amer. Un frottiage fait du furplusdu lait, droit
d’une amertume prefquc i nfupportable.En même-
tems on a mefuré le lait.de la vache , numéro
premier , qui ne mangeoit plus de Chicorée.
Elle en a donné trois pintes & demie, ou fept
livres, quantité égale au produit de celle du
numéro deux. Celait a fourni cinq onces & demie,
ou un vingtièmeàrpeu-près debeurre blanchâtre
, mais d'un boa goût; le fromage, qu’ on
a obtenu du furplus du lait, n’étoit point amer.
U avoir le goût, des fromages ordinaires du pays.
De tout ceci & des apperçus que lui ont*
donné d’autres expériences qu’il ne rapporte pas,
parce qu elles n’ont pas été faites avec toutes les
précautions qu’il vouloir, M. Bourgeois conclut
qu’il y a peu d’avantage à cultiver la Chicorée
fauvage, comme fourrage, i.° parce qu’elle
altère la qualité du beurre & dir fromage ;
2.0 parce que cette plante eft très-difficile à faner,
comme ravoir annoncé M. Çretté de Palluel
&. qu’elle fe réduit à peu de chofe quand .elle
eft fanée; 5.0 parce que, pour avoir ;de-belle
Chicorée fauvage, il faut de bon terrain & de
l’engrais , deux conditions avec lefquelles on
pourra récolter de la : luzerne & d.11 trèfle ; on
connoît 1 utilité de çe$ deux derniers fourrages;
qu’on fait manger, ou vert, ou en fec , & qui le
fanent très^aifement ; 4.0 parce que dans les
ferres légères, on peut fçmer du faînfoin un
peu de trèfle.parmi, cç qui produit une exeef?
lente nourriture.
On voit par l’expérience de M. Bourgeois,
faite avec beaucoup d’intelligence & d’exadli-
tude, qu’à Rambouillet l’affertien de M. Cretté
de Palluel ne s’eft pas vérifié? > & que la Chicorée
communique au laitage véritablement,de Paniers
tume. Vraifemblablement le lait des vaches de
M. Cretté de Palluel, qui mangeaient de la Chico?
r é e , n’a pas été examiné à part, comme à Ram?
bouillet; il s?eft peut-être trouvé confondu avec.
celui des autres vaches qui n’en mangeoient pas.,
Dans ce cas M. Cretté de Palluel ayant un grand,
nombre de vaches, l’amertume a dû; êjre infen-'
fible , ou entièrement détruite. Ç’eft âinfi qu’on
peut expliquer raifonnablemem la différence-
qu’il y a eu entre l’expérience de M... Cretré de,
Palluel Socelle .de M. Bourgeois. Qn dojt. avoir
confiance dans la dernière, parce qu’ejl? a été'
faite, avec tout le foin néceffaire.
J ’ai trouvé, dans le Mémoire de M. Çretté de
Palluel,une obfervation qui mérite attention, &
qui rend fes recherches utiles. 11 a mis, au mois:
d’Avril,trois chevaux à la nourriture de la Chicorée
verte ; l’un d’eux avoir des démangeaifons fur
tout le corps ; un autre avoit des eaux à une
jambe, & ils fe font trèsrbien rétablis, fans autre
traitement, ont même engraiffé. Les moutpnsde
M. Cretté de Palluel, -en mangeant de la Çhiço-
tée fauyage, ont été préfervés d’une maladie,
(juj, Printems, enlèye quelquefois la moitié
de fon troupeau. Ces faits , dont fans dotfte
M. Cretté de Palluel eft très-certain, ne paroi-
tront pas étonnans aux perfonnes qui connoif»
fent les > vertus de la Chicorée fauvage. Les ani*
maux , qui en mangent, prennent en même-
tems un aliment & un médicament capable de
défobftruer les vaiffeaux, & de corriger l’âcreté
des humeurs , fource de beaucoup de maladies«
Ce motif fe u l, quand bien même on n’en aun>
roit pas d’antre, devroit fuffire pour engager les
fermiers à avoir toujours un arpent, ou un demi-,
arpent, ou au moins un quartier de terre cultivé
en Chicorée fauvage.. Ce ne peut être qu’un®
culture auxiliaire , maisune culture très - utile.
