fils , nomme auffi Aime r!, eft la tige des barons de
Montefquiok.
D e cette branche étoient.:
Arûeu I I j qui alla en 1 2 1 2 , en Eihagne, combattre
les Sarrafins. Ge fut lui qui , en 12 2 6 , acquit
pour lui 8c pour fes defcendans , le titre de fils &
chanoine de l’églife jd’Auch. . .
Son petit-fils riâ avin fut évêque, de Bafas en 13 23 ,
de Maeuelonneen 1 3 3 4 , d’Albi en 13 38 , & créé
jardinai par le pape Clément V I , le 17 décembre
13.50. Mort en 13 55.
Raimond Aimeri V , arrière-petit-fils d’Arfieu II ,
fut fait prifonnier en 1361 , dans une bataille contre
Gafton Phoebus , comte de Foix.
D e cette branche des barons de Montefquiou , fe
font formées diverses autres branches. Les principales
font celles de Montluc 8c d’Artagnan,
Gelle de Montluc a produit deux maréchaux de
France $ diverfement célèbres, Blaife de Montluc 8c
Montluc-Balagny. ( Voyc^ les articles Ba l a g n y 8c
MONTLUC- i
Le fils aîné du maréchal Blaife de Montluc, nommé
Marc-Antoine , fut bleffé à .mort au port d’Oftie en
1 5 5 7 , en allant reconnoîçre un fort.
Pierre-Bertrand , frère de Marc-Antoine, fut bleffé
a m o r t , à la prife de Madère en 1568.
Il eut Un fils nommé Blaife , comme le maréchal
ion ayeul, qui l’avoit inflitué fbn héritier.
C e Blaife II mourut au fiége d’Ardres en 1596.
Fabien , autre fils du maréchal Blaife de Montluc,
fut bleffé en 1570 , au fiége de Rabaftejns, 8c tué en *573 » en Gujenne.
L e maréchal de Montluc-Balagny étoit neveu de
Blaife.
Deux de fes fils , Damian ôc Alphonfe - Henri,
furent tués.
Jean-Alexandre, fils d’Alphonfe-Henri, eut la cuiffe
emportée d’un coup de canoii à la prife de Tortofe en
1 648, 8c il en mourut fur le champ.
Dans la branche d’Aftagnan, Jean fut tué au fiége
de La Rochelle en 1628.
L e marquis d’Artagnan , capitaine-lieutenant de la
première , compagnie des Moulquetaires , tué au fiége
de Maëflricht en 1673 , n’étoit pas de la maifon de
Montefquiou, il fe nommoit Charles de Batz, & étoit
fils d*une Montefquiou - d’Artagnan, feeur de Jean , tué
au fiége de La Rochelle.
D e cette branche de Montefquiou-d'Anzgnzn, étoit
M . d’Artagnan ,. officier de la plus.grande diflinélion,
oui prit le nom de maréchal do. Montefquiou , lorfque
fes longs 8c utiles fervices lui eurent acquis le bâton
de maréchal de France. Il fervit fous Louis X IV , dans
les guerres de 16 6 7 , de 1 6 7 a , de 1688, de 1 7 0 1 ,
fè trouva aux batailles de Fleuras, de Steinkerque , de
Nerwinde, commandait l’infanterie aux batailles de
Ramillies &. de Malplaquet , eut dans, cette dernière
bataille, trois chevaux tues fous lui, & ,y reçut deux
coups dans fa cuiraffe. Il fut fait maréchal de France
Je ao feptembre 1 7 1 1 , eutgraade parhen 17 12 , à fe
vi&oire de Denain ; fut fait chevalier des ordres fous
Louis X V , le 2 février 1724.
Dans la branche de Préchac, iffue, comme les
deux précédentes, des barons de Montefquiou, nous
devons diftinguer Daniel, qui, comme le maréchal
de Montefquiou , fervit dans toutes les guerres de
Louis X IV , fut bleffé en 1674., au fiége d’Antoing,
au pied gauche, eu t, en 1675 , un cheval tué fous
lui au combat d’Altenheim, d’un coup de canon, &
y reçut lui-même un coup de moufquet au pied d roit,
en reçut un autre à la cu-ffe en 1695 , en voulant
ravitailler Caffelfollit en Catalogne, ÔC s’étoit, fignalé
l’année. précédente , au paffage du T e r . Il mourut à
quatre-vingt-un ans en 1615.
