1687 , foixante-huit propofitions extraites de t è fivrê ;
on exigea de l’auteur une abjuration,. & au lieu de
le laiffir tranquille à ce prix , on l’enferma dans
un cachot, oh il mourut en 16 96 , a foixante & dix
ans. On dit quenfe fêparadt du moine qui' le conduirait
dans le cachot oit il devoit vivre & m ourir, fon dernier
mot fut : Adieu, mon père, nous nous reverrons au jour
du jugement, & nous ƒaurons alors de quel côté eft la vérité.
O n conclût de là qu’il n’étoitpas bien converti. Lachofe
eft en effet très-vraifemblable , & ce n’ eft quhnepreuve
de plus de l’abus des abjurations forcées & de la
cruauté qui punit encore des-erreurs abjurées.
M ÖL L ER , ( Jean) ( HitsLilt. moi. ) né en 16 61,
dans le duché de Slefedck. Mort en 17^5. On a de
lui divers ouvrages hiftoriques. Introduéîlo ad hifionam
JDucatuum Slefivicenßs & Holfaticï Çimbria litterata ;
Ifagoge ad hijloriam Çherfoîiefi Cimbriac/z, & c . Ses fils
ont écrit fa vie. .
Il y a quelques autres favans du nom de Möller,
mais ils font moins connus, & leurs ouvrages moins
utiles.
M O L S A ou M O L Z A , (François-Marie) (HIß. lu t .
tnod.) & Tarquinie fa petite-fille , fe divulguèrent tous
deux par la poefle, & leurs oeuvres font imprimées en-
femble. L ’ayeul mourut en 1 5 4 4 , d’une maladie hon-
teufe, fruit de fes débauches; fa petite-fille fotune autre
Artemife. Elle obtint eh. 1600, pour elle; & pour toute
fa famille, les privilèges des citoyens romains. Elle .étoit
de Modène, ainfi que fon ayeiïl. Elle fut un des principaux
ornemens delà cour d’A lphonfell, duc de Ferrare.
t e T a ffe , le Guarini, tous les hommes cplèbres_ de
fon temps en Italie, ç^ofont fes amis &. la confùltoieat
for leurs .ouvrage^
M O L YN EU X , ( Guillaume) (Hiß. Litt. mod.)
ami de L o c k e , né à D ublin , forma dans fa patrie une
fociété de favans femblable à la Société Royale de
Londres. O n a de lui un traité de Dioptrique, & la
defeription en latin d’un Télefcope de fon invention.
Mort en 1698.
M O N A B AM B Y L E , f. m. ( Hiß. anc ) chandelier
qu’on portoit devant le patriarche de Conftantinople le
jour de fon éleâion. 11 étoit à un cierge. Celui qu’on
portoit devant l’empereur ,,étoit à deux cierges, & $ ap-
pelloit dibambile. (A. /?.)
M O N A LD E SCH I , (Jean de) (H iß de Suede) écuyer
&. favori de la reine Çhriftine , affaffiné par fes ordres
& prefque par elle ( vàye^ l’article C h r i s t i n e . ) Le
B e l , trinitaire, qui confeffa Monaldefchi, a donne
une relation intéreffante de fa mort.
On a d’un Louis de Monaldefchi, gentilhomme
d’Orviéte’, né en 13 2 6 , des Annales Romaines en italien
, depuis 1328 jufqu’en 1340. On ignore ff l’écuyer
de Chriftineétoit de la même famille.
M O N A R D E S , (Nicolas) (Hiß .Litt. mod.( médecin
lefpagnol dont on"a un traité des Drogues de î Amérique,.
&. d’autres ouvrages , les uns en latin, les autres en
gfpagnol. Mort en 1577.
M O N B R P N , ( Fougeret de ) ( Hiß. Litt£ mod. )
Ofl à de luî des Romans, l’ouvrage intitulé: le Cofmoï
polite , Un autre qui a pour titre: Préfervaùf contre
l'Anglomanie ; celui par lequel il eft le plus connu,
e f t laHenrïàde traveflie. Mais pourquoi des traveftif-
femens ? pourquoi réduire à l’ignoble & au ridicule,
ce qui eft en loi-même noble ou touchant ? pourquoi
dégrader? Je fais qu’il y a quelque mérite de fagacité
à faifir les rapports éloignés qui peuvent fe trouver
entre dès genres & des objets abfolum . nt diïferens &
les rapports de contrafte dont les genres oppofés font
fufceptibles ; mais ces rapports feront rarement faifis
& goûtés par les arnes'nobles & fe/ fibles ; elles
craignent trop d’être troublées dans leurs plaifirs
délicats ; les traits qui les attendriffent ou qui leur donnent
des fentimens élevés , leur font trop chers pour
quelles cherchent à en affaiblir l’impreffion par celle du
rire & par des fouvenirs plaifans. Dans la Hem iade,
Henri III envoie le roi de Navarre en Angleterre
demander des feçours à la reine Elifàbeth:
Allez en A lb ion , que votre renommée
- Y parle en ma défenfe &. m’y donne une armée J
Je veux par votre bras vaincre mes ennemis, g
Mais ce ft de vos vertus que j’ attends des ami&
Dans la Henrïàde traveflie r il lui dit :
L e coche partira demain,
Profitez-en , s’il n eft pas plein;
Et c’eft là une des plaifanteries les plus piquantes Si
l’ouvrage. En général, la parodie »’eft bonne qu autant
r qu’elle eft allégorique & critique, & quelle met dans
tout leur jour des défauts réels ; alors elle a le double
mérite, & d,e démafquer un faux fublime, & d’indiquai
le genre de ridicule auquel il répond.
