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Obfirvations détachées Jur les Choux'.
Ils formoient autrefois une branche de commerce
très - confidérable en Italie. Les habirans
des cantons montagneux fe pourvoyoient dans
la plaine,' On doit juger par-là de leur prix , &
des avantages de formerde grands femis. La Ville
de Saint-Brieux vend aéluellement pour cent
mille écus de ces Choux. Ils font exportés pour
la plupart aux Iflcs de Jerfey & de Guernelèy ,
& en Angleterre ; il en eft ainfi des oignons &
des aulx du village Lafranche, dans le Bas-Poitou.
M. Bowles, dans Ion Ouvrage,.intitulé : Introduction
al'Hifloire Naturelle de CEfpagne, tra-
duélion Françoife, dit. « J ’ai vu chez un Gentilhomme
de laReinofa, une .manière de cultiver
les Choux qui mérite d’être rapportée. Il y avoir,
dans fon potager, plufieurs pierres plates d’environ
trois pieds en quarré , de deux pouces d’é-
paiffeur, & percée au milieu. Il plantoit dans le
trou l’efpèce de Chou que l’on appelle Lanta
dans le pays. Ce Chou y croiffoit & s’étendoit
prodigieufement ; j’en mangeai & le trouvai très-
tc îdre & très-délicat. Je crois que cette invention
pourroit être très - utile pour les légumes,
& même pour les arbres' qui languiflënt faute
d’être humeélés, dans les pays chauds & fecs. '
Ces pierres empêcheroient l’évaporation de l ’humidité
, & conferveroient à la terre fa fraîcheur.
» .
M. l’Abbé Rozier, d’après lequel nous rapportons
la citation de M. Bowles , a répété la
même expérience, dans fon jardin à Béziers. Voi^
çi ce qu’il en a dit : | J ’ai répété çette expérience
dans mon jardin, & il fautobfçrverque
depuis le feize Mai jufqu’au premier Septemb
re , il n’eft pas tombé une feule goutte de
p lu ie , & que les chaleurs s’y font loutenues
comme à l’ordinaire, c’dî-à-dire, fortes, j?
«Ne pouvant me procurer de pierres plates de
neuf pouces de largeur, fur autant de longueur
& d un pouce d épaifisur, les uns troués au mi— I
lieu , fur une étendue de vingt à vingt - quatre ;
lignes, & les autres très -entiers. Le devant-de
la planche'étoir garni de çarreaux non troués
ainfi que les alentours, Sur le fécond rang étoir
placé un parrgau troué & un çarreau non troué
de manière que lçs carreaux troués fe trouvoient
toujours entre quatre çarreaux entiers, & par
conféquenr chaque pied dp Chou devoir fp trouver
efpacé de dix-huit pouces. Après avoir bien
fait défoncer & fumer le rerrein , je plantai
trente Choux-fleurs ou brocolis fur la fin d’Avril :
ils furpnr légèrement arrofés après Ja plantation,
afin de ferrer la terre contre les racines ; & *
depuis cette époque, ils n’ont pas eu une feule
goutte d’eau, n'non celle de la pluie tombée le
feize Mai, qui ne pénétra pas la terre de dix
lignes de profondeur. 17
9 kareprife fut lente, parce que la chaleur du
CHO
foleil réfléchie parles carreaux fur les tiges &lc*
feuilles, les affeéloit vivemenr : enfin ils reprirent.
»
« Les courtillièrcs dont j’ai trouvé mon jardin
rempli en arrivant dans ce pays, & fans doute
plufieurs autres infeéles, ont attaqué ces Choux
dans la partie dé ces Choux qui touchoit le car*
reau. Dix ont été entièrement détruits : les vingt
qui fubfiflenr, dont quelques-uns ont été également
attaqués par les infeéles, ont bien pouffé,
& j’efpère qu’ils donneront les premiers Choux-
fleurs du jardin ; mais la vérité exige que j'annonce
que ces Choux ne font pas aufîibeaux,
aufîi forts que ceux mis dans une planche voi-
line, pour fevrir de pièce de comparaifon, &
qui a été fréquemment arrofés par irrigation,c’efl-
à -dire copieufement. Malgré cette comparaifon,
on peut dire qiie ces Choux ne font pas laids. »
« J ’ai préféré à planter des Choux-fleurs à des
Choux-pomme s quelconques, parce que pour peu
que ceux - là réuflifient, on fera bien plus affuré
du fuccèsdes autres, qui exigent beaucoup moins
d’eau. »
cc Je regardé donc l’invention du Gentilhomme
de la Reinofa, comme une excellente innovation,
fur-tout pour les jardins des Provinces
méridionales, où l’eau & la pluie font rares.
