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pendant la Huit. C’eft un moyen cfe J>îu$ nTm* \
pêcher la chaleur d’entrer dans les greniers.
Le Charanfon eft plufieurs années lans reparaître
dans un grenier, où l’on a mis du
froment après y avoir laiffé, pendant quelques
mois, de bon foin d’herbe, nouvellement coupée.
Lâcher les poules fur un tas de grains pour
dévorer'les Charanfons, comme on l’a propofé,
auroit deux ineonvéniens, celui de perdre p s
grains, car les poules en mangeroient, & celui
d’incommoder les poules, pour lefquelles les
Charanfons font dangereux,quand elles en mangent
beaucoup.
Une feuille périodique a indiqué, depuis peu,
un moyen facile à exécuter. Il confine à placer
des bâtons d'alun de Roche dans les tas de
bled, foit battu, foit en gerbes, c’eft-à-dire,
dans les greniers & dans, lès granges L ’Auteur
à foire que tes Charanfons fuyent & ne reviennent
pas. Il1 confeille même de mettre de cet
2Îun dans les trous des murs. Avant de favoir
fi le foit eft cxaéb je ne me permettrai pas
M l’expliquer. Tant de moyens, prétendus
utiles , ont été propofés & effayésTans fuccès,
qu or^doit être en garde contre toutes les annonces
& ne croire ce qu’on promet, qu’après
Savoir vérifié.
La pratique la plus ordinaire eft de cribler
le froment, foit avec le crible rond, foit avec
le crible d’archàl. Si c’eft un crible rond qu’on
emploie, on choifit celui qui a des trous affez
Marges pour biffer paffer les Charanfons avec
les'menus grains, mais trop petits pour laif-
fer paffer les gros grains. On ramaffe en fui te ce
qui a paffe par le crible, pour le jetter au*
volailles qui dévorent les Charanfons. Lorfqu’on
fe fert du crible- d’arehal, on met au bas une
chaudière d,e cuivre bien nétoyée & bien liffe,
dans laquelle tombent les Charanfons qui ne
peuvent'plus remonter. On les noyé en les
couvrant d’eau. Ces animaux, fi ce n étoit pas
de l’eau bouillante , feraient quelquefois une
journée fans pouvoir fe noyer. J ’ai vu des fermiers
nétôyer ainfi leurs greniers de Charaïl—
fdns'.-'Çefté dpéfatiôn, 'bonne en tout tems,
doit être faite’fur-tout au: commencement du
Primeurs, afin de prévenir la ponte.
M. Lottinger dé Sarbôùrg, qui a partagé
Yaccejfit -de la Société Royale d’Agricufture de
Limogés, en 177$, a donné une manière Ample
&6peu difpendieufe de purifier un grenier
de Charanfons.. Elle eonfifte à former un petit
îas de; quelques boïfléaux de bled & à remuer
tous Jès ' autres ••îgs-'*ayéfc-t-fctoe : pel le. Les Cha-r
ranfoïis, troùlfféS 'dans leitr retraite,, de .portent
vers lç petit ^tàs', ;àuqiîcl -Ms vo-yent. qu’on ne
•touche pas. & s’y :enfoncent,"Si quelques-uns
•cherchent ^ ‘s’échapper fe ‘-long des mur.s, avec
-un balet on les rabat;, -ils - font forcés de fe
Teiidie ah petit tasv1 Lorfqu çn-tes y. a raffem-r
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blé tous, on verte deffus de feau bouillante ;
avant foin de remuer en même-tems avec la
pelle. font brûlés & périffent. On étend
enfuite le ta» de froment pour le faire sécher
& on en lépare , criblant, les Charanfons
morts. - t
Quelques perfonnes m’oçt afistré qu en în-
troduifant certaines fubftaoces animales dans les
greniers, les Charanfons, on fuyoient ou pé-
riffoient. On attribue même des fuccès à aes
pratiques, qui, fi elles en ont e u , nont pu
les avoir que par l’état de putridité, \ auquel
paffoient ces fubfiances animales. 11 s’en faut
de beaucoup que ces prétendus fuccès foienc
démontrés. Tous ceux qui récoltent ou achètent
des grains, auroient le plus grand intérêt à
s’en fervir. Car il feroit encore plus fimple de
détruire les Charanfons par l’introduéüon d’une
: matière animale que d’avoir recours aux autres
| moyens, plus longs, plus chers & plus em-
barraffans.
