
moins important que le précédent, puifque 1 arbre
produit en quantité,ce que la qualité & le
volume des fruits peut y perdre (M. Reynier )
CHARGEOIR ( Uftenfile de jardinage. ) C elt
une efpèce de telle d’environ H P?uces de î i f >
portée lur trois pieds de même hauteur, dit
notés en triangle ; chacun de ces pieds eft fixé,
har le haut, dans une fellette de bots'trtangu-T
faire d'environ un pied de large fur chacune
de fes trois faces. Cette .banquette porte fur le :
bord de chacun de fes angles uns cheville de
bois d’environ un pied de haut dlfpofée en lens
contraire dés pieds.. - . ' .
Le Chargeoir eft fort utile .dans les jardins!
pour tous les tranfports qui fe font à la hotte.
I l économife du teins puifque le même homme
peut charger lui-même fa hotte & la tranfporter
fans avoir bsfoin d’un aide qui le charge & qui
refie à rien faire jnfqu’à fon retour.
Pour charger commodément, on place le
Chargeoir près du lieu où font dépofées les,
matières qu’on doit tranfporter. On place la
hotte de manière que fon ouverture fon en
fiice du tas & affnjétic entre les trots chevilles.
Lorfqu’elle eft chargée, le porteur lendofle.va
la vuider , & revient la mettre en charge.-)
QM. Thouin.)
CHARGER. On dit qu’un arbre Charge, lorf-
nu’au Ptintems, il annonce beaucoup de fruits.
On le dit auffi "torique les fruits font noués &,
qu’ils promettent une belle récolte. (M. Re y nier.
) ^ . : . - . ' ‘ ,
■ CHARGER une couche, c’eft la couvrir de
terreau de tannée ou de terre. Avant de Charger
une couche, il eft bon de la latffer découverte
pendant deux ou trois jours, afin que la fermentation
s’établiffant, on pmffe mieux voir les
endroits qui feraient trop foibles&lesregarntr.On
la marche enfuite dans toute fon étendue, &
on la règle- avec du fumier court, en obfervant
de la bomber dans le milieu de quelques pouces,
parce que cette partie baiffe toujours plus que
fes bords. La couche, ainfi réglée, oh y répand
le terreau la terre ou la tannée d’égale épaif-
feur dans toute fa lurface. Si la couche eft def-
tinée à recevoir des pots, il fttffira de la Charger
de cinq pouces de terreau. Si elle eft
alors c’efl l’exhauffer avec de la terre lorfqu’elle
eft trop baffe. (AL Tnovtv.))
CHARIE. Mefure de terre en ufage à Vietlle-
Vi^ne, entre Nantes &. Montaigu, en Bas-Poitou.
La Charie contient 300 gaulés de douze pieds
& demi chacune. Il faut 400 gaules pour
un journal. ( M. tAbbé Tessier.)
deftinée au repiquage de plantes un peu voraces,
on donne à la Charge environ 6 pouces & on
- on la fait avec du terreau confommé mêlé par
égales parties avec de la .terre de jardin. S i ,
enfin la couche eft pratiquée dans une bâche
ou dans une ferre chaude & qu’elle foit deftinée
à fournir de la chaleur pendant cinq ou
fix mois , on donne à la Charge dix - huit
ponces & même deux pieds de hauteur & on
la frit en tannée neuve fortant de la fofle du
teneur.
On dit encore Charger une plate-bande &
CHARITE. Tulipe dont la corolle eftgrtle; la-
vandée & blanche. Traité des Tulipes. Cette planta
eft une des variétés de l’efpèce nommée Tulipes
gefneriana L. Voye3 Tulipe. ( M. R e y n i e r . )
CHARLES-LE-HARDI. Nom d’une belle
Variété de l’oeillet, ( dianthus caryophyllus. L.)
Sa fleur eft grande d’un beau blanc relevée de
larges panaches pourpres : il n eft pas fujet a
crever. Traité des (Sillets. Voye\ (Eillet.
( M. R e y n i e r ) I . . . ,
CHARME. Je ne le conftdère ici que relativement
à l’utilité dont il eft en Agriculture.
