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ches à cet égard & de la comparaifon qu’il fait des
différents mànufcrits de FroifTart, foit entr’eux, (oit
avec le récit dçs autres hiftoriens , que Maillard avoit
d’abord été partifan du roi de Navarre , Charles-le-.
mauvais , & de Marcel ; qu’ayant eu avec Marcel
une querelle très-vive le jour même où Marcel fut
tué, il embraffa le parti du dauphin ; mais il nous
femble que par une fuite même de cette querelle &
de ce changement de parti, Maillard peut avoir eu
plus de part à la révolution que M. Dacier ne paroît
lui en donner. Le texte de FroifTart que M. Dacier
préfère à celui fur lequel cet auteur a été imprimé,
ne contredit pas . formellement ce que le texte imprime
dit de Maillard ; il lui donne feulement des
coopérateurs ; car voici ce que dit-ce texte: « Mejfire
» Jehan de Charny le feri ( Marcel ) dune hache en
n la tête & Vabati à terre ; & puis, fut féru de maître
» Pierre Fouace 3 & autres qui ne le laifsèrent jufques
n à tant qu'il feufi occis ».
Pourquoi Maillard ne feroit-il pas de ces. autres ,
fur-tout quand nous voyons dans le même texte, les
mots fuivants : « Là efioit Jéhan Maillart de le^ lui
* ( le dauphin ) qui grandement efioit en fa grâce ,<S»
» ai fon amour e t a u voir d ir e , il l'a v o it
» SIEN- ACQUIS ». -
Ce dernier mot lignifie beaucoup & on ne voit
pas par quel autre moyen il avoit f i bien acquis les
Bonnes grâces du dauphin , que par la conduite cju’ill
avoit tenue à l’égard de' Marcel'& la part qu’il avoit
eue à la révolution.
Maillard & fa famille furent annoblis en 1372.
MAILLÉ , ( Hifi. de France) illuftre & ancienne
«naifon originaire de Touraine-, où elle poffédoit
autrefois la terre de Maillé , dont elle porte le nom, &
qni eft la première baronnie de cette province. Cette
terre, acquife depuis par le connétable de Luynes,
a été érigée en duché, fous le nom de Luynes. La
maifon de Maillé portoit la bannière de Touraine. La
chronique de Tours & d’autres chroniques parlent l
avec admiration, des exploits de Jacquelin de Maillé,
chevalier de l’ordre des Templiers au treiziéme fiécle.
Hardoum IV , en 1233» 4?l Tait prifbnnier dans
une guerre particulière contre le duc de Bretagne,
Pierre Mauclerc ; il fervit aufîi dans la guerre contre
les Albigeois. ' *
Hardoum V , fon fils , fut de la croifàde de Saint
Louis en 1248.
Jean II de Maillé de la Tour, comte de Ghâtéau-
roux, mourut des bleffures reçues au fiége de Negre-
pelifTe en 1633.
Louis fon frere, qui avoit fuivi en Flandre le duc
dAnjou-Alençon , fut tué en 1583 , au maffacre
d’Anvers.
François, autre frère , chevalier de Malte , fut
»oyé en Provence, au retour de Malte, le 26 décembre
1624.
Leur frere aine , Charles , fut tué en dqpl à Paris
ên 1605.
Un antre Charles de la branche des marquis de
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Kerman ou Carman, mourut le 14 juin 1628, tu
fiége de la Rochelle.
Donatien fon fils, fut tué en duel en 1652.
Charles-Sébaftien , marquis de Kerman , fils de
Donatien , colonel du régiment de Navarre, fut tué
en Bretagne en 1672.
Donatien - Antoine fon frère , capitaine au même
régiment , fut tué au combat de Senef en 1674.
Dans la branche des feigneurs du Sablon, Céfar de
Maillé fut tué au fiége de Saint-Antonin ; Louis fon
neveu, au fiége de Landrecy ; & François 3 frère de
Louis, à l’armée de Catalogne en 1644.
Dans la branche des feigneurs de Brézé & Benehart :
Jacques de Maillé, gouverneur du V endômois, fut
fait prifonnier en 1589, à laprife de Vendôme , par
Henri IV , qui' lui fit trancher la tête.
René, fon petit-fils, capitaine aux Gardes, plus
fidèle,, fut tué au fervice du roi.
Dans la branche des feigneurs, marquis, puis ducs de
Brézé :
Philippe de Maillé, vicomte de Verneuil, tué au
camp de Valenciennes, fous François Ier, en 1321.
