
pourra; fe répéter jufqu’à ce qu’il ne refle plus
en terre aucune racine de cet arbre. Nous avons
vu unefoïle de cette elpèce qui aTourni, pendant
plus de dix ans, une grande quantité de jeunes
plants de cet arbre.
i . Le Chicot d’Arabie eft un grand arbre
dont les rameaux font verdâtres , cylindriques
& cotonneux. Ses feuilles moins longues de moitié
que dansl’efpèce précédente, font aufli deux
fois ailées, à cinq paires de-pinnules qui ojit
chacune lix à huit paires de folioles ovales, glabres
& entières. Les fleurs font d’un blanc mêlé .de
violet & irrégulières. Eiles font compofées d un
calice campanulé, dont les diviflons font color
rées de cinq pétales & de neuf étamines dont
cinq’fontftêriles. Le fruit eft une gouffe longue de
ftx à fept pouces, articulée, & qui renferme des
fèmences du.rts.
Cette elpèce peu connue desBotaniftesn’a point
encore été cultivée en Europe. (Af. T hquin
CHICOT. Terme employé pour défigner une
branche morte d’un arbre , par cxtenlion, une
branche malade ou mourante. Il eft important
de fupprimer les Chicots , afin de faciliter le
recouvrement des plaies. Voyez ce mot dans
le Diclion. des Arbres' & Arbuftes , où il fera
traité plus particuliérement. (Af. T houin.) \
CHICOTS. 11 peut arriver qu’un cheval fe
mette dans le pied, en marchant , un Chicot, qui
perçant la foie, & pénétrant jùfqu’au v if , devient
plus, ou moins dangereux , felpn qu'il eft
p lus, ou moins enfoncé dans le pied. Voyez
En clouer. (Af. I Abbé T jsssier.)
CHIEN. Animal domeflique, qui femble destiné
pour l’agrément & Futilité, de FHomme.
Deux fortes 'de Chiens fur-tout méritent notre
attention ; celui du Berger & celui de baffe-çour.
Sans|le premier il feroit impoflible de conduire
un troupeau dans les pays très-cultivés : le fécond
défend cdntie les voleurs l’habitation de
ion maître. Pour former un Chien de Berger ,
_il lui faut une éducation particulière, parce qu’il
a à remplir des fonèlions qui doivent être étudiées.
Voyez le mot Ber g e r . Mais le Chien de
baffe-cour le forme feul. Son inftinél lui fuffir.
S’il,a de l’oreille;, du nez,, de. la voix & de la
vigueur, il eft parfait dans Ion efpèce.
Un Chien de baffe- cour, qui de jour eft errant
de tout côté, & ïe familiarité, avec; les hop mes,
t-ft un mauvais gardien de nuit. Il perd la per-
ftélion de fon odorat, accoutumé à flairer trop
de perfonnes. Il vaut mieux le tenir enchaîné-,
ou dans une loge grillée, pendant le jour, & né
jni donner fa liberté que le ljoir. Afin qu’il
connoiffe tous lés domelijquçs de la. mai on, il
faut le lâcher au -moment où ils font à table. II
les flaire, & fi quelque incommodité les oblige
à aller.dans la cour, au milieu de la n u it, cet
animal ne leur dit rien. Une attention , qui me
parou utile, ç’eft de placer la loge du Chiçn de
manière,qif il-voie tout.ce qui entre dans Iacouj-
& dans la maifon. Il avertit par fes aboiemem
de ce qui fe pâlie. Les gens mal-intentionnés
redoutent un pareil furvei'llant.
Il y a des Chiens, de petite taille, plus aélifg
Sa plus vigilans que des chiens de haute taille.
Ils font à préférer, parce qu’un rien les excite
à aboyer. A vigilance égale, les grands & forts
Chiens font plus recherchés. Quoique quelques-
uns d’entr’eux ne fuient pas courageux, la plupart
font en état de fe battre contre des voleurs
qui ne feroieht armés que de bâtons. D’ailleuts
les voleurs les craignent, & cette crainte eft fa-
lutaire. H eft donc néceflaire de ne fe pourvoir
que de Chiens de bonne race.
