
de Turin , ©u, en quatre heures , toute l’Italie fut
perdue, il fi<: veut ce qu'il iaüoit pour être tué for
le champ de bataille. Plus m.-lhurcux, il ne fut-que.
bklTé à mort, & fait prisonnier. Ou eflaya de le
traiter, & ce hit pour le faire mourir dans, les tour-
mens, on lui coupa la cuifie, 6c il exph a quelques
me meus api es l’opéra; ion,
MAR.CTEN, ( Hifioire des empereurs.') CeThrace
fit oublier la baiïefle de fön origine par fön . courage
& fes talens guerriers. Le jour, qu’il quitta Ion
pays pour aller s’enrôler penla être le dernier, de fa
vie. Il rencontra for fa route le cadavre d’un voyageur
qui ver.olt d’être affaffiné. 11 s’arrêta pour examiner
fes bleiiures autant par curiofité que par le defir
de lui procurer un-remède à fes maux ; il fut apperçu
& feupçonné d’avoir commis ce meurtre. On le
conduilit en prifon, &. Ton étoit prêt à le condamner
su dernier foppiiee, lorlque le vçntable afiaflrn fut
découvert. 11 ne vieillit point dans l’emploi de fol-
dat : il parvint aux premiers grades de la milice fans
d’autres proteéfeurs que fon mérite. Thçodofe, trbp
foible pour fop porter le poids d'une couronne ,
avoit avili le pouvoir fouverain, moins par fes
vices que. par Ion indolence. Sa feeur Pal chérie'
emplova tout fon crédit peur lui donner un lucceffeur
qui f* refpeéler la majeflé du tr -ne : elfe fe flatta
que Marcien lui devant fon é'évation , 1,’épouferoit
oc partageroit avec elle l'autorité fopiême. Ses intrigues
eurent un heureux fuccès. Marekn fut proclame
empereur, mais engagé par un voeu de chafteté , il
refofa de le rompre. Son règne fut appelle Y âge ds>r ,
&C ce fut la loi aflafe for le trône qui préflda aux
deftinées des citoyens. Quoique Murchn fut de-a
vieux , il fernbloit avoir encore la vigueur de la
jèuneflb. Les Barbares n’exèreèrent plus impunément
Jeurs brigandages. Attila lui envoya-, demander'le
tribut annuel -que Théodofe fécond s’étoit: fournis à
lui payer. Il lu", répondit • n Js n ai de 1 or que pour
„ rues amis,& je garde, le .fer pour en faire ufage
» contre mes ennemis. » Quoiqu’il eût tous les talens
pour faire la guerre avec gloire , il ne prit jamais les
armes que pour fe défendre. Il avoir coutume de
dire qu’un prince qir faifoit la guerre loi fqu’il pouvoit
vivre en paix, étoit l’ennemi de l’humanité.La reconnoif-
fonce fi rare dans les fortunes élevées , foî une de
fes vertus for le trône, l aiianus & Juiius, qui etOiCîiî
deux frères, lui ^voient donné l’hcfpitaltç dans une
de fes maladies ; après qu’il eut reçpuycé fo fauté
par leurs foins , ils lui firent encore préfent de deux
cens pièces d’or pour continuer fon voyag:-. Mq-rclm
s’en fou vint lorfqu’il fut parvenu à l’empire ; il
donna à l’un le gouvernement d’IUyrie , & à l’autre
celui de Conffantinople. Genferic avoit envahi l’Afrique.
Marcien fe difpcfoit h le dépouiller de fes uforptfopns,
lorfque la mort l’enleva aux vççux des peuples après
un règne de fept ans dont chaque jour avoit été
marqué par des traits de bienfaifance. Sa foi fur pure
& brûlante. Les orthodoxes exilés peuplaient les déferts,
il les rappella pour les élever aux p-emiers emplois.
}tz$ hérétiques furent perféeutçs & çxdus des. dignités,
ï! convoqua en 451 le concile général de Chtdcédoine
& fe chargea d’en faire observer exséfement les
décrets. Sa mémoire fut long-temps précieulè aux
peuples- qu’il avoit déchargés du poids des impôts.
Le pinceau des hérétiques a un peu défiguré.fes traits,
Ts l’ont peint comme un prince foible &. pnfitUaime.
Il mourut en 457. ( T—N.)
MARCHE ( Théodore ) ( Hifi. Litt. moi. ) pro-
frtTeur royal en éloquence, né en 1.548, mort en 1617.
On a de lui des notes & de remarques for divers
auteurs latins , poètes & autres, Horace, Perfe, Catulle
, Martial, Suétone-, Aulugclîe ,. for les loix des
deu?e tables ? fur les inffituts de Jufiinien , l’ouvrage
intitulé, Hifiorîa- Strenurum , le badinage intitulé ,
Lufus d& n e Mi NE, imprimé, avec le PaJJemtii Ni-
iule , le Guillimam aliquid , badinages de même
efpèce. On a encore de lui des harangues des
pcèfies ßc autres opufçules,
MARCION. ( Hiß. Eccléf. ) héréfiarque du fécond
fiècle de Feßlife, chef de laleéfedes Marcionites,
difcipîe de Fhéretique Cerdon. Il avoit* dit-on, fait
un livre intitulé : les Anti-Thefis , dans lequel il rele-
voit pîufieurs contrariétés qu’il croyoit trouver entre
l'ancien & le nouveau téflament.
