
i°. Jean , feigneur de Monchy , fut fait chevalier
Ian 1351.
2.0. Son pettit-fils Edmond le fut en 14 3 7 , à la prife
du Crotoy.
30. Jean III, petit-fils d’Edmond , fut tué à la bataille
de Ravenne en 1512.
40. Trois des petits-fils, de Jean I I I , Charles , Louis
& Pierre furent tués ; les deux premiers à la bataille
de D reu x, le dernier à la bataille de Jarnac.
50. Le maréchal d’Hocquincourt eut aufli trois
fils tués; fçavoir :
Jacques, feigneur d’Inqueflen , aufiége d’Angers,
én 1652.
Dominique , dit le chevalier d’Hocquincourt,
ïubmergé dans fon vaifTeau , après s’être fignalé dans
un combat naval contre les Turcs , le 28 novembre
4665.
Et Gabriel, comte d’H ocquincourt, tué d’un coup
Sa moufquet dans la tête à l’attaque de l’églife de
Gramshufen en Allemagne , le 25 juillet 1675.
6°. Georges de Monchy , autre fils du maréchal
fc’Hocquincourt, eut deux fils tués ; fçavoir : .
Charles , tué en Irlande le premier juillet 1690.
Jean-George, tué près de Huy , le*27 août 1692.
7 0. Dans la branche d’Inquefîen, Nicolas.mourut
prifonnier de guerre.
8°. Dans la branche de Caveron , Pierre - Robert
fut tué an fiégede Lille , en 1667.
9®. Dans la branche de Senarpont ou Senerpont,
Jean ba rg t, en 1543 , deux partis anglois devant
B ulogne, & contribua, en 1557 , à la prife de
Calais.
iqV Jean eut deux fils tués ; fçavoir : François, en
Portant de Page 3 & Louis , à la prife de Meaux.
M O N C K , ( Georges ) ( Hifl. cFAnglet. ) combattit
d’abord dans les armées de Charles Ier. ; & ayant été
fait prifonnier par le chevalier Thomas F airfax, il fut
misa la T our de Londres, d’où il ne fortit que plu-
fieurs années après. Charles Ier. étant mort St tout ayant
cédé à la fortune .& au génie de Crom w el, il eut pendant
le règne de ce premier, le commandement des
troupes d’É coffe, enfuite celui des flottes Angloifes
dans la guerre entre l’Angleterre*& la Hollande pour
le Salut. 11 remporta y en 16 5 3 , fur la flotte. Hollari-
doîfe j, une grande viâoire , ou le célèbre amiral
holiandois Tromp.fut tué. Après la mort d’Olivier .
Cromwel, le général Monck ht proclamer proteéhur
Richard, fils d’Olivier. Après. l’abdication<de Richard, ,
la multitude des fe&es & des faélipns, lés querelles
du parlement & de l’armée jettèrent l’Angleterre, dans
une telle anarchie y quil n’y avoit plus que le fêta- |
bliflement de Charles II qui put l’en tirer. Le général
Monck , pénétré de cette vérité, entreprit de rétablir
c e prince , St y parvint en ne difant fonfeeret fa per-
fonne, en craignant autant le zèle, des amis que l’oppo-
fition des ennemis , en ne fe confiant pas même à fon
propre frère „ en paflant, pour ainfi dire , à travers
tous les partis, fans s’y p e le r , en les afloupiflant &
les déconcertant tous par une .conduite myftérieufe St
impénétrable qui le g^noit à fqn b u t, & parojffo# l’en
éloigner. Il vit luire enfin ce beau jour qu’il avoit
préparé, ce 8 juin 16 60 , où Charles II ramené dans
une patrie fi cruelle autrefois pour fon père & pour lui-
même , n’entendit- que des acclamations, ne vit que
des larmes de joie , St fut porté en triomphe dans
fa capitale ; jour de paix & de tendrefle , où cette
eflimable nation , éclairée par les évènements , abjura
fes fureurs, & reconnut combien l’efprit de guerre ÔC
le zèle perfécuteur l’avoient égarée St dégradée.
Charles II fit Monck duc d’Albermale , général des
armées, grand écuyer, confeiller d’état , tréforier, &.c.
