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en comprendre environ vingt mille voies-verges
qui viennent du crû des Particuliers bourgeois.
Charbon.
Dix mille muids de charbon.
De toutes lefcjueFles chofes ci-deflus nefe fait
aucun magafin public en ladite Ville \ mais bien
fe fait quelques provisions pour aucun Bourgeois
a ilé , de v in , bois, charbon.
Magajins.
Et pour ce femble qu’il feroit à propos &fui-
vant les ordonnances, de faire quelques magasins
de vituailles les plus néceflaires pour la né-
celfité pendant trois mois.
Chevaux.
Plus fe trouve dans la Ville & Fauxbourgs de
Paris, io 3coô tant chevaux de carroffe, dehar-
nois que de felle, outre leschevaux desForains,
qui viennent à Paris avec peu de féjour.
Foin.
Pour la nourriture defquels chevaux, fe con-
•fomme par-an , en ladite ville, huit à neuf milliers
de bottes de foin.
Avoine.
Et 15,000 muids ou environ d’avoine, outre
quatre à 5,000 muids qui arrivent pour les
particuliers.
Efl à noter que Paris s’entretient fans aucune
provifion , mais Amplement par le miniftère des
marchands, ou plutôt regrattiers qui vont acheter
quantité de marchandifes & denrées qu’ils viennent
débiter, pour du prix du débit en aller
acheter d'autres fans aucune provifion telle qu’ils
<en puiffent aflurer qu’ils puiflent foutenir la
ville de Paris pendant quinzaine feulement, excepté
en ce qui concerne le bois, vin, quelque
-foin, & avoine, defquels les marchands font
fournis’, celle qui efi dans les greniers, & des
beurres que les marchands ont dans les magafins,
& néanmoins en cas de néceffit é on pourroit, en
quinze jours ou trois femaines, faire venir la plupart
des vivres ci-deflus des environs de 20 à
30 lieues à la ronde, y employant par ordre
public tous les chevaux & harnois defquels le
dénombrement a été fait ci-deflus, pour faire
venir lefdites provifions, même faire amener tous
les befliaux des lieux circonvoifins, defquels la
perquifirion fe feroit, foit de blé ou autres
denrées, par les juges deslieux, ou par perfonnes
commifes à ce faire en chaque Bailliage & J u -
rifdiclion , particulièrement en ce qui concerne
les blés, defquels on pourroit faire grande pro—
vifion en peu de jours, en envoyant par com—
mandement du R o i, des Echevins à Mont & à
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Valla - Rivière, qui ont communication à Paris,
qui fe ferviroient de tous les befliaux qui fe trouver
oient à cet effet fur les lieux , ainfi qu’il fut
pratiqué ès années 1559 & 1568.
Et efl à conîïdérer en cas de néceffité, que les
•Communautés de Paris, & les bourgeois, qui font
au nombre de plus de 6000, qui ont des mai-
fons dans l'étendue de 20 lieues À la ronde ; font
quelques provifions qui pourroient fervir au Public
, étant entrées en la Ville.
Le préfent Mémoire a été fait par le Commandement
de Monfeigneur le Cardinal de Riches
lieu , par des Commiflaires en l’année 1637,
après s’être informé, pour cet effet, des marchands
de befliaux, mefureurs de grains & charbon ,
marchands de bois, vin & foin.
Signes, Fifeau, Gaigny le laboureur , & le Vaf-
chet l’ainé, conimiflaires.au Châtelet de Paris.
2.° Mémoire de la Confommation de Paris qui fe
faifoit a Paris , par jo u r , par femaine & par
an , en 1738.
L ’on compte, à Paris, huit cent mille perfonnes,
& .par. un Mémoire qui fut fait en 1630,
par l’ordre de M. le Cardinal de Richelieu , après
avoir confulté les Économes des Hôpitaux, &
les Entrepreneurs des vivres des années, l’on ef-
tima que chaque habitant confommoit en pain,
trois fetiers de bled par an , ce qui monte à deux
millions, quatre cents mille fetiers, ou deux cents
mille muids.