En effet, c’eft un des bois les plus durs & qui
fe fend difficilement. On l’emploie pour faire
des efiieux, des jougs de boeufs, des battes de
fléau, des manches d’ouuls champêtres. Ses
branches, chargées de leurs feuilleg,,font au
nombre des meilleures feuillées que 1 on donne
aux bêtes à laine. On coupe ces branches après
la sève d’Août avant que les feuilles le <lels&-
chent ; on les laiffe un peu faner, 8t enluite
on en fait des fagots. Voye\ -Fe u i l l e e .
(M. tAbbé Tessier.) ' . . . .
CHARME- Nom François d un genre d arbre
nommé Carpinus en latin. Il n eft compofé que
d’efpècfés qui croiffent en pleine terre dans notre
climat. Voye[ Charme au Diét. des Arbres &
Arbuftes. (M. T h o u ïs .)
CHARME VISQUEUX ^ mauvais nom employé
dans quelques Dictionnaires d’Agriculture,
pour défigner le Dodoncea vifeofa L. Voye[ Do-
poNÉ V isq u eu x , n.° i . {M- Thouin.) #
CHARMILLE. Ce mot a deux acceptions.
On l’emploie pour défigner le jeune plant du
charme commun, Carpinus Retulus L. & les
paliflades qui en font faites. Par extenfion, ce
nom s'applique à toutes les paliflades d un jardin,
quelque, foient les arbriffeaux qui les com-
pofent ; & , dans ce fens, le met-Charmille ne
fignifie que paliflade. Voye\ l’article Charme au
Dictionnaire des Arbres & Arbuftes.(M. TH o ra ,)
CHARMOIE. Nom peu ufitë, mais qui fe
rencontre dans quelques ouvrages d Agriculture J1
fignifie un terrein planté en Charme.(M.Tuoviv.
CHARNIER. On nomme ainfi, dans quelques
parties de la France. les échalas de quartier
deftinés à foutenir les vignes-, de-là vient
l’exprefiion d?encharneler une vigne , la garnir
de Charniers ou d’échalas. {M. T hovinX
CHARNU. On~fe fert de cette exprelhon,
toutes les fois qu’on veut parler d une plante
ou partie de plante qui contient beauçou-p qe
fucs. Ainfi,on dit une tige ou une feuille Charnu*)
«n fruit Charnu, &c. Cette expreflion qu’une
faine Phyfique devroit proferire eft cependant
adoptée par les Naturaliftes. (M. R e ynie r .)
CHAROUSSE. Nom donné dans le Midi de
la France y au Carlina acauüs L. Voye% Carline
fans tige. n.° i. (M . Thoviv. }
C H A R R A N S O N . Voyc{ Charanson.
(.M. l’Abbe’ Tessier.)
CHARRÉE. On nomme ainfi les cendres qui
ont fervi ù couler la leffive & dom; la plus
grande partie des fels alkalins ont été enlevés.
Les cendres, dans cetxétat, ne font guères,
employées dans le jardinage y elles font propres
tout au plus à être répandues fur des terres
trop fortes , où elles agiflent alors comme
diviflmt. Voye\ Cendres. ( M. T hovin. )
C H A R R E T I E R .
Ce mot , pris dans fa véritable acception
, fignifie tout homme qui conduit des
animaux attelés à une charrette y dans ce fens.,
tin bouvier & un muletier font des Charretiers.
Mais l’ufage le reftreint, & on ne l’emploie que
pour défigner les domeftiques d’une ferme , ou
d’une métairie dont les occupations confiftent à
conduire des chevaux, qui traînent une charrue
, ou une charrette ,' ou un charriot, ou un
tombereau , foit pour mener aux champs les fumiers
, marnes, terres, &c. foit pour ramener
à la grange les diverfes récoltes , foit pour porter
aux marchés les grains & les fourrages. Il eft
bien intérefîant, pour un fermier, ou un métayer,
d’avoir de bons Charretiers. Je vais çj’abord
indiquer les qualités générales que les fermiers
éclairés recherchent dans cette clafîe de ferviteurs.,
& j’expoferai enfuite la conduite que ceux - ci
doivent tenir dans les différentes circonflances
de leur fervice.