11 fe fignala encore dans Tes combats de mer de 1665
& de 1666 , contre les Holiandois. Il mourut comblé
d’honneurs St de biens en 16 7 9 , & fut enterré avec
pompe à Weftminfter. Il ne croyoit point qu’il y eût
d’état où l’on put fe pafler de probité , même de vertu ;
il en exigeoit dans, les foldats , & vouloit qu’on y. tînt
la main St qu’on y mît du choix : une armée , difoit-il,
ne doit point fervir d'afyle aux voleurs & aux malt
faiteurs,
M O N C L A R , (Pierre-François de Ripert d e )
( Hifl. mod. ) procureur-général du parlement d’Aix*
Mort en 1773- , dans fa terre de Saint - Saturnin en
Provence , 'magiftrat illuftre , homme é!oquent , dont
les réquifitoires ont fait du bruit & ont eu beaucoup
de fuccès dans le temps ; mais, quoiqu’on en dife,. il n’a
pas été aflez jufte à l’égard des défaites dans le fameux
Compte qu’il rendit de leurs Conftitutions pour opéreç
leur diflblution; ces Conftitutions. pouvoient erre mau4
vaifes, mais il ne falloit pas affeaer de refufer.à certç
fociéié jufqu’au mérite littéraire ., qu’elle a. eu certain
nement dans un degré diftingué.
M O N C O N Y S , ( Balthafar de ) {Hijl. Lin, mod.)
fils d’un lieutenant - criminel de L y o n , voyagea dànj
l’Orient pour y trouverdès traces de la philolophie de
Mercure Trifmégifte St de Zoroaftre. On a fes Y o y a g e f
en trois volumes i/2-40. Se en quatre volumes in -124
Mort à Lyon en 1.665.
M O N C R IF , (François-Auguftin Paradis de ) (Mifl*
Lut. mod. ) fecrétaire des commandements ' de M: le
comte dç Clermont leéleur de la: reine, l’un dé»
Quarante de l’Académie Françoife, & membre de
celles’dë Nancy & de Berlin né en 1687» reÇù‘ à
l’Académie Françoife én 173 3 , mort en 1770'; hômm«
aimable, ami fur, auteur plein de grâce ; on peut trouvêr
quelquefois de la manière dans les chanfons St fes màdi>
gaux , mais on y trouve toujours de -la finefle , dé la
dëUcatefïê, de ia grâce. Il eft du petit nombre de ceux
qui ont Tu tirer parti du ftyle marotique , mérita
beaucoup plus raré qu’on ne penfé. Roufleau , qui l’a
prodigué fans motif & fans goût dans fes épitres ©£
fes allégories^ n’a fa l’employer heureufement que dans
quelques épigrammés; l’heureux La Fontaine ne l'a
jamais employé fans en tirer quelqu’agrément ; M. de
Moncrif a fu en tirer non-feulement de la grâce , mais
encore de l’intérêt dans fes romances d'dlipc & Alexis,
.& 'de la comtefle deSauïx, modèles de tout ce qui
s’eft fait de bon d’ans ce genre. Ses chanfons ne font
pas inférieures à fes romances ; la chardon d’Afpafie:
• w *
■M O N
''Elle m’aima,, cette belle .Àfpafie., &c.
eft d’une volupté, d’urfê mollefFe ahacréoiitrque dont
le charme inexprimable eft toujours {éhti.Le&iConfeils
sur F Amour :
•Songez bien que l’Amour fait feindre.'
St qui finit ainfi :•
"Je fentis qu’il avoir mon coeur J
.Quand je commençois à le craindre.’
eft non-feulement une chanfon très-paftorale & -très-
agréable mais encore très- morale ; divers traits
répandus dans fes ouvrages , ont mérité, par uri naturel
plein de. finefle , par leur formé fentencieufe , '
par l’avantage d’être bien placés-, &. de pouvoir être
appliqués à propos , ont mérité , dis-je.-, de devenir ,
.pour âinfi dire., p r o v e rb e s te ls font ceux-ci, par
exemple- :
• En fongeant qù*il -faut qu’on l’oublie ,
O n s’en fouvient.
-’A h ! s’il regrette ce qu’il aime,
Qu e je ' le plains.
E a t ’! elle fait pafler un fi beàu îjour !
Gétoit pour condamner l7Amour-,
Mais c’étoit en parler fans cefle.
Croirôit - on qu’on 'fe fait aimer.,’
E n ne d i fa n t .p a s je vous aime ?
Q u i plaît eft roi-, qui ne.plaît plus n’eft rien.'
M. de Moncrif .a -en aufli des fuccès dans le grand
genre lyrique ; les Fragments -, Zéliridor & d’autres
opéras-de lui, font fameux:.
■ Son traité fur la nccejfté & fur ies moyens de plaire,
eft d’une philofophie üfuellë qui apprend à v ivre dans
le mondé-, qui faitfentît totis les avantages de l’indul-
génce, qui prouve que l’abus dë la liberté eft là mort
de la liberté, le commencement de la tyrannie.