Les trois fetiers font douze minots, le minot
converti en bon pain , en donne quarante-cinq
livres, félon les eflais qui ont été faits de teins
en tems en la préfence des Officiers de Police.
Ainfi, les 12 minots produifent cinq cents quarante
livres de pain , ce qui efl par jour environ
une livre & demie par chaque perfonne.
Il efl vrai que, dans ce nombre d’habirans, on
y comprend les enfans au-deflous de l’âge de
neuf ans, & toutes les perfonnes qui font bon
ordinaire, dont chacune ne confomme pas plus
d’une livre de pain par jour.
Mais on y comprend aufli les. jeunes gens, les
domeftiques les artifans, & les gens de métier,
qui mangent au-delà de la livre & demie, les
manoeuvres & les pauvres qui ne fe nourri fient
ordinairement que de pain, & en mangent juf-
qu’à trois livres par jour.
Toutes ces perfonnes font en grand nombre,
& compoferir plus des.deux tiers des habiians de
Paris ; ainfi , l’on peut raifonnablement, réduire
chaque perfonne à une livre & demie par jour.
Cela pofé, huit cents mille perfonnes cou*
fomment par an deux cents mille muids de blé,
à raifon de trois fetiers chacune. Le fetier produisant,
comme deffous, 180 livres de pain„&
le minot 45 livres.
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Pour l’année entière , ou 52 femaines, ( I )
deux millions, quatre cents mille fetiers.
Par femaine, quàrante-fix mille cent cinquante-
trois fetiers, trois minots, un boifleau.
y* Et par jour, fix mille cinq cent quatre-vingt
treize fetiers, un minot, un demi-boiffeau.
Boulangers qui fournirent cette quantité de Pain.
Il y a dans la Ville & Fauxbourgs de Paris”,
quatre cents quatre-vingt-neuf maîtres Boulangers,
luivant la lifie.
S a v o i r -:
[Boulangers]
Dans la Ville........................ .. 195 >.
Au Fauxbourg Saint-Germain. .54 1
Au Fauxbourg Saint-Jacques.. 15 I
Au Fauxbourg Saint-Marceau. .20 |
Au Fauxbourg Saint-Viélor.. i .
Au Fauxbourg Saint-Honoré.. .27 \ 489 B,rs
Au Fauxbourg du Temple .. . . 18
Au Fauxbourg Saint-Laurent. .69
Au Fauxbourg Saint-Denys.. . . 36
Au Fauxbourg Saint-Antoine . .4
Les Veuves'. .................... 50,
L’on compte deux cent cinquante
deux Boulangers du Fauxbourg
Saint-Antoine ou autres
lieux , privilégiés. ............. 252I zo
Seize privilégiés fui vont la Cour. 16 ) 26°*
Et l’on eftime qu’il y a huit
cent cinquante Boulangers fo rains
, qui apportent 1e. pain aux
Marchés les vendredis & famedis............... 850.
Récapitulation des Boulangers qui travaillent
pour les provifions de pain de Paris.
Ville & Fauxbourgs.. _____ 4891
Privilégiés..-------- . . . . . . . . . . . 268.1 1605.
Forains................ .......... . . . . 848J
Çes. Boulangers font divifési en trois claffes;
les plus forts cuifent le pain de quatre muids,
les médiocres de deux muids ,, & les plus foibles
uun inuid ou fix fetiers, en forte que l’on réduit
Pj*r eflimation du fort au foible, la vente de.
chaque Boulanger, par femaine, à deux muids.
Ainfi, la Confommation de
feize eent- fept Boulangers, par
fçmaine, monte à 3 ,216 muids,.
r ï ’r7 - • s, , ------ • • • • ; ......................... 3 ,>2 i 6 m .d*
c, année ou les 51 femaines qui.
la compo.fe.nt monte* à 167,128
ç;............................ ............167, u8.
