
goût, lorsqu’il gâta une belle ftatue de bronze du
même Lyfippe , en voulant l’enrichir & la dorer.
L y/îp p e eft de tous les fculpteurs anciens , celui qui a
•laiffé le pins d’ouvrages. Il vivoit trois fiècles & demi
E^ant h C. 11 était de Sicyone,
LYSIS, ( Hifl. anc. ) Philofophe pythagoricien-
qui vivoit environ quatre fiècles avant J. C. Il fut le
maître & l’mflituteur d’Epaminondas. On lui attribue
ce qu’on appelle les vers dorés de Pyt/iagore.
M A B
M A B IL L O N , ( Jean ) favant bénédiffin de la ’
eoneréeation de Saint Maur ; la vie d‘un (avant &
d’un religieux confifte dans la lifte 1 1 B ouvrages ;
celle de Mabillon e(l fur-tout de ce genre. Une petite
(insularité accidentelle de cette vie, elt que cet homme
oui avoir donné Hans fes premières, études les plus
grandes efpérauces', & qui devoit confacrer fa vie aux
études les plus laborieuses, débuta dans les plus belles
années de fa jeuneffe par être incapable d aucune
application, Il fallut le feparer entièrement des livres,
des papiers , de tout ce qui occupe lelprit; on le
"promena d’afebayes en abbayes , fans lui donner aucun
emploi ,' fans lui permettre aucun travail.^ A Saint
Denis , il fut employé pendant un an entier, a montrer
le tréfor de l’abbaye & les tombeaux des rois ; c’étoit
là ce qu’on appelloit employer _dom Mabillon. C ’étaient
des maux* de tête violents & continuels qui mettaient
•ce favant homme dans cet état. La nature le rétablit
d’elle-même, & le rendit aux lettres. 11 travailla d’abord
au Spicilége a/ec dom Luc d’Achery ; il donna depuis
deux éditions de St. B ernardles a&es des Saints de
l’ordre de St. Benoît; les Annales de c«t Ordre; les
Vetera analetta , recueil de pièces fingulières & inconnues
, fur - tout là Diplomatique 3 par laquelle il
efl fi connu & qu’il fuffit de nommer. B voyagea en
Allemagne & en Italie par ordre du Roi ; ces voyages
furent purement littéraires , il alloit d’abbaye en
abbaye , & de bibliothèque en bibliothèque.
■ Charlemagne avoit introduit dans fes états la
lturgie Romaine ; fon ordonnance pour l’introduéhon J
de ce Rituel, un peu combattue d’abord , finit par I
-être fi exaétemènt obfervée, qu’on oublia entièrement
l’ancienne liturgie, & que les favans même ignorèrent
. en quoi elle avoit 'confiflé, jufqu’à ce que dom Mabillon
, dans le cours ’ de fes voyages , ayant trouvé
dans l’abbaye de Luxeuil, un ancien livre d eglife ,
dont on fe fervoit en France il y a environ onze
fiècles , & l’ayant conféré avec divers fragments de
St, Hilaire de 'Poitiers , de Sidoine - Apollinaire ,
de St. Céfaire d’Arles, de St. Grégoire de Tours,
& de quelques autres anciens auteurs , s’afïura de fa
découverte , & fit connoître ce monument de la piété"
de nos pères , devenu , par le temps , un point d’éru-.
dition & un objet de curicfité.
Au retour du voyage d’Italie, dom Mabillon mit
à la bibliothèque du roi, plus de trois mille volumes
de livres rares, tant'imprimes que manufcrits, & donna
fort Mufeum Italicum, contenant en deux gros vol.
in-4°. des pièces qu’il avoit découvertes ' ; il rend
compte de fon voyage dans le premier volume ;
mais , dit M. de Boze, fon exa&itude ne « s’étend
» pas jufqu’à rapporter tous les honneurs que lui ren-
» dirent les fayants & les perfonnes de la.premièt^
M A B
» qualité. Sî dom Mabillon avoit un efprit propre à
)> toutes les fciences, il avoit une moderne fepérieure
» à tous les fuccès ».
On connoît fon Traité des Etudes Monafiiques, &
fa difpute fur çe fujet avec l'abbé delà Trape..
Il traita une multitude d’autres fùjets , & eut part
à une multitude d’autres ouvrages , indépendamment
de ceux qui font de lui feul.
Il mourut dans l’abbaye de Saint-Germain-des-Pré*?
le 27 décembre 1707. Il étoit né le 23 novembre
163 a. , fur les frontières de la Champagne & du
Luxembourg , dans les environs de Moufon. 11 étoit
entré en 1653 , dans l’abbaye de St. Remi deRheims.
Dom Mabillon avoit la plus grande réputation dans
les pays étrangers ; les favants, les fouverains , les
corps meme le confultoient , & fes décifions étaient
regardées > comme autant d’oracles. Voici ce que le
cardinal Colloredo écrivoit de la part du pape Clément
Xlq à dom Thierry Ruinart , fer la mort de
dom Mabillon.
« Le pape a voulu lire plufieors fo.s le trille &
» touchant détail que vous nous avez fait de fa mort.
» Sa Sainteté s’efl trouvée émue de toute fon affeélion
» paternelle, pour un homme de moeurs refpeélabks ,
» & qui a fi bien mérité des lettres & de toute l’églife.
» Le faint père a marqué que vous lui feriez pîatfir
.»-de l’inhumer dans le.lieu le plus diflingué,^ puifcu’ii
» 11’y en a point oh fa réputation ne fe fbit répandue ,
» & que tous les favants qui iront à Paris, ne man-
!» queront pas de vous demander : oh /’ave^-vous nus ?
» ubi pofuijiis eum ? Il prévoit quelle fera leur peine ,
» s’ils apprennent que les cendres d’un perfonrage de
» ce mérite ont été confondues, & s’ils ne les trouvent
i » pas recueillies fous le marbre, avec quelque infciip-
» tion qui convienne à des refies fi précieux ! »
MABOUL, (Jacques) évêque d'Aleth , nommé
en 1708. Mort en 1723 ; célèbre par la prédication.
On a de lui des oraifons funèbres. Ce fut lui qui prononça
.celle de Louis XIV a Notre-Dame.
M A B O Y A o w M AB O U Y A , f. m. ( Théolog.
caraïbe ) nom que les Caraïbes fauvages des îles Antilles
donnent au diable ou à l’efprit dont ils craignent le
malin vouloir ; c’efl par cette raifon qu’ils rendent au
feul Mabouya une efpèce de culte, fabriquant en fon
honneur de petites figures de bois bizarres & hideufes ,
qu’ils placent au-devant de leurs pirogues , & quelquefois
dans leurs cafés.
On trouve fouvent en creufant la terre , plufieurs
de çés figures, formées’ de terre cuite , ou d une
pierre y.erdâtre, ou d’une refine qui reffemble a
l’ambre jaune; c’efl une efpèce de copal qui découle
F f f a