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Les femîs d’Automne réuAillent rarement dans
none climat, parce que.les gelées de quatre à
cinq degrés, fuffijeiit pour faire périr ces Plantes,
qui viennent d’un.climat plus chaud que le nôtre.
11 faut donc s'en tenir aux l'émis printanniers.
On fème les graines de ces deux efpèces de
Crépides, vers la fin du mois de Mars en pleine
terre , foit par rayons ou en baffins fur les pla-
te-bandes des parterres > foit par planches en
pépinière. Les graines légèrement recouvertes,
lèvent dans les 12 ou 15 premiers jours, &
quelquefois plutôt, s’il furvient des.pluiesdouces
& de la chaleur. Lorfque le jeune plant a deux
pouces de haut, on l’éclaircit en fupprimant
les pieds qui font trop près les uns des aùtres;
& en efpaçant à quatre ou fix pouces de d if-
tance, ceux qui doivent relier en place. A l’égard
des femis en pépinière qui font faits pour être
tranfplantés , lbit en pleine terre , foit dans des
pots, il fau t les lever en petites mortes, & s’y prendre
môme de très-bonne heure, parce que plus les
individus font jeunes, & plus aufii leur reprife
ell affurée. Ces Plantes n’ont enluite befoin que
d’être arroféts quelquefois pendanr les rems fecs,
d’être défcarrafiées des màuvaifes herbes qui nui-
roient à leur végétation ; & -enfin, d’être fur-
veillées pour -ramaffer les graines à l’époque de
leur maturité.
Dans les climats plus feptentrionaux que le
nôtre , on fera bien de ne femer les graines des
Crépides, n.8S 1 , 3 , 6 , & 9 , qu’au Printems,
vers la mi-Avril, lorfque les gelées à glace ne
font plus à craindre. Si on les femoir dans des pots
fur une couche chaude , elles n’enlèveroient
que plus fùrement, & les Plantes qui naîtroient
de ces femis, deviendroienr plus fortes & fleuriraient
plutôt-, mais alors il faudroit repiquer
le jeune Plant des efpèces vivaces dès la mi-juin,
partie en pleine terre, & partie dans des pots ,
afin d’avoir la facilité d’en rentrer quelques pieds
dans l’orangerie . fi les gelées de l’Hiver fuivant
s’éJevoient au-deffus de fix degrés:
Les Crépides vivaces fe multiplient aufii par
les oeilletons enracinés, qu’on fépare des vieux
pieds dès le premier Printems. Il füfiit de les
planter dans un terrain meuble & fubfianciel
pour obtenir de nouveaux individus qui fleu-
riffenr la même année. Mais, comme ces planres
produifent abondamment des graines dans notre
climat, que d ailleurs les individus proienus
de graines fleurifièm la même année , il efl
rare qu’on ait reco-rs à ce moyen de multiplication
, qui même efi affez inutile.
Ufage.
En général, les Crépides font regardées comme
des fudorifiques dans l’ufage de la Médecine.
Les Befiiaux les aiment beaucoup’, & les mangen
t avec avidité. On prétend que ces plantes
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ont la propriété de les engraiffer, & de fournir
beaucoup de lait aux Vaches et aux Brebis.
Quant aux ufages d’agrément, ce genre renferme
quatre efpèces, comprifes fous les n.os 2 ,
5 , 6 & 7 , qui peuvent fervir à la décoration
des Jardins. La première & la dernière de ces
efpèces fleuriflent pendant l’Été ; les fleurs de
la première viennent en très-grand nombre :
elles font d’un, jaune de foufre à leur circonférence
, & d’un noir pourpré dans le centre.
Les fleurs de la dernière font d’un rouge tendre,
tirant fur la rofe. Elles font très-nombreufes,
6 fe fuccèdent pendant fix femaines environ.
Ces deux Plantes peuvent être employées avec
fuccès pour l'ornement des Parterres ; placées
fur le fécond rang , foit en lignes, foit par
touffes, elles produifent un fort bel effet pendant
l’Eté. .