Les animaux auxquels on en préfentc, font
d’abord quelques difficultés, à caufe de fon amer-*
tume*Mais bien-t,ôr ils s’y accoutument. On di-
minueroit cette amertume, & rinflue,nce qu’elle
a lur le laitage, fl on la mèloit avec quelqu’au*
trq fourrage. •(M- l'Abbé. Tes s ier .'}
CHICOREE de Zante , L a psan A Zacinthà.
L. Voyei L apsane de Zante,n.° 2. (M. T hoipik.}
CHICORÉE bâtarde, Cataxanche cæmlea.
L. Voyei Cupidone bleue, n.° i .(M . T hoviv )
CHICOT .ou C h tc-ON. Variété du Lacluai Sa*,
tiva. L. Voyc^ L aitue, f M. Thouiv.}
CHICOT , G ymnççiÀdvs.
Gènre de Plantes à fleurs polypétalées de fa
famille des'Léôumit^ëuses qui a du rapport
avec les caftes. Il comprend des arbres exotiques
qui avoienr d’abord été réunis au genre des
Bondües, mais qui çn font distingués par leur
fruit cylindrique , pulpeux & uniloculaire.
La crainte de ■ multiplier les genres à l’infini
& frns néçeffité à fait réunir fous celui-ci demi
efpèces qui pâroiffent cependant' avoir desdifférences
très-fenfibies', ainfi que n'pûs le verrons
dans lès détails.
Ce qu'elles ont de commun c’eft un calice
monophylle, à cinq divifions > cinq pétales, un
feul ovaire fupérieur , & une gonflé cylindrique
qui renferme plüfièurs femènçes. Les feuilles
font darisl,unç\& dans l’autre doublement filées
Efpèces.
1, CHicoTr de Canada, ,
G ymwocladus Canudenfis. La 1$. Di$.
de Canada.
2 CnicOT d’Arabie.
G ymnocladvs Arabica. La M. DiéL
P yratuthera. Fors^- T) de l’Arabie.
Defcription du Tort des Efpèces.
1 . Chicot du Canada. Çet arbre, qui s’élëveà
environ trente pieds de haut, a fa cime droite ,
large, régulière, mais garnie de branches pouf“*
tes &en petit nombre. É«.^feuiUes font grandes J
elfes ont quelquefois plus de déu» pieds de
longueur. Elles font deux fois ailées, & leurs
pinnules. font compofées de deux rangs de folioles
alternes, ovales, pointues, vertes, & pref-
qu’entièreinent glabres. Elles font longues d’un
■ pouce & demi, fur un poucè environ de largeur.
La beauté de fa feuille donne à l’arbre,
tant qu’il en eft garni, un afpeét impofant. Mais
jnalheureufemenr cet agrément eft bien pafta-
ger ; car les feuilles tombent de bonne-heure en
Automne, & ne reparoifient que fort tard au
Printems. En cet érat, la tête de l’arbre n’eft
compofée que de quelques branches courtes qufe
paroiflent mortes. On n’y réconnoît plus cet
arbre qu’on avoit vu avec tant de plaifir pendant
l’Eté. Il n’offre plus qu’un véritable chicot,
nom que lui ont donné les François du Canada
à caufe de cette circonftance. .
Les fleurs font dioiques, c’eft-à-dire ; que les
fleurs mâles & les fleurs femelles croiflènt l ur des
individus différent - Leur calice eft infundibuli-
forme, ou en entonnoir. Les fleurs mâles font
blanchâtrés, & difpofées en grappes courtes &
terminales. Elles ont cinq pétales très-courts,
un peu cotonneux & réguliers, & dix étamines
dont quelques-unes font ^ordinairement fiériles.
Le fruit eft une gonfle longue d'environ cinq
pouces, pulpeufe, divifée intérieurement par des
doifons tranfverfalés , & qui contient plu-
fieurs femençes très-dures & noirâtres.
Hiftorique. Cet arbre vient originairement du
Canada , il a été apporté en France par M. la
Galliflonnière, d’où il s’eft répandu dans les différentes
parties de l’Europe. On le cultive en
pleine ferre ; il fleurit aflèz rarement, mais fes
Heurs ont peu d’apparence , comme objet d’agrément.
La Angularité de fon feuillage & fes
gouffes font fon principal mérite.
