
ont donné leur principal prix. Tels font : Tureici
imperii Jhtus ; Regrii Perfici fiatus ; Refpublica Bel-
garum de Regis Hifpaniot regnis 5* opibus / Novus
Orbis, traduit en françois par 1 auteur même ; l’édition
de Vitruve avec les notesde Philandre, de Barbare ,de
Saumaife, & des Traités de divers auteurs far la même
matière. Jean de Lait mourut en 1645, à Anvers fa
patrie»
LÆTUS, ( H if. Rom. ) Marcia, concubine de
l’empereur Commode, Eleéhis, fon chambellan, & ;
Lætus chef des cohortes prétoriennes, ayant furpris
une lifte écrite de la main de cet empereur & où
leurs noms étoient proferits, l’avoient prévenu en iem-
poifonnant. » Lætus &. EleÔns, avec quelques-uns de
» leurs amis , allèrent vers minuit à la mailon de Per-
>» tinax & éveillèrent fon portier qui leur ayant ou-
» vert, & ayant apperçu des foldats avec Lætus leur
»> commandant, courut tout effrayé en avertir fon
» maître. Celui-ci dit qu’on les fit entrer ; qu’il voyoit
» bien que fon heure étoit venue; que ce coup n’avoit
» rien qui le forprit. Quoiqu’il ne doutât point que
jt ces officiers ne vinffent pour le tuer, il les vit pa-
11 roître fans changer de vifage; & le tenant for fon
» lit avec un air affuré : Je m’attendois, dit-il,, toutes
tt les nuits à un pareil fort. Je reftois foui des amis de
» Marc-Aurele & je ne comprenons pas pourquoi fon
5> tus différoit fi long-temps de me rejoindre à eux-Exé-
3? eutez vos ordres , & délivrez-moi pour toujours
w d’une ince titude plus cruelle que la mort même.
yt — N’ayez point de nous, dit Lætus, des penfées
jt fi injuft:s, &. concevez des elpérances qui répondent
jt au mérite de vos grandes adions. Nous fommes
jt bien éloignés d'avoir aucun deffein contre votre per-
jt fonne , ypus venons au contraire implorer votre
>t fècours , & nous remettre à vos foins de la liberté du
s» peupk & du falut de i’empire. Le tyran eft mort,
» fes crimes ne font pas dem urés impunis; nous l’avons
jj prévenu, & nous avons fauvé notre vie en lui
j> ôtant la fi nne. Il faut que vous preniez fa place ;
jt votre autorité, votre prudence, votre modération,
jt votre âge même, tout vous en rend digne. Le peuple
» a pour vous beaucoup d’affe&ion , d’eftime & de
» refped, nous fommes perfoadés qu?il nous avouera
» dans notre choix, & qu’ii trouvera fon avantage où
» nous cherchons notre foreté. — Pourquoi , reprit
jç Pertinax , infolter un vieillard, & vouloir éprouver
w fa conftance ? n eft-ce pas affez de me faire mourir,
k fans joindre la moquerie à la cruauté?— Puifqu’il
tt n’y a pas moyen de vous défabufer, dit Eledus,
» liiez cet écrit, & il lui donne à lire la lifte de
tt profoription qui les avoit déterminés à fe défoire de
9 Commode. » ( Herodien, trad. de l’abbé Mongault
Lætus fiit mis à mort par Didius Julianus à caufo de
fes intelligences avec Serere, à l’élévation duquel il
avoit contribué.
Un autre Lætus commandoit la cavalerie fous Se-
vere à la bataille de Lyon où Albin fut défait. Il fut
foupçonné d’avoir eu dans cette bataille une conduite
équivoque, qui tendoit à perdre les deux r iv a u x l’un
par i’autre, pour prendre leur place. Il avoit cependant I
achevé la défaite d’Albin ; mais ce ne fut, dit- on,
qu’après avoir vu la vidoire fe déclarer pour Severe,
& peur éviter le danger où fa trahifon pouvoit alors
I’expqfer ; quoi qü’il en foitdefos intentions, il for vit
bien Severe, & celui-ci, foit jaloufie , foit défiance, lç
fit périr.
Enfin un troifième Lætus qui avoit enhardi Caracalla
par fes confeils, à foire périr fon frère Géta en fut
puni par Caracalla lui même, qui le fit empoifonner.
LAFITAU ( Jofeph François, ) {Hiß- Litt, mod.)
jéfoite millionnaire chez les Iroquois. Nous avons de
lui un parallèle des moeurs des fauvages de l’Amérique
& des moeurs des premiers temps, & une hif-,
toire des découvertes des Portugais dans le nouveau
monde. Mort vers 1740.11 étoit de Bordeaux.
