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rie -, mais il ne poufferoit que lentement, & il
brillera aux places les plus défavorables de la
ferre-chaude. Quand il a atteint fa cinquième
ou lixième année , on le met en. Caille avec de
la terre de pré mêlée avec du fable de bruyère ;
& , en ménageant beaucoup les racines dont on
enlève les petites fibres, ori change la caiffe
de trois années l’une , en augmentant de peu
fes dimenfions : après la fortie des orangers, on
lui fiait palier quinze jours dans l’orangerie, pour
l ’expo fer enfuite en plein air. à une très-favo-
rabie expofition, & on ne le laide pas manquer
d’eau.
ce Le Codda-pana croît au Malabar, fur-tout
dans les Provinces de Mangarti, Tirtjonc, Ka-
iour & autres lieux, fur les montagnes entre les
rochers. On le voit aufli à Ceylan, dans les Provinces
de Meuda, C or tu, Agras, & près de
Baoudhou- malac, c’eft-à-dire , du Pic-d’Adam.
Il fleurit indifféremment dans tous les tems de
l’année , mais particulièrement au mois d’Àoût.
Ses fruits font environ quatorze mois à mûrir ,
& dès-lors il commence à périr & à fe détruire
p eu -à -p eu . >5
Ufages. ce C’eft des feuilles de ces arbres que
font compofés les livres des Malabares. Ils
écrivent defl"us,en y traçant avec un ftylet de fe r ,
des caractères pénétrant leur épiderme fupérieur,
& qui deviennent ineffaçables. Ces mêmes feuilles
lui fervent de parapluies & de parafols , capables
de couvrir vingt perfonnes ; ils en couvrent aufli
leurs maifons. Les noyaux ou plutôt les amandes
de ces fruirs fe tournent & fe poliflent pour
faire des colliers qui, peints en rouge, imitent
beaucoup le corail. Le fuc exprimé des branches
de fes régimes eft un vomitif qui fe donne aux
perfonnes que les morfures des ferpens véni-
meux ont fait tomber dans le vertige & le délire.
La gaine de fes fleurs, encore tendre , rend,
lorsqu’on la caffe , une liqueur q u i, féehée au
fo le il, devient une efpèce .de gomme émétique
„que les femmes grolfes emploient ordinairement
pour faire fortir l’enfant mort, & dont d’autres
abufent quelquefois pour fe procurer l’avorte-
m e n t.9 9 M . A d a n fo n . A n e . E n c .
Nous croirions nous répéter, fi nous parlions
du defir de voir ces végétaux communs dans nos
ferres, beaucoup plus pour l’inftruélion des
Elèves que pour la décoration qui en réfulteroit.
( F. A . Q u e s v e . )
COSSAT. On appelle ainfi dans les environs
de Paris, les plantes defféchées fur pied , des haricots
& des p o is , lorfqu’ellesont été battues,
pour en recueillir les femences.
Ce nom vient de celui de cofies qu’on, donne
aux gouffes qui renferment les femences des
plantes légumineufes.
Les Coflats peuvent fervir & fervent quelquefois
à la nourriture des befliaux pendant l’Hiver.
Mais ce fourrage eft peu nourriflant ; il eft dur
c o s
&prefque fans faveur , auffine s’en fert-on qtfi
défaut de tout autre de meilleure qualité.
On emploie aufli les Coflats pour préferver
les fleurs des arbres fruitiers des atteintes des petites
gelées tardives, & ce moyen eft bien fimple.
Il confifle à étendre des Coflats fur les branches
de la circonférence des arbres fruitiers en buiflon,
& particulièrement du côté du foleil levant 11
n’eft pas même néceflaire que la couche foit
épaifle , il fuffit qu’ils forment un tapis à claire-
voie , pour diviler les rayons du foleil & préferver
les fleurs. ( M. T n o u iv .) •
COSSE. Les gouffes des fruits des plantes légumineufes,
telles que les haricots, les pois, les
lentilles, &c. font, formées de deux panneaux
dont chacun fe nomme Coffe. Les bords des Codes
font réunis par des futures longitudinales, à l’une
defquelles font attachées les femences par un
cordon ombilical, qui leur fournit la nourriture
dont elles ont befoin. Lorfqu’on veut ôter les
femences des Cofies, on les ouvre par la partie
oppofee à celle où le cordon eft attaché. Cette
opération s’appelle e’cojfer , & on nomme e'cojfèes,
les femences féparées de leurs écofies. {M.
