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naturellement d’un grand arbre nommé CoUrbarîl.
. Ces idoles anciennes ont différentes formes : les
tanes repréfontent des têtes de perroquet ou des grenouilles
mal formées , d’autres reffemblent à des
lézards à courte queue ou bien à des finges accroupis,
toujours avec les parties qui défignent le fexe féminin.
Il y en a qui ont du rapport à la figure d’une chauve-
■ ïouris ; d’autres enfin font fi difformes, qu’il eft prefque
împofiible dé les comparer à quoi que ce loit. Le
nombre de ces idoles, que l’on rencontre à certaines“
profondeurs parmi des vafes de terre & autres uften- _
files, peut faire conjeéfurer que les anciens fauvages
les enterroient avec leurs morts.
Il ëft d’ufage parmi les Caraïbes d’employer encore
le mot mnbouya pour exprimer tout ce qui eft mauvais
: aùiii lorïqu’ils fentent une mauvaife odeur, ils
s écrient, en faifant la grimace , m/ibouya s caye., en
en , comme en pareil cas nous difohs quelquefois,
cejl le diable. ( M. le R omain.)
. MÀBT , f. m. boiffon rafraîchiffante fort en ufage
aux îles d’Amerique ; elle fe fait avec de groffes racines
nommées patates t celles dont l’intérieur eft d’un
rouge violet, font préférables à celles qui font ou
jaunes ou blanches, à. caufe de la couleur qui donne
une. teinture très-agréable à l’oeil.
Après avoir bien nettoyé ou épluché ces racines,
on les. coupe par morceaux, & on les met dans.un
yafe propre pour les faire bouillir dans autant d’eau
que l’on veut foire de rnaby ; cette eau étant bien
chargée delà fubftance & de la teinture des patates,
on y verfe une fofiïfante quantité de firop de lucre
clarifié , y ajoutant quelquefois des oranges aigres &
un peu de gingembre : on continue quatre à cinq-
bouillons, on retire le vafe de deffus le feu; & après
avoir laiffé fermenter le tout , ôn paffe la liqueur
fermentée au travers d’une chauffe de drap, enpref-
font fortement le marc. Il fout repaffer deux ou trois
fois la liqueur pour leclaircir, enfoite de quoi on la
verfo dans des bouteilles, dans chacune defquelles on
a eu foin de mettre un ou deux doux de gérofle.
Cette , boiffon eft fort agréable à l’oeil & au goût,
îorlqu’elle eft bien faite : elle fait fauter le bouchon
de la bouteille ; mais elle ne fe confervepas, & elle
eft un' peu vanteufe. ( M. le R omain. )
MACAIRE , ( Hijl. Eccléfiafl. ) c’ eft le nom de
deux fàints folitaitres d’Egypte au quatrième fiècle ;
l’un , nommé Yancien ,' ng vers l’an 301, à Alexandrie^
mort vers l’an 391 , auquel on attribue cinquante
homélies en. grec , imprimées en 1526, à
Paris, avec' les oeuvres de St. Grégoire Thaumaturge,
& foparément à Leipfiek en 1698 & 1699.
L ’autre , nommé le jeune , contemporain du premier
, iie'f comme lui, à Alexandrie, mort vers 394
Gu 3.95 ? & 3 qui on attribue'les Règles des Moines ;
car ce folitaire avoit cinq mille autres fbîitaires fous
fa direction.
MACÉ, ( Robert ) ( Hijl. Litt. mod. ) imp rimeur \
de Caen , le premier q'ui -ait fait triage des caradères
M A C
de fonte dans l’imprimerie en Normandie. Chriftoph^
Planiin fut fon élève. Mort vers l’an 1491.
On a d’un autre Macè , nommé François, curé' de
Sainte Opportune, à Paris, (nous ignorons s’il étoit
de la famille du précédent ) divers ouvrages de piété
& d’autres ouvrages de morale & d’hiftoire , dont
quelques-uns ont été fauffement attribués à des auteurs
plus connus. Melanie ou la Veuve charitable , a
été attribuée à l’âbbé de Choify. Son Hiftoire des
* quatre Cicéron a été attribuée au père Hardouin, peut-'
être à caufe des paradoxes qu’elle renferme; l’auteur
prétend prouver par les hiftoriens grecs & latins,
que le fils de Cicéron n étoit pas moins Uluftre que'
fon père. Mort en 1721.
M A C ED O , ( François & Antoine ) (Hijl. Lltt',
mod.') deux frères , tous deux jéfoites portugais ; mais
François, in confis n; & bizarre , quitta les Jéfuifes
pour les Cordeliers, & le Portugal pour Rome : ce
qui lui réuffit d’abord ; car le pape Alexandre VU ,
auquel il plut , le combla de biens &. d’honneurs ;
mais il tomba bientôt dans la difgrace^de ce pontife.
