
difpofées en épi lâche terminant les branches.
Ils font étrangers, & ils ne fe cultivent dans notre
climat qu’en ferre-chaude. Ils Conviennent dans
les coLleélions d’arbres rares & dans les jardins de
Botanique.
Efpèces.
1 . C o n d o r î à g r a in e s r o u g e s .
A d e n a n t h e r a pavona L. ï> Inde, la Côte
du Malabar.
B. C ondorî à feuilles glauques.
Corail aria parviflora. T> la Chine -, les
Moluques.
2 . C o n d o r î à g r a in e s n o i r e s .
A d l n a n t h e r a falcata. L. ï> les Moluques.
Nota. On trouvera fous Langit Yarbor cceli
de Rumphe, que Linnée avoit foupconné devoir
être de ce genre.
1. Le Condori à graines rouges eft un arbre
de quatre-vingt-pïeds de hauteur j l’écorce de
fes branches eft lifte. Ses feuilles ont douze à
quatorze pouces de longueur & moitié moins
de largeur. Elles font compofées d’une côte
commune, à laquelle ne font ‘point attachées
les folioles, mais quatre ou cinq autres côtes
qui en font garnies, & qui forment une fécondé
divifîon dans chaque feuille. Les folioles font
d’uneforme ovale , longues d’un pouce & demi,
larges de neuf lignes, verd foncé deflus, clair
deflous. Aux fleurs qui font petites & difpofées
en épis lâches ait bout des branches, fuccèdent
des gouffes longues qui renferment des graines
dures, liftes & d’un beau rouge. Cet arbre croit
dans le Malabar • il ne fleurit que vingt ans après
qu’il a été femé: Il vit plus de deux cents ans ; il eft
toujoùrs verd.
Dans la variété, les folioles font pointues &
d’un verd de mer. B. Elle fe trouve à la Chine
& dans les Ifles Moluques. Les feuilles font persiflantes.
2 . C o n d o r î à graines noires. C’eft un arbre
dont la tête eft large &.touffue; fes feuilles font
branchues ou à deux divifions, comme dans,le
précédent dont elles diffèrent, parce que les
côtes, propresaux folioles placées alternativement,
en foutiennent dix à vingt - cinq paires. -Elles
font petites, ovales, d’un verd foncé en deflus,
blanchâtres & çotonneufes en deflous. Les fruits
de cet arbre font des gouffes en forme de faucilles,
elles renferment des graines noires, un
peu plus larges que de grofies lentilles & à-peu~-
près de la même forme. Cet arbre croît dans les
Moluques, dans les lieux ouverts3 expofés au
foleil -, il eft toujours verd-
Culture. Rumphe, le feul qui parle , avec quelques
détails, de .çes arbres, dit qu’ils font cultivés
dans leur pays natal, autour des habitations,
à caufe de leur belle cime étendue, de la beauté
du feuillage, relevée d’abord par les fleurs, puis
çnfuire, à la maturité des graines, par leurs Cofles
Qui s’ouvrent & laiffent paroître des graines
d’une couleur prononcée. Il ne donne aucuns
détails fur les foins que cet arbre exige • il dit
feulement qu’il préfère les terres légères & fa-,
blonneufes. Il remarque enfin une circonflance
des fleurs de cet arbre, dont d’autres efpèces de
ces mêmes climats nous avoient déjà donné l’exemple
; elles font d’abord blanches &paflènt au jaune,
avant de fe faner.
