idée fauffe, G on la généralife. Né à Pefaro en 143 5*
Mort a Padoue en 1519 , fans avoir obtenu la pourpre.
MAJOR , ( George ) ( Hifl. Eccléf! ) proteftant
allemand, difciple de Luther, ôc auteur lui-même
d’une petite feéte , qu’on appella de fon nom, les
Majorités, ÔC que perfonne ne connoît aujourd’hui. Il
lôutenoit la néceflité des bonnes oeuvres pour être
fauvé , dans les enfants même. Mort en 1574.
MAJORDOME, f. m. {Hifl. mod.j terme italien qui
efl en ufage pour marquer un maître-d’hctel. Le titre de
majordome s’eft donné d’abord dans les cours des
princes à- trois différentes fortes d’officiers, à celui
qui prenoit foin de ce qui regardoit la table ôc le
manger du prince, ÔC qu’on nommoit autrefois.Eleata,
prceje0 us menflz 3 architriclinus dapifer 3 princeps
coquorum. 20. Majordome fe difoit auffi d’un grand-
maître de la maifon d’un prince ; ce titre eft encore
aujourd’hui fort en ufage en Italie, pour le furinten-
dant de la maifon du pape ; en Elpagne, pour dé-
fig ner le grand-maître de la maifon du roi3 & de, la
reine ; ôc nous avons vu en France le premier officier de
la maifon de la reine douairière du roi Louis I , fils de
Philippe V , Rci d’Efj agne, qualifié du titre de majordome.
*3°- On donnoit encore le titre de majordome au premier
miniftre , ou à celui que le prince chargeoit de l’ad-
min.ffration de fes affaires , tant de paix que de
guerre , tant étrangères que domeffiques. Les hiftoi-
res-de France, d Angleterre ÔC de Normandie four-
riffent de fréquents exemples de majordomes , dans
ces deux premiers fens.
MA JORIEN, (' Julius-Valerius Majorianus) (Hifl.
Rom.) Un des meilleurs & des plus grands princes
qu’ait eus l’Empire' d’Occident dans fa decadence. Il fut
élevé au trône en 457 , & fut tué par Ricimer,
général de fes armées, en 461. Avant de combattre
Genferic , roi des Vandaies, il avoit voulu le connoi-
tre , il avoit fait à fon égard ce qu’Autharis, roi des
Lombards, fit plus d’un fiècle après, à l’égard de
TheudeLnde, lorlqu’il la demanda en mariage. (Voyer
A utharis.) Ce qu on foppofe dans la tragédie de
Didon, que fit Iarbe à l’égard de cette princeffe ; il
fe déguiia, ÔC fut lui-même fon ambaffadeur. Après
avoir vu Genferic, il ne défefpéra point de le vaincre
& il fut l’amener à demander la paix. Une fuite de
princes , tels que Majorien r eut pu empêcher ou du
moins retarder la chûte de l’Empire d’Occident.
MAIRAN, (Jean-Jacques d’Ortous d e ) (Hifl.
Lïtt. mod.) Né en 1678 , à Béziers, d’une famille
noble, a été un des hommes les plus aimables qui
aient cultivé les lettres- Ôc qui aient excellé dans les
fciences. ll fut cher à M. de Fonteneîle, qui , dans
fes Eloges des Académiciens , ne perd pas une occa-
fion de le faire valoir ; on peut dire de lui à l’égard
de M. de Fonteneîle , qu’il fut
L’ami, le compagnon, le fucceffeur d’Alcide.
R fuccéda en effet, à M. de Fonteneîle dans un emploi
que celui-ci avoit rendu difficile pour fes fucceffours,
l’emploi de focrétaire perpétuel de l’Académie
des Sciences, ôc il réuffit da. s fes Eloges , même
après M. de Fonteneîle, auquel il eut l’art de ne
_reffembler ni trop ni trop peu. Il foccéda aufli à M. de
Fonteneîle dans l’emploi très-privilégié d’offrir à fon
fiecle le modèle d’une heurtufe ôc mine vieilltflb : il
conferva, comme M. de Fonteneîle, jufm’au dernier
moment, un efprit fin, piquant, philofophique ; Ôc ,
plus heureux que M. de Fonteneîle, à quatre-vingt-
treize ans, il n’aYoit éprouvé d’affoibliffement dans
aucun de fes fens, & n’avoit point, comme M. de
Fonteneîle le difoit de lui-même, envoyé devant lui fon.
gros bagage. Sa figure étoit encore très-agréable , fa
taille parfaitement droite , fa propreté alloit julqu’à
la parure ; il étoit également bien placé dans les
compagnies lavantes & dans le monde le plus poli. On
a dit de lui, comme de M. de Fonteneîle, qu’il manquoit
de fenfibilité pour les autres ; que les principes en lui
remplaçoient les iéntiments; que fa conduite étoit unfyf-
teme ; qu’il ne manquoit à rien ni à perfonne, mais qu’il
rapporteit tout à lui foui ; qu’il rendoit beaucoup pour
qu’on lui rendît davantage ; qu’il avoit le propos moclefte
& les prétentions orgueilleufos ; qu’il étoit occupé du
foin de fa réputation comme une coquette du foin de
fo beauté | Ôc qu’il y mettoit autant de"recherches 6c
d’adreffe. Heureux ceux dont les défauts font affez bien
déguifés pour n’être apperçus ainfi qu’à force d’efprit ôc
de fàgacité & pour être plutôt devinés que fontis 1 II d fira
fortement d’avoir avec M. de Fonteneîle un dernier
trait de conformité qu’il ne put pas obtenir | c’étoit
l’honneur d’être des trois grandes Académies de Paris t
Certat tergeminis tollere honoribus.
