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de les vaincre tous à table. On lui fit ïin jdur le défi
Suivant ; on remplit de bière de Dantzick, un feau
immenfe au fond dtiquel on mit un diamant d’un grand
prix qui devoit être pour lui s’il vuidoit le feau ; il le
vuida , rendit le diamant, 8c demanda feulement que
celui qui l’avoit provoqué,. vuidât à fon tour le feau ;
celui-ci n’en put boire qu’une partie , 8c tomba fous
la table , cédant la viéïoire.
Parmi une multitude d’ouvrages en vers latins, Heffus
a fait des héroïdes' chrétiennes ; il a traduit auiïi en
vers latins , les Idylles de Théocrite, il' en a fait de
fon chef ; il a fait une multitude d’élégies, de complaintes
, déplorations, 8cc. fur les troubles, tant civils qu’eccle»
fiafiiques de fon temps &. de fon pays. H étoit né le
6 Janvier 1488, Il mourut le 5 Octobre 1540.
HESYCHIUS ( Hifi. Lïtt. anc.) grammairien grec
dont on a un di&iônnaire grec fort connu. On ne lçait
pas d’ailleurs certainement qui il étoit, ni dans quel
temps il vivoit. - -
HETMANN, f. m. ( Hifi. mod\) dignité qui en
Pologne répond à- celle de grand général de la cou-
jonne ; Sc dans l’Ukraine , c’eft le chef des cofaques ,
il eft variai de l’empire ruffien. ( A. Rd)
\ HEVELKE, (Jean) HEVFLIUS {Hifi. Litt. mod.)
échevin 8c fénateur de Dantzick, agronome célèbre du
17e fiècle, obferva certaines particularités du mouvement
de la lune ; il découvrit plufieurs étoiles fixes qu’il
nomma le firmament de Soblefki, en l’honneur de ce grand
roi de Polôgné. La plupart de les ouvrages font aftrono-r
iniques, & ont. pour objets, la lune, Saturne, lès
comètes , &c. 11 eftun de^ fçavans étrangers que les bienfaits
de Louis XIV allèrent chercher. Né à Dantzick
en 1 6 1 1 , mort en 1688.
HEVÎN ( Pierre ) ( Hifi. Litt. mod. ) avocat au parlement
de Rennes, connu par lès travaux for la coutume
de Bretagne , & qui a réfuté lliiftoire romanelque & tragique
delà mort delà comtefle de Château-briapt, rapportée
par Varillas, hifioire flétrilïante 8c pour le nom de
Foix, fi Lautrec fon frère l’avoit ainfi laiflee périr fans
vengeance , & pour le nom de Laval, fi le comte de
Laval Ch âteau-briant avoit été capable de ce lâçhe 8c
cruel aflalïinat, & for-tout, pour le nom de Montmo-
renci, fi le connétable Anne avoit été capable de vendre le pardon, d’un tel, crime, en exigeant des fâcrifices
utiles à fa fortune. Heureufement cette hilloire eft abfo-
lument faurie, Héviin le prouve très-bien; mais il va
trop loin, loriqu’il fe fait le défenfeur de. la vertu, de
la comtelfe de Châtèau-hriant, & qu’il ne veut pas
flu!elle ait été la maîtrelfe de François I. C’eft nier un
fait trop notoire 8c trop prouvé.. Né à Rennes en 162.iv,
mort en 1,692.
HEURNIUS , ( Jean ) ( Hifi. Litt.. mod\.) médecin
8c proferieur célèbre de médecine à Leyde , eft le premier
qui ait fait dans cette ville, des démonftrations
d’anatomie for les cadavres. On a de lui un traité des
maladies de la tête ,.qui félon, le jugement de Jules Sca-
liger, eft autant au delfus de les autres, livres-.que la tête
,qft au -défias des autres parties, du corps. Né à Utreçht
en 1543 , mort en 160 %
H I D
Son fils ( Othon, ) auiïi profolfeur en médecine à
Leyde, 8c beaucoup' moins célèbre, avoit pris pour
devife, comme avoient fait avant lui quelques autres
médecins : cito, tuto , jucundè , morbi curandt.. Guérir
promptement, fûmnent, agréablement. Le tuto eft' encore
beaucoup , a-t-on dit, & on a bien de la peine ä
l’obtenir; quant au jucundè, agréablement, c’eft: une
promerie. de charlatan. Le fcavant Aftrucy.fijconnu par
fon Traité de morbis vensreis , entendant, parler des
méthodes nouvelles, fi faciles 8c prelque agréables de
traiter ces maladies , difoit en riant de tous ces prestiges
: nous femmes en train de trouver une manière de
guérit ces maladies aufii agréable que la manière de les
gagner..
HEXAMILLON, f. m. (Hifi. mod.') nom d’une
muraille célèbre-' que l’empereur Etnanuel fit bâtir for
l’ifthme de Corinthe en 1413 , pour .mettre le Pélo-
ponelè à couvert des incurfions, des Barbares. Elle a pris
fon nom de s§, f ix , 8c u.i\tov qui,en grec vulgaire fignifie
mille, à caufe qu’elle avoit fix milles de longueur.