Miller avoit reçu des Indes des graines de Ij
première efpèce, qui lui ont procuré plufieurs
plantes qu’il dit croître fort lentement. 11 fem-
bleroif qu’il en auroit tenté la culture, autrement
que par les moyens efficaces de la ferre-chaude,
puifqu’il ajoute tout de fuite fur la deuxième
efpèce; mais elle eft fi tendre qu’elle exige la
ferre-chaude. Au refle, il vante la largeur des
feuilles, leur verdure. Nous croyons que les
graines de ces arbres de la famille des légu-
mineufés, qui confervent communément, pendant
plufieurs années, leur qualité germinative,
leveroient bién fous un chaffis, & que leur
jeune plant foigné, comme nous l’avons déjà
expofé articlè CoDiGr, feroit des progrès. Nous
avons en notre faveur le témoignage du Cultivateur
que nous venons de citer, qui parle d’individus
de la deuxième e fp èc e , qu’il a vus de'
deux pieds de hauteur.
Ufages. Le bois du n.° 1 eft rouge dans le
coeur & fort dur ; il eft employé dans l’Inde
pour lés arts, ainfi que fes graines qui, détrempées
& pilées avec le ftorax, fervent à recoller
les morceaux brifés des vafes précieux. L ’égalité
de leur poids les a fait admettre dans le commerce
de l’orfèvrerie, pour pefer l’or & l’argent;
& ce qui eft plus recommandable, elles nour-
riffent le peuple du Malabar.
Le bois du n.° 2 eft d’un blanc rougeâtre,
léger; on en fait des boucliers. En Europe,1
le‘ Condori embelliroit- les ferres-chaudes, dans
lefquelles il jerterok au moins de la variété. (K
A . Q uesné & R e y n i e r . ')
C O N D R I L L E ,C o n d r i z 2 -4. L . P r enanthe s .L,
Genre de plantes herbacées, de la famille
des S é m i f l o s c u l e u s e s o u C h i c o r a c é e s , voifin
des crépides & des iampfançs dont il diffère;
des premières par fon calice ferré contre la
fleur, & , pour le port; des fécondés, pariés
aigrettes. Çes plantes font toutes des régions
tempérées, & quelques-unes peuvent fervirà
la décoration des jardins,
Efpèces.
* Fleurettes fur plufieurs rangs.
1. Condrille effilée ou en jonc.
Cho nd r i l za juncea. L. fur les bords des
champs, dans les ravins.
z. Condrille élégante.
Crépis pulchra. L. 0 dans les lieux arides de
la France & de l’Italie.
5. Condrille crépoïde.
ChondriizA crepoides. L. 0 .
4 . C o n d r i l l e à tige nue.
Chondrizza nudicaulis. L. en Egypte , près
4les pyramides,dans l’Amérique feptentrionale.
** Fleurettes fur un rang.
5 . C o n d r i l l e ô f ié r e .
P renAnth e s viminea. L. fur les bords des
vi-mes de l’Europe méridionale.
6. C o n d r i l l e d e s m u r s .
P r e n a n th e s muralis. L. 0 f u r le s v i e u x
murs & dans les lieux ombragés.
7 . C o n d r i l l e p u r p u r in e .
Prenanthes purpurea. L. *Jfi dans les bois
montagneux.
8 . C o n d r i l l e à f e u i l l e s m e n u e s .
Prenanthes tenuifolia. L. "Tfi d e s m êm e s
lieu x .
9 . C o n d r i l l e é l e v é e .
Prenant mes altiJJîma.E. de la Virginie & du
Canada.
1 0 . C o n d r i l l e paniculée..
Prenanthes chondrilloides.\,.*Jfidz l’Europe
méridionale.
11. C o n d r i l l e du Japon.
Prenanthes Japonica. Th. du Japon.
1 2 . C o n d r i l l e b l a n c h e .
Prenanthes alba. L . d e l ’A m é r i q u e f e p t e n -
trionale,
1 3 . C o n d r i l l e r a m p a n t e .
Prenanthes répens. L . de la Sibérie.
1 4 . C o n d r i l l e p in n é e .
Prenanthes fruticofa. L. de Ténérife entre
les rochers.
Efpèces moins connues,
Prenanthes integra. Th.
Prenanthes debilis. Th-
Prenanthes Chinenfis. Th.
Prenanthes dentata. Th.
