l’objet de notre travail nous difpenfe de toutes
lesdiïcufiions fur cette matière ^ nous nous
contentons de donner ici tous, les * details que
le< Amateurs du Melon peuvent defirèr fur la
culture de ce fruit intérefianr. Lès Ouvrages .de
M l’Abbé Rozier, de Miller , de fJefcombes .&
plufieurs autres moins cônnûs, nous ont (érvi
pour la rédaélion d e ‘cet article ; comme nous •
fuppofons parler à dés Jardiniers où dés Cultivateurs,
la plu part pèii familiarifés avec les Termes
des Botanilles,. nous nous feryirons fo.uvèot du
mot Efpèce, fous lequel nous entendons toujours
des efpèces jardinières,* que .les Botaniftes confinèrent
toutes comme de fimples variétés.
Les Jardiniers Ffançois divifènt ordrnairement
lés Melons en deux claffes : dans la première,
ils rangent les melons qu’ilsi nomment français, •
c’eft-A-rdire ceux que l’on, cultive en France ;•
la fécondé comprend lesi, melons étrangers-qui
ne font peu ou i.point cpltivéif chez nous.,On
fent combien cettefoivifion iéfi .impropre -, car
ïôus les melons font également étrangers à ia
France.
JÇjpèces de Méfions François ou, cultivés 'depuis
iong-tems eu Franc g > jur-tout dans les environ#
de Paris,:
Le Melon commun , o\\ là melon tnàrâivher',
<OU le melon, français ; ,. ! - : u '
L e M e lov morin, owlt gt&s m iraichér;
Le Mélon des Carmes, le long, le rond & le
■ hlâncj
Le Melon h graine blanche ;
L e Melon de Saint-Nicolas de la Grave ;
L e Melon langeai ;
Le Melon Juccrinde Tours, le gros, le petit &.
Je long*
■ Le melon commun,ou,le melon mara'cher, efi
Feluiqui ed le plus généralement cnitiré aux enviions
de Farts. 11 n’a point de côte fenfible ; il
efi très-brodé ; fa chair eft épâiife, aqueufe &
rougeâtre, La broderie de. ee melon reffemble
à un refeau mi à un filet dont les mailles font
un peu confufës. On le juge de qualité bonne ,
torique, foùs la gfoffe broderie, on en voit
une autre plus fine, moins caraélérifèe que la
première , ce qui femble former deux reféaux
F un fur l’autre; la même chofé s'obferve cependant
dans plufieurs autres variétés dé melons,
gf-oficur. Ce même, melon offre également beaucoup
de manière que cette configuration doit être
comme très-précaire. Ce melon varie beaucoup
dans fâ. forme ; il y en a de plus où de moins
brodés, de plus ou de moins ronds ou alon—
g é s , de plus ou moins g ro s, ce qui tient beauc
o u p , quant à la groffeur ., aux fréquens arro-
fetnens qui augmentent leur volume aux dépens
•6e leur qualité ; mais elle importé peu au ma-
îa ’cher qui vend fon melon en raifon de fa
de variétés dans la forme des feuilles qui font
plus ou moins dcoupée?. de même que pour
les teins de fa maturité qui efi tantôt plus hâtive,
tantôt plus tardive. Ainfi-, la forme des feuilles,
celie, du fruit, la broderié & l'époque de fa
maturité ne. confliruent pas des efpèces jardinières
proprement dites, mais des fimplés variétés d’ùtie
efpèce jardinière. On remarque fouvent, en cultivant
ce melon, que des graines, . prifes d’un
individu déformé aToilgëé , ‘donnent des fruits
troncîs-ou applatis.. _
i Le Melon : fhqrin ou gros maraîcher. Il furpafle
; le précédent ,en groffeur,’ il efi plus hâtif Ion
I écopce efi brodée plus profondément, & l’endroit
] où la fleur eft attachée, efi marqué Par une efpèce
: d’étoile. La tècqnde écorçe, qui fe trouve immé-
: diatement délions de la broderie, eft d’une couleur
> v,çj-te „ tiran t fur le nojr ; ;fa ,chajr> eft ronge &
) ferme,,, foo gpfit ed fùçré ,;6ç .yj.neux : ce qui
î le fa i t, e di m ç r c om meu n pde s meilleures efpèces,
j que l’on eultiVe aux environs de Paris.