Un autre Lafitau Pierre-François) aufîi jéfoite,
étoit aufti de Bordeaux. A force d’intrigues & de zèle
réel ou aft'edé pour la bulle Unigenitus, il fut évêque
de Siftéron ; on lui reproche des moeurs & même des
maladies très-peu. épifcopales ; peut-être faut-il fe défier
de ces allégations, quand elles portent for un.
homme qui ayant foit ouvertement la guerre à un -
grand parti , a été néceffairement en butte à tous les
traits,de ce parti. Lafitau avoit été promoteur du concile-
d’Embrun. Il paroît qu’il eut au moins tous les vices
de l’ambition, & l’on foit quelle en entraîne un affez.
grand nombre à fo fuite ; on affure, par exemple, que
chargé de folliciter à Rome le chapeau de cardinal
pour l’abbé Dubois, il négocioit pour foi-même. Quoi
qu’il en foit, ne le confidérons ic i, que comme homme
de lettres, puifeu’au travers de tant d’intrigues il trou-
voit le temps de l’être. On. a de lui une hifîoire de 1%
conftirution Unigenitus. Il pouvoit dire ;
Et quorum pars magna fui.
Cette hiftoire eft une fatire contre les janféniffes. II
a écrit aufti îhifloire de Clément X L ïl attribue des miracles
à ce pape. C’eft un miracle affez fingulier, diront
les janfér.iftes / d’avoir fait prévaloir dans TégTife les
fureurs du père Le Tellier for les vertus du cardinal
- de Noailles. Enfin Lafitau avoit foit des fermons, qui
avoient fervi de prétexte pour le faire évêque. Ces fermons
dépouillés de l’éclat que leur donnoit le débit,
ont paru médiocres^ on a de lui beaucoup de petits
livres afcétiques 5c myftiques, au deffous du médiocre.
Il étoit né en 1685. Il mourut au château de Lurs en
1764 ayant tâché d’être un évêque dans les dernières
années de fo v ie , & n ayant réufli, tout au plus,
qu’à être un moine. Il fonda un ordre de religieufes
qu’il nomma la Parentele. Il a laiffé une memoire
odieufe aux janféniftes, indifférente aux autres.
LA F O N T , LAFOSSE , (voir ces articles à Ist
lettre F ,)
LAG ARDIE , ( Vove\ Gardie ( de la, )
LAGIDES , f. m. ( Hiß. anc. ) nom qu’on donnai
aux rois grecs qui pofîederent l’Egypte après la mort'
d’Alexandre. Les deux plus puiffantes monarchies qui
^’élevèrent alors,. forent celle d’Egypte, fondée par
Ptojppaée 2 fils de JLagus, d’où viennent les Lagidesÿ
& celle d’Afie on de Syrie , fondée p.ar SéleucuS,
’d’oü viennent les Sc-leucides. (A . R.)
LA G N Y , (Thomas Fantet de ) ( Hiß- tilt, mod-)
grand calculateur, grand algébrifte, grand geometre,
etoit né à Lyon, il étoit fils d’un fepretaire du roi nia chancelier!
e de Grenoble, il entra dans l’académie des (ciences
en 1695, fut fait profeffeur d’hydrographie à Rochefort
en 1697 & tandis que tout le monde le jugoit fupeneur
à cet emploi, lui feu! croyant qu’ il n’y étoit pas propre,
parce que parmi tontes fes connoiffances mathématiques
5 lui manquent la connpiftancepartiçulière de la manne ,
- il demanda gt obtint la permiffion de faire une campagne
fur mer pour connoître par lui-mêpie le pilptage. M. te
.régent voulut apprendre de lui ce qui concerne e çom
merce'-, les changes, les monnaies, les banques, des
finances du royaume ; il le fit fous-direéteur de la banque
générale de la même manière à-peu-près &. par les
mêmes moüfs, dit M. deFontenelle, quel’on donnaen
Angleterre la direäion de.lamonnoye de Londresa M.
N Js’ton ; mais la place de M. Newton fut folide & fa
fortune durable : la banque ceffa, avec honneur cepen-
' dant, pour M. de Ugny, tous fes billets furent acquittés,
& il 1 ailla d?ns l’ordre (e pjus exaél, tout ce qpi
avoit appartenu à fon adminiftation. J1 rentra feulei^ent
. dans la médiocr.fé de fortune d’oh il avoit ete tire,
mais dont il n’avoit jamais perdu les moeurs-11 te rencontra
plus d’une fois avec le fam e u x Le bmtx dans
des idées du réforme de (’arithmétique, de 1 algèbre ,
■ de la pécmétrie. C ’eft dans les mémoires de } af adepiie
fies fciences' qu’on trouve les preuves de fes connoil-
fances & de fon génie inventeur en mathematmiies.
