
prennent les vers que les Laboureurs déterrent.
C’eft au Cultivateur à calculer s’il gagne plus
par la deftruélion des vers à hanneton qu’il.ne
perd par le dégât que les Corbeaux lui
caufent. Ce calcul ne peut pas être le même
dans tous les pays, parce que les Corbeaux, qui
ne fe plaifent pas par-tout en Eté, viennent
en Hiver dérober du blé dans les champs des Cultivateurs
qu’ils ne dédommagent pas. Ceux-
ci au moins font bien de les chaffer. Je laiffe
aux autres à examiner ce qui leur eft le plus
avantageux de faire.
On parvient encore à écarter les Corbeaux &
les corneilles des terreins enfemencés, en y étendant
de longs fils, 6c en attachant ces fils à des bâtons
fichés en terre. Cesoifeaux, qui font très-dé^
fians, n’en approchent pas, parce qu’ils les
croient couverts de lacets, ou , s’ils en approchent
, bien-tôt ils fe retirent, n’ayant pas la
liberté d’y marcher, parce que leurs pattes s’em-
barraffentdans les fils. On prend cette précaution
pour des terres enfemencées long-tems après les
autres, afin que les Corbeaux & corneilles.qui ne
trouvant plus de grains à manger alors, parce
qu’ils font tous levés, ne détruilentpas en entier
les derniers enfemencemens. ( M. Te s s ie r .)
CORBEILLE. Sorte de plate - bande, formée
d’une terre meuble 8c amendée, exhamffée au-
deffus du niveau du fol, & defiinée à recevoir
des fleurs pour l’ornement des Jardins fymmé-
triques.
Ôn donne aux Corbeilles de-fleurs la forme
que l’on veut, & les dimenfions qui conviennent
â l’étendue du local pour lequel elles font def-
iinées. Cependant on s'accorde allez généralement
à leur donner un tiers de plus de longueur
que de largeur. Elles en ont plus de grâce , &
font plusaifées à cultiver. Les unes fonf bordées
de gazon, de ftaticés, de mignardifes, les autres
de treillage plus ou moins orné, 8c d’autres de
briques ou de pierres, fuivant la fantaifie du
Propriétaire ou du Conflruéteur.
L ’élévation de la terre des Corbeilles eft auffi
proportionnée à leur étendue. Mais, en général,
fi elles ont deux toifes de large, on les bombe
dans le milieu de dix-huit à vingt pouces , 8c
on donne à la terre une figure hémisphérique.
Cette élévation peut être portée jufqu’à trente
pouces pour les plus grandes Corbeilles; mais
elle ne doir pas s’élëverau-deffus, à moins quelles
ne foient bordées de pierre ou d’autres matières,
qui foutiennent les terres 8c confervent l ’humidité
néceffaireà la végétation.
On place les Corbeilles au milieu des parterres,
quelquefois à leur extrémité, pour former des
perfpeéüves, ou enfin au milieu des pièces de
gazon dont la verdure entretenue avec lo in , relève
l’éclat des fleurs, tandis que celles - ci font
valoir l’agréable couleur du tapis.
Les Corbeilles étant deftinées àpréfenter des
bouquet« toujours fleuris, il eft néceffaired avoir
une pépinière pour élever les plantes, jufqu’à
ce qu’elles commencent à fleurir, 8c d ou l’on
puifl'e les tirer enfuite, pour regarnir les Corbeilles.
On ne peut donc y faire entrer de plantes
vivaces à demeure ou en pleine terre, non pins
que des arbriffeaux , à moins, qu ils ne foient
dans des pots ; mais on les remplit de plantes
annuelles, qui fleuriffcnt dans les trois principales
faifons de l’année ; on les y place à me litre
qu’elles commencent à montrer leurs premières
fleurs, 8c, dès qu’elles font défleuries, on les
enlève pour en mettre d’autres à leur place.