Amurat IL ayant levé le fiége de Conftantinople
en 1424, démolit Yhexamillon, quoiqu’il eût auparavant
conclu la paix'avec l’empereur grec.
Les Vénitiens le rétablirent en 1463, au moyen de
30,000 ouvriers qu’ils y employèrent pendant quinze
jours, & le couvrirent d’une armée commandée par
Bertold d’E ft, général de l’armée de terre, 8c Louis
Loi é.dan, général de celle de mer.
Les infidèles furent repouffés après^voir fait plu-
fieurs tentatives, 8c obligés de fè retirer * fon voifinage.
Mais Bertold ayant été tué peu de temps après au
fiègé de Corinthe , Bertino Calcinato qui prit le commandement
de l’armée, abandonna à l’approche du
Beglerbey h défenfe de la muraille, qui avoit coûté
des fommes immenfês aux Vénitiens, ce qui donna
la facilité aux Turcs de s’en rendre maître», 8c de la
démolir entièrement. ( G. )
HHATI3 ,. £ m. ( Hifi. mod. ) nom que les Maliern
étans donnent â. un des officiers de leurs mofquées.,.
qui tient parmi eux le rang qn’ocçupe~.parmi nous un
curé. Ce hhatibfc place en un lieu élevé,. & lit tel chapitre
de l’aleoran qu’il lui plaît, en obfervant néanmoins
de garder le plus long pour le vendredi,.qui eft.
parmi les rnufolmans le jour où ils donnent plus de
temps à la prière publique.. Dandini ? voyage du m.ont-
Liban. (G .)
H IC E T A S ( Hifi. anc. ) phil'ofophe dé SyraGufe,
croyoit. le foleil immobile , & atribuoit à, la terre le
mouvement, que nos fins attribuent au foleil. C’efî
Cicéron qui nous l’apprend , 8c fon récit, peut ayoir
donnée Copernic l’idée de fon fyftême.
HIDALGO y f m. ( Hifi. d’Efpagne ) c’eft'le titre
qu’on donne en Efpàgne à tousceuxquifont.de familles
nobl'es ; à tous les gentilshommes qui ne font pas grands
d’Efpagne.
Quelques-uns crovent que hidalgo vent dire hijo de.
Godo 3 fils de Goth,. parce que les meilleures familles
d’Efpagne prétendent defeendre des Goths ;. mais le
plus grand, nombre dérivent hidalgo,. de. hijo $&lgo 3
H I E E
dis 'de quelque chofefi -& même il s’écrit fouvetlt hijo
J$algo\ c’eft ainfi que pour défigner uneperfonne qui
manque de qualité, lès.François difent un homme de*
néant.
. Quoi qu’il en foit, les hidalgos ne.font fournis qu’aux
«olleéfrs provinciales, & ne payent aucuns impôts
généraux , cYft pourquoi le nom de hidalgos, de yengar
qüiniéntos fueldos, c’eft-a-dirè nobles vengés des cinq
cent fils , leur eft donné, parce qu’aprèsla défaite.des
Maures à la bataillé de Clavijo, les gentilshommes
vafiaux du roi don Bermudo, fé déchargèrent du
tribut de cinq cent fols qu’ils leur payoient précédemment
pour les cincUantë demoiftlles.
Au refte, les fildalgos portugais répondent aux hidalgos
efpagr.ols, &L même ces -derniers prétendent le
pas for tous les- ambaffadeurs -des cours étrangères
auprès du roi de Portugal, quand ils lui font des
vîntes. ( D. /.)
KIDE , ou HYDE , f. f. {Hifi. mod.) la quantité
de terres qu’une .charrue peut labourer par an. Ce
moi a paffé du faxon dans l’anglôis. Les Anglois mc-
furent leurs terres par hides. Nous difons une ferme
à deux, a :trois, à quatre charrues, & ils difent une
ferme à deux, à trois, à quatre liides. Toutes les
tefres d’Angleterre furent mefurées par hides , fous
Guillaume le conquérant. (A . R .)
HîEMPSAL. Voye{ A dherbal.
HIEROCLÈS , {LUfi. anc. ) philofophe platonicien
célèbre au 5- fiècle. Il eft, connu fur-tout par fon
Commentaire for Pythagore. Photius nous a confèrvé
des extraits de l’ouvrage aHieroclès fur la Providence
& le De fin.
HIÉRON I , {Hifioire ancienne.') frère de Gélon ,
fut focCeffivement tyran de Gênes & de Syracufe.
Les premiers jours de'fon règne en rirent , concevoir
les plus hautes efpérances. Ce prince né avec Je1-
■ goût des arts & des fciences ., appella dans fa cour
lesfçavants Sc ies art'ftes de la Grèce & de l’Italie;
Ami de la vérité , il difoit ,qué fa maifon ôc lès oreilles
étoient toujours ouvertes pèur l’entrée. Des infir-
tftités naturelles lui donnèrent le temps de faire
dès réfîexiôns. for lés amertumes attachées’ au pouvoir
foprême, ÔC furr-tout for le malheur qui prive,
ks tois des plaifirs de l’amitié.; Il , fe cdhfoloit de l’ennui
de fa grandeur darfs la ; coh ver fafon d’Epicharmé, dè!