D’ailleurs, quand on n’ëvirerait que l’embarras
& les foins de l’irrigation ce ferait beaucoup
& i l fe roir poflible dé couvrir des champs de
Choux. Si l’on objecte la dépenfe des carreaux,
on verra qu’elle fe réduit à peu de chofe, &
que c’eft une avance une fois fài'.e pour toujours.
( M. Gruvez. )
CHOU à. la fçrpente , arum vulgare. L. Voyt\
Gouet commun , n / 6 . (M . T h ou i n . )
CHOU-ARBRE. Arcca oleracea, L. Voye\
Arec d’Amérique. ( M. T houin. )
CHOUCALE.. Nom que plufieurs perfonnes
donnent aux calles, & particulièrement au Calla.
palatins. L. Voye^ Calle des marais, n.° 2.
( Af. Re ynier . )
CHOU de chien. Nom très - impropre de la
mercuriales perennis. L. Voye{ Mercuriale
vicace. ( M, Reynier )
CHOU dé chien. On donne encore ce nom
au Tluligonum cynocrambe. L. Voyez TheliGOKE
alfinoïde. (M T h o uin .)
CHOU de chien. Quelques perfonnes donnent
aufli ce nom au Turritis glabra. L. ou kVArabis
perjoliai.i. La M. Diél Voyez Arabette perfo-?
liée. (M T houin.)
CHOU du Bréfil, arum J'agittcefo’i.im. L. Voye\
GouEt.faginé , n.° 19. ( M. T hl vin. )
CHOU du palmier. On donne ce nom à une
efpèce de bourgeon compofé de l’aflemblage
des jeunes feuilles qui fe ‘ forment au centre de
la cime de 1 arec de l’Inde. Areca cathecu» L*
Voyei A r e ç , n . i f (Af. D au ph in o t . )
ChoV
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CHOU m a r in . Nom v u l g a i r e du Crambe maritima.
L. Voye[ C r a m e é m a r i t im e .
O11 donne aufli ce nom , quoique très-improprement,
au Convolvulus foldanella. L .) Voye%
Liseron foldanelle. (A f. Re yn ier .)
CHOU palmifte. Arbre de la famille des palmiers
, dont les jeunes feuilles fe mangent en
! guife de Choux. Cet arbre e û l’Areca oleracea.
de Linné. Voye[ Arec d’Amérique. ( Af. Re y -
I N IE R .)
CHOU poivré, arum cfculentum. L. Voye[
I Gquet ombiliqué, n. 21. ( Af. T houin. )
! GHOYNÉ. Arbre de moyenne grandeur dont
[ les feuilles ont la verdure & la forme de celles
du laurier, & qui porte un fruit de la groffeur
d’une tête d’enfant. La chair ne fe mange point;
mais l’écorce eft fi dure que les Brafiliens la percent
de divers côtés, en font l’inftrument qu’ils
appellent maracca ; & , de fes parties creufées,
des petites taffes qui leur fervent pour boire.
Hiß. gén. des Voy. T. 14.
La defeription précédente eft trop incom-
plette pour qu’on puiffe déterminer quel eft cet
arbre ; la forme des feuilles & l’ufage des fruits
! indiqueraient peut-être une efpèce de Cale-
b assie r . Voye[ ce mot. ( Af. R e y nier. )
CHRÉTIEN ( bon). Variété de poire excellente
, dont il exifte plufieurs fous-variétés. Py-
j rus communis pompeiana. L. Voye\ le mot Poirier
, au Diéh des Arbres. ( Af. T houin. )
CHUNO. Nom que l’on donne à une efpèce
I d’amidon que les Américains retirent de la racine
du Chuno alftroemerialicla. Lin. Cet amidon
eft employé à faire des bifeuits qu’on donne
fur - tout aux convalefcens& aux malades, pour
lefquels c’eft une nourriture très - faine & très-
1 agréable.
On appelle aufli Chuno , l’amidon que l’on
retire des pommes de terre & d’autres plantes
gui en fourniflènr. (Àf. l'Abbé Tessier.)