On dit que M.de Moncrif témoignant devant M . le
cemte d’Argenfon le defir d’être hiftoriographe dé
France-, quoique fes titres ne faflent pas dans le genre
Hiftorique ; M. d’Argenfon , qui avoit acquis par
beautoup d’autres "bienfaits , le droit dè lui parler avec
franchi fe ., s’écria : liijioriograplu-l à quel titreF bon
pour hiÜoriogrïffe, vous y auriez des droits incontefta-
bles. .Ce calembourg étoit fondé for ce que M. de
Moncrif avoit fait une Hifloire des .Chats ,■ badinage
que le public avoit eu la pédanterie de juger avec
autant de ievérité que 'fi ç’avoit été un ouvrage
férieux.
Lorfqu’èn 17,57 ? éclata la fameulë difgrace de ce
miniftre chéri du public .., & qui avoit fait du bien
à béaiicotip de pafrîculiefs , M. dë Môttcnfie diftingua
parmi céux-c ;, én demandant la permifliôri dé fùivrë
fon bienfaiteur dâtis fà retraite’., 01 de liii confâcrer fa‘
Jiijioire, Tome IIJi
vie ; il n’ofcf nt que-celle d'alier tous les ins pendait:
quelque temps, l’entrettnir dé fon attachement St de
fa reconncmance.
Nous avions rendu ce témoignage aux talents &
aux qualités dè M. de Moncrif, lorfque nous avon»
reçu de M. fon fils, la note foivante , relativè au nom
& à la famille de Moncrif,
M. de Moncrif ( Paradis-, du nom de fo’n père )
leâeur de la reine , Tun des Quarante de l’Académie
Françoife , - dont nous avons plufieurs ouvrages, a
obtenu la permiflion de s’appeller Mdncrif, du nom
de fa mère.
Il eft le dernier de ce nom de la brâriché de cette
famille , établie en- Champagne.
Deux autres branches , ifliies d’une des plus an-
cienn :s maifons d’Eco fle, alitées aux Conighen , aux
Stuart, & c ; exiftentà Paris, dans MM. de Moncrif dè
là chambre des comptes, & en Bourgogne, dans M M.
de Moncrif, quiTont dansie fervice.
Cette thaifon tiré fon nom du lieu & baronnie de
Moncrif9 ( Moncriëffeenécoflois )-fitué dansie comté
de Perth , à dëux lieues d’Edimbourg , fur la rivière
d’Ierne, "a l’embouchure de laquelle eft lê châteaü.
Plüfiêurs chefs de cette famille , ont péri les armes
à la main aux cotés de'Jacques I V , à la fanglante
bataille de Flouden.
Un réjettort de cette maifon, (le capitaine Moncrieffé)
s’eft diftingué d'ans nôtre dernière -guerre à Sävannah ,
fous le général Prevoft. Foyé^ lés- hiftoriens J. Ma-
kendrÿ , l’Hüyde, Thorn. Eliot, 'Candene , T hével,
Beda , Grandchamps-, Belleforêt, P. D a v ity ; les
Etats de la France , les Nobiliaires de Bourgogne*,’
Champagne -& Paris; les Couriers de PEurope Sc
Gazette de France des 21 & 22 décembre 1 7 7 9 , &
4 janvier 1780.
MÖNDEJEU. ( Voyes^ MoNtdejëu". )
M O N D O N V IL L E , ( Jeanne de ) ( Hiß. Eccléf. )
inftitutrice de la congrégation des Filles de l’Enfance-,
àTouloufe-; cët inftitut, approuvé par M. de Marca
archevêque dé Touloüfe , confirmé par un Bref du
pape Alexandre V I I , én 1662 , autorifé par des
lettrés-patentes' du foi en 1663 ’ vanté par beaucoup
d’évêques & de doéleurs, fut détruit par lés Jéfoités ;
car nous avons dit que comme il faut être jufte , 0«
avoit eii toit dè refufér à cette fociété, la gloire
d’avoir cultivé les lettres avec fifceès. ( Voye\[ cr-
deffus l’article M oncla«. ) mais ori n?a .peut-être pac
encore aflez dit combien cette fociété deftru&rice
dëlatricë, pe'rfécutricé-, dont la fureur rfétoit jamais
aflbuvie que par la ruine entière de fes ennemis, Sc
qui. comptoir pour fes ennemis tous ceux qui ne faifoient
pas profeflion de lui être dévoués, avoit mérité d’ être
ruinée elle-même, ou plutôt d’être réprimée , ce qui
vaut toujours mieux que de ruiner ; ils combattirent
M me. de Mondonvilh, St la congrégation de l’Enfance y
fous prétexte de janfénifine, & obtinrent en 1686
un arrêt du confeil, quifopprima cette congrégation 5
l-inft’tutrice fut reléguée dans le’ couvent des Hofpi-
'taiières de Coutanççs, où elle mourût en 1603, L$^
' , - Ff f f