Il étoit de l’Académie des Sciences; il étoit de l’Académie
Françoife ; & dans celle-ci , ries gens d’un ton
plus décidé , mais beaucoup moins aimable', ne le
mettoientpas au premier rang; l’Académie des Belles-
Lettres ne s’empreffa point d’accueillir le defir qu’il
avoit d’y être admis ; mais il eft le fout homme étranger
à cette Académie dont on trouve un Mémoire
imprimé dans fon Recueil ; ôc ce Mémoire, qui a
pour titre : Conjectures fur £ Olympe , &c. joint le
goût à l’érudition, l’agrément à la folidité, ôc peut être
cite comme un modèle dans ce genre ; quelques-académiciens
qui refpeéloient la vie lleffe de M. de Mairan ,
defiroient de Phonorer de cette dernière couronne ,
& peut-être eût-on accordé enfin à fon âge ce qu’il
avoit droit de prétendre à d’autres titres, lorfeu’une
maladie qui n’eft, dit-on, mortelle que dans la jeu-
neffe , une fluxion de poitrine prefque guérie, lui
laiffa un dépôt dont il mourut à Paris le 20 février
1771 , à quatre-vingt treize ans. Ses ouvrages les plus
connus , outre fes Eloges ôc fes Mémoires inférés
dans le Recueil de l’Académie des Sciences, font le
Traité de 1’Aurore boréale ; la Dijfertation fur la Glace %
les Lettres au père Parennin , contenant, fous le nom
de Queftions, des obforvations philofophiques ôc des
idées ingénieufes fur la Chine.
MAIRAULT, (Adrien-Maurice) ou MERAULT*
{Hlfl. Litt, mod.) Il a traduit Néméfien ôc Calpurnius,
& les. a beaucoup trop vantés dans fa préface. Il eut
part aux Jugements fur les Ecrits modernes de l’abbé
ries Fontaines, Il étoit encore plus ennemi que lui
rie M. de Voltaire 6c des bons écrivains de fon temps.
Morten 1746.
MAIRE de Londres , ( Hifl. d'Angl. ) premier ma-
glffva: de la ville de Londres& qui en a le gouvernement
civil. Sa charge eft fort confidérable. Il eft
choifi tous les ans du corps des vingt-fix aldermans
par les citoyens le 2 de foptembre ; Ôc il entre dans
l’exercice de fon, emploi le 29: octobre fuivant.
Son autorité s’étend non-feulement fur la cité ôc
partie des fauxbourgs, mais auffi fur la Tamifo, dont
il fut déclaré le conlegyateur par Henri VII. Sa jur idiction
fur cette ri viele commence depuis le pont de
StonejS jufqu’à l’embouchure de Medway. Il eft le
premier juge- de Londres, ôc a le pouvoir de citer ÔC
d’emprifonner. Il a feus lui de grands ôc de petits
officiers. On lui donne pour fa table mile livres fter-
lirigs par an ; pour fes plaifirs, une meute de cliiens
entretenue , ôc le privilège de chaffer dans, les trois
provinces de Middlefex , Suffex &. Surrey. Le jour du
couronnement du roi, il fait l’office de grand échanfcn.
Une chofe remarquable, c’eft que lorfque Jacques I
fut invité à venir prendre poffemon de la couronne ,
le lord-maire figna le premier aéle qui en fut fait,
avant les pairs du royaume. Enfin , le lord-maire eft
commandant en chef des milices de la ville de Londres,
le tuteur des orphelins & a une cour pour maintenir les '
loix, privilèges Ôcfranchifes de la ville. Je l’appelle to u jours
lord-maire y quoiqu’il ne foit point pair du royaume ;
maison lui donne ce titre par politeffe. C’eft par la
grande chartre que la ville de Londres a le droit d’élire
un maire il eft vrai que Charles II & Jacques II
révoquèrent ce privilège ; mais il a été rétabli par le
roi Guillaume , ôc confirmé par un aéle du parlement.
{D . J. )
MÄIRE, ( Jacques & Jean le ) ( Hifl. Litt, mod. )
Jacques Le Maire eft ce fameux pilote hoilandois,
qui, parti du Texel le 14 juin 1615 , avec deux vaif-
féaux, découvrit en 1616, le détroit qui porte fon
nom, vers la pointe la plus méridionale de l’Amérique. ;
On a la relation de fon Voyage.
