
-en vers fapftiques & adoniques» Voici une épîgramme-
en vers hexamètres & pentamètres fur la natffance
de l’Amour. L’idée rr’en eft pas abfolument mauvaife y
& méritoit d’être employée dans une mefure qui convînt
à La langue j ou dans un langue qui convînt à la
mefure.r
Venus.gro(Te, voyant approcher fort, terme , demanda
Aux tr.ois Parques de quoi elle devoit accoucher ;
D ’untygre, ditLachefis ; dàm rocClothon, Atropos ,
d’un feu.
• E t pour confirmer leur dire , naquit Amour-
On a traduit auffi. des vers latins par des vers françois
dè même mefure :.
Cxfizre ventura x Pkofpkore, reddediem
Céfar va revenir, Aube,, raraene le jour..
On ne convient pas de l’inventeur • de cette- foitife.
Palquier l’attribue a: Jodelle. Du Verdier,, dans; fa
Bibliothèque Françoife f l’attribué aBaïf Nicolas Rapin
•s’en donne l’honneur dans une flrophe faphique y que
voici : elle eft tirée d’une ode toute faphique,. adreffée
àScévole de-Sainte-Marthe t
Sainte Marthe, enfin je me fuis avancé'
. Sur le train des vieux > et premier commencé/
Par nouveaux (entiers m’approchant de bien près
Au. mode des Grecsi.
IMais le premier , fi lJon. en croit d'Aubigné „qui.
ait fait ;de ces vers français mefurés à. la manière des
Grecs &i des Latins/, c’eft Jean Moujfst, qui donne
Heu à cet article- S’il efbvi-ar. qu’il ait. publié ,. dès ,lJan
X550 , l’Iliade & l’Odyfiee en vers françois de ceftê
efpèce ^_il ferpit certainement antérieur dans ce genre
d’eferime , à Jodelle., à.Baïf <§t a Nicolas Rapin , dont
les deux premiers étant nés en J & le dernier
étant mort en 1609, étoiept- trop jeunes en 15-5 o , pour
avoir devancé- Jean MouJJet.
On dit qu’on homme bien propre à faire réufftr
cette admiffion-des mètres1 grecs-dé ktins dans la pcëfie
■ françoife, fi elle étoit fuftèptïfele de fuccès ,.M; Tuf go t,
avoit traduit envers de ce genre'', le quatrième livre d*
l’Er.éïde , & avoir envoyé fen èfiài à-M. de Voltaire , :
qui-, 'ne' Payant point approuvé y détermina l?auteitr à t
Supprimer1 rèfiaî f & a : abandonner i’entëèpr-ife.:
MOUSTACHE „ £ f. ( H &jwtf, ) partie de la
barbé qu’oti laifte au-deffus des îevres; on dit qu’en-
tre les motifs qu’ori 'apporta pour refufer aux laïcs la
‘^ommunïoii., fous les deux d p ë cé son fit valoir la
j-jûfon contehue dans ce paffage f Quia bnrbati & qui
proSv.Çs habent gpanos, dam 'poculum inter epulasju-
munt, prias liqudré pilos înficiùnt.quam ori infundunt.
Les orientaux portent en-général de longuesmouf-
L trichés qui jpP donnent un air martial & terrible à
leurs ennemSoFhfhii les Tûtes- il n’y a guère que les 1
levantins ou fbîù^s de marine qui fe raient les joues »
menton , les • fuîtes laiiîbnt çrovrenietir- barbe fi
pour paroître plus refpeéhblesï La pins grande me*
nace qu’on puiffe leur faire? eft ce Je cie la leur couper,
ce qu’ils regardent comme le plus outrageant
de tous les affronts. Le rç: de SuèdeChailts XII.
en ayant menacé dans une ‘ oc’cafion les- janiffakes qui
lui fervoient de garde à Bender ,.ils sf-en tinrent, très-
offenfés.
