- à
l’efpèce de Narcifle nommée,. par Linné ,. Nar-
cijfus Bulbocodium. Voyez Narcisse.
Dans plufieurs Départemens, on donne ce nom
à*FAquilegia vulgaris. L. Voye\ Anc.olie vulgaire.
On donne enfin.ee nom à plufieurs efpèces de
Campanules dont la fleur efl en cloche. Voyez
Campanule.
Le nom de Clochette paroît un nom général-
qu’on a donné à toutes les fleurs qui avoient de
la reffemblafice avec une cloche. (M. R e y n i e r . )
CLOISON. Terme de Botanique,employé pour
.dtfigner les membranes & les fuhftnnees. ligneufes
ou càrtiiagineufes qui féparent les femences.d’un
même fruit. Ces Cloifons font formées, pour la
plupart, de la même fubflance que la cap fuie du
fruit qui les renferme. Quand la cap fuie efl verte
& pleine de-Cuc, Ja CloifonTeft pareillement
Sl elle fe defsèche avec elle.
La polîtion & le nombre des Cloifons dans les
Fruits, fourni fient descaractères pour diflinguer
des genres de plantes très-voifins entr’eux. Dans
la famille des crucifères, par exemple,, on dif-
tingue les alyfles des t h la (pis en ce que, dans les
premiers, la Cloifon efl parallèle aux panneaux
de la filique, tandis q ue , dans les féconds, elle
efl tranfverfale. Les ciftes fe diflinguent des hé-
lianthèmes, en ce que leurs fruits font partagés
en cinq ou dix Cloifons qui forment autant de.
loges; & que, dans les héiian thèmes, pour For-
dinaire, il ne fe trouve que trois loges, féparée*
par autant de Cloifons. C ’efl ordinairement à ces
Cloifons que les femences font attachées par un
petit cor ion ombilical. ( M . T h o u i n î )
CLOITRE. Partie de jardin dans les mai tons-
religiéufes des deux fexes, qui tire fon nom des
Cloîtres mêmes dont elle étoit entourée. Elle efl
également nommée p r é a u - , dans diftérens D 'par—
temenSjOÙ communément elle efl en herbe. Cette
efpèce de jardin,, rrifte par elle-même, étoit rarement
bien cultivée ; les buis & les ifs en faifoient
le principal ornement. La pariie du midi étoïc
brûlée par l’ardeur du foleil, tandis que celle du
nord étoit humide & couverte de moufle. Toutes
deux étaient dégradées-par la pluie qui tomboit
des toits & des gouttières. J ’ai v u , dans ces endroits,,
des milliers de renoncules, & de tulipes,
brûlées , enirnq-uart. cKheure^par laxoncentracioa.
des rayons folaires; raifon qui les fai'fôit fî fou^—
vent négliger. Les plus grands Cloîtres fervoient
quelquefois de. promenade.
Cloître fe dit suffi d’une Galle verte , quarré.e ,
à double paiiflade,. autour de laquelle on. tourne,.
comme on fait dans les Cloîtres-des couvents
cette forte de falle fe trouve dans les bofquets..
( M . M e n o n . )
C LOM PAN , Clomvl anws .
Genre de plantes de la- famille des L égumin
eu se s , qui paroît avoir des rapports avec le-
Gualedupa & les Ptérocarpes, qui r e comprend1
qu’une- efpèce : c’eft une planre vivace, farmen-
teufe , à feuilles alternes & allées, à fleurs d’une.
. couleur purpurine, difpofées en panicule : elle
eft étrangère ; elle paroît intérdianre , & elle ne
i pourroit., dans notre climat, s’accommoder que
ï de la ferre-chaude -, elle efl propre aux grandes,
collcêflioos & aux Jardins de Botanique.
C lotyLPan à panicule.
C e o mr Anus paniculata. La M- D^éi. î) . I fi es.
Moluques, Guiane.
Le Complan à panicule efl une Liane ou un
arbrifleau farnienteux & grimpant, à feuilles placées
alternativement, compofécs & portant deux
raogs.de folioles.oppofées, ovales, lifles, abfolu-
'ment fans dentelurev Ses fleurs font d’une cou.--