
lions qui ne feroient pas d’abord données, &
qu’on pourroit louer, en falarier un Chirurgien
, une Sage-femme, un Artifte vétérinaire,
ou l’employer au foulagemenr des pauvres, ou
pour acquitter certaines charges de la Communauté.
Conditions à impofer à ceux qui prendraient leur
portion des Communes.
Ces fonds feront inaliénables ; la propriété en
demeurera à la Communauté.
Il fera défendu d'y faire paître les beftiaux ,
& de conftruire des haies de réparations ; des
clôtures, avec le tenis, conduiroient à des en-
vahiffemens capables d’éteindre ou de faire oublier
la propriété foncière de' la Communauté.
Ceux qui ne font pas domiciliés dans le lieu,
ou qui ne font pas mariés, n’y auront point de
part.
Celui q u i, dans l’efpace de deux ans, n’aura
pas cultivé fa portion, en champs, prés, légumes,
&c. & qui ne la travaillera pas lui-même,
en fera privé , excepté les vieillards, les malades
ou eftropiés, les jeunes enfans orphelins.
Chacun dëvroit être obligé de cultiver un
certain nombre- d’arbres fruitiers fur fa pièce ,
mais à la diflance au moins de 'douze pieds de
celle de fon voifin.
Lorfqu’une famille fera éteinte , fa portion
retournera à la Communauté.
Le père de famille mort, fa femme jouira
de fa portion , tant qu’elle demeurera dans le
veuvage, & qu’elle remplira les conditions ci-
deffus.
Si un veuf ou une veuve meurent, en laiffant
un fils marié, il leur -fuceédera préférablement
à tout autre. S’ils ne laiffent qu'une fille mariée
à un Communier, celui-ci doit auffi avoir la
préférence, à moins qu’il n’ait déjà une portion
de Commune • dans ce cas, il faudra qu’il renonce
à l’une ou à l’autre, & qu’il fe contente
d’une.
S’il n’y a point d’héritiers tels que l’on vient
de dire, la Communauté en difpofera en faveur
du plus vieux marié, qui n’en aura pas encore;
à cet effet, elle tiendra un regiftre exaél.
J ’ai trouvé la plupart de ces idée; dans le
projet de partage de la Commune d’Uetendorf,
en Suiffc, préfenté par elle au Gouvernement
du Canton. Ce projet m’a paru très-raifonnable,
irès-jufie & digne rie fervir de modèle.
La Communauté d’Uetendorf étoit compofée
de cent vingt-huit familles, dont cent vingt*fix,
ainfi qu’il paroît par fon Journal, demandoient
le partage de leur Commune, confinant en
deux pièces, & contenant cinq cens arpens.
Cette Communauté defiroit biffer, dans la
plaine & fur les hauteurs voifines, un pâturage
pour quarante à cinquante chevaux, dont elle
avoit befoin, tant pour le fervice du Souverain
que pour d’autres corvées, de manière cependant
qu’un particulier n’eût le droit d’y jet ter
qu’un cheval, en payant quatre livres dix fous
de France à la Communauté, pour fubvenir aux
dépenfes publiques -, & que, fi même le nombre
des Commuwiers augmentoit, on ne pût partager
ce pâturage qu’après une délibération prife
à la pluralité des deux tiers des voix, & avecla<
permiffion du Seigneur.
Voici quel étoit le calcul de la Communauté
d’Uctendorf :
On faifoit paître dans fon pâturage de 500
arpens, qui étoit un véritable marais, quarante
che; aux dont la pâture peut être eflimée, argent
de France ^ 96 écus.
Cinquante bêtes à cornes......... .. .60
Cent dix vaches . . . . . . . . . . . . . . ; ; $ 30
T o ta l......................................486 écus.
On pouvoit efpércr faire paître dans ce qui
refteroit en pâ:ure fur les côteaux voifins quarante
chevaux................................... ....... 96 écus.
On devoit former 30© arpens de prés,
à compter au moins une toife dé foin
par arpent, à quatre écus la to ife .. . 120G
100 arpens de champs cultivés en
trois foies, ce qui eft la plus mauvaife
méthode •, favoir, 33 arpens de. jachères,
3 3 arpens en avoine , 5 muids par arpent,
à 40 batz.................. . . .......... ...... 264
33 femés en épeautre, 7 muids par
arpent, à 65 batz le muid ................... 6co
Total............................. . . . 2160 écus.
Il faudroit foufiraire de cette dernière fomme.
les frais de culture & le fumier. Mais, puifque
lès nouveaux prés fourniroient le fumier, &
que le payfan feroit cet ouvrage, fans négligée
ceux dont il eft déjà chargé , ces articles tombent
d’eux - mêmes.
Le defféchement des marais ne pouvoit être
que fort utile à la fanté des habitans de ces
lieux , expofés aux fièvres qui y régnoient tous les
ans.
Le produit à venir furpaffoit donc l’a&uel
de mille fix cent foixante-quarorze écus, & l’on
avoit lieu de compter qu’on le feroit aifément
monter à deux mille, objet confidérabie pour
une Communauté. Les habitons repréfentoient,
au Gouvernement qu’en leur accordant la liberté
de faire ce partage, ce feroit fins doute un
nouveau. motif d’attachement pour la Patrie,
un des meilleurs moyens de prévenir la diminution
de l’efpèce humaine, & de favorifer la
population.
t üne circonftance qui m’efi connue , ex'geroif
peut-être une exception à la régie générale
L partage des Communes. Lorfqu’elles ne lont
pis allez conftdérables pour que le produit de
la portion de chacun pût lui nourrir une vache,
il en à craindre que le furplus de fa nourriture
ne foit pris fut les propriétés des autres J & que,
dans ce cas, le partage ne donne lieu à des vols
& à des querelles. Il vaudroit mieux ne le pas
faire fi on ne pouvoit remédier à cet inconvénient.