! Le Melon des Carmes. On didingue trots efpèces
I de ce melon : le rond , le long & le blanc,
■ D’après M. Defcombes, ce melon fut apporté
i de Saumur à Paris , au potager du Roi , (Voir
il paffj chez les Carmes qui le cultivèrent avec
! beaucoup de foin, le firent connoître plus par-
I ticulièremem; & il a confervé leur nom. Ce
| melon ed de moyenne groffeur, de forme ovale,
fans, côtes, ou à cotes très - peu fenfibles ; fon
! -écorce légèrement brodée jaunit, lorfque le fruit
I approche de fa maturité’, fa chair eft plus ou
moins rouge, pleine , quelquefois blonde, fort
. fuerée, d’un gour relevé ; mais il faut le prendre
à tems : iorfqu’il ed trop mur, la chair
: pâteufe. Ce m«-lon ed hâtif. Le rond ùe diffère
■ du long que par fa forme extérieure. Celui
que l’on appelle le blanc, ed d’une forme encore
plus alongée • l’écoree ed fans broderie , unie
, & blanchâtre, d’un goût plus fin & délicat que les
' deux précédons.
Le Melon a graine blanche. La forme de ce
melon ed ovale, la peau \erté & fans broderie*,
la chair fuerée, aqueufe, j»eu aromatifée ; la
graine blanche. Il ed hâtif, inférieur au meioti
: des Carmes, dont il "ne pâroît être qu’une variété
*, il demande beaucoup de foins pour la
culture»
Melon de Saint-Nicolas de la Grave. Ce melon
nous vient du lieu dont il porte le nom, fitue
dans le diocèfe de Lambès ; il eft d’une qualité
fupérïeure à tous les précèderts ; de grofieivr
moyenne, forme alongée, à côtes régulières,
écorce verdâtre & mince, chair ferme, rouge,
pleine d'eau vinéufe. On connoît une .variéjé
• farts côte,, à écorce finement brodée, de fçrpe
[ plus alongée. C’edtun des bons melons, qui et.
audi conjQU fous le nom de melon d’Avignon,
Melon langeai. Il vient du village de Langeai ^
près de Tours ; il ed dé forme alopgéé, a côtes.
d’un vërd foncé quand il .ed petit., & d’un
jaune doré i ^mefùjce-'^qù’îl. approche dé
turiré ; quelquefois cè melon èd ffms.brqdqrie,;
la chair en efl ferme , rouge , d’un goût fucré,
vineux & rempli d’eau.
Le melon fucrin. On le divife en trois efpèces :
la grode, la petite & l’alongée. Le gros ou le fu crin
de -Tours a une : écorce plus brodée que
celle de toutes les autres efpèces ; il ed verd
dans fa jeunede , & jaunit en mûridant, fa forme
ed inégalement ronde ; les côtes font très-peu
fenübies ; la chair en td ferme, rouge & pleine !
d’une eau fuérée ,, très-aromatique ; il mûrit tard
en comparaifon des deux autres variétés fuivantes.
Le vêtit fucrin de Tours n’ed pas plus, gros
qu’une orange , de forme.. ronde, applatie par
les deux exrrémités; fon écorce verte change
peu en mûridant ; elle eft qqeiquéfois .line ,,
quelquefois brodéé.; la thair en remplit toute
la capacité , elle ed très-agréable aromatique
& fuerée. Le lucrin de Tours long ed égal en \
qualité au précédent; il n’en diffère que pour fa !
forme.
Melons étrangers ou peu cultivés en France.
Le Melon de Malte.
* A chair blanche.
* A chair rouge.
* D'hiver , ou melon de Morée ou de Candie.
L e Melon cantaloup.
* Le Cantaloup ananis.
* Le Cantaloup noir.
njg I x Cantaloup h chair verte.
Le Melon de Malt-. On en.compte plufieurs j
efpèces. : celui à chair blanche, celui à .chair
rouge & le melon d’hiver. Dans les provinces .
méridionales de la France, la première efpèce
ed très-hâtive ,* fon écorce ed quelquefois lifle ,
quelquefois finement brodée ; elle ed affez grode,
de forme alongée par les deux bouts ; la chair en
ed très-fondante & fuerée.
