
.ecc'éfiaftique ; & un oncle , affez riche bénéficier, ?ui
.cleftinoit fes bénéfices: il Sacrifia (ans balancer ces eifpé-
jancgs à ce qui lui parut être la vérité :
Soutien .trop vertueux du parti de Terreur,
sd't M. de Voltaire. Son livre contre TEucharifiie lui
.donna une grande confidération dans le parti. Il fut
le fujet de la farneufe conférence de Fontainebleau
en 16,c o , entre lui & Jacques Davy du Perron ,
jalors évêque d’Evreux , depuis cardinal. S’il fervit
Ion parti de fa plume , il fervit fon roi de fon épée ,
.de fes négociations, de fes confeils. M. de Sully ne
lui rend pas allez de jr.fiice dans fes mémoires ; on.
yoit qu’il y avoit entr’eux rivalité de crédit , /oit
auprès du prinçe , fort dans le parti ; d’autres foffrages
lui font plus favorables. Le fameux Hugues Grotius
dans les lettres, lui attribue.le traité de Moriarchiâ,
publié fous le nom de Junius Brutus ; mais M. Boffuet
dit qu’il n’en lut que l’éditeur. Lorfqu’en 16 21,
Louis XIII ralluma contre les Huguenots ces guerres
que la modération de fon père avoit éteintes , il
crut devoir of“r à du Pleffis Mornai le gouvernement
de Ssumur, que Mornai tenoit de l’amitié de Henri
IV , & qu’il pcffédoit depuis 159p. Il mourut le 11
novembre 1623. 11 étoit né le 5 novembre, 1549,
Philippe de Mornai, fon fils, fin tué le 23 oéfobre
1605, dans-les Pays-Bas, à Tentreprife' de Gueldres.
Dans la branche des marquis de Montchevreuil,
■ Charles de Mornai eut cinq fils tués au fervice ,
iavoir s
-Philippe , chevalier de Malte , tué au palTage du
Rhin en 1672.
Charles-François & Marc, .capitaines de cavalerie,
tués en diverfès occafions.
Gafion-Jean-Raptifie , comte de Montchevreuil,
lieutenant-général des aimées du roi, tué à la bataille
de Nerwinde le 2.9 juillet ï.693.
Henri, leupfrère, marquis de Montchevreuil, fut
gouverneur du château de S. .Germain -en-Laye ,
âir.fi que Léonôt fon fils: '
René , frère de Léonor, ambaffadeur en Portugal,
abbé d’Orcamp , nommé à l'archevêché de Befançon ,
pafioit par T-Efpagné én revenant du Portugal, iorfqu’il
lut aveuglé d'un coup de foleil ; il mourut aux eaux
de Jhgnères en i p z ï :
Dans la branché des feigneors de Mefiiil-Terribus
& de Poiiçhon :
Chârles jâ l Mornai eut la jambe fracaffée à la
bataille de Rccroi en 1643.
P hilip p efon frè/e , fuj tué auffi dans un autre
combat.
François, fils de .Charles , mourut au fervice à Saf-
Louis lé 18 décembre i v 19.
Henri, frèrè aîné dé François, reçut au fiége de.
^îfemur en 7,692 , un coup dejnoulquét dans la joue
gauche, & là balle iôrtlt derrière ’/oreille droite;
cètte bleffüre ne ./empêcha pas de fe trouver Tannée j
iuivante à la bataille de Nerwinde , où il en reçut j
pluficnrs autres.
' Louis-François , leur frère, après avoir été trente J
ans capücuî, fut nommé en 1713 , coadjuteur de
Québec.
Dans la branche de Villarceaux :
Philippe, chëvalier de Malte; fut tué en duel en
1624.
Pierre , feigneur de Villarceaux fon frère , fut
affafliné la même année.
Charles, marquis de Villarceaux ,. petit - fils de
Pierre fut tué à la bataille de Fléurus , le 19 juillet
1690.