Les efpèces, n.es 5 & 6 , -qui font des Plantes
vivaces aflez touffues, lefquelles s’élèvent de 15
à /8 pouces, 8c dont les fleurs font d’un jaune
pâle & aflez grandes, peuvent être placées avec
avantage fur les lifières des bofquets, & parmi
les mafl'es des plantes vivaces étrangères. Comme
: elles ne craignent pas les expofitions les plus
chaudes, ni les terreins maigres & fecs, on peut les
employer à garnir des pentes des petites Collines
artificielles, fituées à i’expofition du midi, dans
les Jardins payfagiftes.
Hifiorique. C’eft à M. Desfontaines que la
Botanique efi redevable de la connoiffance de la
Crépide finuée » il l’a découverte fur les côtés
de Barbarie,. & en a envoyé les femences an
Jardin National de Paris, en l’année 1788.
( M. T h o v i v '),
CRÉPIOLE , fynonyme français du mot générique
crépis. Voyez l’art. Cepide. ( M. T hoviv.')
CREPU. Cette épithète s’emploie pour d é -
figner dés tiges, des feuilles & des fleurs dont les
furfaces ou les bords font frangées ou frifées.
Les feuilles du mentka crifpa L . , les fleurs de
Y amarilli s crifpa L & les tiges du carduus cyijput
L ., font crépues. ( M. T hoviv. )
CRESCENS, Pierre, ( Petrus de C'tjcentiis, )
naquit, à Bologne, en 1230. C’eft le Refiaurateur
de l’Agriculture, & le premier Auteur de qui nous
avons des ouvrages fur l’Agriculture , après le
lièele de barbarie. Crefcens compofa fesOuvrages
en latin, entre 1307 & 1311, dans un âge fort
avancé. Ils furent dans la fuite traduits dans
prefque toutes les langues. On ne fait pas pré-
cifémenr qui les a traduit en Italien; félon Z en o ,
dans les notes que ce Bibliographe- a fait à la
Bibliothèque de Monfeig. Fontanini, ce fut un
Tofcan. Coppi, Auteur Italien, attribue la première
traduction italienne à un certain Loren^o-
Benvenuti, de Sangemigniano , petit bourg dans
l’Etat de Tofcane. La première édition des Ouvrages
de Crefcens, parut en latin fous le titre :
Opus ruralium commodorum libri X I I . Lovant}
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per Joanntm de Wejifalia en 1474. La première
édition de la. traduction françoife paroît être
celle de Paris, de l’année i4 8 6 , fous le titre
profits champêtres & ruraux, touchant le labour
des Champs, Vignes & Jardins &c., tranflatéen
français à la 1 equête de Charles V„ Roi de France.
Paris, I4 8 6 , par Je an Bonhomme, (ikf. Grv vel.)
CRESSE, Cr i s s a ,
Genre de plante de la famille des Liserons;
qui ne comprend qu’une efpèce. C’eft une petite
plante vivace, à feuilles fimples, alternes, à fleurs
d’une difpofition fphérique & terminale ; elles
font à cinq déepupures. ;Elle habite les parties
les plus méridionales de la France ; & elle ne
fe cultiveroit dans notre climat, que dans une
bâche. Elle n’eft pas fans agrément; & elle efi
recherchée pour les collections de Plantes rares,
8c pour les Jardins de Botanique. Elle fe multiplie
par femences.
Cresse à feuilles d’Herniaire.
Cressa cretica. L. 2 £- Parties les plus méridio-^
de la France. Italie., Levant. Chine.
La Ck à feuille d’herniaire, efi une plante
d’un demi-pied de hauteur , , dont les. ramilles,
preffées & étendues, forment un petit buiflbn
détaché de terre par fa nudité du pied de la tige.
Elle fe charge de feuilles ovales pointues, fans
dentdure, fans queue, velues & très-petites
Ses fleurs font téunies en petits paquets aux extrémités
des ramilles : elles font petites & à
cinq découpures. Le fruit efi une capfule qui
ne renferme qu’une fèmence.