Il faut qu’un Charretier foit fortement conf-
îituéy i f eft. prefque toujours expofé aux injures
de l ’air y il dort peu dans certains tems del’année,
par exemple, lors dès récoltes-, il porte de lourds
fardeaux, tels que des facs de froment, qui pè-
fent de deux cent trente à deux cent foixante
livres y habituellement il marche beaucoup , il
agit de tous fes membres quand il feme, il a
à gouverner des animaux , quelquefois difficiles y
car, dans beaucoup de fermes, on ne fe fert que
de chevaux entiers, ou- de jumens, très -d an -
gereufes quand elles font en chaleur. Il abefoin
de nerf & de hardiefle. S’il n’eft doux & patient,
, il brufque fes chevaux, ce qui les rend rétifs,
mutins & méchans, incapables d’obéir à la voix.
Il eft à defirer qu’il foit aélif, autant que le peut
être un homme qui travaille fans cefle. Cette
efpèce d^aéliviré fe borne à ne pas perdre de tems.
Un Charretier qui ne feroit pas fobre excéderoît
fes chevaux de fatigue, pour réparer le tems
qu’il einploieroit à l’auberge, ou afu cabaret. Cette
profeflion qui, au premier coup-d’oeil, ne paroît
pas importante, exige cependant une forte de
connoiflances y car il en faut pour bien foigner
& bien conduire des chevaux, femer convenablement
, herfer, rouler , c.
Conduite d’un Charretier dans l’intérieur
de la ferme.
Exécuter ponctuellement les intentions du
maître, fe lever de bonne heure, pour pan fer
fes chevaux, les étriller, épouffeter & peigner,
leur laver les yeux, examiner s’il ne leur manque
rien , fecouer & , quand il en eft befoin ,
mouiller leur fourrage, au moins deux heures
avant de le mettre -dans le râtelier, ne donner
que la quantité convenable de nourriture, tenir
les harnois en bon état & hors de l’atteinte des
coups de pieds, nétoyer les mangeoires, chaque
'fois qu’on y met de l’avoine-, enlever le fumier
fouvent & lui fubftituer de la litière fraîche ,
veiller à ce que les chevaux ne fe battent pas,
ou ne fe détachent, ou ne fe prennent dans leur
longe, ne point les faire fortir de la ferme, avant
qu’ils aient bu, ne point les faire boire en y arrivant,
s’ils ont trop chaud, ou s’ils font eflouflés,-
les bouchonner dans ce cas, avertir le maître*
auffi- tét qu’on s’apperçoit que quelqu’un dès
chevaux a la moindre incommodité y tel eft le
devoir d’un bon Charretier dans l’intérieur delà
ferme. J ’ajouterai que les jours de pluie ou pendant
la gelée, ou la neige, ne pouvant aller aux
champs, il fe rend Utile dans la ferme où il y
a -toujours des travaux dans toutes les faifons.
Conduite d’un Charretier au labour.
Il doit fortir de la ferme & fe rendre au*
champs à pas très-lents, afin que fes chevaux
arrivent au lieu du travail frais & difpos.- Quand
il les a attelés, il promene fes yeux & fes mains
aVtbur d’eux , pour voir fi rien ne. les blefle. Il
a loin de voir li les traits font égaux. S’il a des
chevaux qui ne foient pas de même taille, il plate
toujours les plus bas au - deflus de la raie y par
ce moyen , il gagné l’avantage que lui faifoit
perdre fa taille, & fe trouve au niveau des autres.
Pour bien labourer, la marche des chevaux a
befoin d’être uniforme. Un Charretier qui appuie
trop fur les mancherons de fa charrue , fatigue
fes chevaux, obligés de le traîner. C’eft un inconvénient
des vieux Charretiers. Les parties qui
compofent la Charrue, félon la manière dont
elles font difpofées ;■ permettent de piquer plus
ou moins avant. Un Charretier qui fait labourer,
les dirige convenablement, ce qui exige une grande
attention dans les ^pièces de terre dont la qualité
varie y un bon Charretier, quand il a mal la bouré
une raie, la recommence.
Pendant le labour, le Charretier obferve fes
chevaux y il les arrête fi l’un d’eux a befoin d’uriner
y il les fait tirèr les uns autant que les autres,
fans les maltraiter. En général, il vaut mieux