Venife alors fut fon afyle ; il y foutînt des thèfi, de
omm Scibili, & d’autres aéles publics qu’il intitula :
les rugijjements littéraires du lion de St. Marc. Ces
fottifes étoient. apparemment du goût du temps & du
Eays ; elles lui procurèrent encore un focçès paffager.
inventaire qu’il fait luifmême de fes ouvrages dans
un de fès livres efi vraiment curieux. 33 panégyriques
, 60 difeours latins, 32 oràifons funèbres, 48
poèmes épiques, 2600 poèmes héroïque ; , qu’il dif-
tingue des épiques, 123 élégies, 115 épitaphes , 21 z
epîtres dédicatoires, 700 lettres familières, 110 odes,
3000 épigrammes , 4 comédies latines ; en fout, cent
cinquante mille vers. Que de biens perdus-I le mot de
macédoine qu’on, emploie en culfine pour défigner de
. certains mélanges, mot dont on ne fait pas bien l’étymologie
dans ce fens, viendroit-11 'par métaphore &
par refîèmblance, des mélanges littéraires , oratoires ,
poétiques , tbéologiques , polémiques de ce Macedo? "•
Auroit-il eu affez de réputation pour laiffer fon nom X
un mets?
Quoi qu’il en foit, il écrivit beaucoup contre le
P. Noris, depuis cardinal, au fujet du Monachfme
de St. Auguftin ; il écrivoit pour & contre Janfénius; il
écrivit pour Sc non pas contre l’inquifiticn. Il en fait
remonter l’origine jufqu’au paradis terreftre. Dieu fit dans-
ce jardin de délices, les fondions d’inquifiteur'à l’égard
de nos premiers pères, il les continua enfuite à l’égard •
de Caïn & des architedes de la Tour de Babel. Ainfi ,
rien de plus relpedable que l’inquifition. L’inquifition
politique de Venife fe chargea de le técompenfer de
ces éloges ; elle le fonpçonnaou le convainquit d’avoir ,
voulu le mêler d’affaires de gouvernement; en confé-
quence, elle le fit mettre ën prifon , où il mourut en
1681 , âgé de quatre-vingt-cinq ans.
Antoine , fon frère , étoit un rfprit plus foge. Ayant
accompagnés, en Suède§ î'ambaffadeur de Portugal, il
fut honoré de la confiance dé Çhriftine ; il fut le
premier à qui elle fit- part dn deflèin qu’elle ayoit d|-
M A c
ru’ttcr le Iuthéranifme &. la couronne. Il vécut suffi a
Rome . mais il retourna*dans fon pays. On a de lui un
livre intitulé : Lufitania infulau & purpuraia.
MACÉDOINE, Empire de ( H I ß . am . ) Ce n’eft
point ici le lieu de foivre les révolutions de cet empire
; je dirai feulement que cette monarchie, fous
Alexandre, s’étendoiî dans l’Europe , 1’Afie & l’Afrique.
Il 'conquit en Europe la Grèce, la partie de l’Illyrie
où étoient les Thraces, les Triballiens & les Daces.
I! fournit dans i’Afie , la prefqu’ile de l ’Afie mineure,
l’îie de Chypre , i’Affyrie, une partie de l’Arabie,
&. l’empire des Perfes qui comprenoit la Mécii 1 , la
Fachiane, la Perfe proprement dite , &c. Il joignit
encore à toutes ces conquêtes une partie de finde
en-deeà du Gange. Enfin, en Afrique il poflédoit la
LyLie & • l’Egypte. Après fa mort , cette vafie monarchie
fut d.v iee ea plufieurs -royaumes , qui tombèrent
fous la puiffance des Romains. Aujourd'hui
certe prodigieufe étendue depaysrenferme une grande
partie de l’empire des Turcs , une partie de l’empire
duMogol, quelquç chofe de la grande’Tartarie , &
tout le royaume de la Perfe moderne ( D. J. )
■ : MACE-MUTINE, f £ ( H i ß . mod. ) monnoie d’or.
Pierre H , roi d’Aragon , étant venu en perfonne à
Rome , en 1204-, le faire couronner par le pape
Innocent III, rn.t fur l’autel une lettre patente, par
laquelle il oftVoit fon royaume au faint fiège, & le
lui rendoit tributaire , s’obligeant fiupidement à payer
tous les ans deux cents cinquante mace -mutines. La
mace-mztirie étoit une monnoie d’or venue des Arabes;
on l’appelioit autrement mahoçe - mutine., Fleuri HIß.
Eccléf.
MACEDONIUS , ( Hiß. Eccléf. ) patriarche de
Confiantiiîoplè vers le milieu du quatrième fiècle ,
chef des Macédoniens hérétiques, qui nioient la divinité
' du St. Efprit, comme les Ariens celle de Jéfos-
Chrift.
MACER, ( H i ß . Rom. ) ( (Em’.lius ) poète latin,
.né à Vérone, contemporain d’Àugufte. Il avoit fait
un poème fur i’Kiftoire naturelle, nommément fur les
6!jeaux , les Jcrpens & les plantes, & un autre fur la
ruine de Troye , pour forvir de fupplément à l’Iliade.