CHUQUETTE. Nom que l’on donne dans
quelques Provinces à l’efpèce de Valériane , plus
connue ordiniirement fous celui de mâche , &
que l’on mange en falade. Voyei Valériane
mâche. ( Af. D auphino t .)
CHURGUNZOONOCK. Planie fauvage, dont
les Kalmouks mangent la racine. M. Pallas, qui
^„ParJe dans fes Voyages, penfe que c’eft un
Pufenlit, & l’efpèce nommée par Linné Leon-
todon tuberofum. Déc. des favans Voyageurs, T .
II. V o y e i Pissenlit.(Af. Re y n ie r . )
CHURLEAU. Les habitans des environs de
Saint-Quentin donnent ce nom à une racine
■ hfuvage que les cochons recherchent avec avi-
dUé , & qui leur fournit une excellente nour-r
nt^re. Cette racine eft celle dii panais fauvage.
ajhnaca fativa. L. Voyez Panais commun.
(.M. Reynier:)
CHUTE-D’EAU. Une chute- d’eau eft le
produit de. Jr contrainte naturelle .ou artificielle
Agriculture, Tome I I I ,
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qu’éprouvent les eaux dans leurs cours ; alors
vainquant la réfiftance qui leur a été oppofée,
elles tombent en nappe ou en cafcade. On emploie
fouvent ce moyen pour produire dans
les jardins un gazouillement q u i, joint au mouvement
des eaux & à leur limpidité, eft très-
propre à former des fcènes fymétriques ou pit—
torefques très - agréables. Voye\ le mot Cascade.
(MzT houin. )
CHUTE -D E - TERREIN. Se dit d’ un terrein
inégal & rempant dont il fàur ménager la chute,
en le coupant par différentes terrafles, ou en
adouciflam la pente de manière qu’elle ne fatigue
point en fe promenant. Ancienne Encyclopédie.
( M. Thouin.)
CHYPRE, (prune de) Prunier dont le fruit eft
gros, rond, marqué d’une rainure à peine fen-
ftble. La peau eft violet clair , couverte de
fleurs, & très - adhérente à la chair. Cette dernière
eft verte, ferme & d’un goût allez ordinaire.
C’eft une des variétés du Prunus domeflica. L .
Voye\ Pr u n ie r , dans le Dièlionnaire des Arbres
& Arbuftes. (Af. Re yn ier . )
CIBOULE. Plante cultivée dans tous les jardins
que les Naturaliftes fubordonnent comine variété
à l’échalotte, & que les Jardiniers diftinguent
par fes ufages & même par fa culture. Cette
plante, du genre des aulx, a des feuilles crlin -
driques creufes, & fes tiges n’en diffèrent que
par le paquet de fleurs qui les termine.
Les Jardiniers diftinguent trois fous-variétés de
la Ciboule : la commune, la vivace , & celle de
Saint- Jacques. Les deux premières doivent être
femées tous les quinze jours, depuis Mars ju fqu’au
mois d’Août, dans une terre meuble, légère,
recouvrant de demi-pouce de terreau la graine.
Au mois de Juin , on repique les jeunes plantes
du premier femis, par paquets de trois ou quatre
pouces au plus. Ces touffes forment déjà des
cayeux avant l’Hiver; & , aux premiers froids,
leurs feuilles périffent. Au Printeins fuïvant, il
en paraît de nouvelles ; lorfqu’on ne les coupe
pas , il naît au milieu d’elles des tiges qui
portent des fleurs dont la graine eft mûre en
Août. On les conferve dans les c^pfules après
les avoir expofées au foleil. Lorfqu’on ne def-
tine pas les plantes de Ciboules à donner des
graines, il faut les couper fréquemment, pour
leur faire donner des feuilles jeunes, les feules
qui foient bonnes.
Les Jardiniers, dans les environs des grandes
Viiles, lèvent des touffes de Ciboules en mottes,
avant l’Hiver, & les enterrent dans la ferre en
tranchées, diftantes de fept à huit pouces ; ils
parviennent, par ce moyen, à en fournir les marchés
pendant toute l’année.
Il eft néceffaire d’arracher les touffes des Ciboules
tous les deux ou trois ans , afin de féparer
les cayeux ; les plantes moins grouppées réufiif-r