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de dix-huit pouces, les folioles moins nombreufes, \
font luifames en-deffus, d'ailleurs oblongues, un
peu cotonneufes en-deffous & bordées de dents
épineufes.
Cet arbre fe trouve aux environs de la Havane,
dans les bois. Il abonde en lues glutîneux comme
le précédent, mais ils font encore plus tenaces-
dans leurs effets fur la peau & fur le linge, de
manière que les taches en deviennent prefqu’iri-
délébiles. Ils corrodent la peau, leur odeur ref-
femble à celle des excrémens humains. A Cuba,
Capitale de la Havane, on nomme cet arbre Guao,
& on croit que fon ombre efl mortelle aux dou-
meurs. M. Jaquin qui L’a écrit, s’eft repofë fous
fon ombre fans en être incommodé, mais il ne
dit pas avoir pouffé l’expérience plus loin.
Culture. Tout ce que nous avons dit fur la
culture, art. C lusier: , convient à celle des
Comoclades qui réuflîrôient probablement en les
gouvernant comme le Clnfier, n.* 4. Les moyens
de multiplication par femences & par boutures,
font auffi les mêmes.
Ufage. Nous n’en voyons point d’autres pour
nous & mêmes pour nos neveux, dans la pof-
f flion de ces arbres, que de multiplier les objets
d’agrément, & les connoiflances relatives à une
Science. (F . A. Q vesné.)
COMPAGNONblanc. Lychnis divica. L. Voyeç
L yoheride divique, n.° 6 . ( M. T hoviv .)
COMPARTIMENS. Ce font des broderies de
gazon ou de buis, des plate-bandes, des carrés,
ou des bofquets difpofés dans un ordre fymmé-
trique , dont on compofe les jardins françois.
L e nôtre efl de tous les Arrifles qui fe font livrés
à ce genre d’architeélure, celui qui a joui de la
plus grande réputation. Les jardins de Versailles,
de Marly, &c. font de fa compolition & offrent
des modèles de jardins à Comparrimens. ( M.
T hoviv. )
COMPLANT. C’efl une efpèce de bail en.
ufage dans quelques Provinces, & qui a beaucoup
de rapport avec le Bordeiage. Voye[ B a il,
On appelle auffi de ce nom un lieu qu’on doit
planter, c’qft-à-dire, un terrein en friche, donné
à.bail emphytéotique, pour planter. (M. l ’Abbé
T essier. )
COMPLETTE. ( Fleur ) Les Botaniftes ont
fait des diftinélions fur la lignification de ce mot,
jufqu’à ce qu’enfin plus près de la nature, ils fe
font auffi rapprochées de fon acception commune.
La fleur complette e ff tout Amplement une
fleur pourvue d’un calice, d’une corolle, d’étar-
mines & de pillile , & la fleur incomplettes
çfl celle qui manque de quelqu’une de çes parties.
La Rofe efl une fleur complette.
■ î-c Lys eff une fleuHncompfeue , parce que le1
COM
Lys ( Lilium) manque de calice, on l ’a appelle
précédemment fleur nue.
COMPOST. On appelle de ce nom, dans lé
pays de Caux, en Normandie, l’enfemblé des
terres enfemencées ou deflinées à être enfemen-
cées de la même nature des plantes, où de
plantes qu'on cultive dans la même faifon. Par
exemple, dans la partie de ce pays où on laiffe
des jachères, il y a le Compofl des grains qu’on
feme en Automne , celui des Mars, compofé
d’avoine , d’orge , de pois , de v efee, de lin,
de trèfle , & celui des jachères , donr les terres
font deflinées à être enlen.entées en rabetre, en
feigle & en froment. Dans la partie où les terres
ne fe repofent jamais, il n’y a que deux Com-
pofls, celui des blés & celui des mars, qui fe
divifent en avoine, grains ronds. lin & trèfle. En
Beauce, on appelle lblle ou faifon, ce que dans
le pays de Caux on appelle Compofl.