Mmbron mourut en 1760.
M O N C A D E , (j Hugues de ) ( Hifl. d'Efp,)
viceroi de Naples, fous Charles- Q u in t , avQ.it fuccedj
dans cette place à Charles de Lannpi, fon ami. Il avoit
mérité cet emploi par fes fer vice s, quoiqu’ils neuflent
pas toujours été heureux. En 15 2 4 , lorfque le conneta^
ble de Bourbon , à la tête des Impériaux, faifoit le iiege
de Marfeille, on comptoit beaucoup pour le fucces de
ce fiège fur l’armée navale , commandée parx Hugues
de Moncade ; mais la flotte françoife, commandée par le
vice-amiral La Fayette .& par le célébré André
D o r ia , génois, alors attaché au fervice de la France,
remporta une viâoire çomplette fur Moncade, &
prit plufieurs vaiffeaux. Moncade fut un des négociateurs
nommés par l’empereur pour la délivrance du
pape Clément V I I , qu’il pouvoit ordonner peut-
être fans qu’il fût befoin de négociateurs ; & comme
ce Moncade n’étoit ni chrétien , ni humain, il n étoit
pas fâché de nuire au pape qu’il n’aimoit pas,
& dont il étoit h a ï; en confequence il inelmoit allez
'• à rendre la captivité du pape éternelle. . En 152b»
\ tandis que Lautrec afliégeoit Naples par terre, Philippin
D o r ia , neveu d’André Doria , qui n avoit
| pas encore quitté le fervice de k France 2 1$
commandement des galères qui dévoient bloquer le j
port de Naples ; le viceroi Moncade entreprit ou de 1
Uirprendre cette flotte , ou de l’attaquer à force ouverte :
inftruit par fes e&ions que le fervice étoit fort négligé
for la flotte de Doria que fouyent les foldats en
defceiidoient pour aller fe promener dans le camp de
Lautrec, il croyôit aller à unfuccès certain ; mais , averti
par Lautrec , Philippin Doria fe tint fur fes gardes.» Le
combat fut terrible , il dura depuis deux heures apres
midi jufqu’à une heure après minuit. Tous les chefs
de la flotte impériale furent faits prifonniers. Moncade,
qui n’avoit jamais montré autant de valeur que dans cette
journée, après avoir long-temps combattu, malgrenne
bleffure confldérable qu’il avoit reçue au bras , mourut
accablé fous une grêle d’arqusbufades.L’empereur perdit
en lu i, finon un grand général, du moins un brave foldat,
un bon fujet, quoique d’ ailleurs un méchant homme.
Moncade étoit d’une ancienne ê t ïHuftre famille originaire
de Catalogne ,, & autrefois fouveraine du Béarn.
Ellefejprétend iffue des anciens ducs de Bavière, &
remonte par eux jufqu au commencement^du 8me fieele ,
elle porte les armes de Bavière écartelées avec celles
de Moncade• Les premiers Moncades firent vigoureusement
la guerre aux Maures en faveur des comtes de
Guillaume Raimond fut tué à la bataille de Matabous.
"( rtftôn fon fils , le vengea en 10 0 3 , par des viaoires j
(remportées fur les Maures de Cordoue.
. Guillaume Raimond3e. du nom, fefignala en U 3 3 ,
a la bataille deF rag a ; en 1 1 4 7 , a celle d Alméria ;
*» 1 1 14 8 , il prit Tortofe & concourut à la pnfe de
Guillaume-Raimond, f ..d u n om ,f e diftinguàaufli
à la bataille desNaves de Touloufe en m a .
Oton , f . du n om ,fu t tué en 1354 à l’expeditron
Üe Juel d’Arborea en Sardaigne. ,
Guillaume Raimond, 8e. du n om, fut bleue en diffe-
tentes ocafions, dans les guerres de Naples du 13 '. fiècle.
Matthieu. Florimond fon neveu , p r it , en ï 4u3 .
Saint Félix fur JEbre gagna en 14 6 4 , une bataille
■en un endroit, nommé les Prés du Roi.