Son frère a îné, Artus , feigneur de Brézé, capitaine
des Gardes-du-corps , conduifit Marie Stuart d’EcofTe
en France en 15 4 8 , lorfqu’elle venoit pour y être
élevée & pour épouier le dauphin François II ; & ce
fut lui àùfîi qui, en 15 60 , arrêta le prince de Condé.
Claude de Maillé, fils d’Artus, fut tué à la bataille
de Coutras le 20 oélobre 1587.
Claude , un de fes fils, feigneur de Cérifai, ehe*
valier de Malte, fut tué en duel en 1606.
Un autre de fes ;fils fut le père d’Urbain de Maillé
Brézé , maréchal de France , qui le 20 mai 16 35,
gagna la bataille dAvein avec le maréchal de Châ-
tillon. Il fut capitaine des Gardes-du-corps , gouverneur
d’Anjou, vice-roi de Catalogne ; il étoit beau-
frère du cardinal de Richelieu.
Il eut pour fils Armand de Maillé Brézé, duc de
Fronfac, pair de France, grand-maître , chef & fur-
intendant général de la navigation & commerce de
France, tué fur mer dun coup de canon le 14 juin
1646, à vingt-fèpt ans.
Sa foeur Claire-Clémencé de Maillé Brézé, fut la
femme du grand Condé , mariée le 11 février 16 41,
morte le 10 avril 1,694.
MAILLEBOIS , f voir D esmarêts ) ( Hifi. de
France. ) Le maréchal de Maillebois 3 { Jean-Baptifte
Defmarêts ) étoit fils du contrôleur général Nicolas
Defmarêts. Il fervit avec fuccès dans la guerre de
1701 & dans celle de 1733. U fournit en 1739 ,
Tille de Corfe, qui fe révolta de nouveau après ion
départ, mais qui fut foumife définitivement en 1769 ,
& principalement d’après les plans de M. de Maillebois,
à qui cette expédition de Corfe de 17.39 » avoit valu le
bâton de maréchal de France. Il commanda en Allemagne
& en Italie dans la guerre de 1741. M. de
Pezay nous a donné fes Campagnes dItalie 3 & cet
ouvrage n’a pas peu fervi à la gloire du maréchal. Ce
général, mort le 7 février 1762, a eu pour fils M. le
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teomte de Maillebois , en qui les militaires recon-
noiffent des talents fupérieurs encore à ceux de fon
père.
MAILLET , ( Benoît de) ( Hifi. Litt. mod. ) confiai
au Caire, puisa Livourne , puis employé à vifiter
les échelles du Levant , fort.connu par Telliamed,
titre qui n’eft autre chofe que le nom de Maillet , ren-
verfé , & par une Defcription de l'Egypte. LAbbé
Le Mafcrier a été l’éditeur & le rédaâeür de ces deux
ouvrages. M. de Maillet étoit d’une famille noble de
Lorraine ; né en 1659, ilmoumt en I73^’ ^ Marfeille.
MAILLOTIN , f. m. { Hifi. mod. ) efpèce de malle
ou mailloche de bois ou fer dont on enfonçoit les
calques ôt cuiralfes. Il y a eu en France une faéfron
appellée maillotins, de cette arme. {A. Rl)
MAILLY, ( Hifi. de Fr. ) Tune dès plus grandes
maifons de Picardie , tire fon nom de la terre, de
Mailly près d’Amiens.
Anfelme de Mailly commandoit en 1030, les armées
de la comtefTe de Flandre, Richilde, & fut tuteur du
eomte de Flandre, fils de cette Richilde.
Nicolas, Gille Ier. , fon fils ; Gille II , fils de Gille Lr,
allèrent tous à différentes croifades, ôt y menèrent à
leur fuite un grand nombre de chevaliers. Il y eut
contre Gille 11, ou contre fon fils, un arrêt du parlement
de Paris, rendu en 1289, au fujet d’une expédition
entreprife contre le roi Philippe-le-Bel.
Colard, dit Payen , feigneur de Mailly, & un de
fes fils,. nommé aufîi Colard * furent tués à la bataille
d’Azincourt en 1413.
Nicolas de Mailly, feigneur de Bouillencourt, com-,
mandoit lartille<ie à la bataille de Cérifoles en 1544.
Rene Ier. fon frère -, fut blefïe à la bataille de
Montcontour , & s’étoit fignalé dans lès batailles précédentes
& à la défehfe de Metz contre Charles-Quint,
en ™ i
Louis, tué au fiége de Bordeaux en 1630.
Jacques , tué devant Maftricht.
De la branche des marquis de Nefle :
Louis-Charles, après s’être diftingué aux batailles
de Rocroy & de Fribourg , reçut trois grandes blef-
'"fùres à la bataille de Nortlingue.