Dansune partie dùDiocèfe de Saint Briènc, on
appelle terre en bon compofl-celles où fon a récolté
des pois, des fèves,du blé-farralin, du lin,dn
chanvre, parce que ces plantes ameubiiffènt la
terre, & ne la rendent que plus difpofee à. recevoir
fe froment.
On fe fert auffi de ces expreffions à Mondidier
en Picardie , à l’égard des terres qui ont une
année dèrepos fur trois. ( M. U Abbé T essier.)
COMPOSÉ ofi Conjointe (Fleur).
La. fleur compofée efl la réunion de plufieurs
ou fleurons portant à nud fur le réceptacle ou
‘ calice commun. On dîftingue la fleur Compofée
conjointe de la fleur agrégée, parce que la fleur
compofée formée par la réunion d’un certain
nombre de fleurons pourvus des deux fexes, qui
fe nomment hermaphrodites, adhérons à un réceptacle
ou calice applati qui leur efl commun ;
mais les étamines ne font point réunies en cylindre.
La feabieüfe (Jcabiofa) , la flatice ( fiatice),
en offrent des exemples.
La fleur compofée ou conjointe avec la difpo*
litron ci-deffus a encore un caraétere elfentiel
qui la fignale. C’eft la réunion des étamines en
cylindre autour du piflil ordinairement fourchu.
Il y en a de trois fortes.
i.° Les liguléesou celles à demi-fleurons font
; planes & penchent fur le côté extérieur. L’éper-
wère ( lieracium ) , la feorfonère {fcoi\onera ),
font de cette divifion.
a|| Les tubéreufes ou celles à fleurons, lorsque
Les coroilules des fleurons font-toutes tubu-
leufes & prefqu’égafes, L’artichaux ( lynara ) efl
1 de cette divifion.
3.0 Les radiées , lorfque les coroilules dil
dilqué font tubuleufes & les fleurons du contour
La Rudberne , l’oeillet - d’inde ( tagetes ) , font
• partie dexerte divifion, (F . A . Q ü e sx é . J
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COMPOSEE.(feuilfe ) Les B.otamftes*ppdlent
pétiole le corps menu & fouvem prolongé, qui
porte la feuille que l’on nomme communément
queue. Quand 1e pétiole, au lieu d’une feule
feuille,, efl chargé de plufieurs, cet enfembfe
s'éloigne de la feuille limple ( Voy*i Simplæ
feuille ) & il forme la feuille Çompofée. La
feuille Compofée efl donc là réunion, fur un
môme pétiole, de plufieurs feuUlesyélles prennent
alors 1e nom de folioles. On confidère la feuille
Compolée fous deux afpeéts.
i.° Relativement à l’infertion des folioles.
Si, fur une feuille , naît une autre feuille,
attachée à fon fommet, la feuille efl articulée.
Si un pétiole limple, ou fans fe divifer, réunit,
à fon extrémité , plufieurs folioles , la-feuille efl
digltée,,( le Marronier d’ Inde. )
Elle efl binée ou géminée, lorfque la réunion
n’eft que de deux folioles, ( plufieurs Fabagelles.)
Elle efl ternée, lorfque ;la réunion -efl de trois
folioles,(le Trefle.)
Elle efl quinée, lorfque .la réunian.efi de cinq
folioles, (Portentilla argcniea..}
Si,, fur les côtes d’ un, pétiole- fim-yxfe, font
rangées plufieurs folioles, la feuille efl allée ou
pinnée, (les Caffes. )
Elle efl allée avec impaire, fi elle fe termine
par une foliole, ( le Frêne. )
Elle efl ailée-'vrillée, fi elle fe termine par
des vrilles, ( une Vefee.)
Elfe efl allée-abrupte, fl elle fe termine fans
foliole ou fans vrilles, ( le Caro-ubier. )
Elfe efl allée à l’oppofîte, fi les folioles font
placées par oppofition, ( le Tamarin )
Elle efl allée alternativement, fi les folioles
d’un côté font placées au-deffus ou au-deffous
de l’infertion des folioles de l’autre côté, ( 1 Ai-
gremoine. )
Elle efl allée avec interruption, fi les folioles
font d’une grandeur inégale,.( PAigremoine.)
