
Remy, fut csnche, avec l'attention, quand il cfl
le v é , d’ôier les cloches pendant le jour, lorfqu’il
ne gèle pas, pour l'accoutumer à l’air, & de les
remettre tons les loirs; on le repique enfuite fous
cloche , le long d’un mur bien er poiè, après avoir
bien labouré & terreauté la terre; on. en met
vingt ou vingt-cinq fous chaque d o ch e , & on
obferve de ne pas trop l’epterrer; Uluffit qu’il le
foit autant qu’il l’étoit fur couche. >j
tt Au bout de quatre ou cinq jours, on donne
un peu d’air aux cloches, fi le tems elt favorable;
& huit jours après, on les ôte tout-à-fait pendant
le jour, pour le* endurcir ; mais ou a foin de le
remettre le foir, »> .
et Lorfque le tems efl .à la gelée, il faut jetter
un peu de litière sèche par-deffus les cloches , &
augmenter la charge à proportion de la rigueur
du tems. >j -. . ,
et On les laide dans cette fituation jufqu à la
fin de Février, auquel'teins on les repique fur
couche, & on les met un peu plus au large ;
douze à quinze fous chaque cloche fuffilént. On^
les rient couverts pendant quatre ou cinq jours,’'
■ jufqu’à ce qu’ils aient bien repris, & on leur
donne eniuice un peu d air, fi le tems n efi pas
trop rigoureux. Ruit jours apres, on ôte entièrement
les cloches pendant quelques heures du
jour , & tous les foirs on les remet; car il faut
qu’ils s’endurçiffçnt à l’air, en même-tèms qu’ils
profitent. :? c m
u Lorfque les pins grands froids font panés, , on
/6te tout-à-fait les cloches, ht- on bâtit un petit
treillage fur la couche, pour lbu.tenir quelques
paülaffons qu’on jette deffiis, pendant les nuns
feulement, à moins qu’il ns furyienne encore,
quelques jours de gelée ou des giboulées, auquel
cas on les tient couverts, w
c£ On les laifle fe fortifier, dans çctre fituation,
tufqu’à la mi-Avril, & on les replante alors en
pla ce, efpaçés de -deux pieds ou (le deux pieds
& demi, li c ’eft une terre fertile-, je J|| fertile &
jion pas forte, qualité.de ferre qui ne convient
pas à cette plante : on obferve d y meurp^un peu
5e terreau, comme an tendre ; s’il s’en
trouve de borgnes , ou qui paroifienr difpofés à
monter, on les rejette. On a attention au (h que
le pied foif enferré jufqu’au? premières feuilles,
en ob fer vaut de même de ne* les mouiller que”'
fort légèrement ? ou point du tout, & de. les
abandonner pendant quinze jours. >?
« Quand ils font bien repris, on commence
alors à ïes mouiller médiocrement de deux {jours
en deux jours-:, mais, dès que le mois dp Mai arri\ e ,
fl faut les mouiller amplement & régulièrement
«Je deux en deux jours, tel tems qui! fiafie , à
moinç qu’il ne tombât de grandes pluie« -, car le§
petites ne doivent pas en difpenfer : la bonnç
dofç eft d çn mettre une cruçhée pour trois pieds,
il faut la jetter par la pomme, & non pas par
Jtÿ gaiule, .çoipnte font beguçoup de Jard^piers,
afin «me les feuille^profuentdeçerafraîchiflement
auflî bien que le pied & que li elles ont reçut
quelque mauvaife influence de l’air, cette eau les
puifle laver, & empêche d’éciorre les mauvaife«
lèmences d’infcéfes que les brouillards ou autres
intempéries y apportent. Le Puceron, le Tiquet,
qu’on nomme autrement la Lifette, & la Chenille,
font leurs grands ennemis, &. on n’y con-
noît de remède que de mouiller louvènt : on peut
cependant, à l’égard des Chenilles, les chercher
dans les feuilles, & les écrafer. »
u Quand ils commencent à groffir, il faut leur
faire au pied un petit baffin qui retient Peau -, &
fi c eft en terre grade, un peu de grand fumier au
pied leur efl très-avan tageux -, il conferve la frai—
cheiir,, & empêche les terres de le sécher. »
« Leur pomme enfin fe trouve bonne à couper
au mois de Juin, li la faifon s’eft trouvée favorable
, je veux dire un peu tendre *, & fi on s’en
trouve une trop grande quan tiré à-la-foi s qu’c n ne
puifle pas confumer, il faut les arracher avant
que la pomme foit tout-à-faii à là perfeéli.on, &
les enterrer jufqu’au collet dans un endroit frais,
la* tête penchée , .& peu-à-peu ils achèvent de
groffir, & s’entretiennent bons affez long-tems :
fans cette précaution, ils montent en graine ^ &,
on en perd beaucoup, n
u 11 faut, dès qu’ils commencent à donner s
marquer ceux qu’on veut garder pour graine , &
choilir les plus beaux, qu’on doir continuer d’ar-
rofer de deux en deux jours, jufqu’à ce que les
filiques fôient bien formés - après' quoi on peut
les oublier. Souvent le Puçeron s’y attache, & les
fait périr ; il faut, dès qu’on s en gpperçoir,
couper avec dés-ci féaux, & jetter au loin les
branches qui en font infeélées, & arrofer, plu—
fié tirs joursde fuite , route la tige, après le coucher
du Soleil, î?