Pour que tou tes les fleurs d’une Corbeille foient
en évidence , 8c produifent tout leur effet, il
convient de placer , dans le milieu , les plantes
les plus élevées, enfuite celles qui le font un
peu moins, en diminuant toujours de hauteur
jufqu’au bord de la Corbeille, où fe trouveront
tes plus petites. 11 n’eft pas moins intéreffant de
varier les couleurs des fleurs, 8c même les nuances
de verdure, de manière que deux plantes de
même efpèce,- ou dont h s fleurs ont le même
teint, ne fe rencontrent pas les unes à côté des
autres, le grand mérite de cette forte de décoration
étant la variété 8c la richefle des couleurs.
La Culture des Corbeilles fe réduit à des labours,
chaque fois qu’on renouvelle les plantts
dans les trois principales faifons de l’année , à des
binages répétés autant de fois qu’il en eft nécenaire
pour faire mourir les mauvaifes herbes, oc a
des arrofemens fréquens, fu r -to u t pendant les
chaleurs de l’Eté. Il eft bon auffi d’amender la
terre des Corbeilles , foit avec du terreau de
couche, fi elle eft forte 8c compacte , foit avec
des terres franches, fi le fol eft fec 8c léger. Cette
précaution eft d’autant plus importante que les
végétaux étant très • rapprochés les uns des autres,
couvrant la furfoce de la terre, 8c étant com-
pofés de plantes annuelles , allez voraces de leur
nature, il eft néceffaire de rétablir par des engrais
fobftanciels, ce que les plantes dillipent par une
végétation rapide dont le produit ne tourne pas
au profit de la terre qui les a nourries.
On encadre quelquefois les Corbeilles de petits
femiers qu’on couvre de fable de différentes
couleurs ; mais , le plus foiivenc^ elles font accompagnées
d’allées q u i, en multipliant les pro
menadës, donnent la facilité de jouir de pluspres
de la vue des fleurs, & d’en refpirer l’odeur.
Comme les fleurs, qui garniffem les Corbeille^
font les mêmes que celles qui g décorent es
parterres, nous nous réfervons d’en donner a
lifte après cet article, pour ne pas faire ici n
double emploi; ainfi, voye{ Parterre. (
T houin. )
CORBEILLE - d’or. Les Jardiniers donnent
ce nom à l’efpècc d’Alyffon, nommée par Linnée.
Jllyjfumfexatile. Voye\ Alyson jaune. (M. R ey nier.
)
CORD. Variété de l'Anemone coronaria. L.
Voye\ Anémone des Fleuriftes. (A/. Thouin.)
CORDAGE. C’eft un arpentage ou mefurage
à la corde. (A f. T essier.)
CORDE. Mefure en ufage pour les terres,
dans quelques pays.
A Lamballe & à Saint-Brieuc, en Bretagne,
la Corde eft de vingt-quatre pieds. 11 en faut
quatre-vingt pour un journal. Dans ce pays,
la Corde eft un quarrédont chaque face a vingt-
quatre pieds de longueur ; par conféquent la
Corde contient cinq cent foixante - feize pieds
quarrés. Ce dernier produit, multiplié par quatre-
vingt, donne quarante -fix mille quatre-vingr,
qui font le nombre des pieds quarrés contenus
dans le journal de Bretagne.
Aux environs de Montargis, la Corde a vingt
pieds. Cent Cordes font un arpent. ( Af. T essier.)