Elle efl allée avec articulation, fi le pétiole
porte entre deux folioles des membranes arrondies^
Elle efl allée courante , fi le pétiole porte
entre les. folioles une membrane prolongée &
peu étendue, ( un Sumac, Rkus copalliaum.y ,
La feuille efl e-onj uguée ,. forfqu’étant allée ,
elle confifle en deux folioles & pas davantage ;
elle n’a alors qu’une conjugaifon. Quand il fe
trouve quatre folioles, elle a deux conjugaifons,
& la feuille efl bijuguée. Quand il s’en trouve
fix., elle efl trijugpée ou à trois conjugaifons, &c.
Ce font les degrés, dè la feuille allée,.( les Caffes.)
1 .* Relativement. à. ,1a fubdivifion du pétiole.
La feuille Compofée efl appellée« recompofée ,
lorfque le pétiole fe divife une fois ; alors la
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feuille efl Compofée deux fois, puifquc fe pétiole,
au lieu de recevoir des folioles, reçoit
d’autres pétioles garnis de folioles, ( la Rue.)
La feuille efl bigeminée, fi 1e pétiole n’eft
que bifurque, porte deux folioles à chacune
de fes extrémités, (1 Acacie ongles-de-char.)
Elfe -efl biternée, fi le pétiole fe divife en
trois parties ifolées, qui portent chacune trois
folioles, ( l’Epimède. )
Elle efl bipinnée ou deux fois aHée, fi le pétiole
reçoit d’autres pétioles, chargé» de folioles
à la placé où feroient les folioles, fi la feuille
n’éroiî quatlée, ( l ’Acacie de Farnèfe.)
Elle efl en houlette , lorfque 1e pétiole bifurque
porte des folioles fu r ie côté intérieur, & non
fur .l'extérieur, (le Goüetferpentaire, l’Hellébore
noir.)
La feuille Compofée prend fe nom de fur-
compofée, larfque le pétiole fe divife deux fois,,
ce qui fait trois degrés} elle reçoit alors beaucoup
de folioles.
Xa feuille efl triternée , lorfque le pétiole fe
divife en trois parties ,.qui fe divifent chacune
en trois autres parties, portant chacune trois
folioles.
La feuille efl tripinnée bu trois fois allée ,
lorfque le pétiole commun reçoit d’autres pétioles,
auxquels efl attachée une troifième divifion de
pétioles garnis de folioles, ( la Spirée .barbe-de—
chèvre. )
Les feuilles bîpinnées & fes feuilles tripinnées
fe confidèrentfous les rapports propres à la feuille
pinnée ou allée. ( F A. Qvesvé. )
. COMPOSEE. On donne ce nom à une réunion
de plufieurs petites fleurs implantées fur
un réceptacle commun , & , la plupart du tems ;
env.elappéesd’uBcalice.général. Toute; les plantes,
qui ont des-fleurs de cette efpèce, forment en-
lemble une famitye naturelle. Les chicorées, les
; chardons, les camomilles, les afters ? &c. font
! compris dans cette feôlion du règne végétal.
Cés fleurs ,particulières ou fleurettes , qui com-
| pofent les fleurs générales font de.deux efpèces,
: ovi ce font des tubes élargis au fommet où ris fe
divifent em cinq dentelures ; on lesnomme fieu—
'' rons ou fleurettes tubuleufes , ou ce font des ntbes
! très-courts, qui fe prolongent enfnire fous la
1 forme d’une languette ; ion les nomme demi-
; fleurons ou fleurettes ligulaires. Chacune de ces
| fleurettes efl portée fut un maire & contient
; -cinqétamines fétiniëS'en anneau, & un pifldle qui
. perce au tr-avêrs ; il arrive fouvent qji’unepartie
; de ee&fleurettes eff flérile dans la ffeur générale;
j e’efl fur-ce caraelère que Linné a fondéfes- ordres
! de la claffe Syngenesie.
Les Vivifions nàmtêllesde la famille des com-
[ ' pofées fe prennent de la forme des fleurettes.