u On les arrache au mois de Septembre , quand
les premières filiques commencent à s’ouvrir, &
on les range debcuu-Ie long d’un mur, p-our
achever de lès fécher-, mais L’on obfervera , fi on
efl en terre froide,.&. humide, &. fur-tout dans les
climats un peu froids, de placer au pied des murs
du Midi les pieds qu’on deftinera pour graine;
car fouvent elle a de la .peine à mûrir, & le reflet
du mur l’aide beaucoup, n
e Mais à l’égard du Chou tendre , la graine s’en
recueille bien plutôt, & plus fùrement, fans qu’il
foit befoin de prendre la précaution que je dis ï
obfervez de Ja couper le matin , à la rofée. n
« L’opinion la plus générale’efl que la graine efl.
d’autant meilleure qu’elle efl plus vieille y je ne
déciderai'pas fur cela, car je connois beaucoup
de Maraîchers qui préfèrent celle de deux ans à
celle de quatre & fix ; quelques-uns même la
sèment la môme année qu’ils la recueillent, fans
en avoir jamais apperçii aucun mauvais effet- ”
«Plufieurs font dans un autre préjugé, que la
graine d e hjalthç,o u d u L e v a is , e f l meilleure
5 qu’aucune
erifaûcune autre , & l'expérience en a démontré
le faux à tous ceux qui font profeflion d’en élever;
celle qu’ils recueillent eux-mêmes leur réuffit
beaucoup mieux ; & , depuis nombre d’années,
aucun ne s’avifè plus den femer d’autre : les
étrangers même, en bonne partie , en ont reconnu
la différence, & la tirent aéiuçllement d’ici. La
faine du Chou-fleur efl ronde, de la groffeur
l ’une bonne tête d’épingle, & fa couleur marron
clair; on la juge bonne, quand elle efl bien pleine
& fans rides; r>
« Il faut avoir attention, tant à l’égard du Chou
dur que du Chou tendre, de cali'er quelques
feuilles à moitié, ,qu’on replie fur la pomme ,
quand elle commence à paroître ; cela la rend
plus blanche & plus dure, empêche l’eau des
pluies & des rofées de la gâter & de la faire
pourrir; ce qui arrive fouvenr, quand elle n’eft
pas couverte. On obfervera encore de ne jamais
les arrofer dans le gros du jour ; on doit prendre
fon tems depuis le point du jour jufqu’à huit
heures, ou depuis cinq heures jufqu’à la nuit. îj
cc Voilà, pe qui fe pratique pour les Choux-
fleurs que l’on veut avoir de bonne-heure ; mais
à l’égard de ceux qu’on deftine pour l’Automne
& l’Hiver, la culture efl différente & beaucoup
plus fimple. »
u On sème la graine aflez clair, au mois de
Mai, le long d’un mur placé au Nord ou au
Couchant; on herfe bien la terre, après l’avoir
bien labourée, & on jerte par-defl'us deux pouces
de terreau ou de crottin de cheval brifé : elle
lève en peu de jours -, mais quelquefois efle n’eft
pas levée , qu’elle efl dévorée par le Tiquet : le
remède ^ qui n’eft cependant pas toujours fûr , efl
de poudrer deffus.de la cendre qu’on met dans un
tamis, à-la rofée du matin, ou, s’il ri’y a pas de
rofée , on les bafline légèrement; ce qu’il faut
continuer plufieurs jours de fuite, jufqu’à ce que
les premières feuilles foient forties du (coeur ; pour
lors ils réliftent à cet infeéte, qui a moins de goût
pour, la feuille que pour les oreilles, qui font
plus tendres. On laifle fortifier fe plant, fans autre
foin que de le farder & de le mouiller fouvent,
jufqu’à ce qu’il foit en état, d’être replanté en
place : on conduit enfuite les jeunes plants de la
mpme façon que les premiers; mais fur- tout il
faut les mouiller copieufement pendant les mois
de Juillet &. Août ; on aura alors les fruits au
mois d’O dobre, & ce fruit fera d’autant plus
beau que l’Eté s’eft trouvé un peu pluvieux *, car
les féchèreffes lui font très - contraires, & ils fe
fuccèdent les uns aux autres jufqu’en Décembre ;
Il s’en trouve même une partie, dans le nombre,
qui ne pomment pas en placé, & qu’il faut mettre
dans la ferre, où leur pomme fie fait : ce font ceux
qui fervent pour la fin de l’Hiver.