1 T houiv.)
COSSE. On donne cç nom , en Amérique, i
la capfule ligneufe qui renferme les femences
du cacao/ Voye{ Cacaoyer. T houiv.)
COSSES. On donne ce nom aux battans de
légumes’, ainfi,en ditcoffe s depois,pois ecoffés, & c .
Ce mot a paffé de l’Agriculture à la langue fien-
tifique. ( M. R e y n i e r . )
COSSIGNI, Cossinia.
Genre de plante de la famille des Balsamiers
de M. La Marck , & des Savoniers , fuivant
M. deJuflieu( CoJJignia). Il comprend deux espèces.
Ce font des plantes ligneufes, à feuilles
alternes, ailées à trois, cinq ou fept folioles; à
fleurs à quatre où cinq divilions , naiffant aux
aille lies ou aux extrémités, & difpofées en pa-
nicule. Elles font étrangères, de ferre - chande
dans notre climat, & de peu d’utilité, fi l’on met
à part l’inftruétion. On ne peut rien dire d’affirmatif
fur les moyens de multiplication autres
que les femis.
Efpèces.
1. Cossigni à trois feuilles.
Cossinia triphylla. La M.Diél. ï) lfle de Bourbon.
1. Cossigni pinné, vulgairement le bois de fer
de Judas.
Co ssivia pinnata. La M. Diétion. T) lfle de
France.
1. Cofligni à trois feuilles. C’eft un arbrifleau
d’une médiocre hauteur, cotonneux à fon fommet.
La forme & la couleur de fes feuilles paroifftnt
c o s
lui donner un peu de relief : elles font placées !
alternativement. Des côtes d’une médiocre longueur
, & trois folioles fans dentelure & obtufes
les compofent; la foliole de l’extrémité eft plus
longue que les deux autres : elles font en - dehors
un peu rudes > & en-dedans cotonneufes, &
prelque rouffeâtres. Les fleurs blanches à quatre
ou cinq divifions, d’ailleurs difpofées en grappes,
le plus fouvent aux extrémités des branches,
paroiflent & nouent en Mai : elles ajoutent peut-
être beaucoup à l’agrément de cet arbrifleau ,
obfervé par M. de Commerfon , dans rifle de
Bourbon , au lommetdu mont du rempart.
1. Cofligni pinné. Cette efpèce eft aufli un
arbrifleau , qui pat oh ne différer du précédent
que par le nombre des folioles. Chaque feuille
en a cinq ou fept oblongues, en lance, peu
détachées de la côte commune > d’ailleurs avec
les accidensdans la couleur &dans l’écorce que
l’on remarque dans le n.° 1. Les fleurs font
d’une couleur & d’une difpofition pareilles ; on
les dit petites. Elle a été obfervée par M. de
Commerfon à l’Ifle de France.
Culture. Nous ne croyons rien hafarder, en
recommandant de cultiver les Cofligni en ferre-
chaude fur les tablettes. Nous ne penfons pas
que la tannée leur foit néceflaire , à moins qu’il
ne s’agiffe de leur faire paffer les Hivers de leur
premier âge. La terre préparée pour les plantes
de ferre-chaude leur conviendroit, avec l’attention
d’y ajouter, pour le n.° 1 , des pierrailles,
& fu r - tout d’en garnir le fond du pot. Celui-
ci fleurit & fru&ifie en Mai : des arbriffeaux
provenant de pays plus chauds que c e u x - c i*
fe fortent pendant les mois de Juillet & d Août,
& l’on rifqueroit peu à les expofer alors au plein
air, avec les attentions qu’exigeroit l’attente de
la maturité des graines, feul moyen de multiplication
dont on foit cerrain , puifque l ’expérience
n’a encore rien appris fur les boutures ou marcottes
qu’on pourroit faire peut-être avec fuccès.
