qui ne s’élève pas à plus de huit à dix pouces.,
dans les pays chauds où elle eft cultivée. Dans-
nôtre climat & dans ceux qui font plus fepten-
trionaux, elle eft beaucoup plus petite, il eft
rare qu'elle ait fix pouces de haut.. Ses tiges &
rameaux font garnis de feuilles finement découpées,
femblablesà celles de l’aner, & d’un verd
foncé. Ses fleurs font fort petites, blanches, un
peu purpurines & viennent aux fomités des
tiges, en manière d’ombelles. Elles paroiflent en
j u ille t, & donnent naiffance à des fruits allongés ,
firiés longitudinalement, & compofés de deux
femences appliquées l’une, .contre l’autre. Ils
font légèrement velus dans la variété B , ce.qui
en fait la feule différence.
Culture. Les graines de cumin fe fement
dans les parties feptentrionales de É Europe, -vers
la mi-avril. On les met dans des pots remplis
d’une terre légère , douce & fùbftantielle, que
l ’on place enfuite Jfur une couche chaude. Il
faut que les femences foient de la dernière réco
lte , ou du moins qu’elles n’aient pas plus de
trois ans, parce qu’alors elles perdent toutes
ou à-peu-près„leur propriété germinative. Lorf-
qu’elles font nouvelles, elles lèvent dans les
quinze premiers jours ; & fi le tems ell chaud,
& que les arrofemens ayent été légers , mais
répétés en raifon du dégré de chaleur & de la
féchereffe de l’air, les jeunes plantes font affez
fortes pour être mifes en pleine terre dès, le
milieu du mois de juin. Mais, il faut bien fe
garder de vouloir les, repiquer, parce qu’il efl
irès-T-rare qu’elles reprennent de cette manière
, & que d’ailleurs cette opération retarde
beaucoup leur croiffance, & nuit à la maiurité
de leurs femences. On doit fe contenter de
fortir la motte hors du p o t, & de la placer en
pleine terre, fans déranger celle'qui entoure les
racines. Cette tranfplantation doit être faite par
un temps chaud & couvert, & fifivje d’un ar-
yoi^ment copieux pour affermir la terre.autour*
de la motte. Cependant, il faut bien prendre
gardé de verfer l’.eau fur la plante à grands flots,
comme elle efl très-grêle, fi un e fois elle étoit couchée
contre terre, elle fereleveroit difficiliement,
& l’on courroit rifque de la perdre avant qu’elle
produifit fe§ femences. .Un terrein meuble &
îubflanciel §l une expofition chaude conviennent
particulièrement à cette plante, q u i , une ^fois
bien reprife, ne tarde pas à fleurir & produit
enfuite les femences, lorlque le temps eft chaud &
qu fine îurvientpasdes.orâges trop confidérables.
Immédiatement après la maturité de fes femences
la plante fe defféchë & meurt. Son exiftance n’a
giifre plus de cinq mpis .de durée.
Culture en grand du cumin.
f # cumin fe cultive à Malthe, en Egypte &.
dans d’autfes pays du Levant. Voici la manière
dont on le cultive à Malthe.
Après avoir donné trois labours au champ;
qui doit recevoir la graine, on la feme du douze
au vingt de mars. La plante s’élève jufqu’à un
pied ou environ. On farçle avec de très-petits
farcloirs, lorfquele champ eft rempli de mauvaifes
herbes. Cette opération étant fort délicate & exigeant
beaucoup de patience 3 on la confle aux
femmes. ,
Dans les premiers jours de. mai, le cumin
fleurit. A une. fleur blanche & très-petite fu c -
cède h graine, pour laquelle on le cultive.
Quand la plante commence à jaunir, on la récolte
; ce qui arrive , dans les derniers jours de
mai.
On expofe le cumin au foleil pour le faire
fëcher; deux jours après on le met en tas & on
le bat avec des fourches, pour avoir la graine ;
on la paffe enfuite à un grand crible, & à
l’aide d’un petit vent, on en fépare toutes les
parties étrangères. La graine eft mife dans des
facs & tranfportée hors de l’Iile. par des négo-
cians malthois.