Je defirerois qu’une, ou deux perfonnes, toujours
les mêmes, donnaient à manger aux Chiens
de baffe-cour, afin qu’ils priffent l’habitude de
n’en pas recevoir des autres -, car les Chiens,
qui prennent de la nourriture de toutes les mains ,
en prennent aulfi de celles des? voleurs, qui les
appaifent facilement, en leur, donnant quelque
fupfiance narcotique, mêlée à des aiimens.
La difpofition des Chiens à contracter la rage
doit engager à leur procurer dans les grandes
gelées & les grandes chaleurs de l’eau abondammentaf
in, qu’ils n’en manquent jamais.
Les Bergers Eipagnols, pour garder leurs trou-
peaux_contrè les ours & les loups, ont de gros
Chiens Très-vaillans. & très-forts , qui font de
très-bons Chiens de baffe-cour. En France, dans
les pays où les loups font communs , ce font
aufli des Chiens de taille , qui-gardent les brebis,
& non les, Çhiens dits Qiiens de bergers ,
trop foibles contre ces hardis & cruels animaux,
Encore a-t-on foin de garnir de poinre de fer
leurs colliers, pour empêcher que les loups ne
les étranglent.
M. de Lefieps, dans fon’ voyage en Ruflie, &,
avant lu i, le capitaine Cook , rapportent que
dans le Ifamchatka les traîneaux,ou voitures font
tirées par fies attelages de Chiens -, j’ai vu à Lille
çn Flandres des Chiens traîner de petites .voitures,
chargées de charbon , de légumes, & au*-
très denrées. ..(M VAbbé T essier )
CHIEN D’A VO IN E , ou Quienne-A voinb,
comme qui dirait, avoine des Chiens,, étoit une
redevance feigneuriale, commune en Artois &
dans Je Boulenois, qui étoit due par leshabitans
au Sçigneur du lieu. Elle coniiftoit en une certaine
quantité d’avoine due annuellement par
les habirans , & deftinée dans l’origine de Ion
érabüffemenr pour la nourriture des Chiens du
Seigneur, auxquels apparemment on. faifojt du
pain de cette avoine. Ancienne Encyclopédie.
(Af. l’Abbé T essier.')
CHIENDENT. Dénomination vague qui
s’applique dans, toutes les régions aux gra-
mens dont la Touche fe ramifie , s’étend
horizontalement » & fe multiplie par les racirn
«?
nés & les figés qui fortênt de chaque noeud. Les
plantes, par ce genre de multiplication , réfiftent
à tu us les moyens'!de dèftrùé-tion , puifque le
plus petit fragment qui refte én terre y pourvu
qu’il porte un noeud, fuffit pour envahir tout
tin champ. Ce font ces mêmes: graminées que
les Chiens recherchent polir fe faire vomir, lorf-
qu’ils font malades. On a foin d’en avoir-dans
les maftifs de gazon, ou dans les bordures lorT-
qu’on aime ces animaux •, elles leur offrent, en
tout tems une panacée qui les guérit de prel'que
toutes les maladies. II pafoît cependant que ces
graminées n’agiffent que méchaniquement, au
moyen des afpéritës qui couvrent leurs bord? -,
tous les gratr.ens à feuilles rudes produiraient le
même effet.
Le Chiendent eft un des plus dangereux ennemis
des Agriculteurs ; par-tout où il s’établit,
fi on-le laiffe , il embraffe un'e éténdue de terrain
coufidérable. Miller a vu1 une racine de Chiendent,
qui avoir percé au travers dune bulbe
de fafran. ( Af. R e ynier. )
Beaucoup de moyens ont été propofés pour
détruire le Ghiendenr. Sans les rappeller je me
contenterai d’indiquer ceux que j’ai vu réuflir.
, Les terrés remplies de Chiendent font, ou de
celles qu’on foumer à la petite culture , oü de
celles qui font cultivées en grand.