Enfin, on a réufii à écarter ces infeétes des
greniers, en les rempliffanâ, au îîéu de grains,,
de foin récemment récolté , qu’on y laiffe
quelque tems, afin que l’odeur s’y conferve.
Pour réfumer ce qui concerne les Charanfons
des greniers, ce font des infeétes qui craignent le
froid,fe multiplient pendant là chaleur, cherchent
l’obfcurité ou plutôt la tranquillité. Ils dévorent
une grande quantité de grains & par eonféquent
font un tort,conftdérablc. On a employé, pour les
détruire, divers moyens dont les plus efficaces
font la fraîcheur entretenue dans les greniers,
des criblages faits convenablement & IVau bouillante
fur les petits tas.de bled , où on a ra—
maffé prefque tous les Charanfons. J’ajouterai
à tous ces moyens une grande attention de ne
pas mettre dans des’greniers des grains humides
capables d’attirer ces infeétes & de tenir toujours
bien fecs & bien remués ceux qu’on emmaga-
fine. Les graines légumineufes, fujettes à être
mangées par les mylabres, doivent être Traitées
comme les autres grains, que dévorent d’autres
efpèces de Charanfons. Le fruit du foin & de
la vigilance du fermier ou du marchand fera
la confervation de fa denrée.
A l’égard du Charanfon des granges, à mefure
qu’on enlève des gerbes pour les battre, il fe
place & s’enfonce dans celles qui relKnt, en
forte que les lits les plus profonds en contiennent
line grande quantité. Aucun Auteur na
donné la manière d’en garantir lesgranges. Mais
voici ce que j’ai vu pratiquer, quand les dernierslits
de gerbes, font battus, on ramaffe le foutrait,
c?eft - à - dire, la pailles èche, qu’on a pofé fur le
fo l, au moment de i’engrangement afin de ne
pas expofer à l’humidité les premières gerbes entrées
; on le fecone à la fourche, pour retirer
les grains q u i, à caufe du froidement .des
I gerbes lorfqu’on les entaffe & qu’on les détaffe
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’ £ de la féchereffe ocoafionnée par les Chàranfons,
fc font échappés des épis. Alors on ba-
laye'avec foin remplacement des' monceaux de
gJrbes ; on crible & ori vanne fur le fumier dès
Cours-,’ ce que ces débris contiennent de Charançons,
en dévoré par les poules; on promène
le long des murs, des torches de paille allumées
pour brû'er ceux qui veulent gagner le toit, Ce;
moyen en détruit une grande quantité ; mais'
je voudrais qu’on y ajoutât celui que M. Lottinger
confeille pour léS greniers & pour les
ma^afins. On le pratiqueroit de cette manière :
On prendroit quelques boiffeaux de bled battu;
on n’en fépareroit pas les balles, c’eft-à—dire,
qu’on ne vannerait & qu’on ne cribler oit pas';
on les réunirait dans un coin de remplacement
des gerbes, vers le tas où les batteurs arrivent
aux derniers lits. On ne toucherait pas du tout
à ce bled , jufqu’à ce que la grange entière
fèt vuide. Les Charanfons tourmentés par l’enlèvement
des gerbes, gagneraient le bled battu
& s’y réuniraient tous bu prefque tous. Aloi
comme dans le cas indiqué plus haut, on ver-
teroit fur le bled de l’eau bouillante, qui brûlerait
les Charanfons. Au lieu d’un feu! tas de
bled battu, fi l’emplacement des' granges eft vafte ,
on en feroit plufieurs. Jecrois cette mérhode de M.
Lottinger -applicable aux Charanfons des-granges
, comme à ceux des greniers. Je connois des
fermiers qui en emploient une autre dont le
fuccès eft affuré, au moins pour quelques années.
Au lieu de mettre du froment dans les
granges fujettes aux Charanfons, ils y entaf-
fent une ou plufieurs récoltes d’avoine de fuite.
Ce grain qiron n’entre que très - fec , parce
qu’on le laiffe long - tems fur le champ, ne
fermente pas & eft, par ‘cette raifon, moins
propre à attirer les Charanfons qui, d’ailleurs,
lui préfèrent le froment; Tes pois & les vefees
peuvent, à cet égard, remplacer l’avoine puif-
que rarement ces grains font attaqués par les Charanfons
ordinaires. Ils ont leur Charanfon pa»
culier, qui ne fe perpétue pas dans les granges.