MORON , ( Jérôme ) ( Hijl. dfîtal. ) chancelier
du Milanès , fous Maximilien 6c François Sforce,
Lorfque François 1er. en 1515, tenoit le premier de
ces princes affiégé dans le château de Milan, le connétable
de Bourbon jugea , d’après les difpofitions particulières
dont il étoit informé, que la voie de la
négociation feroit plus efficace ôc plus prompte que
celle des armes ; il y employa Jean de Gonzague fon
oncle , favori de Sforce, il gagna par fon moyen,
Jérôme Moron, chancelier de Milan , lame du confeil
de Sforce , homme adroit & ambitieux. Quelques
hifioriens accufent ces deux hommes d’avoir deshonoré
leur maître , en lui faifant figner une capitulation pré-»
maturée ; Moron fut conforvé dans là dignité de chancelier
du Milanès, on lui promit de plus, une charge
dé maître, des requêtes ; on lui manqua de ^parole ,
. 6c il eut d’ailleurs à fouffrir du gouvernement des de
Foîx, qui exerçoient l'autorité du roi dans le Milanès ;
il fe mit donc à intriguer avec fuccès auprès du pape ,
de l’empereur ôc de tous les fouvejains d’Italie , en
faveur de François Sforce ; il fit pour lui des levées
de troupes. Le maréchal de Foix, dur ôc févère,
ôc aliénant par - là ious. les elprits , envoya au
-• fupplice tous ceux qu’il fpupçonna de gélations avec
Moron , ôc il ne fit que fortifier le parti de Sfciceôc
de Moron. Ce dernier fervit contre la Frat.-^e en;i 5 2.1,
dans‘ l ’armée de Profper Colonne & de Pefcaire ; il
s’oppofa de tout fon pouvoir à la levée du fiége de
Parme ; par la cônnoiffancé particulière qu’il ayoit du
pays, ii facilita aux confédérés le pafTage de l’Adda,
en leur indiquant un endroit mal gardé , où ils trouvèrent
desbàteaux cachés dans des rôféaux, tandis que
■ Lautrec , averti par François Ier. de veiller fur l’Adda ,
Ôc d’en dlputer le pafTage aux’ confédérés, afsûroit
qu’il étoit impoffible qu’ils tentaffent feulement de le
paffer. Au commencement de*1522, le parti François
■ s'étant fortifié , Moron ne perdit point courage ; il
courut à Milan pour .chercher de l’argent ôc pour
.achever de fouiever tous les. efprits^en faveur dumaître
r’fous lecùêl il: efpérôît gouverner : il gagna un moine
enthonfiafie ,ou fourbe ; c’etoit ,un augufiin , nommé
André de Fer rare', qui foi prêt.a. le fecours de fes fureurs
éloquentes; ffo 1523; Moron fit ajTaffîner à
Milan, & pour des raifons quon ignore,’mais a ce
qy’oa croit, pour avpir entretenu quelques intelligences
avec les François , un Monfignorino -Vifcomti ; quelques
mois après Boniface Vifcomti ,Vpàrènt de Mon-
fignorino, s’élança for -le,duc 'Sforce pour Taffafljner ;
il ne paroît pas cependant que • ce fut pour «venger
Monfignorino. L’infatigable Moron , plus utile au cfoç
de Milan que les plus habiles généraux , faifoit de
plus en plus repentir les François de ne lui avoir
pas tenu parole. En 1523, pendant la campagne de
l’amiral de Bonnivet dans le Milanès, il empêcha
Milan d’être forpris par ce général ; il encourageoit ôc
les bourgeois ôc les ioldats, veilloit à Tapprovifionne-
ment de la place ôc à l’avancement des travaux ; Milan
étant bloqué , cent mille hommes manquèrent de. pain
pendant huit jours, non par défaut de bled, car fes
foins y avoient pourvu , mais par défaut de farine ,
parce que tous les moulins étoient ruinés ; il employa
des moulins à bras , il redoubla de zèle ôc de fravaux,
il infpira aux habitans fon efprit de reffource ôc fa
-confiance ; enfin il fauva Milan.
Après la bataille de Pavie, Moron vit avec douleur,
la dépendance dans laquelle l’empereur retenoit
Sforce. On neurrifloit l’armée impériale aux dépens
du duc , on Taccabloit d’exactions , on n’avoit pas
honte de vouloir lui vendre douze cents mille ducats
une (inveftiture que tant de ducs de Milan avoient
jugée inutile ; les généraux de l’empereur lui faifoient
tous les purs quelque nouvel affront , fa liberté même
n’étoit pas afiurée. Moron partageoit fes alarmes &
reflentoit fes injures ; il comprit que les François trop
abattus, n’étoient plus des ennemis redoutables pour
Sforce , qu’ils pouvoient drvenir pour lui des alliés
utiles, & que c’étoit déformas à- l’empereur qu’il
falloit réfifter. Il forma d’après ces réflexions , un
projet digne de fon génie ; il voulut raffembler dans
une ligue contre l’empereur feul, la France, l’Anfleterre
, le pape , les Florentins, les- Vénkiens &
efeaire lui-même, gé.iéral de l’empereur , mais mécontent,
qui devoit attirer au parti de la ligue tout
ce qu’il pourioit entraîner de'Tarmée impériale,. &
faire égorger le refie. ( Sur le fuccès qu’eut ce projet ,
& for fa manière dont Pefcaire trahit Moronvoyeç
l’article Pescairé. ) Moron mourut fubkement au camp
dévànt Florencv en 1 72p.
Il eu: rin fils , ^Jean Moron) cardinal , & qui eut des
foffrager pour la papauté , entr’autres, celui de Saint-
Charles Èorromée. 11 fut envoyé légat en diverfes
contrées , il fut préfident du concile de Trente.