Mais, dans un pays où des loix fages1
& bien exécutées défendraient à tout^ particulier,
d’avoir une vache, à moins qu’il n’eût quatre
arpens de terre , foit en propriété, foit à loyer,
le partage des Communes eft & fera toujours
un avantage pour accroître la maffe des productions,
& pour le bien des co-partageans, pourvu
qu’ils nepuiffent aliéner leur portion.
Comment les Gouvernemens doivent-ils procéder
au partage des Communes ?
Il n’y a pas de doute que les Gouvernemens,
perfuadés de l’avantage du partage des Communes
pour le bien général, ne fuffent autorifés à
employer des moyens de contrainte. Mais, outre
queces moyens raidiraient les efprits, il eft d une
bonne & fage Adminiftration d'agir par voie
d’infinuation, lorfqu’il s’agit de faire adopter un
nouveau fyflême d’économie rurale. Les doutes
qui reftent fur le bien qui en résulterait., doivent
être levés infenfiblèment. Voici comme il
me femble qu’il faudroit procéder.
Le Gouvernement fe feroit rendre un compte
exaél de l’état des Communaux & de leurs rapports,
& en inême-tems du produit des terres
nues ou en pâturages,, & des bois dans les mêmes 1
pays où feroient les Communaux.
D’après ces états, on feroit un mémoire qui
contiendrait une infttuéUon, propre à éclairer
fur les Communes qu’il conviendrait de laiffer
en Communes,, fur celles qu’il vaudroit mieux
partager, fur la manière la plus jufte de faire
ce partagé, relativement aux droits de chacun,
fur la différence du rapport des biens laifles en
Communes , & de ceux qu’on diviferoit pour les
mettre entre les mains des particuliers.
En même-tems il feroit envoyé, dans toutes •
les parties du Royaume, un aéle d’approbation
en faveur des Communautés, qui délireraient
faire le partage. Par cet aéte , on leur accorderoit
la liberté de remettre en Communes les diverfes
portions, au bout d’un certain nombre d'années,
fi les co-partageans trouvoient de la perte.
Peut-être même Feroit—i} utile d’offrir quelques
encouragemens à cés mêmes Communautés. '. ..
Je ne penfe pas que le Gouvernement dût-
àvoir fur cette opération une autre influencer
Ccft aux Particuliers éclairés à faire le relie.
Les hommés riches qui ont de vaftes pâturages,
. peuvent les vendre oit les louer en détail a .es
Ipayfans. L ’ufage que ceux-ci en feront, & les
produits qu’ils en retireront, feront
! leurs & des plus frappans exemples. ( M. I Abb(
T e s s i e r . )
COMOCLADE. Co m o c ia d ia .
Genre de plante delà famille des Ealfamines,
fuivant M. Deiamarck, & placé dans lesTéré-
bintacées de M. de Juflieu : il Comprend deux-
. efpèces. Ce font .des arbres qui, étant incifés,.
: rendent, u n , fuc glutineux , ' aqu.ux ou laiteux
que le .contaél de .l’air noircit, a feuilles ailées-
‘ avec impaire à foliqles oppofées, velues, dentees
' ou glabres & entières-, à fleurs difpofées_ en
rameaux paniculés, grands-, elles font axillaires,,
nombreufes, petites,, Ils font étrangers , Sc ils
ne peuyent fe cultiv.et : dans notre climat quen,
ferre chaude : ils font propres aux grandescol-
leélions & fpécialement aux jardins de Botaniques.
'Efpëces.
1 . C o m o c l a d e à f e u i l le s e n t iè r e s .
Co m o c ia d ia integrifolia. L. ï) Jamaïque ,
Saint-Domingue., %
2 , C o m o c l a d e d e n t é .
Co m o c ia d ia dentala. L. Environs de la
Havane, dans les bois. 1
1. Comoclade à feuilles entières. C’ell un
arbre de vingt pieds de hauteur , à tronc droit
médiocrement gros , peu branchu „ dont le s .
; Commués font couronnées par des tounes de
: feuilles. Chaque feuille eft compofée de.quatorze
! OU feize folioles. ovales, en forme, de lance-,
terminées en pointes, fans dentelure, dégagées,
un peu, ridées, à bords un peu roulées en-
' deffous, longues de quatre pouces & placées par
paire le long d’une côte de deux pieds terminée
par une impaire. Les fleurs font rougeâtres, fort
petites & en grand nombre. Elles fortent de
l’aiffelledes feuilles fur les grappes à grandes ramt-
fications-: elles ont peu d’apparence. Mais il leur
fuccède des baies rouges & limantes qui en ont
beaucoup.
On trouvé cet arbre à Saint-Domingue &
à la Jamaïque. Il ell rempli de lue glutineux,
aqueux ou laiteux, qui fe n01 rciflent à 1 air &
dont l’impreffion fur la peau ne seftace qu avec
peine ; en affure que fon bois eft extrêmement
dur.
2. C omoclade' denté. Il paroît différer peu
du précédent par le port, la ramification & la
difpofition des feuilles font à-peu-près les mêmes;
mais .les. feuilles de ceiui-ci ne font longues que