Le foin réuffit encore mieux. Il eft bon, dans*
les fermes où- on en récolte, d’en remplir de
tems en tems la grange à froment.
Toutes les. précautions que j’e viens d’indiquer,
fi elles éioient prifes exactement, devraient
diminuer de beaucoup lès Charanfons & j ar
eonféquent économifer une grande-quantité dé
grains qu’ils auroient dévorés. Mais on ne peut
le le diffmïuler; elles ne fauroient lès'détruire1
tous, y parce que toujours il en échapperait à ‘
la vigilance la plus attentive; un petit nombreJ
fuffit pour faire beaucoup de mal, à caufe dé'
la facilité avec laquelle cês infôéles fe ittulti-^*
plient. Mais parce que des remèdes qui foulagent,
qui ôtent prefque la totalité des caüfes
des maladies, ne lés ôtent pas entièrement,
âu t-il les abandonner ? Non; Ce n’efr pas Ü
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Ce que preferit la fagefle. Elle engage à ufer
d’un moyen incomplet, quand ôn ne peut en
trouver, de complet. La périréffe du Charanfon,
fon inftinèl pour fe cacher & fe dérober quelquefois
aux recherchés, la faéiliré av:ec laquelle
il fe reproduitfont des eau fes. qui érivpëcliè-j
ront lotjg-tèms d’en exterminer la race. Nous
ne fommes pas encore affez avancés dans la cori-;
noiffancé de fes habitudes, de fes moeurs, pour trouver
tous les moyens poffibLs de n’en plus laiffer.
Il nous manque un point effentiel, c’eft la oonnoif-
fance de l’époque jufte, où il'commence fafponte;
c’eft peu clé rems,avant certeépoque, qu’il faut l’at-
raquei-, afin d’anéantir en môme-tems & la généra-'
tîoù préfente &lcsgénératrons fururès. J ’emprunterai
encore de M Maudiiyt, un proj’et d’expériences
qui conduiraient à c- but. Lorfque ce
projet fera connu, il prendra peut-être en eue
à quelque homme inftruit & amateur d’Agri-
culture dé l’cxéCurer; c’eft un fervice qu’on
devra à fon Aufêur.
Dans un grenier ouvert, expofé au Midi 8c
fermé au Nord, il faudrait, de 15 jours en rq
jours pendant un an, placer dés amas de diffère
ns grains, laiffer fur chacun une note, qui
indiquerait le jour où on l’auroit formé, n’en
remuer & n’en agirer aucun , mais les vifiter
tous les quinze» jours, examiner vingt ou trente
de ces grains pour voir s’il n’y en a' pas de
percés. Auffi-tôt qu’on s’appercevroit qu’un tas
eft attaqué , on enfermerait tous les grains qui
le compoferoient dans une boîte ; dont le couvercle
auroit une gaze ou une toile de crin ,
pour donner, paffage à l’air, fans laiffer entrer
desinfeétes. Cette boîte feroit mife à la place du tas
dont elle contiendrait lesgxains.Onferoit la même-
chofe à l’égard des au très,, à mefure qu’on s’apper-
cevroic que les grains feraient piqués; on vifiter
roit, tous les quinze jours, les tas & les boîtes
on écrirait lés obfervations fur un regiftre. Parce.
moyen on connaîtrait en quel tems les-Cha-^
ranfons foftr leur ponte, pendant combien de
teins dure cette ponte; quel eft celui ou chaque
efpèce parvient à fon terme & où par con-
léquent il eft à craindre qu’elle ne dépofe fes
oeufs , ;fi ces dépôts d’oeufs Te fqnr une ou plu—
fienrs fois l’année & à quels intervalles ; enfin,
j s’il eft néceffaire de remuer fouvent les: grains^
dans quelle ^aifon & -de quelle manière. Af,
l' Abbé Te s s i£ r. )
C H A R B O N .
Ce mot pèüt être pris , en Agriculture,
fous trois acceptions, différentes. Il expri-
mëJ; ït f une maladie* des grains. i .mi Üne mala-^
die des beftiaux. Une fubftance noire, produit
de là combirftioùimparfaitç des bois, &
propre à fèfvir d’engrais pour des terres. C’eft foifs
te première acception qu’il offre des détails pe»
f ij