Mort à Rome en 1725. On a de lui quelques Êpîtres,
Confiitutions, &c. & autres ouvrages eccîéfiafiiques.
Sa vie , beaucoup moins afrive.que celle de fon père,
a été écrite par Jacobeïlus, évêque de Foligny.
MOROSINI, en latin Maurocenus ( Hift. mod. )
noble & ancienne maifon qui a donné plufieus doges
à la république de Venife :
i°. Dominique élu doge en 1148.
2°. Marin , élu en 1249. Ge fut lui qui fournit
Padoue à la république.
; 30.. Michelmort en 13 81 ,-quatre m'ois après fon
élection. Il fournit Tillè de Ténedos...
4°. François, Je plus illufire de tous, quatre fois
généraliflime dés armées vénitiennes contre les Turcs,
fe fignala par lés plus grandes Si les plus belles aéfions :
ce fut lui qui fit cette belle défenfe de Candie, à
làquelle -la France Si diverfes- piMànces de l’Europe
«contribuèrent.-Oa compte que pendant le cours de1 ce
fiége , il fou'.int plus de cinquante affauts, livra plus
de-quarante combats fous terre, éventa près de cinq
cents fois les mines des aflîégeans. Il fut enfin force
de capituler au bout de vingt-huit mois de fiége , en
1669. Les Vénitiens avoient perdu à çz fiége au
moins trente mille hommes ; les afiiégeans cent vingt
m ile. Le grand-vifir, qui afiiégeoit Candfo, avoir
cherché à corrompre Morojini, en lut offrant,- au nom
du grand-feigneur , la principauté de la Valachie &
de la Moldavie. Morojini n’avoit pas été plus accèflï-"
ble à l’ambition qu’à la crainte. Quelle fut fa récom-
penfe l II fût arrêté à fon retour à Venife , par ordre
du fénat. Cette injuftice fervit à manifefter non-
feulement fon innocence , mais fa vertu infléxible &
inaltérable. La république, pour réparation, lui donna
la charge de Procurateur de Saint-Marc. En 1677 ,
il remporta for les Turcs , une vidoire près des
Dardanelles , prit Corinthe, Athènes , prefque toute
là Grèce avec les ifles voifines. Ce fut alors qu'on lui
donna le titre de Peloponéjîaque, c mil.e les anciens
Romains donnoient à leurs généraux , le fornom glorieux
des conquêtes qu’ils avoient faites. Ses concitoyens
lui érigèrent une fiatue avec cette infeription ;•
Francifco Mauroceno, Pelopomjiaco, adhuc vïvenji ,-
laquelle a fans doute fervi de modèle à Tinfeription
dont Vérone a orné la fiatue du marquis Maffei :
au marquis Scipion Maffei , vivant. Cette dernière'
infeription mériter oit fous les éloges qu'elle a reçus r
fi elle n’étoit venue après celle de Morojini. Ce grand-
homme fut fait doge en 1688. Il fut généraliflime
pour là quatrième fois en 1Ó93. ^ éfoit alors âgé de
foixante & quinze ans, étant né en 1618 ; il n’èn battit-
pas moins les Turcs , & à plufieurs reprifes. Enfin'
la fatigue_& les travaux Tayaut épuifé', il tomba malade
, 6c mourut à Napoli de Remanié en 1694. On
grava for fon tombeau la même infeription que fur la
fiatue, en retranchant les deux derniers mets, qui
né pouvoient plus avoir lieu , adhuc viventi, mais*
en confervant ce titre de Péioponéfiaque fait fa-
gibi'rê:
Deux' cardinaux du nom de Morojini, Pierre &
Jean-François, Ont été célèbres, l’un au quinzième
fiècle , l'autre au feîzième. Au commencemem du
dix-feptième , André Morojini, revêtu des principales-
charges dé la république, continua Thiftoire de Venife-
de Partita', qu’il pouüa jufqù’en 1615.-
MORTMART. Foye^ RoCHECHoy art.-
MORTIMER eu MORTEMER., ( Roger de))
( Hijl. d’Angleï. ) Edouard I I , roi' d’Angleterre, avoit-
époufé liàbelie dé France , fille de Philippe-le-Bel &
feeur de Louis-le-Pïutïn , de Philippe-le-Long & de
Charles - le - Bel. Edouard ne pouvoit fè paffer de
mignons. (Voye^ lès art clés Gaveston 6c Edouard)
Ifabelle fe permit des amans.' On remarqua fur-tout-
parmi ceux-ci, Roger de Mbrtemèr, d’une famille'
originaire dé Normandie, le plus bel homme de l’An-'
gleterre' & le plus ipirimèl. Ce n’étoit afsûrément ni-
aux SpenferS à être févères, ni à Edouard à-être jaloux ‘y
ôc les*- premiers aarôieht pü fe côntèntër dé' gôuvêmèr