MARCIUS, ( Çaïus ) ( Hiß. Rom. ) cpnful &
diélateur , & 1§ premier diéïateur pris parmi les
Plébefer-s, vers l’an 354, avant Jr C. Il vainquit les
Privernates, les Tofcans & les Falifques.
MAROC (la ) ( Hiß, mçd. ), La maifon de la Marck
tire Ion nom du comté de la Marck ; elle defeenddes
comtes d’À'tena &. d’ALemberg qui vivoient dans le
onzième fiéefe. Le premier qui prit le nom de comte
de la Marçk fut Engübert, mort en 12.51.
Evrard I , fon-fils, combattit en 12.88, à la ba*
taille de Woring, pour Jean, duc de Brabant, contre
Renaud , comte de Gueldre.
Robert de la Marck , premier du nom, feigneur
de Sedan , duc 4e Bouillon , fut tué au fiège d’Iyojr
çn 1489. .
Robert de la Marçk, fécond du nom, fon fils,
feigneur de Sedan, duc de Bouillon, mort en.i 535 ,
s’étoit fignalé à la bataille de fsovare , par un trait
de défefpoir bien brillant & bien heureux. Il apprend
cu’on a vu fes deux fils aînés renverfés dans un fofle 3
bîeflés & perdant tout leur fang, On ne pouvoit pénétrer
jufqu’à eux, qu’à, travers l’armée des foiff®
vainqueurs, cet cbftacle ne l’arrête pas. Furieux,
terrible , il perce à la;tête de fa compagnie.d’hommes
d’armes, cette armée viflorieufe, il trouve fes fili
mourans ; il charge Tun for fon chenal, l’autre fui
celui d’un de fes hommes d’armes; il paffe encore l’é»
pée à la main au travers. des foilfes , & rejoint les
François dans leur retraite. Ses deu,x fais lui durent la
vie une feçonde fois , ils guérirent. L’aînc fut depuis
le maréchal de Fhuranges, foit maréchal de France,
vers l’an 1530, & dont nu-rçs avons des mémoires,
où il parle toujours de foi fous le nom du jeune adn
y ciÿwxux. - % t
Robept de U M t r s k , & l’évêque de Liège, Erarc!
8e la Marck, fon frère, avoient toujours été dans
les intérêts de la France. On eut l’imprudence de
les défobliger dans le temps de la fameufe concurrence
de François Ier & du roi d’Efpagne à l’empire
; on avoit cafîe la compagnie de cent hommes
d’armes du premier, à caufe des excès qu’elle commettoit,
&'On ne lui en avoit point donné d’autre. La ducheffe
d’Angoulême lui faifoit mal payer fes penfions, parce
qu’il avoit été attaché au parti d’Anne de Bretagne.
L’évêque de Liège alpiroit au cardinalat, le roi folli-
citoit pour foi avec une vivacité fincère ; ma's la
duchefle d’Angoûlême qui s’intéreffoit pour Bohier,
archevêque de Bourges, frère du tréfcrier de l’Epargne,
parce qu’elle etoit, d t -o n , intéreffée par le
tréforier, trompoit le roi fon fils & le pape ; elle
mandoit au pape que fon fils étoit d’intelbgence avec
e’ie, & qu’il ne parloit pour l’évêque de Liège, que
par un refpeél extérieur pour des engagemens dont
il ne defiroit point l’exécution : le pape la crut, &
Bohier fut cardinal. Cette intrigue hit découverte ;
le chancelier de Liège, le favant Aléandre qui étoit
à Rome, furpris du peu d’égard que le pape a voit
eu pour la recommandation du Roi , vçulut s’en
expliquer avec le fecrétaire du pape, qui fut dans la
fuite Je cardinal Bembe; celui-ci montra au chanc lier
de Liège la lettre de la duchefle d’Angoulême, &
lui permit d’en tirer copie. Le chancelier l’envoya à
l’évêque , l’évêque au roi. Le roi la défavoua, & ne
fut pas cru. L’évêque de Liège indigné , oublia qu’il
devoit fa fortune à la France ; il fe jetta entre les
bras dû roi d’Efpagne , y entraîna fon frère ; il obtint
depuis, par le crédit- de l’Efpagne, le chapeau
de cardinal, &. le- roi d’Efpagne n’eut point auprès
des éleéîeiirs de miniftres plus zélés, ni plus intel-
ligens que les deux la Marck.