Il n’y a pas- plus de cent ans que tout le monde
portoit la moufiache en France , même les eccléfiafe
tiques., comme on le voit par les portraits des cardinaux
de Richelieu & Mazarinçon les a reléguées
parmi les troupes , oh les fbldats font même libres
d’en porter,. êc il n’y a guère parmi nous .d’officiers
qui en portent que ceux des. houfards : les Oiinois <Sc
les Tartares lès portent longues &. pendantes comme
faifbiertt autrefois les Sarrafins. ( A. R. )
MOUVANS, (Paul R'-chieud dit- le brave)
gentilhomme provençal , fameux capitaine pro'eftant’,
fe fignala dans les guerres civiles & rellgieufes du
feizième fiècle; Son frère, proteftant commeHii, ayant
été tué a Draguignan dans- une émeute populaire,
excitée par des prêtres ÿ il prit les armes pour le
venger ; Sc étant devenu lui-même l’objet des-vengeances
dë la cour il prit le parti de fe-retirer a
Genève pour mettre fe vie en fureté Rentré en-France
Tes armes a-la main en 15 62 , après le maffacre de
V a ffy a y an t rejette Coûtes les offres que lui fit-le duc
de Guife pour l’attirer au. parti Gathoîiqi?.e , il alla
s’enfermer a Sifteron y qu’il défendit contré les Gathè-
liques r il y fbutint un affaut de fèpt heures, ou il
repou fia: les’ affiégesns avec fa-valeur ordinaire ; mais
il vit qu’il fer oit impoffifale d’èn fbutertir un fécond 5
& alèrs il forma: lé projet dune des belles expéditions
qui fe foient faites a la guerre. Ayant remarqué un
paffage quç les 'ennemis à voient hégigé de garder il
féfolur de fbrtir par là de là ville pendant la nuit T
& d’emmener avec liai non-feulement toute la-garnifon T
ma:s encore fous ceux dès habitans y de tout fexe ôi
de tout âge, qui voudfojent le fuivré ,- & de les aller
mettre ' en. fureté dans Grenoble. Gette marche fut
•également péhiblé ô£;périjleüfe triais- labo nhe-‘ conduite
de Moüv.ahs. 'Si fes fages précauticr s- triomphèrent
de tous’, les1 obffacles. Iles vieillards lès femmes ,
les enfans , tout ce qui étoit fans défenfe , fut
place ' au 'centre -de cette petite troupe^ Des Arque-
.bufiers -étoient à la tête à. la queue & fur les c;té&
Il y avoit par-tout des embûches dreffées fur les
routesy il falioit.s’én détourner à. tout moment, &
trayerfer les défilés les plus étroits & les plus tortueux des
montagnes, fou-vent même s’élever au- fommet- de ces
montagnes, & diriger delà fa route à travers des lieux
inhabités' & prefque inacceffibles/ Es fe rafraîchirent
•quelques jours dans les vallées d’-Angrone & de Pra-
gëlas ? oh les Vaudois les reçurent comme: des amis
pèrfecütés auffi bien qu’eux y &. leur : fournirent des
vivres dont Us ' avoient grand befoinq : ils continuèrent
enfnite leur -marche-; & enfin aii bout de vingt-un à
■ vingt-deux jours r ils arrivèrent.à Grenoble,, excédés
de fatigue & prefqu« confumés par la faim, jfàouvanà
-pçrdk.la- vie.-en- 15.68 , au combat de Mêfignae en
Pèrigbrd. On dit que fe voyant vaincu p'Our la première
fois , il fe brifa la tête contre un arbre,
défefpoir. C’eft avec regret qu’on voit ce brave homme
au nombre des aflaflins du brave Charri ; mais tel
étoit Tefprit du temps , on fe croit tout permis dans
les guerres de religion.
MOYSE ou MOÏSE, ( Hiß. Sacrée) légiflateur
des Juifs. Son hiftoire eft rapportée par lui-même fort
en detail, dans les cinq premiers livres de la Bible ,
qui forment ce qu’on-appelle le Pentateuque.
. Il y a auffi de ce nom quelques folitaires , quelques
martyrs , plufieurs rabbins , dont le plus célèbre eft
Moyfe Maimonide ( Voye^ M a i m o n i d e ) & auffi
quelques impofteurs.
MUß AD ou MUGHBAD, ( Hiß. anc. ) nom que
l’on donnoit autrefois chez les anciens Peifes au fbu-
yerain pontife, ou. chef des mages , fe dateurs de la .
religion de Zerdusht ou Zoroaftre. [ A. R.}
• MUDERIS, f, m. ( Hiß. mod. ) nom que les Turcs
donnent aux doreurs ou profeffeurs chargés d’en- =
feigner à la jeuneffe les dogmes de l’alcoran & les,
lo x du pays , dans les écolés ou académies jointes, ,
aux jamis ou mofquées royales. Quelques-uns de ces ..
piuderïs ont de fort gros aopointemens, comme de
300afprespar jour, ce qui revient à 7 liv. 10. de.
notre monnoie,; d’autres en ont de plus modiques, par
exemple de 70 afpres, ou 36 f. par jour, félon les fonds
plus ou moins confidérables que les fultans ont laiffés
pour l’entretien de ces écoles publiques. ( A , R. )
MUETS, ( Hiß. mod, turque ). Les fultans ont
.dans leurs palais deux fortes de gens qui fervent à
les divertir , fevoir les muets & les nains ; c’eft, dit M.
de Tournefort, une efpèce fingulière d’animaux rai-
fonnables que les muets du ferrail. Pour ne pas trou-
. b!er le repos du prince , ils ont inventé entr’eux
une langue dont les caraâeres ne s’expriment que
par des figues ; 6C ces figures font auffi intelligibles
la nuit que le jour, par l’attouchement de certaines
parties de leur corps. Cette langue eft fi bien reçue
. dans le ferrail, que ceux qui veulent faire leur cour
. & qui font auprès du prince , l’apprennent avec
grand foin : car ce feroit manquer au refpeél qui
lui eft dû que de fe parler à l’oreille en fa préfence.