Culture.
Nous n’âvons point cultivé la Creffe à feuille
iÜ’herniaire 3 nous ne voyons nulle part, des
indications fur fa culture non plus que fur fa
permanence que nous préfumons. Si elle efi annuelle,
rien de plus fimple que fon traitement;
femer fur couche chaude & fous cloche en Avril,
repiquer le jeune Plant en fin de Mai.
Nous remarquons que cette Plante fe trouve
dans les parties méridionales de l’Europe, même
à la Chine ; & quelle fe rencontre dans le? pays
les plus chauds de la France, où elle habite lés
lieux humides ou maritimes. Voilà la limite en
deçà de laquelle fa végétation n’efi plus pofllble
en pleine terre. O r . dans tous lès endroits aufii
feptentrionaux que Ly on, fa culture ne poürroit
s’entreprendre que dans une bâche, où il con-
viendroit que cette plante fut renfermée pendant
les tems rigoureux : il lui faudroit un pot
petit & de la terre de bruyère ; on ne négligeroit
point de l’arrofer ; & on lui donneroit de l’air
aux-jours de douceur. Ce traitement nntre dans
celui de Coris. ( Voye\ Çoris. ) Vers la fin du
Enntems, on enfonceroit le pot dans le marais. }
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( Voyt\ Marais artificiel.) Si on poffédoit
plufieurs individus, on en réferveroit dans la terre
pour s’aflurer de la maturité des graines. .Elles
offrent naturel/ement les, moyens de multiplier
cette petite plante ; & on y procéderoit en les
répandant en Avril fur une terrine remplie de
fable de bruyère & de terreau, qui fe gouver-
nerbir fous le chaflis à tems, comme les femis
délicats, même à l’égard de la tranfplantation,
féparément dans des petits pots que l’on chan-
geroit au Printems fuivant, en ajoutant au fable
de bruyère, une huitième partie d’argile.
Ufage.
Le parti que l’on poürroit tirer de la Creffe
. étant relatif à la quantité de Plantes que l’on en
auroit., eft-il riéceffaire d’obferver qu’elles figu-
reroient à merveille fur les devants des Parterres
avec le Coris, la bruyère carnée, &c. ? ( F.-A.
Q uesvé.)
CRESSON ou Cardamine. Cardamivè,
Ce genre fait partie de l’utile famille des Crû *
citeRes. Il efl compofé de treize efpèces différentes
& de quelques variétés. Tou tes, excepté
une feu le , font originaires de l’Europe,
& erbiffent dans les lieux humides & ombragés
des montagnes' pu dans les prairies fur les bords
des eaux. Ce font des Plantes herbacées d’une
petite flature, qui n’offrent rien d’agréabie à
l’oeil. Elles croiflent pendant l’Automne, même
pendant l’Hiver, fousf les neiges qui les recouvrent,
& fleuriffenf au Printems. L’Été , leur
végétation ceffe : alors elles fe flérriffent, & leurs
tiges meurent. Les Cardamines fourniflent à la Mé-
décine de bons antifeorbutiques ; une d’entre elles
nous a procuré une falade aufii faine qu’agréable.
Efpèces.
1. C resson à feuilles d’afareî.
Ca rd am iv i afarifolia. L. 26 d’Italie fur les
montagnes humides.
2. Cresson trifolié.
Cakdamive uifoliàta. L. 26 des montagnes’
de Suiffe & de Laponie.
3. Cresson d’Afrique.
CardAmive Africana. L. d’Afrique.
4. C resson à feuilles de réféda.
Cardamive refedifolia. L. çj* des hautes
montagnes de l’Europe.
f. Cresson à feuilles de Chélidoine.
Ca rd amiv e Ohelidonia. L. 26 des Pyrénées,
d’Italie & de Sibérie.
6. Cresson thaliélroïde.
Ca rdamive thaliâroïdes. L. des Alpes
Delphinoifes 8c Italiennes.
7. Cresson flipulé.