
de Lonis-te-Grand , roi de Hongrie & de Pologne ,
frei e d’André, premier mari de Jeanne p* de Naples -•-
ceJageüon reçut alors le baptême, & fut élu roi de
Pologne. Il prit le nom de Ladiflas : Hedwige , fon
cpoule, fat accufée d’un commerce fecret & criminel
avec le duc d’Autriche : c’étoit une calomnie. L’accu-
lateur , fuivant un ufage antique confervé en Pologne
parut au milieu du fenat , fe traîna fous le liège de là
reme , avoua qu’il avoit menti comme un chien, &
abboya trots fois : c’eft la peine des calomniateurs
«edwige mourut peu de temps après. Son époux in-
coniotable , abdiqua la couronne ; trait de défefpoir ,
dont U fe îeroit bientôt repenti, fi on ne l’avoit forcé
ce la reprendre. On ofa même lui propofer la main
d Anne, four de Cafimir-le-Grand : il confentit à tout.
Cependant fait politique, foit équité, il refafii la couronne
de Bohême,, & ne voulut point s’enrichir de
la dépouillé du malheureux Venceflas. Bientôt il marcha
contre l’armée Tectonique , & remporta fur elle
une tanglante vifloire, l’an 1410. Avant le combat,
le grand-maître de cet ordre lui avoit envoyé des'
epees, comme pour infilter i fa foibleffe. « Il n’eft.
” Pas. lemps encore , dit Jagellon, de rendre les armes -
» mais je les accepte comme un préfage de mes fuccès »!
JJn prétend que cinquante mille ennemis demeurèrent
Jur le champ de bataille. Il fulpendit le cours de les
triomphes pour aller lui-même prêcher l’évangile dans
la Samogitie. Il étoit fingulier de voir un roi la
couronne far la tête, entouré de tout le fafte du rang
iupreme, & les mains toutes fumantes encore du fan?
Teutonique, annoncer un Dieu de paix, mort voloi>
tairement au milieu de l’opprobre & desfupplices.il
avoi t promis-à fon fàqre , de confirmer les anciens
privilèges de là nation : il le refafa. La nobleffe indignée,
déchira fous fes yeux' l’aéte de fon éleflion-
de Jagelbn îêprima cette révolte
«aillanteIl mourut l’an 1434. Cétoit un prince affable
, généreux , grand , intrépide, mais fingulier en
amour ; il eut quatre femmes, qu’il pleura amèrement :
egalement prompt à foupçonner & à perdre fes foup-
cons, il rompoit & renouoit avec elles à chaque inflant
Sopme, là dernière époufe, accufée d’adultère, en fat
quitte pour fe purger par ferment. {M d e Sa cy. )
( Là maifon de Jagellon a occupé ce trône de Pologne
.peu ant près de deux cens ans. Sigifmond II fat -.fe dernier
rot de Pologne de cette race. A fa mort, arrivée en 1572
■ tes Polonois élurenf fe duc dAnjou ( Hçnri III, ) ' ' ’
La Pologne eh ce temps avoit d’un commun choix,
Au rang des Jagellons placé l’fieureux Valoîs.-
On remarque de ce Jagdlon, grand-duc de Lithuanie,
premier roi de Pologne , qu’à l’âge dé près
.de quatre-vingt-dix ans, il eut deux fils qui lui faccé-
derent. Ladiflas Cafimir. )
J AGIR ou JACQUIR , fi m, ( Biß. yod. ) ç ’eft
«ina l'on nomme dans Pempire du Mogol, un
domaine on diftriS affigné par le gouvernement ,ïoit
pour 1 entretien d’un corps de troupes , -foit pour Tes
jéparatfeiis qu lfentretie» d’une fortere/Te , foi; pour
J A M
lerVir di pènfioft a quelqu i officier favonfé. ( A . \
i J 4 «fri c r ,AEn ’ Sacn ) L’hifloire de
■ ffÜf.1 “ ■ de ouata eft rapportes au quatrième chapitre
Atliàfoe -deS Iuses’ Une dês ieuoes Ifraëlites dit, dans
Hélas ! fi pour venger l’opprobre d’Ifraël,
Nos mains ne peuvent pas1, comme autrefois Jahel:
Des ennemis de Dieu percer la tête impie, *
Nous lui pouvons du moins immoler notre vie,
Le regret qu’expriment les trois premiers vers , eft
plus juif que chrétien : auffi eft-ce une juive oui parle ■'
on lait dans la loTde grâce-, qu’il ne faut p i perceà
elL;teteS ‘mples ’ maIS en avoir pitié & prier pour
JAILLOT , ( Alexis - Hubert ) Hiß. Litt, mod. )
géographe ordinaire du roi , fucceffeur des SanfoiK
Mort en 1752.