CORIDE, (farcin) Fôy^FARCiN, maladie du
cheval. (M. Te s s ier . )
CORDEAU. Greffe ficelle de trois à quatre
lignes de diamètre (fuivant fa longueur) dont
les Jardiniers fe fervent pourtiacer les aiigne-
mens, 8c faire des plantations. Le Cordeau eft
garni à chacune de fes extrémités, d’un piquet
ou forte cheville d’un bois dur & pointu par
le bas. L’économie exige que l’on entoure l’extrémité
fupérieure d’une virole ou d’une bande
de fer, afin que la tête du piquet n’éclate pas,
lorfqu’on l’enfonce en terre à coup de maffe
ou de marteau. A fix pouces au-deffous de l’anneau
, les piquets des grands Cordeaux doivent
être percés d’un trou dans lequel paffe une cheville
, qui fort de fix pouces de chaque cô té ,
pour donner à la perfonnequi aligne, la facilité
de tourner le piquet, 8c de tendre plus fortement
la corde. Cette cheville fert encore , lorfqué
l’ouvrage eft fini, à le rerenir, 8c empêcher
qu’il ne fe mêle. Seulement il faut avoir foin
de ne le rouler ainfi que lorfqu’il eft fe c , 8c
de le tenir enfuite à l’abri de l’humidité; Car ,
s’il eft mouillé , ou fi l’endroit dans lequel on le
refferreeft humide, on doit s’attendre, lorfqu’on
voudras’en fervir, à le voir fe tordre fur lui-même,
8t à réfifter aux efforts que l’on faitpour le mettre
en ligne droite. On ne peut y parvenir que lo rs que
Pair a diffipé l’humidité dont la corde s’étoit
imprégnée; mais fouvent elle eft rompue auparavant.
L ’économie du tems 8t de la dépenfe
demande qu’on falfe attention à cet objet. (Af.
Thouin.)
CORDÉES ( r?çin:s). Qn (fonos çette épithète
aux racines filandreufes, coriaces 8c dures »
telles que celles de la bugrande 8c des racines
légtimières, lorfqu’elles ne font plus caftantes ,
8c qu’elles deviennent lignewfes. (A L T houin. )
CORDIFORME ( feuilles fruits ). On appelle
Cordiformes les feuilles ou les fruits qui affeélent
la forme d’un coeur. La feuille Cordiforme eft.
échancrée à fa bafe, large , arrondie en diminuant
fenfiblcment de largeur , 8c fe terminant
en pointe. Si vous ajoutez une pointe anguleufe
à la feuille reniforme, vous aurez la feuille Cordiforme.
La violette, le lierre, le ciclamen offrent
des feuilles en coeur ou Cordiformes.
( F. A. Qu ESN é. )
CORDON Les fleuriftes donnent ce nom à
deux parties de la fleur des anémones doubles oit
à pluche.
L ’une qu’ils nomment auffi la fraife, eft la
rangée des pétales, qui font entre le manteau
& les béquillons.
L ’autre eft la patrie centrale de la fleur où fe
trouvent les traces des parties fexuelles avortées &
oblitérées par la luxuriance des pétales. Lorfque
les fleurs ne font pas parfaitement doubles, il
s’y forme quelques graines, qui viennent à maturité.
Pour qu’une anémone foit belle, il faut que-
le Cordon foit d’une Couleur différente de la
pluche , qu’il ne paroiffe que peu Ou point, fur-
tout qu'il ne monte pas plus haut que les béquillons.
Lorfqu’une anémone s'abâtardit, le
Cordon augmente aux dépends des béquillons,
8c la fleur perd de fa beauté. Voyei Anémone.
( Af. R e yn ier .)
CORDON de gazon. On nomme ainfi les bandes
de* gazon dont on fe fert pour accompagner
les corbeilles de fleurs, les plate - bandes des
parterres 8c les bords des baffius; quelquefois on en
fait des broderies clans les parterres.
De tontes les manières d’employer le gazon ,
c’eft, fans contredit la plus mefquine. Les li-
ferêts, qui n’ont qu’un à deux pieds de large,
fur une longueur indéterminée , font d’une culture
difficile 8c d’ un bien médiocre agrément.
Pendant la faifon pluvieufe, les graminées dont
ces gazons font compofés, tracent dans les alléds
ou dans les piate-bandes qui les avoifinenî, 8c
néceffitent des ratiffages frequens pour les empêcher
de s’étendre. Pendant i'Eré, malgré les précautions
qu’on-a de les arrofer fouvent, iis font
prefque toujours jaunes & fe es, ce qui les rend
Fort défagrcables à la vue.
Pour que les gazons produifent l’effet dont
ils font fufcepribles, il fi.ut qu’ils foient employés
en grandes pièces; autrement ils ne fignifi.ut
liçn. ( M, Inov!#•)
R r r i)