Louis fon fils, eut les jambes caflees à la bataille1'
de Senef, & mourut le 18 octobre 1688 , des bleffures
qu’il avoit reçues au fiége de Philisbourg.
Louis III, fils de Louis II, fut blefïe aux batailles de
Ratnilly & de Ma'plaquet, & fut feul vainqueur à
la bataille d’Oudenarde , il y battit deux bataillons
ennemis. La bataille futeenfée perdue pour la France.
De la branche de Mailly d’Haucourt :
Antoine, tué au combat de la Bicoque en 1322.
Denis, fon frère, 'chevalier de Malte , tué devant
Rouen en 1562.
Edme fon frère, tué au fiége de Romans, aufîi en
■ 1362.
François, fils d’Edme , tué d’un coup de canon
'au fiége de la Fère en 1580.
Nicolas, tué au fiége de Dixmude en 1647.
J«an-Baptifte, tué à Mayence en 1690.
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De la branche des feigneurs dAtichy ï
Antoine , tué au fiége de Hefdin en 133 7.
De la branche des feigneurs de RumefmL :
Robert, tué fur la brèche au fiége de Pavie e«
1324,
De la branche des feigneurs de Lefpine :
Nicolas, baron de Sourdon , affafliné dans Téglifè
de fon château de Fieffe le 4 mars 1637.
De la branche des feigneurs de Talmas & de
Conti :
Louis de Mailly, fameux parles exploits en Turquie,
■ & dont FroifTart parle avec éloge à Tan 1371.
Jean, grand pannetier de France , tomba de cheval
dans une toffe pleine d’tau-, où il fe noya en 1419.
Ferri, mort en 13 13 , des bleffures qu’il avoit
reçues au fiége de Milan.
De la branche des feigneurs d’Authuille :
Simon, mort des blellùres qu’il avoit reçues à la
bataille de Rofebèque en 1382.
Jean & Jacques, fes frères, tués à la bataillé de
Nicopohs en 1396.'
Un autre Jean ; tué à la bataille d’Azincourt.
MAIMBOURG, ( Louis ) ( Hifi. Litt. mod. ) Le
père Maimbourg , jéluite, auteur des hiftoires de
l’Arianifme, des. Inccoclaftes , du Luthéranifme, du
Calvinifme, du fchifme des Grecs , du grand fchifme
d’Occident, des Croifades, de la Ligue, des pontificats
de St. Grégoire-le-grakd & de St. Léon , &c. tous
fujets bien choifis & mal traités. On difoit de lui,
qu’il étoit parmi les hiftoriens, ce que Momus étoit
parmi les dieux. Il occupoit aufîi à-peu-près le même
rang parmi les prédicateurs ; & cependant il fut célè-’
bre dans fon temps & comme prédicateur & comme
hiftorien. Molière difoit de lui : je mets des fermons
fur la fcéne, le père Maimbourg fait des comédies en.
chaire. Il faifoit aufîi des romans en hiftoire & des
romans allégoriques. Il n’aimoit pas Boffuet ; il fit
fon portrait & fa fàtyre dans une de fes hiftoires ;
il naimoit pas les Janféniftes , il les plaçoit aufîi
par - tout ; il aimoit la guerre , il la fit aux Catholiques
, aux Hérétiques * aux Proteftants , aux
. Janféniftes, à Amauld, à Nicole ? à Boffuet, dont
il attaqua l'Expofition de la Foi , comme bornant
trop les articles de foi ; il fit la guerre aux Jéfùites
même, nommément au P. Bouhours, qui, en qualité
de grammairien purifte & d’homme d’un goût févère,
n’avoit pu approuver quelques-unes de fes exprefîions.
Dans toutes ces guerres, il avoit rarement raifon. Il
eut'raifon une fois, & il en fut puni; il écrivit en
“ faveur du clergé de France contre la cour de Rome,’
dans le temps des démêlés d’innocent XI avec Louis
XIV. A la vérité fa punition fut d’ être exclu de la
Société des Jéfùites , & la caufe de cette exclufion
n’avbit rien que d’honorable ; mais enfin le pape lui
fit l’honneur de demander fon exclufion ; le roi lui
rendit la juftice de folliciter pour qu’elle n’eût point
lieu ; le pape eut plus de crédit fur les Jéfùites que
le roi , & le P. Maimbourg fut exclu. Le roi- fut
obligé de le dédommager par une penfion. Il n’arri-
1 vera vraifçmblablement plus que des religieux frjjnçoif