«Les précautions à prendre pour le s enfermer,
font-de choifir d abord un beau jour,
quand il n’y a ni eau, ni humidité fur les plàii-
Agnculture. Tome I I L
tés y & , pour plus de sûreté encore, on les pend
en l’air par la racine , pendant un jour ou deux,
clans quelque lieu bien aéré. On leur ôte enfuite
une partie de leurs feuilles les plus baffes, &on
les enterre jufqu’au collet, dans des tranchées
de profondeur convenable & dans un
terrain de fable : s’il efl trop fec , on Je mouille
un peu auparavant; on donne de l’air à la ferre
le plus qu’on peut, & quand les gelées furvien-
nem, on calfeutre portes .& fenêtres ; ils font
leur pomme dans cette fituation , plus petite à;
la vérité qu’en plein air, mais on efl bien aife
cependant de les trouver telles pendant tout
l’Hiver. Ils vont quelquefois jufqu’à Pâque quand
la terre efl benne | & qu’on efl exaèl à ouvrir
les fenêtres dès que le tems s’adoucit, n’
u Dans les mois de Novembre & Décembre
pendant lefquèls ils font encore en pleine terre,
il faut de l’atiention pour les préferver des gelée«
qui quelquefois font affez fortes , en faifant
porter de la grande litière bien fecouée au bord
des quai rés, pour les couvrir diligemment lorfque
le tems menace ; & à mefure que les pomme«
lont en état d’être coupées, il faut les porter
dans la ferre : on coupe les pieds au-deflous de
la pomme ; on les dépouille de toutes leurs feuilles
jufqu’à la fleur de la pomme, c’eft-à-dire,
on les coupe à fleur fans les éclater, & on le«
range proprement fur des tablertes ; ils fe coa-<
fervent bons, quoique coupés pendant deux ou
trois mois; mais il faut que la ferre ait de l’air>
& ne foit pas humide , fans quoi ils moififfent
& pourraient ; c’eft la méthode de nos maraîcher«
qui, n’ayant pas , pour l’ordinaire , des ferres
aflez vaffes pour en enterrer, s’en tiennent à con-
ferver ceux dont la pomme efl formée avant les
grandes gelées, & abandonnent les autres. >»
Le Chou-fleur dur d* Angleterre , ou le Chou
demi-dur des)maraîchers de Paris , efl d’après
M. Defcoitfhes, une efpèce qui tient le milieu
entre le dur commun & le tendre , & qui fe
fème dans le même-tems , & de la même manière
que le dur ; mais on peut également le
femer fur couche en Janvier & Février , & il fe
trouve bon entre le premier ( le dur) & le dernier
( le tendre) ; il n’eft pas tout-à-fair fi parfait
que le dur ; mais il n’a pas non plus le
défaut du tendre , & il s’accommode mieux de
toute forte de terres ; il fé foutient mieux aufli
dans, les années , foit pluvieufes , foir fèches,
que ne-fait le tendre, ni le dur , qui demandent
chacun une faifon & un terrein différent, comme
je l’ai expliqué: iieft bon par conséquent, d’en
avoir de cette efpèce ; & je connois plufieurs de
nos maraîchers, qui,après avoir beaucoup d’expériences
des unes & des-autres, s’en tiennent à
celle-là q u i, du plus au moins, leur réuflirtous
les ans, ce dont on n’eft pas fûr avec les autres.
La culture eft la même que celle des durs; mai«
on qfifervetft d’en élever quifioicru hâtifs, quand