Pierre Raimond, père de notre îlluftre ennemi,
Hugues de Moncade, avoit aufli combattu les ïraàçois,
qui étoient entrés en 14 9 6 , dans le Rouflillon.
■ Michel-François, 5“ . du n om , mourut a U ronne
Je 8 août I(Î74, des fatiguesqu’il avoit effuyées dans
i®ette campagne. ■ , . . . - ,
Guillaume Raimond 61“'. dunom fon fils, leitgnala
dans le Milanès à la, déroute du général V iiconti, le
æ6 oélobre 1703. Il fut capitaine des Gardes de
Philippe V .
M O N C H E SN A Y , ( Jacques Lôme de ) (Hift.
Tm. mod. ) fils d’un procureur au parlement, donna
plufieurs comédies au Théâtre Italien , & fit enlurte
une fatvre contre la comédie. Il etoit lie avec Boileau,
mais ayant fait imprimer des fatyres, &. faenant que
Boileau ne les goûtoit p a s , il fe refroidit beaucoup
pour lui ; car nous avons beau faire , nous n aimons
pas ceux qui n’aiment pas nos ouvrages. I l me vient
voir rarement., difoit Boileau, parce que quand il eft avec
moi, il eft toujours cmbarrajfé de fon mérite & du mien.
C e ft encore ce qui arrive fouvent dans la fociété des
rens de lettres. Leurs prétentions réciproques,la difficulté
de régler les rangs emr’eux & de les faire convenir
dé ces rangs , met toujours de l’embarras dans leur
commerce. Le Boloeqna ou entretiens de M. de Mon\
chefnay avec Boileau , eft un monument de cette
Kàifon, fâcheufe néceflairement pour l’un des deux,
& peut-être pour tous deux. Né à Paris en 16 6 6 , mort
à Chartres en 1740.
M ON GH Y D ’H O C Q U IN C O U R T , (Charles de )
(Hift. de Fr.) d’une noble & ancienne famille de. Picardie,
fe diftinguà parfa valeur à la guerre, plus que par fa
capacité. En 16 4 7 , il prit Tubinge dans leWirtemberg’.
En 1650, à la bataille de Réthfel, où M. de Turenne
fut battu par le maréchal du Pleflis-Praflin, il commando
» l’aile gauche de l’armée viélorieùfe. Il eut
I l’année fuivante le bâton de maréchal de France. En.
16 5 x , il alla prendre là car dinal Mazarin fur la, frontière
pour le ramener à la'cour. Le 6 avril de la meme année,
le prince de Condé lui enleva plufieurs quartiers à Ble-
neaû;.-la même année il prit fa. revanche au combat
d’Etampes, où joint avec M. deTurenne, il força les
fauxbourgs , & battit quelques troupes du prince de
Coudé,En 16 5 4 , joint avec le vicomte de Turenne
& le maréchal de la Ferté, il fit lever le fiége d’Arras,
au même., prince de Conde , joint avec 1 archiduc
Léopold & le comte de Fuenfaldagne. En 16 5 5 , s’étant
brouillé avec le cardinal Mazarin, la duchefle de
Cliâtillon dont il étoit amoureux, profita de Ion meconj
tentement pour, l’attirer au parti de M. le prince. Le
maréchal d’Hocquincdurt, qui étoit gouverneur de
Péronne, lui écrivit vers ce temps.ee billet connu;
Péronne e(l à la belle des belles. Le maréchal d’H ocquin-
court, voyant là ville de Hefflin foulevée par deux-
aventuriers François , de Fargues & la R iviere fon
beau-frère, gouverné par le premier , fe retira dans
cette place. U n mécontent de cette importance devoit-
naturellement être le maître dans une ville rebelle4 de
■ Fargues lui fit rendre de grands honneurs ; mais il-
appliqua fes foins à le priver, de toutçautorité, de toute
influence. Le maréchal, ennuye du rôle fubalterne qu il
jôuoit dans Hefdin, fe hâta d’en fortir & d’aller joindre,
les Efpagnols ; il fut tué en allant reconnoître l’armée
Françoife avant la bataille des Dunes en 1658. La-
converfationdu P. Canaye & du Maréchal d’Hocquir.a.
court répréfente ce dernier comme un franc chevalier ,.
plein d’honneur, d’audace,de valeur, de préjugés- ,
d’ignorance ; impétueux , incapable de raifon r 1 anti—
pode en tout du doucereux & infinuant jéfuite a v e c
lequel on le fuppofe en converfation. L ’hiftoire amou-
réufe des Gaules le répréfente de plus, comme un,
brûlai indiferet , fort à craindre pour, les Dames, q u i
auroient eu pour lui des bontés.
Les ancêtres du maréchal d’Hocquincourt avoients
bien fervt l’état, Sc cette maifon d eMorichy d’hocquin—
: court, foit avan t, foit après le maréchal v a- verfé bieix
du feng dans les batailles.