Prenanthes haftata.Th.
Prenanthés humilis. Th. ;
Prenanthes multiflora. Th.
Prenanthes legrata. Th.
Prenanthes fquarrofa. Th.
Les Condrilles font toutes des pays tempérés,
& peuvent être cultivées en pleine terre dans
notre climat, excepté néanmoins celle n,^ 14,
& peut-être les efpèces du Japon, que nous
ne connoiflons que par le rapport de Thunberg.
Les efpèces annuelles doivent être femées, au
Printems, dans des baflins préparés à cet effet;
elles lèvent au bout de quinze jours, plus ou
*noins, de depuis cette époque, elles n exigent
d’autres foins que d’être débarraffées des mauvaifes
herbes de tems en teins. I.eur graine aigrettée
rend la diffémination très-facile, & un jardin
eft bien-tôt infefté de quelques efpèces qu’on
cultive par curiofité. Les efpèces 1 , 2 ,4 . , 5,
6, ont cet inconvénient; mais, comme on ne
les cultive que dans les jardins de Botanique ,
on a foin d’arracher tous les Printems les pieds
inutiles.
Les efpèces vivaces pafient très-bien l’Hiver
dans nos jardins, & n’exigent aucuns foins de
plus que les efpèces annuelles. Leur tige eft plus
forte, plus élevée, & fe termine , dans quelques-
unes ' par une panicule très-étalée & d’une forme
élégante. Ces Condrilles figureroient très-bien
dans les bofquets, fur tout dans les lieux rocailleux.
L ’efpèce,n.e 7, y produit un charmant effet,
& devroit y être multipliée. Quant aux efpèces
de l’Amérique & du Japon , plufieurs paroiffent
avoir leur genre de beauté, mais n’ayant pas encore
été cultivées dans nos jardins, nous pouvons
feulement préfumer qu’elles y réulfiroient fans
peine.
Quant à la Condrille pinnée n.° 14 , qui
forme une- efpèce d’arbriffeau, nous' penfons
q ue , fi on l’apporte en Europe, il devra être
traité comme une efpèce analogue de laitron ,
originaire du même pays, qui eft cultivé depuis
quelques années à Paris. Voye[ L aitron. ( M .
Reynier.)
CONDUIRE. En jardinage, Conduire les eaux,
le feu, la chaleur, &c., c’eft les diriger d’un lieu
dans un autre, & pour cela, l’on fait ufagede
différens moyens qui font indiqués à l’article
Conduit. Voye[ ce mot. (M . Thoviv. )
CONDUIT. Canal ou tuyau qui fert, en jardinage,
à diriger les eaux, le feu, la chaleur, &c.
& à les taire paffer d’un lieu dans un autre.
Les Conduits font ou en fe r , en plomb, en
tôle, en bois ou «n grés, fuivant l’ufage qu’on
fe propofe d’en faire, ou L’économie qu’on veut
apporter dans leur conftruélion; quelquefois même
ce ne font que de fimples rigoles.
Les Conduits de fer ou de fonte & ceux de
bois ne font guère employés que pour conduire,
un vol.ume d’eau un peu confidérable, d’une
pièce d’eàu à de grands baflins, parce que leur
moindre diamètre n’eft prefque jamais au-deflous
de quatre pouces. Ils fervent le plus ordinairement
à conduire les eaux de l’extérieur aux ré-
fervoirs placés dans l'intérieur des poffeffions.
Les tuyaux de plomb font affez généralement
employés dans l’intérieur à conduire les eaux
du réfervoir, aux baflins pratiqués dans les différentes
parties des jardins; quelquefois, pour
diminuer la dépenfe première d’acquifition, on
leur fubftitue des tuyaux de terre cuite ou de
grés : mais fi ces derniers font moins coûteux,
ils durent aufli bien moins de tems. Ils exigent
, d’ailleurs de fréquentes réparations, qui font peu