Dans le premier cas, on détruit le Chiendent,
en labourant la terré à la fourche f ou au
crochet, ou avec une marre fendue & â longues
dents. En employant ces inftrumens,on découvre
le Chiendent très-avant *, il faut alors le tirer à
la main. La bêche , au Heu de mettre à portée
de le tirer, le couperait, & le feroit pulluler
encore davantage; J ’ai éprouvé moi-même les
bons effets de cette méthode. Après une grêle,
ayant laiffé le froment, qüis’étoit femé dans un
champ lever, végéter-, & fructifier, le Chiendent,
qu’aucun labour n’av oit tourmenté, fe fortifia,
& s’accrût beaucoup dans les places où les
tiges étoient rares. De pauvres gens m’ayant demandé
ce terrain pour le façonner , & y mettre
des pois, haricots, pommes de terre , pour leur
approvifionnenien t, j’y confentisbien volontiers.
Ils remuèrent tellement la terre, & enlevèrent
fi bien le Chiendent quil’infeftoir, que leurs légumes
y profpérèrem, & que je pus, au mois d? Octobre,
y faire fèmer du froment, & l’année d’après,
de l’avoine. Cesdeux grains réu {firent bien,
& le Chiendent difparut. Les payfans avoient
façonné ce champ au crochet & à la fourche.
Les Fermiers y Cultivateurs en grand , dont
les pièces de terre fe rempliffent de Chiendent,
pour avoir porté du fainfoin , ou de la
luzerne , ou du trèfle plus long-tems qu’elles
n auraient dû en porter, s’ils font intelligens,
font labourer par un tems humide ces pièces ,
quelque difficile que foit l’opération. Ils choi-
iutent le mois d’Avril -, le Çfiiendeïit 6’enlève
Agriculture. Tome I I I ,
& s’engage dans la terre, qui devient compadk-
Mais , peu- â-peu il fe détache , après plufieurs
jours de ■ Téchèrefle. Alors on herfe & on le
fépare totalement. On a grand foin de nettoyer
les herfes au bout des champs, & de Te . débar—
raffer du Chiendent , en le jetant dans les
foffés,ou dans les chemins -, car s’il refleit fur le
guêret , il repoufferoit après la moindre pluie.
Cette fécondé méthode a été mife en ufage plus
d’une fois fous mes yeux,
La racine du Chiendent eft d’un grand ufage*
en Médecine > elle eft la bafe de la plupart, des
tifanes.
On fe fert du Chiendent pour faire des ver-
gerres d’habit. Pour cela on dépouille la racine
de fon écorce , & on la foule fous le pied-
( Af. l'Abbé T es sier. )
Lesgramens qui portent plus particulièrement
le nom de Chiendent font ceux-ci :
CHIENDENT à boffettes. Dadylisglomerata.
L. Voyei D actile pelotonné, n.* 2.
CHIENDENT branchu. Païiicum crus galli. L.
Voyé% F a Nie pied de coq.
CHIENDENT commun.. Lolium p.erennç, L-
Voyez Y vraie vivacé.
CHIENDENT des .boutiques. Panicum daây-
Ion. h.Voyez P a niq, pied de poule.
CHIENDENT d’Europe. Triticum reperts. L.
Voyez F r.oment rampant. '
CHIENDENT ruban ou panaché. Phalaris
arundinaceâ p i3a. L. Voyez Phalaris rofeau
panaché/(Af. T kovin.)
CHIFFONE ( Branche. ) Expreflion employée
par quelques Jardiniers pour défigner, ou un
amas de bourgeons, petits & mu bip liés fur une
même branche, ou, ce qui revient au même,
une branche en forme de tête de faulç,
( Af. T e ou in. )
C H IG O M IE R , C O ME RE T U M.
Genre de Plantes à fleurs polypéralées, de la
famille des Myrtes ou des Onagres. ( Voyez
M- de Juflieu. ). -
II comprend dès arbriffeaux exotiques, far-
menteux dont les feuilles font oppofées.
Les fleurs naiffent en épis axillaires ou terminaux
ou en panicules dont les épis font oppofés.
Elles font compofées d’un calice campanulé à
quatre ou cinq dents & caduc, de cinq pétales
courts, de huit à dix étamines très-faillantes &
chargées d’anthères oblongues.
Le fruit efl une capfule à quatre ou cinq angles
de chacun defquels s’élève une efpèce d’aile mem*
braneufe très-mince. Elle efl à une feule loge &
ne renferme qu’une feule femence.
Y