Les graines fe femeroient en pots fous, chaflis,
avec les procédés d’ufage, & dont la répétition
ici ne feroit que faftidieufe.
Ufages & Wfioriques.
Les Cofligni ne nous préfentent que de foibles
avantages pour l’ornement des ferres - chaudes ;
ils paroiflent particulièrement propres aux Ecoles
de Botanique. V —~
M. Commerfon a dobné à ce genre le nom
de M. de Cofligni, verfé , aux Indes, dans les
connoiflancesde l’Hiftoire-Naturelle, & dont la
munificence fut utile aux-travaux de M. Commerfon
, qui a été favorifé & reconnoiflant. ( F.
A. Quesvé. )
COSSON ou COSSUN. Nom que quelques
perfonnes donnentau Charençon des blés, infeéle
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connu par fes ravages & fes dévaluations. Vôye\
C harençon. ( M. Reynier. )
CQSSON ou COLSON. On nomme ainfi dans ,
quelques pays, le bouton ou le gemma de la
vigne. Comme il y en a toujours deux à la même
hauteur, on nomme wa/îr« Coffon celui qui eft le
plus gros; & fouvent il n’y a que lui qui fe développe.
Le fécond, qui eft le plus petit, s’appelle
contre - Coffon\ en latin Cufiosoufuccurjusy
parce qu’il ne fe développe que quand le premier
a péri. C’eft ce qu’on nomme en d’autres
pays yeux 6*fous-yeux de la vigne. (M. T n o u iv .)
COSTE- de - Marie. Nom peu ufitédu Tana-
cetum vulgare. L. Voy. T anaisie. (M .T houiv.)
COST1ERES. On.donne ce nom à des plates-
bandes adoffées à un mur , à l’extrémité d’un
potager du d’un jardin quelconque ; lorfqu’elles.
font tournées au midi, elles fervent, foit à là
confervation des plantes un peu délicates, foit
à procurer des plantes vernales.
Les Jardiniers y plantent ordinairement desfa-
lades en Automne , qui s’y confervent pendant
l’Hiver, & végètent dès les premiers beaux jours.
( L. Reynier.')
COTE. Ce mot a différentes acceptions. On
l’emploie quelquefois pour défigner le filet qui
foutient les folioles des feuilles compofées, & ,
dans ce cas , on le nomme Côte-feuillée. Voy .
P é d i c u l e . D’autres fois on appelleCôte la partie
faillante des nervures des feuilles, & les ftries
bien prononcées des tiges ou des rameaux, comme
dans le peuplier de la Caroline.
Enfin on donne le nom de Côte aux éminences
des fruits, qui font divifés dans leur longueur
par des filions profonds, & par des boffes relevées
comme dans ceux des ariftoloches , & de quelques
efpèces de momordica & de melon. ■ ( M.
T n o u iv . )
COTEAU ( Econ. ruftiq. ) On donne ce nom à
tout terrein élevé en plan incliné au-dèffus du
niveau d’une plaine , fuppofé que ce terrein n’ait
pas une grande étendue. Lorfque fon étendue
eft confidérab'e i comme d’une lieue, d’une demi-
lieue, & c.il s’appelle alors une eôte\ ainfi , Cô-
teaueftle diminutif de côte. LesCôteaux doivent
être autrement cultivés que les plaines. Cette
culture varie encore félon la nature de la terre
& l’expofition. Une obfervation affez générale
furies côtes & Côteaux , c’eft qu’ils ne font o rdinairement
fertiles que d’un côté ; on diroit
qu’un côté ait été dépouillé par les courans,
& que les terres en aient été rejettées à droite
& à gauche fur le côté fertile, ce qui achève
de confirmer les idées de M. de Buffon. Ane,
Encyclopédie.
Les Côteaux * à moins qu’ils ne (oient d’une
pente très - douce & expofés au Midi, ne font
guères propres à la culture des légumes "& des
plantes annuelles. Mais ils conviennent à celle
de la vigne , à la culture des arbres fruitiers à
X x x ij