( a / )
MUEZIN, £ m. ( Hiß. turque ) , On appelle mueßin
en Turquie l’homme qui par fa fonction doit monter
fur le haut de la mofquée, & convoquer les Maho-
métans à la priere. 11 crie à haute voix que Dieu
eft grand, qn’d n’y a point d’autre Dieu que lui, &
que chacun vienne fonger à fbn lalut. C ’eft l ’explication
de fon d feours de cloche ; car dans les états
M U E T , (Pierre le ) ( H iß Litt, mod.) archi^
teéle. C ’eft lui quia fini l’Egüfe du Val-de-Grace.
L’hôtel de Luynes & l’hôtel de Beauvilliers font auffi
de lui. Il a écrit fur fbn art, fur les ordres d’archi-
te&nre , fur là manière de bien bâtir. Né à Dijon ea
1591. Mort à Paris en 1669.
MUGNOS, (Gilles) (Hiß. Eccléf) chanoine de
Barcelone, fevant canonifte, fut antipape fous le nom
de Clément VIII. ( Voye{ l’article C l e m e n t VIII. )
après la mort de l’antipape Benoit XIII, en 1424 ;
mais, par fe foumiffion volontaire au pape Martin V,
en 1429 , il eut la gloire de mettre fin au grand
fchifme d’Occident, qui durolt depuis l’an 1378.
Dans le fiècle dernier, un Philadelphe Mugnos fit
imprimer à Palerme en italien, depuis 1647 jufqu’eit
1670, un Théâtre généalogique des familles nobles de
Sicile.
MUHZURÏ, (Hiß. Turq. ) nom d’une foldatefque
turque, dont la fonction eft de monter la gardeau palais
du grand-yifir, ■ & d’y amener les criminels. Il y a un
corps tiré d’entr’eux qui eft affeâé pour l’execution
des malfaiteurs, On les appelle falangaji , du mot
falanga, inftrument dont ils fe fervent pour couper
la tête. Çantemir , Hiß. Ottomane. (A . R.}
du grand -feignviur il n’y a point d’autre cloche pour
les Mufulmans, Ainfi les Turcs, pour fe moquer du
vain babil des Grecs, leur difent quelquefois ,. nous j
avons meme des cloches qui pourraient vous apprendre à
parler. Le petit peuple de Sétine ( l’ancienne Athènes
) ne regle les intervalles de la journée que par
les cris que font lé^ mue\ins fur les minarets, au point
du jour, à midG & à fix heures du (oir. ( D . / .) I
MUIS, (Siméon de) (Hiß. Litt, mod) profeffeur
ên hébreu au Collège Roy al, grand hébrallant, a eu
fur l’authenticité du texte hébreu , des conteftations
aflez vives avec le P. Morin de l’Oratoire. ( Voye^
l’article M o r i n . ) (Jean) mort en 1644, chanoine
& archidiacre des Soiffons. I(a écrit auffi fur quelques
livres de' la Bible.
MULATRE , f. m. & f. ( Terme de voyageur} en
latin hybris pour le mâle , hybryda pour la femelle ,
terme dérivé de mulet, animal engendré de deux différentes
efpèces. Les Efpagnols donnent aux Indes
le nom de mulata à un fils ou fille nés d’un negre &
d’une indienne, ou d’un indien & d’une négrefl'e. A
l’égard de ceux qui font nés d’un indien & d’une espagnole
, ou au contraire , & femblablement ea
Portugal, à l’égard de ceux qni font nés d’un indien
& d’une pprtugaife , ou au rebours , iis leur donnent
ordinairement le nom de métis , & nomment
jambos ceux qui font nés d’un feuvage & d’une
métive : ils different tous en couleur & en poil. Les
Efpagnols appellent auffi mulata , les enfans nés d’un,
, maure & d’une efpagnole , ou d’un efpagnol & d’une
î mau reffe;
Dans les îles Françoifes, mulâtre veut dire un en4
faut né d’une mère noire & d’un père blanc ; ou
d’un père noir & d’une mère blanche. Ce dernier,
cas eft rare , le; premier très- commun par le liber-J
tinage des blancs avec les négrefïes, Louis X IV .
pour arrêter ce defordre , fit une loi qui condamne
à une amende de deux mille livres de fucre celui
qni fera convaincu d’être le père d’un mulâtre ; ordonne
en outre , que fi c’eft un maître qui ait dé-!
bauché fon efclave, & qui en ait un enfant, la ne-
greffe & l’enfant feront confifqués au profit de l’hôpital
des fteres de la Charité, fans pouvoir jamais