Les Egyptiens cultivent le cumin fur les lifières
des terreins un peu élevés -, où l’inondation du
Nil n’aféjourné que très-peu de jours. La graine
du cumin eft employée comme affaifonnement
dans les ragoûts, fur-tout parmi les Turcs. Sa
faveur aromatique & un peu âcre releve ceux
qui feroienr trop fades. Les Allemands la mêlent
avec du fel & énfaupoudrenr leur pain.
Les pigeons en font très-friands; dans Levant
on y incorpore cette graine avec de la terre falée,
qu’on met dans les colombiers.
tOn en fait aufli ufage dans la médecine,
qui la place au nombre des femences chaudes.
Elle entre dans les lavemens, éans les topiques,
& dans les boiffons,&c.
Le bon cumin doit être nouveau, verdâtre,
bien nourri,, d’une, odeur forte & un peu dé—
fagréable; il ne faut pas qu’il foit piqué, ni ver--,
moulu, inconveniens auxquels il eft fujet.
J ’ai eflayé plufieurs fois de cultiver du cumin.
Soit que les graines qui m’étoienr arrivées de diverses
parties du Levant fuflent trop vieilles,
foit que le terrein dans lequel je les ai femé fut
trop frais & trop humide , il n’en a pas levé.
Ce n’étoit qu’un objet de curiofité, car il eft
Certain que cette plante a plus de facilité pour
végéter dans les diverfes états du Levant, où
il ne pleut que rarement, & que -les produits
ont bien plus de qualité que dans les climats de
la France. Si on vouloit .en faire des cultures,
ce ne feroit que dans les Pays méridionaux,
( T e s s ie r . )
CUMIN batard , Lagçecia * cufiiinoid.es L.'
( T x o v in . )
CUMIN cornu, Hypecoumprocumbens. L.vcyei
Hypecoon couché n.,°-1 . ( T mp.v jn .),
Çumiq
C U M
Cü S îIN des prés: Carum carvi- L.voyt\Sefeli»
^ T ho xttn. y
CUNEIFORME. Terme de botanique èmployé
pour déftgner la figure d’une fehiîlte , d’u n ê f e -
mence, d’une épine qui, ayant une forme triangulaire
alongée, imite â-peü-près’ celle d’un
coin à fendre le bois. ( Thovin . )'•
CUNILE, Cu-sixa. ;
Genre de plante de la; famille des ■ Labiées;,
qui comprend quatre, efpèces; ce font des; plantes
de petite fiatore, herbacées o.u femi-Jigneufes ,
annuelles où vivaces, à feuilles finipIes,.,opppfées^
à 'fleurs d’une feule pièce partagée eh deux lè vres ;
leur difpofition efl en corymbe ou en ombelle'*,
*ou verticillée, axillaire & terminale. Elles font la
plûpart étrangères•& elles fe cultivent dans nôtre
Climaty fans prefque avoir recours aux abris,
en pleine terre, où elles fe multiplient par fe -
xnences, par fa divifion des racines, & jmêmé
par marcottes. Onles rencontre partieuftèrement
dans les jardins de botahiqpe.. cni fe borne.leur
Utilité ; I’une d’elles cependant eft aromatique
une autre paroît avoir quelqu’agrëment.
. Efpèces.
i . CUNILE du Maryland.
Cvniza Maviand. L. iÇï Virginie.
- 2. 'CUNILE à fpuiîles de pôuliôt.
Cuniza putegioïdès. L © Virginie y Canada,
3. CUNILE àfeiullès de thynv.
C Un i x a thymoide s. L. @ Montpellier. ' '
4. CUNILE càpitéei ‘ :
Cvniza capitata. Lam. Diét. Sibérie..
1. LA CUNILE du Maryland forme une petite
tou ffe par fes tiges dures, hautes d’un pied, à
feuilles fans queues,, placées par oppofition ,
liftes, d’une forme ovale & pointue.-Les fleurs
ont peu d’apparence ; elles' font aux aiffe-IIes •
des .feuilles de la partie élevée des' tigës quelles’
terminent en petits bouquets applatis; elles pa -
rôiffent en juin. Cette plante eft vivace' &Çe
trouve dans le Maryland & Ja Virginie.