Si ce poème valoit. le focond livre de 1 Enéïde , où
le même fujêt efi traité, on ne peut trop le regretter.
Ces d:uc pcëmès de Macer font perdus. Un poème
des plant ;s que nous avons fous le nom de Macer,
tfi une de ces fourberies littéraires affez communes
dans tous 1: s temps , & dont il. eft toujours bon
d’avertir les leéïeurs. L’impofture au refte y eft maladroite.
L’auteur, qui prend le nom d’un écrivain du
règnéyd’Augiîfte , cite Pline le Naturatiftè, -Cl
Un autre Macer (Lucius Claudius) propréteur
d’Afrique fous le règne de Néron, s’y fit proclamer
empereur l’an 68 de,J. C. & périt la même année
accablé par Galba , d’ailleurs en horreur aux Afrir
cains par fos vexations & fes cruautés.
MACHABÊES , (H i ß . . S a e r .) On diôingue fous ce
nom,dans l’écriture faurie, f°. fopt frères juits qui fouf-
M A C t 413
’ fnrînt la mattyre à Antioche avec leur mère ci la faint
vieillard Eléazar, pour leur refus confiant de mnnger
de la chair de pourceau & de violer la loi. C ’étoit foui
la perfécution d’Antiochus Epiphanes, roi de Syrie. Leur
hiftoire eft rapportée au focond livre des Machabées ,
chap. 7i
2°. Les princes Machabees ou Afolonéeils, cVft-à-
dire, Mâtathias & fes fils qui combattirent avec tant
de valeur contre les fois de Syrie ennemis des Juifë.
Leur hiftoire eft contenue dans les deux livres" des
Machabees, les fouis que l’églife reconnoiffe pour Canoniques.
If y en avoit quatre, mais les deux derniers
font rejettés comme apocryphes & ne font point partie
de la bible.
MACHAULT, (Hijl. Litt. mod.) Il y a eu trois
jéfoites de ce nom.
i° ( Jean de ) qui a écrit contre l’hiftoire du pré-*
fident. de Thou des notes & obforvations qui furent
brûlées par la main du bourreau. Il a tradu'-t auifi de
l’italien une hiftoire de ce qui s eft pajjé à la Chine & au
Japon. Mort en 1619.
20. (Jean Bapfifte de) auteur d'utr livre intitulé.
Gcft.i à jbeieiate jefu in remo Sinenji, Æthiopico 6’
TibetanO. Mort en 1640.
30. ( Jacques de) auteur des livres fi. i va ns. De
mijjionibus p are gu wi ce & aliis in America M;i\dion.d‘u
De rebus Javonicis. De provïnciis Go.inâ, Malab zri:.î O
aliis. Drregno Cochinciner.fi. De mijjione rdigiofomnt
Jbcietatis j e juin Perfide. De regno Midurenft, l'ange*
rend, 6v. Des relations pofiérieures plus exnéles ont
ôté à ces ouvrages une grande partie du prix qu’ils
avoient dans l’origine. Mort en 1680.
M A CHÆ R A , fi f. ( Hifl. anc.) mâcherO , ârrr13
offenfive des anciens. C ’étoit l’épée efosgnole que i’infanterie
légionnaire des 'Romains porteit, & qui la
’ rendit fi redoutable, quand il fallait combattre de nrè> ;
c’étoit une efpèee de labre court & renforcé, qui f;ap *
poit d’eft-vc & de taille.', & faifoit de terribles exécutions.
Tite-Live raconte que les Macédonienspeuples
d’ailleurs fi agguerris, ne purent voir fa-ns une ext'êr.73
furprifo. les bleffures énormes que les Romanis faifoient
avec cette arme. Ce n’étoit rien moins que dés bras
& des têtes coupées d’un foui coup de tranchant; drâ
têtes à demi-fendues, & des hommes éventrés d’on
coup de pointe. Les «meilleures armes offenfives n’v réfifo
toient pas ; elles coupoient & perçoient les calques
& les cuiraffès à l’éoreuve on ne doit point après
cela s’étonner fi les batailles des anciens étoient fi fan-
glantes, ( G )
MACHIâ VEL (Nicolay) (FUß. Litt. rhöc.
quit abiorence en 1469 d une: famille noble &.
cieiine, ]plus d’une fois honores de la dignité de
falonnier. Il fut mis à la queftion pour uns çenjiïrarioft
contre le:s Médicis ,n’avoua rien -& fut fauve. Il devint
dans la.Ilsite (ècrétaire de fa: république, li eft 1’apôtre
de la politique trompeufo &. malfa-i'ar.te , appel 'ce de
fon nom. le Machiavellisme. '1! a eu des apoîop,u|e&>
mais qui n’ont pu-réuflir à le difcuîper , fos écrits psr-»
lant plus haut que- toutes leurs railbns. Et le trd,oc« d*