H eft d’un bon exemple, que le Montefquiou qui
tua le^jrince de Condé à Jarnac , 8c qui ne fera
toujours que trop fameux par les beaux vers de
La Henriade dont il eft l’ob jet, difparoiffe , pour
ainfi dire, dans la généalogie de cette maifon , ÔC
quai.y ait même quelque incertitude fur fà perfonne
oc quelque difficulté à le défigner , comme s’il étoit
retranché de cette race :illuftre-, 8c vraifemblablepient
d’origine royale. Atavis édita regibus. On dit que
quand M. d’Artagnan prit le nom de maréchal de
Montefquiou, 8c que M ,ne, d’Artagnan , que M me. la
ducheffe de Bourbon, fille de Louis X I V , avoit toujours
beaucoup aimée, fe préfenta au Palais Bourbon,
fous le nom de la maréchale de Montefquiou, elle fut
froidement accueillie par cette princeffe, qui ne lui
difîimula -pas que fon nouveau nom étoit mal Tonnant
à l?hôtel de Condé. C ’êtoit pouffer bien loin le
reffentiment d’un attentat qui n’eft plus connu, pour
ainfi d ire, que par l’hiftoire , 8c for lequel les points
de v u e , les intérêts, les fentiments font fi changés
par les révolutions du temps. Etabliffons bien qu’un
nom ne peut être coupab’e ; que les crimes des pères,
fouvent déteflés par les ënfans, ne doivent point être
imputés à ceux-ci ; qu’il faut juger les individus, ÔC ne
jamais condamner une race.
M O N T E ZUM A , ( Hifl. mod. ) dernier roi du
.Mexique, dans.le temps où Fernand Cortez, ( voye£
CoRTEZ ) fit la conquête de ce pays. Monteyuma n’en
fut pas quitte pour fe reconnoître vaffal & être tributaire
de Charles-Quint, il n’en perdit pas moins la
liberté, 8c les Efpagnols s’en prenoient à lubde tous
les efforts que faifoient fes fojets pour la lui rendre.
Un officier efpaenol, de la fuite de Fernand Cortez ,
nommé Alvarado , ayant, for un fimple foupçon de
quelque mouvement de la part des Mexicains, maffa-
cré inhumainement au milieu d’une fête , deux mille
d’entr’e u x , fe vit afïiégé dans fa maifon :
Par ce peuple en furie
Rendu cruel enfin par notre barbarie.
Montequma offrit aux Efpagnols de fe montrer à fes
fojets pourles engager à fe retirer ; mais les Mexicains
ne Voyant plus en lui qu’un éïcîave des Efpagnols ,
n’éurent aucun égard à les. difcours , 8c fe révoltant
contre lui-même, le chaînèrent à coups: de .pierres y il
fut bleffé mortellement en cette occafion , 8c expira
bientôt après, C ’étoit en 15 20. Deux de fes fils 8c
trois filles embrafsërent le chriftianifme ; Charles-
Quint donna au fils aîné des terres , des revenus
confidérables & le titre de comte de Montenima ,
foibles dédommagemens d’un empire. Cette famille
eft encore puiffante en Efpagne.
M O N T F A U C O N , (dom Bernard de ) (Hiß. Litt,
mod. ) favant religieux, homme vertueux comme tous
ceux qui s’occupent uniquement des lettres. Il etoit de
l’ancienne famille de Roquetaillade , dans le dioçefe
d’Aleth. Il naqui| en I^55 » au château de Soulage en
Languedoc. Il prit d’abord le parti des armes ; mais la
perte de fes parens l’ayant dégoûté du monde il entra
dans la congrégation de St. Mauren 1675. De ce moment,
toute fon hiftoire eft dans fes ouvrages. En 1698,
il fit un voyage en Italie pour confulter les Bibliothèques
les plus célèbres, & y chercher d’anciens manuferits.
Revenu à Paris en 1701 , il donna une relation cu-
rieufe de fon vo y ag e , fous le titre de Diarium Italicum,
qu’ il publia en 1702. On y trouve une defeription
de plufieurs monumens antiques 8c une notice de-plu-
fieurs manuferits, tant grecs que latins , inconnus juf-
qu’alors. Jamais favant n’a été plus laborieux ni plus
fécond que dom Montfaucon , nul n’a eu plus pleinement
ni plus abondamment les honneurs de Vin-folio.
Ses ouvrages de ce format montent à quarante-quatre
volumes, encore eft-il defeendu quelquefois à Yin-qf.
comme dans le Diarium Italicum , dans un volume
d’analectes grecques , publié en 16 88 , 8c même
jufqu’à l’/Vz-1 2 , comme dans une Differtation fur la 1
'vérité de FHïfloire de Judith, 8c dans la traduélion
françoife du livre de Philon, de la V ie contemplative.