M IR ou MIRE', ( Hiß. Sacr. ) On en trouve
deux dans 1 écriture- feinte ; l’un dans l’ancien teflament,
fautre dans-Je nouveau. Le premier fat juge dans
Ifrael pendant vingt-deux ans-, ( Juges, cllap. 10 ) ;
1 autre etoit chef de fynagogue : Jefus-Chrift reffufeita
faillie. (L u c , chap. 8.)
JAIZI, f. m. {Hiß. mod.) fécrétaîre ou contrô-
§ f | ! £•? Turquie toutes les dignités ont leur chécaya
y- j a'l& de 1 imbro-orbaili eft grand écuyer
furleregiflreou contrôle des écuries. { A R ) '
JAKSHABAT, £ m. ( Hiß. mod. ) douzième &
dernier mois de l’année -des Tartares orientaux, des
c-fiypti-us & des Cahaïens. Il répond à notre mois de
Novembre. On 1 appelle au01 jochehaban ou mois de
rofées. { A . R ,)
JAM ou JEM, ( Hiß. mod. ) la troîfième partie dû
cycle duodénaire des Catha'iens & des Turcsorienfaux.
Ce cycle comprend fes vingt-quatre heures du jour
& de la -nuit. Ils ont un autre cycle de douze ans dont
te jam ou le jem eft auffi la troifième partie. Jam irnjem
lignifie léopard. Les autres parties du cycle portent
chacune le nom d’un animal. D ’Herbelot, Biblioth.
orientale. ( A . R. ),
JAMBUQUE , ( Hiß. Lit. anc. ) nom d’un phifo
fophe platonicien célèbre ; on dit qu’il faut en diftin-
guer deux , l’un de Chalcide , l’autre d’Apamée en
Syrie ; l’un moft fous Conftantin, l’autre fous Valens.
Quoi qu’il en foit , celui qu’il eft indifpenfeble de
cônnnoître, eft l’auteur d’une hiftoire de la vie & delà
feéle de Pythagore, foit que ce fut ou non , le
difcipjé de Porphyre, comme il eft reconnu que l’un
des deux l’a été.
M M I , f. m. ( Hiß, mod ) c’eft ainfi que les Turcs
nomment un temple privilégié pour les dévotions d»
vendredi, qu’ils appellent jumatfama(i, & qu’il n’eft
pas permis de faire dans les petites mofqu.ées appellées
mefehids. Un yumi bâti par quelque fultan eft appellé
jarni-filatyn pu royal. Voyc^ Qujtemir , H0 . Çtiom,
JAMMABOS , f. m. {Hiß. mod, } ce font des
jnoines japonois, qui font profefiion de renoncer à
tous les biens de ce monde, & vivent d’une très-
grande aùftérité ; ils pafi’ent leur temps à voyager clans
lès montagnes&. l’hivèr ils fe baignent dans l’eau
froide II y en a de deux efpèces ■ les uns fe nomment
Tofanfa, & les autres Fonfanfa. Les premiers font
obligés de monter une fois en leur vie au h^iut d’une
haute montagne bordée de précipices, & dont le
fommet eft d’un froid exceftif, nommé Ficoofan ; ils
difent que s’ils étoient fouillés loifqu’ils y montent, le
renard, c’eft- à-dire , le diable les faifiroit. Quand ils
font revenus de cette entreprife périlleufe, ils vont
payer un tribut des aumônes qu’ils ont amaffées, au
général de leur ordre , qui en échange leur donne un
titre plus relevé , & le droit de porter quelques or-
nemens à leurs habits.
Ces moines prétendent avoir beaucoup de fecrets
pour découvrir la vérité, & ils font le métier de for-
•ciers. Il font un grand myftère de leurs prétendus
fecrets, & n’admettent perfbnne dans leur ordre fans
avoir pafle par de très-rudes épreuves , comme de les
faire abftenir de tout ce qui a eu v ie , de les faire laver
fept fois le jour dans l’eau froide , de les faire, affeoir
les feffes fur les talons, de frapper dans - cette pofture
les mains au-deffus de la tête, & de fe lever fèpt cent
5uatre-vingt fois par jour. Y°yc\ Kempfer , Voyage du
apon. (A . R }
JAMYN, ( Amadis ) ( Hiß. Litt. mod. ) poète fran-
çois, contemporain & ami de Ronfard, ftit fecrétaire
& leéîeur de Charles IX. Ii mourut vers l’an 1585 ;
on a fes poëfies en 2 vol. in-12. Il a auffi traduit
quelque çhofe d’Homère ; & ce qui étoit rare alors, il
avoit vu le pays chanté par ce poète, la Grèce &
fes ifles, & les ruines de Troye»
JANACI, f. m. ( Hiß. rnod.y jeunes hommes courageux,
ainfi appellés chez les Turcs de leur vertu
guèrriere. { A R )
JANACONAS, ( Hiß. mod.) c’eft ainfi que l’on
nomme dans la nouvelle Efpagne un droif»que les Indiens
fournis aux Efpagnoîs font obligés de payer pour
leur fortie, lorfqu’ils quittent leurs boures ou leurs villages.