Le melon de' Malte, à chair, rouge ed foü-
vent alongé par les deux bouts, fouvent rond;
fon écorce ed bien brodée ; la faveur en efi
fuerée & aromatique ; il ed plus hâtif que le
précédent..
Le melon de Malte d’Hiver, que l’on nomme
audi melon de Morée ou de Candie, ne réuflit
pas'trop bien-dans les provinces feptentrionates
de la France , tandis qu’il acquiert toute la
perfeélion poüible dans les provinces, méridionales.
Il varie dans fa forme qui ed tantôt ronde,
tantôt alongée par un bout ou par tous les
deux; il ed tout audi incondant dans fon vo-
ume ; car il y en a qui pèfent-huit à dix livres^
d’autres rve pèfent qu’une où deux livres ; cette
différence' aé'pend ' ordinâirenient de lafaifon&
fib la Culture. ; L’écprçe fle ce melon eil iide ,
fans côfes, mais ditre au toucher & rabpteu/e ;
Ÿà éfiair en verte ,, moins foncée que foi? écorce,
fondante, fücréè ot parfumée. En Italie & à
Malte , ce melon ed audi fupérienr à celui
cùltivé en Provence, qùé celui de la Provence
l’eÜ fur célui de Paris; On le nomme melon
d’Hiver, parce qu’on le Técolre.âvant les gelées
ou en Oélobre, & qù’ori le tranfporre fur là
paille dans un fruitier, comme on y ccnfervc
une pomme de- reinette. Il eff tr è s- aqueux ,
fondant „fucré, plus ou moins,aromatifé fuivant
le degré pu Timenfité de.chaleur , qui a coopéré
à fon accroiffement. On connoît fa maturité,
lorfqu’une ou quelques taches blanches paroiffent
fur fon écorce; c’ed une efpèce de moififfure
qui gagneroit tout l’intérieur, fi on le. laiffoit
plus long-rems à fa tige. Les mois de Janvier
& de Février font l’épôqùë Ôrdinài'e où on les
fert fur la' table. M. l’Abbé Rozier, qui a cultivé
xettè efpèce, dir qu’il a cueilli ce ^nelon à -
peu-près à: la même époque que ‘les autres efpèces,
& qu’il en a pris fur le même pied plufieurs
individùs qui n’éroienr point mangeables avant
l’Hivèr. M. l’Abbé Rozier cite encore une très-
petite efpèce de melon à chair verte, qui, d’après
lui, peut êtrp rapportée- aux melons de
j .Malte.
Le Melon Cantaloup. Ce melon ,, que l’on dit
originaire 'de l’Afie mineure, tient fon nom
aéluel du vil:age Cantalupo, près de Rome. On
en connoît un grand nombre de variétés qui
s’augmentent encore tous les jours; fa culture
demandé de l’attention : mais quand on le conduit
avec quelques précautions, on eft sûr d’obtenir
des fruits, car .ils, nouent ^facilement &
mûriffent affez promptement. Dans'les provinces
feptentrionales de la F rance, les Çantalupi n’acquirent
pas un volume très-confidérable, tandis
q u e , .dans les provinces méridionales, on en
voit fouvent de dix livres & plus. Parmi le grand
nombre de variétés, les fuivantes font les plus
faillantes.
Cantaloups ananas. Ce . melon, plus long que
rond, a des côtes très-failjantes,. terminées vers
l’extiémité fupérieure,; & réunies par une efpèçê
de calotte ou couronne, qui déborde de huit
à dix lignes.' G-tte proéminence efi formée en
partie par Vécorce & par la chair du;fruit, qui
efi pleine & fans graine. L’écorce de ce melon
efi épaiffe pour l’ordinaire , chargée de verrue?
ou tubéreufes ; quelquefois elle en efi privée ;
la chait efi rouge , ferme, fuerée, très-paifumée ;
on en trouve quelquefois fans couronne.
Cantaloup noir. C e lu i-c i efi moins gros que
le précédent; d e . forme rotide . applatie par
une exti^riMè , quelquefois par toutes les deux,
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