Dom Montfaucon tâche d’y prouver que les Thérapeutes
dont parle Philon, étoient chrétiens ; opinion
qui a été réfutée par le préfident Bouhier. Les ouvrages ,
d’ailleurs les plus connus de dom Montfaucon , font la
Paléographie grecque, dans laquelle il entreprend de
faire pour le g re c , ce que Mabillon a fait pour le latin
dans fa Diplomatique. Il y donne des exemples de
toutes les différentes écritures grecques dans tous les
fiècles j f Antiquité expliquée ; les Monuments de la
Monarchie Françoife ,* le Bibliotheca Bibliothecarum
manuferiptorum nova. Il a donné aulîi une édition de
•Saint Athanafe , avec un recueil d’ouvrages d’ anciens
-écrivains grecs , qiu’on joint ordinairement a cette
édition de Saint Athanafe. 11 a donné aulîi une édition
de Saint Jean-Chryfoft vme. Il eft inutile d’obferver que
dom Montfaucon n'eft un bon écrivain ni en latin ni
en françois, mais c’eft un favant utile. Il véçut toujours
paifible, ftudieux & laborieux julqù’à 87 ans; il mourut
en 174 1 . II. étoit honoraire de l’Académie des Infcrip-
tions 8c Belles-Lettres, 8c y avoit été reçu en 17 19 ,
à la place du père Le Tellier , jéfoite.
M O N T F L E U R Y , (Zacharie-Jacob) (H iß .Lin.
mod. ) d’une famille noble d’A njou , p r it , pour fe dé-
guifer,. ce nom de Montfleury, en fe faifant comédien. 11 avoit été page chez le duc de Guife. Il eft un des
(premiers aéleurs tragiques-françois qui fe lofent fait un
nom , & il eft aulîi un des premiers qui aient récité
au théâtre des vers dignes de former un aéleur. Il
joua dans les premières repréfentations du Cid en
1637 , 8c il mourut au mois de décembre 1 6 6 7 ,
pendant le cours des premières repréfentations d'An-
dromaque , où il jouoit le rôle d’Orefte ; ainfi , il avoit
vu naître le génie de Corneille 8c celui de Racine , 8c
il avoit contribué à leur gloire. On a dit qu’il étoit
mort fur le théâtre ou en lortant du théâtre , v iâm e
des efforts qu’ il avoit faits pour bien rendre les fureurs
d’Orefte ; les uns ont dit qu’il s’étoit caffé un vaifieau
dans la poitrine ; les autres,' que fon ventre s’ouvrit
malgré le cercle de fer qu’ il étoit obligé de porter
pour en foutenir le poids énorme. Mlle. Du Pleffis ,
fa petite-fille', a écrit que tous ces bruits étoient faux,
8c elle attribue fa m o r t, arrivée en effet peu de jours
après qu’il eut joué le rôle d’Orefte , au faififfement
que lui caufa la pré.diélion qui lui fut faite d’une mort
prochaine, par un charlatan indiferet. Il eft vrai au
refte , qu’il étoit d’une énorme groffeur. Cirano de
Bergerac difoit de lui : I l fait le fier, parce qu'on ne
peut pas le bâtonner. tout entier dans un jour. Il eft
bien étonnant qu’un homme de cette taille jouât ce
qu’on appelle les amoureux dans la tragédie. Comment
pou voit-il faire illufion ? Il eft auteur d’une tragédie
de la Mort d’Afdrubal qui a été attribuée à fon fils.
Mais c’eft ce fils ( Antoine-Jacob de Montfleury )
qui eft l’auteur de la Femme Juge & Partie, o ù , décence
à part peut-être, il y a des fcènes fi plaifantes ; de la
Fille Capitaine, 8c de quelques autres pièces qu’on
joue de temps en temps, 8c qui lui forment un théâtre
en quatre volumes. Il mourut en 1685,
Un autre Montfleury, qui n’a rien de commun avec
ces deux-là, ( Jean Le Petit de Monfleury ) de Caen ,
8c de l’Académie de cette v ille , eft auteur de quelques
Odes & de quelques Poëm:s fans poëfie. Mort en
# fP >
M O N T F O R T , { Simon, comte de ) ( Hifl. de Fr. )
C’eft ce fameux chef de la croifade contre les Albigeois
, au commencement du treizième fiècle ; ce fut
lui qui remporta en 1213 , une grande vi&oire for
Pierre, roi d’Arragon , .for Raimond , comte de T ou-
loufe, 8c for les comtes de Foix 8c de Cominges. C ’eft à
lui que le quatrième concile général de Latran 8c le
pape Innocent III donnèrent, en 1215 , l’ inveftiture
du comté de Touloufe , à la charge de l’hommage au
roi Philippe-Augufte. O n ne l’appelloit alors que le Ma-
chabée, le défendeur de l’églife; aujourd’hui fes cruautés
envers les Albigeois, lui font plus de tort dans l’opinion
publique, que fon zèle intéreffé pour la foi catholique
8c toute fa gloire militaire ne le rendent recommandable.
Il fut tué au fiége de Touloufe le 25 juin 1218 ;
8c les Albigeois ne manquèrent pas d’obferver qu’il
mourut comme A b :melech, écrafé d’une pierre lancée
par une femme. Son fécond fils fut célèbre en
Angleterre, fous le nom de comte de Leicefler.
Amauri de Montfort, fils de Simon 8c frère aîné
du comte de Le ice fler, continua la guerre contre les
Albigeois, maÿ avec moins de foccès & moins d$