Jean Le Maire eft un'vieux poète .François , mort
vers le commencement ou le milieu du foiziéme fiècle.
Il étoit contemporain de Marot , mais il n’en avoit
pas le talent piquant Ôc original. On le distingue -cependant
parmi les poètes de fon temps. -
MAIRET, ( Jean ) ( Hifl. Litt. mod. ) La Sopho-
njsbe de Triffïno eft la première bonne tragédie ita-
lfoçue ; la Sopkonisbe de. Mai'et a paffé long-temps
P1 U1 la première bonne tragédie françoife, comme s’il
feût été de la deftir.ée de ce llijet d’ouvrir avec éclat la
carrière dramatique,chez les diverfes nations ; mais il
fcmble au contraire qu’il foit de la deftinée de ce
fujet d’être toujours manqué en France ; car la Sopho-
nisbe^ de Mairet n’eft pas bonne , & n’a pu conferver
>a réputation qu’elle ayoit ufurpée. La Sophonisbe de
Corneille, quoiqu’elle ait quelque traits dignes de fon
auteur , n’eft pas, à beaucoup près , au nombre de fos
bonnes pièces. M. de Voltaire, qui a refait à neuf
!a Sophonisbe de Mairet, n’a pas fait non plus fous
ce titre , une bonne tragédie. Mairet, r.é en 1604,
deux ans avant Corneille , ÔC mort en 1686, deux ans
après lui, fut un de ces précurfours de Corneille, qui
marchèrent avant lui & avec lui dans la carrière,
mais fans lui préparer les voies ; il n’eut pas du moins
comme Rotrou , le mérite d’être fon admirateur
'& fon ami. ( Voye^, l’article C o r n e i l l e . )
I! écrivoit contre lui avec cette animofité qui décèle
l\ nvie, ÔC qui c-ft un aveu involontaire d’infé icrité.
En. frppofant tout égal entre les deux Scphonisbes de
Mairet ÔC de Corneille, fuppefition la plus favorable
qu’on püiffe faire pour Mairet, la Sophonisbe de celui-
ci eft fon chef-d’oeuvre , ou plutôt, c’eft la foule de
fes pièces, ( d’ailleu- s allez nombreufos ) dont on fe
fouvienne ; la Sophonisbe de Corneille eft au contraire
une de fes moindres pièces ; mais il ne s’agit plus
aujourd’hui de comparer deux hommes entre lefquels
la poftérité a mis une fi énorme différence.
Mairet avoit été gentilhomme du généreux ôc brave
ÔC malheureux duc de Montmorenci ; il l’avoit fuivi
dans deux combats contre Soubife, frère du duc de
Rohan, ôc comme lui un des chefs des Huguenots;
Mairet s’étoit diftingué dans ces combats. Il s’étoit retiré
fur la fin de fes jours, à Befançon.
MAIRONS , MAYRONS ou MAIRONIS ,
( François de) ( Hifl. Lut. mod.) difciple de Scot,
dit le DoCteur éclairé ou illuminé, devint une pierre
angulaire de la fcolaftique , après avoir été rejette
par les ouvriers. La Faculté de théologie l’avoit re-
jetté comme incapable. Pour montrer la capacité , il
voulut foutenir une thèfe depuis cinq heures du matin
julqua fept heures du foir, fans avoir de préfident ÔC
fans fe permettre aucune interruption ni aucune nourriture
, ce qui pouvoit prouver plus de force ôc de
loquacité que de fcience. Depuis ce temps , les bacheliers
fe font piqués de l’imiter, ôc cette thèfe fatiguante
eft ce qu’on appelle la grande Sorbonique,
François de Mairons eft du quatorzième fiècle.
MAISIÈRES ou MAIZIÈRES, (Philippe de) (Hifl.
Litt. mod. ) un des auteurs à qui on attribue le Songe
du Vergier. ( Voyt{ l’article Presle , ( Raoul de. )
Philippe de Maijiéres étoit confeiller d’état fous Charles-
le-fage, ôc fut fait par lui gouverneur du Dauphin ,
( Charles VI.) Il avoit été chancelier du roi de Chypre
ôc de Jérufalem, ( Pierre, fucceffeur de Hugues de
Iuzignan. ) Il fe retira en 1380 , aux Céleftins de
Paris. Ces religieux avoient alors la faveur qu’avoient
eue les Jacobins le fiècle précédent, ÔC qu’eurent
dans la fuite les Jéfuites : auffi 1 e 1 r légua-t-il tous fos
biens. Il mourir en 1405. C’êtoit lui qui, en 1395 ,
avoit beaucoup contribué à obtenir de Charles V I ,
qu’on donnât un confeffeur aux criminels condamnés
à mort. Pierre de Qrion eut part auffi à ce changement
, Ôc fit planter une croix au lieu ou fe fit
depuis la confeffion. ( Voyi^ C raon.)
& k K 2)