2. LA CUNILE à feuilles de pouliot, diffère
de .la précédente par le duvet de fés tiges ,
d’ailleurs moins élevée ; par'.le feuillage qui la I
rapproche du bafilic commun , & .qui eft plus ;
ouvert, fes feuilles étant inuniés ae 'queuè. Les
fleurs qui paroiflent en juillet .font difpofées en •
anneaux, à chaque pairç de feuilles infiniment ;
plus faillantes qu’eux-. Les .graines Jfe récoltent | '
en automne ; elle eft annuèlle o1 d ie fe trouve
dans les lieux fecs -de la-Virginie & 'du- Canada, y :
r 5. LA CUNILE a fetfillés de thym eft encore
moins élevée que la précédente, elle-eft à*peine
de fept pouces de ha.uteur ; fes ftiges fe divifent
fort peu & leurs ramifications font courtes. Elle : •
I le feuillage & le port ’du fhyin, là' difpofition
Agriculture» Tome I I I»
C UN
des fleurs eft en anneaux fur toute fa longueur - j Elle eft annuelle & fe trouve dans les environs*
de Montpellier. -
4. LA CUNILE capitée n’a que fix pouces de
hauteur , fon fépilIâge eft liffe, fes feuilles font
ovales;,; & les fleurs difpofées aux extrémités en
onibellé arrondie font de couleur pourpre. Sâ
durée eft ignorée,elle çro.ît dans là Sibérie. .
Culture. La Cunile n.° 1, ja feule de ce genre
que Ton fâche avec certitude être vivace, le
doit placer dans la planche que l’on deftine aux
plantes ërfangferés'.que l’on rie peut expofer à
une gélée de fix à'Tept dégrës'; & que l ’on couvre
d’un fchaffi's, ( Ÿoye\ Collinfone ). Elle fe multiplié'en
oélobfe par les racines que l’on éclate
en confervant un oeil : dn pèüt encore les mar—
cottef en décembre par le procédé fimple d’une
entaille faite à une branche latérale , comme s’il
étoit queftÎQh d’ünoeillet ; mais le meilléur moyen
de multiplfcation eft par ies femences, il devient
néceffaire -pour les autres ëfpèces de ce genre
que l’on féme ?fhr couché ■& Tous - cloche- au
printemps, & que Ton repique fur les devants
d'une, platerbande favorablement expofëe &
d’une .terre légère, hors pourtant le n°. 4 , qui
fe plaira mieux dans une terre forte ou à une
expofition moins chaude,
Ufage. La première efpèce de la cunile eft
aromatique, mais en jardinage de médiocre agrément;
il n’en eft pas abfolument de même de
la quatrième y qui peut être comptée pour quelque
choie dans l’ornement des jardins, tant à
canfe d e là petiteffe de fbn port, qui fe place
avantagêùfement fur les devants des parterres
qu’à caufe de la difpofition & du Coloris de fc$
flêurs. .( F. -Qu e s n é . ) .
- C U NO N E , C u n o n j a .
Genre de plante de là famille des Saxifrages y
qui renferme au moins un:e"efpè.ée : e ’eft une
plante ligneufe, 4 feuilles oppoféesayec impaire s
■ à fleurs en grappes axillaires & terminales avec
interpofition d’une fiipule plane, grande & pé-r
tiolée. La fleur a cinq divifions, il lui fuccède
upe çapfule. Elle eft étrangère & fa culture
m’auroit lieu dans notre climat quen ferre tem^
pérée. € e rte plan te-eft rare, & fa poffeftion nous
paroït propre à exciter les'defirs du cultivateur,
& à augmenter utilement le nombre des planteis
d’école,
CUNONE du Cap.
Cvnowia Capenfis L . T) Cap de bonnet
efpéfance. r '
, Nous ne dirons point; affirmativement fi la
cunnne ffü Cap efl un arbuflg Ou un arbre., H
paroit que fa tige eft ;png,&-qp.e fa ciq^e e fld ’üiir
feuillage large -/fies feuflles'jfont formées d’une côte
f f y j y .