Ufage. Le bois du Chicot de Canada eft dur,
coriace , & paroit être propre à la charpente.
Culture. Cet arbre fe plaît de préférence dans
les terres meubles, légères, & plus fèches qu’humides.
Il n’eft pas délicat fur les expofitions,
toutes lui conviennent allez , mêlée celles du
Nord. Il vient très-bien , foit dans les maffifs,
parmi les autres arbres, foit à des polirions ifo-
ïées & fans abrits. Les plus fortes gêlées ne lui
font aucun tort , ce qui peut être attribué à
Fépaiffeur de fon écorce, & plus encore à fa
végétation tardive, & qui finit de bonne-heure.
On multiplie ordinairement cet arbre par fes
graines, par fes racines, & par le moyen des
marcottes. La voie de multiplication par les fe-
mences fe pratique dans des pots ou terrines
qu on place fur une couche tiède à l’expolition
du levant. La terre la plus propre à ces femis
doit être préparée comme celle des orangéfs ,'&
les graines doivent avoir été mifes trempées dans
»eau cinq ou fix jours avant que d’être femées.
m woyen de ces. précautions ( elles lèvent dans
Pefpace de fix femaines, & produifent de jeunes
plants qui acquièrent huit ou dix pouces de
haut avant la fin de l’Automne.
Ces jeunes plants doivent relier dans les vafes
dans.lesquels ils ont été femés jufqu’au Prinrems
fuivant, & être abrités des très-fortes gêlées ,
foit par des couvertures de litière, foit en les
rentrant à l’orangerie pendant leur durée feulement.
Avant qu’ils commencent à pouffer ,
ils peuvent être dépotés & repiqués en pépinière
, à 18 ou 20 pouces de diftance. Quatre ou cinq
années de féjour en pépinière fuffifent pour leur
faire acquérir la force néceffaire pour occuper
des places dans les plantations où ils doivent
être placés à demeure.
On emploie trqis moyens, qui réufliflent à-
peu-près également, pour multiplier cet arbre
par fes racines. Le premier confifte à couper
au pied de l’arbre quelques racines, parmi celles
qui poulfent horizontalement à fleur de terre ,
Si à les relever de manière qu’elles foient hors
de terre d’environ deux pouces , fans déranger
en rien le refte de la racine. Çette opération
étant faire au premier Printems, il feformedeux
ou trois yeux k rez terre, d’où fortent des bourgeons
qui poulfent âu commencement de l’E té,
& deviennent des fujers propres à être levés &
mis en pépinière à la fin de l’Hiver fuivant.
Le fécond moyen de multiplier le Chicot par
fes racines, eft de lever, au mois de Mars, des
racines de cet arbre, de les couper par tronçons
de fix à huit ponces de long, & de les planter dans
de grands pots qu’on place Tur une couche tiède
au levant. Ces racines doivent être plantées perpendiculairement
, & fortir hors de terre d'environ
un pouce. Leur grofleur ne doit pas excéder
celle du pouce , ni être moindre que celle d’une
plume, fi l’on veut opérer plusfûremenr. Lorf-
qu’elles font plus grolfes que le pouce , il convient
de donner aux tronçons plus de longueur-
& de lès planter en pleine terre. Leur culture
fe réduit à les couvrir d’une légère couche de
moufle pour les défendre du hâle, & à les arrofer
dans les tems fecs.
Le troilïème moyen eft beaucoup plus expéditif,
& moins minutieux. Mais il n’eft pas à la
difpofition de tons les Cultivateurs, parce qu’il
faut polféder des- individus déjà un peu forts. Si
l’on a un pied de Chicot ,-d e 10 à 12 pouces
de diamètre, & qu’on veuille le mulriplier
abondamment, il faut le déplanter avec pr6-
caution, pour le planter ailleurs, & laiflervuide
le trou qu’on aura fait pour l’arracher. Toutes
les racines coupées qui feront reliées en terre ne
manqueront pas de pouffer des bourgeons au
Printems fuivant', le long des parois du trou.
Et fi l’on a la' précaution de lever avec foin l,es
jeûnes fujets obtenus de cette manière , & de
laiffer leur foffe ouverte , l’année fuivante on
obtiendra de nouveau» Cette opération