Il ne vivoit que pour la géométrie & le calcul. Dans
fa dernière maladie, né connoiffant plus perlonne ,
pe parlant plu?:, ij parut fe ranimer fur une (impie
eueftion arithméfique. 1 Quelqu’un, pour faire une
« expérience philofopbiquè, dit M. de Fontenelle,
v s’avifa de lui demander quel étoit le quarre de douze :
' >, il répondit dans 5nftant ,& apparemment fans la-
»' yoir qu’il répondôit : cent quarante-quatre, il oiouv
Ün autre Laines ( Alexandre, ) poète & hemme de
plaifir, a laiffé fort peu d’ouvrages. On cite pni.cma-
fement de lui comme des vers délicats, ceux quu fit
pour Madame de Martel ;
Le rendre Appelle un jour. dans ces jeux fi vantes ,
Que la Grèce autrefois confacroit à Neptune,
V i t , au fortir de l’onde éclater cent beautés,
» rut le '12 avril 173.4. «
LAKÎRE, C ^ T Hoes (L a )
LAINEZ (Jacques) ( Hiß. IccUfaß, ) efpagnol,
un des premiers Jéfuites, compagnons de ht. Ignace
&. fon focceffeur dans le généialat; il apfta au concile
v de Trente, comme Théologien du fofot-üege, & fe'
jîiontra très-digne de ce titre par le zèle avec lequel
ii feutînt les opinions ultramontaines. Il parut aiilfi
au colloque de Poiffy en 156 1, où les jéfu tes & les.
proteftaiîs fe traitèrent réciproquement de loups, de
:V jarres & de ferpens. Lain$ avoit particulièrement
£31 tête le fameux Theodore de Beze; & toùjouis
2«!é p.©ur, les prétentions ultramontaines & pour les
droits de Rome, ü débuta par avertir Catherine de
Médicis qu’elle ufurpoit les droits du pape, en ordonnant
des conférences fur la religion. Quelques
auteurs .lui attribuerai ks conftituüons des jefoues,
d’autres les croyent de St. Ignace. On dit quil^refuLi
Je chapeau de cardinal,. Il en *5^5’
(juauame-tfois ans,
Et prenant un trait de chacune,
IJ fit de fo Venus un portrait immortel ;
Sans cette recherche importune,
Hélas J s’il avoit vu la divine Mar.el,
Il n’en auro.it employé qu’une.
Zainc^ avoit beaucoup voyagé en Grèce, dans
l’Afie mineure, en Egypte, en Sicile, en Italie, dans
la Suiffe. Il favoit le grec, le latin , 1 italien & 1 espagnol
, & avoit beaucoup de littérature. Né à Chi-
may dans le Hainault en 1650. Mort à Paris en 1710.
Il y a eu un père Lainez ou Laifoe ou Lainas"
! ( Vincent, ) -Oratorien, qui avoit acquis quelque réputation
dans la chaire. On a de lui les craifons funèbres
du chancelier Seguier & du maréchal de
Choifeul. Né à Luques e* 1633. Mort à Aix en
Ï&77.
L A L A , C m. ( Hiß. mod. ) ■ titre d’honneur que
donnent les fol tans aux vifirs 6c à un grand de t’empire.
Suivant fon étymologie, il fignifie tuteur^ parce
qu’ils font les gardiens ôç les tuteurs des Itérés du
foltan. Voye{ fanternir , hiß. ottomane. ( A . R.)
LA LAN D E , ( Hiß. mpd. ) eft le nem ; i°. d’un
jurifconfulte ; 20. d’un muficien, tous deux fameux.
Le premier, par un bon Commentaire fur laoeuiums
d1 Orléans ; par un Traité du Ban & de £arrieic-Ba;;,
& d’autres ouvrages de droit. Le fécond , par fes
Motets , recueillis en deux volumes in-fdio. Ge dernier
étoit furintendant de la mufique du roi. Il etoit
né à Paris en 1657 , & mourut à Verfa-tks çn
1726. H fe nommoit M chel Richard de h Lande.
Le jurifconfulte fe nommoit Jacques de la Lande ,
' étoit né à Orléans en 1622, mourut en 1703.
LA LANE , (Pierre ) ( Hiß. Litt. pied. ) On l’a
comparé à Orphée , parce que dans le p:ude pet fies
qu’on a de lu i, il déploré la mort ,dç fa ft rrme ,
Marie Gattlie des Roches , qui étoit très-beü.
qu’il avoit tendrement aimée :
Ipfe cavâ folans aigram tcjludîne arnerem,
Te dulcis conjux, te felo in lit tore fccum ,
f e veniente âie, te ûcceâen.e cancbat.
Il l’avoit perdue après cinq ans de îr.ariage. Il fe fl?t-
toit d’avoir rendu fo douleur & 1 v bj_t de cette d<'u-
leur , célébrés ; il dit cfoi.s d-s fiances à ce fo}.et :
Chacun fait que mes trftes yeux
Pleuroient m;à compagne ficelle,
Amarante.', qui fut fi belle ,
Que l’on n’a rien vu fous i:s deux
Qui ne fut moins aimable qu’elle.