Devenu empereur , il ht à fon tour îa faute de
les défobliger dans une affaire qui intéreflo.t la principauté
de Sedan, & il n’eut pas de plus grands
ennemis ; ils lui déclarèrent la guerre , & ils la lui
firent, mène avant d’être foutenus par la France. Le
cardinal refta cependant attaché à Charles-Quint,
tn?is Robert de la Marck & fes trois fils fe livrèrent
à la France. Le retour de la Marck vers la France,
fut un événement heureux pour Fleuranges, qui étoit
toujours reffé attaché au ro i, & qui fe voyoit def-
hérité par le traité que la Marck avoit fait avec l’empereur.
Un attrait particulier qui ter.oit à la chevalerie
, l’entràînoit vers François Ier, &. l’y avoit retenu
pendant la défeéfion de fes parents. 11 étoit avec
François Ier, au camp du drap d’or ; il fut fort in -
quiet de la démarche chevalerefque que fit ce
prince , d’aller feul & fans efeorte , voir Henri VIII
à Guines. Au retour de François Ii r , il le gronda
comme Sully dans la fuite grondeit Henri IV. Il lui
dit de ce ton que le zèle juftifie : mon maître, vous
êtes un fou davoir fait ce que vous aveç fait , &
fuis bicn-aife de vous revoir ici , & donne au diable
celui qui vous l'a confeillé. —» Je ri ai pris confeil de
perfonne , dit le roi , parce que je favois bien que
perjonne ne me donneroit celui que je vouloïs prendre,
Hifioire. Tome I I I •
Un des plus grands & des plus utiles exploits d«
maréchal de Fleuranges dans les guerres de François Itr,
contre Charles-Quint, fut la défenfe de Péronne , en
1536. Ce fut un chef-d’oeuvre que cette défenfe:ni
le bonheur, ni Fadreffe du comte de Naflau, ni tous
les efforts de l’armée nombreufe des Impériaux qu’il
commandoit, ni l’a&ion continuelle d’une artillerie
puiflantc & bien fervie , ni le jeu terrible des mines ,
ni quatre aflauts dans chacun defquels les ennem s
revinrent pîufieurs fois à la charge, ne purent réduire
cette place d Tendue par le maréchal de Fleuranges,
qui fut en cette- occafion parfaitement fécondé par le
généreux d’Eflourmel ( V o y e ^ l’article Estourmel ).
' Dans l’intervalle d’un des affauts à un autre , fe
maréchal de Fleuranges manquait de poudre. Le
duc de Vendôme & le duc de Guife étaient à Ham,
épiant l’occafion de faire entrer des fecours dans la
place. Le maréchal de Fleuranges envoya un fol dat
déterminé leur demander de la poudre. Comme toutes
fes portes étoient obfédées par les ennemis, il fallut
le defeendre avec une corde par-deffus les murs, au
milieu des marais ; il arriva heureufement jufqu’à
Ham. Le duc de Guife fe chargea de faire entrer
dans la ville , pendant la nuit, les fecours que Fleuranges
demandoit. 11 choifrt quatre cents arauebu-
fiers, parmi les plus braves, il leur fit prendre à
chacun un foc de poudre de dix livres , & les efeorta
lui-même avec deux cents chevaux, jufqu’au bord
des marais de Péronne. Tandis qu’ils traverfoient ces
marais , le duc de Guife , pour attirer d’un autre e; té
l’attention des ennemis, tourna autour du camp impérial
, fonnant par - tout l’alarme. Pour faire plus
de bruit , il avoit mené avec lui tous les trempettes
de l’armée qui étoit à Ham. Les ennemis per-
foadés qu’on alloit leur livrer bataille, coururent tous
à leuis poftes. Cependant les arquebufiers guidés par
le foldat, furent tirés les uns après les autres dans
la ville, par des cordes. Au point du jour, les ennemis
apperçurent fes derniers qui entroient. Le duc
de Guife de fon côté, faifoit fa retraite en bon ordre.
Le lendemain, le comte de Naflau envoya fbmmer
le maréchal de Fleuranges de fe rendre , fous promefle
de la vie fauve," pour la garnifon ; mais fous la condition
d’un pillage de trois jours. Sur le refos de Fleuranges
la ville' devoit être réduite en cendres, & la
garnifon paflee au fil de l’épée. Fleuranges répondit
a Naflau : « Votre propohtion auroit déjà été indécente
, avant que j’ eufle reçu quatre mille livres de
» poudre dont j’avois befoin , & quatre cents arque-
» b 11 fiers dont je ponvois me paffer ».
Le roi averti par le maréchal de Fleuranges de
l’état de la place, au moment où il venoit de chaffer
l’empereur de la Provence, a’loits’avancer à la tête
de fon armée viélorieufe , pour fecourir Péronne ,
lorlqu’il apprit que le Liège venoit d’être levé au moment
où l’ennemi fernbloit avoir tout préparé pour
un cinquième afiaur.
Le maréchal de Fleuranges ne jouit pas long-tems
de la gloire qu’il avoit acquife par la défenfe de
Pérqnne» A peine étoit-il retourné auprès du Roi>
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