( A R )
JANCAM, C m- ( Hiß. mod. ) petit fourneau de
terre à l’ufage des Chinois qui s’en fervent pour faire
le thé & pour cuire le jancam. ( A R )
JANISSAIRE, f.m. (Hiß. Turq.) foldat d’infanterie
turque, qui forme un corps formidable en lui-
même, & fur-tout à celui qui le paye.
Les gen-y-céris, c’eft-à-dire, nouveaux foldats , que
nous nommons janijfaires, fe montrèrent chez les Turcs
( quand ils eurent vaincu les Grecs ) dans toute leur vigueur,
au nombre d’environ 45 mille, conformément
à leur établiflement , dont nous ignorons l’époque.
Quelques hlftoriens prétendent cjue c’eft le fultan Amu-
rathll, fils d’Orcan, qui a donne en 1372 , à cette milice
déjà inftituée , la forme qu’on voit fubfifter encore.
L’officier qui commande cette milice ^ s’appelle jen-
%-céris aghafi ; nous difons »n françois l’aga des janiffaires
;• & c’tftun des premiers officiers de l’empire.'
Comme on diltingue dans les armées de fa hauteffe fes
troupes d’Europe, & les troupes d’Afie, les janiffaires fe
divifent auffi en janiffaires de Conftantinople, & janjff
[aires de Damas. Leur paye eft depuis deux afpre«
jufqu’à douze ; l’afpre vaut environ fix liards de notre
monnoie aéluelle.
Leur habit eft de drap de Salonique, que le 'grand*
feigneur leur fait donner toutes les années , le jour de
Ramazan. Sous cet habit ils mettent une furvefte de
drap bleu ; ils portent d’ordinaire un bonnet de feutre,
.qu’ils ^ appellent^ un tprcola , & un long chaperon
de même étoffe qui pend fur les épaules.
Leurs armes font en temps'de guerre un fabre, un
moufquet, & un fourniment qui leur pend du côté
gauche. Quant à leur nourriture ,■ ce font fes foldats
du monde qui ont toujours été le mieux alimentes ;
chaque oda de janiffaires avoit jadis,“ & a encore un
pourvoyeur qui lui fournit du mouton , du r iz , du
beurre , des légumes, & du pain én abo.-.danee. ’
Mais entrons dans quelques détails, qu’on fera peut-être
bien ailé dé trouver ici , & dont nous avons
M. de Tourhefort pour garant ; les chofes à cet égard -
n’ont point changé depuis fon voyagé en Tumuie!
Les janiffaires vivent honnêtement dans Conitan-
! tmople ; cependant ils font bien déchus de cette haute
si :eftime cil étoient leurs prédéceffeurs, qui ont tant
contribué à l’établiflement de l’empire turc. Quelques
précautions qu’ayent prifes autrefois fes empereurs ’
P?uj rendre ces troupes incorruptibles, elles ont dé~
généré. Il femblent même qu’on foit bien-aife depuis
plus d’un fièçle, de les -voir moins refoeélées de
crainte qu’elles ne fe rendent plus redoutables. *
5 Quoique la plus grande partie de l’infanierie turque
-s arroge le nom de janiffaires, il eft pourtant sûr que
dans tout ce vafte empire, il n’y en a pas plus de 25
mille qui foient vrais janiffaires, ou janiffaires d e là
Porte . autrefois cette milice n’etoit compofêe que
des enfans de tribut, que l’on inftruifoit dans fe Ma-
hométi&ie. Préfentement cela ne fe pratique plus,
depuis que les officiers prennent de l’argent desTurcsà
pour fes recevoir dans ce corps. II n’étoit pas permis
autrefois mx. janiffaires de fe marier ,-les^Mufilmans
étant perfuadés que les foins du ménage rendent les
foldats moins propres à la profefiion des armes : au-
jourdhüi fe marie qui veut avec le confentement des
chefs , qup ne le donnent pourtant pas fans argent ;
mais la principale raifon qui détourne les janiffaires
du mariage, c eft qu’il riy a que les garçons qui parviennent
aux charges , dont les plus recherchées font
d’être chefs de leur oda.
Toute cette milice loge dans de grandes caferaes,’
d ftribuées en plufieurs chambres : chaque chambre
a fon chef qui y commande. Il reçoit fes ordres des
capitaines-, 'au-deffus defquels il y a le lieutenant-oé-
néral , qui. ebéit à l’aga feul.
Le bonnet de cérémonie des janiffaires eft fai
comme la manche d’une cafaque ; l’un des bouts fert
â couvrir leur tête , & l’autre tombe fur leurs épaules ;
en attache à ce lionnet fur fe front, une efoèce ds