Bachilide , de Pindare & de Simontdè :’ ce fut ce dernier
qui eut le plus'd’afcendant for fon efprit. Un jour le prince
l’interrogea for la naturé Sc iés attributs de la divinité.
Sitnofiide lur" dèmaodal un jour pour y réfléchir j le
lendemain il en ’ '^émandâ deux , &- allant toüjoufs' en
augmentant,. 'il ’ ètit ’ enfin la rnodeftife d’avouer que
plus': il apprôfôndiflbit ce myfière', phts il trotivoit de
difficulté à l’expliquer. '
Hiéron, mécontent des villes d’Ecatanne Sc de Naxe,
en ch alla les anciens habitans, qui furent remplacés
par^une • colonie de cinq imille Syracufains Sc d’un
Pareil nombre de Pêlopoiaéfieûs.'Ces nouveaux habitans,
le regardànt comme leur fondateur ,/lu.i rendirent, après
«mort ,les mêmes honneurs qu’on décernoit aux demidleùx.
Ànaxîiaus, tyran de Zancle , avoit entretenu
une amitié confiante avec Gélon. Après fa mort, Hiéron.
fe déclara le protcéfour de fes enfans. Il fe-'chargea de
régir foi-même leur bien; Sc il le fit avec tant d’économie,
qu a -leur majorité ils fe trouvèrent plus riches qu’ils ne
l’étoient à la mort de leur père. Les dernières années
de fia vie obfcurcirent la fplendeur des premiers jours
de fon règne. Dominé par l’avarice, fl accab1a fon
peuple d’exaétions ; il commit les injufiiees les plus
criantes, Sc il ufa fouvent de violence pour afleuvir
fâ cupidité. Les Syracufains, naturellement indociles ,
ne virent plus qu’un tyran dans celui qu’ils avoient
chéri Sc relpeélé comme leur roi : Sc s’ils ne payèrent
point du tumulte à la révoltec’eft qu’ils furent contenus
dans fobéifïance par le refpeét religieux qu’ils confèr-
voient encore pour la mémoire de fon frère Gélon : ce
prince bienfaifant 9 de l’ombre du tombeau, fembloit,
encore exercer fa domination au milieu de • Syracufe,
rcconnoiftanté de fes bienfaits. Hiéron mourut après
un règne de douze ans, {T . N .)
Hiéron II, ( Hifioire ancienne. ) defoendoit de Gélon,'
qui avoit régné autrefois avec gloire à Syracufe. Son
père, qui l’avok eu d’une femme efclave, craignit que
le vice de fa naifiancë n’imprimât une tache à l’honneur
de fa race : il le fit expofer dans une forêt pour être la
pâture des-bêtes.-Mais l’oracle inftruit de ce trait dénaturé
, .annonça la vengeance des dieux, Sc prophétifa
la grandeur future de l’enfant délaifie. Le père attendri,
ou peut-être intimidé par les menaces du prêtre, le fit
rapporter à fa maifon ,- où il fut inftruit par les plus
grands maîtres. Le difciple profita de leurs, leçons , Sc
le fit bientôt diftinguèr-par- fon adrefie Sc fon-courage
Pyrrhus, juge Sc témoin de fa valeur naiftante, découvrit
en fouie germe d’un grand homme. Son fof-
ffage le mit - dans une fi grande, vénération, qu’il eut
dans Syracufe .tout le pouvoir d’un roi, fans en avoir
le titre; Lés clifFenfions qui s’allumèrent entre les magistrats
Sc l’armée , préparèrent fa grandeur : les troupes
mutinées, l’élevèrent au commandement ; Sc il ne fe
fervit de fon; pouvoir -, que pour pacifier les troubles
domèfcqués.. Les Syracufains 'charmés de fa modération
, confirmèrent Ion ' élection illégale.
' Les M amertins pôrtoient depuis long-temps la défo-
lation dans le territoire de Syracufe. 11 .marcha contr’eux,
les .vainquit y Sc le' trône fut la : recompenfe de fa victoire.
Son alliance avec les Carthaginois lui, devint
funefte. Il éprbuva quelques revers qui lui firent rechercher
Sc obténir l’amitié des Romains; ceux-ci ne furent
pas long-temps à teffentir les avantages de cette nou-
velle allxancë‘ Ils-avoient éprouvé plufieurs fois les hor-
reufs -de la famine ; mais dès que Hiéron fut leur ami,
ils. virent régner l’abondance au milieu de leur camp.
Tandis i que tout étoit agité autour de lui, le calme
régnoit chez lui. Ce fut dans ces temps pacifiques qu’il
développa fon ame bienfaifante. Il n’imita point la
fombre politique de fes préd'écefleurs qui, regardant
leurs fojets comme leurs ennemis, confjoient la garde
de leur perfonne à des. étrangers mercenaires ; il ne
voulut avoir autour de lui que des citoyens ; il pareifibit
fi afiùré de leur fidélité, qu’au lieu de les défarmer ,