Laquelle quantité de 1-67,128 muids, déduite
ur celle de 103,000 muids. que les huit cent
Jet- r 1” " 1 ne c*lcule KM ?« mois.; paioe qu'il’ y aur
r . leilj 5 ca-r on ne Qompte communément que qua
qne n ? ^ 1115 Ie ,mo/ s- Ainfi les ^ouze mois neferpû
" Jm,C fe-!naines par- année, au, lieu qu’e
Préri?? c - df WMNW* - deux II paroît donc p.
que 1 ® a|ce l£ e.ak,uj par femaine.,, d’autant; mie
H Boulangers fuivent les fèpaines ôc non les mo
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millehabitans' de Paris confomment, fuivant le G
timation ci-deflbus de trois fetiers thacun par an,
il en refle 32,872muids à confommer; maie cette
Confommaiion fe trouve dans le nombre considérable
des Abbayes, des Communautés, Collèges,
Maifons de Religieux & Religieufes, des Hôpitaux
& même des particuliers qui font travaille?
leur pain dans leurs maifons.
3.0 Marchés d’où, fe pouvaient tirer chaque f e maine
, par terre t les blés pour Vapprovifion-*•
nement de Paris , en 1738.
Gonefle, à 38 lieues de Paris...............60 m.d*
Lagny, à fix lieues1 de”Paris.. . . . . . . 9 0 . !
Brie-Comre-Robert, à 7 lieues de
Paris................................................................ 100.
Mont-Lhéry, à 7 lieues de Paris..........400.
Dont la plupart y font amenés
de la Beauce.
Dammartin, à 8 lieues de Paris...........8a.
Tournans, à 8 lieues f de Paris...........30.
Melun, à 10 lieues de Paris..............120.
Outre cette quantité,plufieurs Marchands
& les Meûniers de cette Ville
font moudre leurs blés, &les amènent
en farine à la Halle de Paris.
Meaux, à 10 lieues de Paris........... .. rco.
Lizy , à 12 lieues de Paris......... .............20.
Dourdan , à 12 fieues de Paris............. 150;
Mantes , à douze lieues de Paris.__.110.
Houdan, à 12 lieues de Paris..............120.
Coulommiers, à 13 lieues de Paris.. . . 80
La Ferté-fous-Jouarre, à 14 lieues
de Paris,......... ............................................. 100.
Rebais,à. 14 lieues de Paris.................. joo.
Nang y , à 14 lieues dé Paris...................... 3.
Châteaju-Thiéry , 1 7 lieues de Paris..... 50.
Montereau-faut-Yonne, à 18 lieues.
de Paris. . . . . . ...................................... .... roo.
Provins, à 18 lieues de Paris. .,........... 50.
Brai-fur-Seine, à 18 lieues de Paris.. 100.
Nogent-fùr-Seine, à 22 lieues' de
P a r i s . .........60.
Sens, à 22 lieues• de Paris..................100.
Méry, à 24 lieues de Paris...................80.
Arcis-fur-Aube, à 27 lieues de Paris.. . .40.
. Noyon , à 23 lieues de Paris.. . . . 1,000.
Soifibns, à 22 lieues de Paris........... 1,500.
Chaulny, à 27 lieues de Paris............. 400.
Lafère , à 30- lieues de Paris..................400.
Nanteuii-le-Haudoin, à 10 lieues*
.de Pâris................ ; ..................... • ................. 50.
La Fercé-Gauchers, à 16 lieues
de, paris.- -,................... 100.
. Etampes, à 12 lieues de: Paris............120.
Pont - fur-Yonne, à 20 lieues de
Paris.,...............................................................25.
Nogent^le-Roi, à 15 lieues de Paris........... 4.
Monifort-l’Amaury , à U lieues de
1,841.
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