
fins ménagement, maïs que cefoit en particulier,
” ne m’aviliuez pas aux yeux de mon peuple dans vos
w fermons. Madame, répondit Knox , je fuis chargé
* d’un miniftère public; venez ùféglife, vous y en-
y> tendrez l’évangile de vérité, je ne luis pas obligé de
» l’annoncer à chaque perfonne en particulier, &
si mes occupations ne me le permettroient pas. »
Scs occupations ne lui permettaient pas d’inftruire
fa fouveraine qui daignoit l’en prier ! Il lui cira Phinée
tuant Zambri & Cozbi, au moment ou ils fe livroient
au crime ; Samuel coupant A gag en morceaux , Elle
faifant mourir les prêtres de Baal & les faux prophètes
de Jéfabel en préfence meme d'Àchab• il parut très-
difpofé à fuivre çes exemples , cependant par accommodement
il voulut bien être fournis à la reine comme
Paul Farcit été à JVéron. Il avoue lui-même dans fon
hiftoire'qifiin jeur il traita la reine avec tant de févéritç,
qu’oubliant la fierté de fon rang, elle fondit en larmes
devant lui : loin d’çtre touché d’un tel abaiffement de
fo fouveraine, il redoubla Tes reproches infolens, &
l ’on voit dans fon rççit qu’il s’applaudit de cette étrange
fcène. Le feul fondement de tant de reproches <§£ d’etn-
portemens , c’eft que Marie entendoit la mefle que les
Ecofleis, à l’inftigation de Knox de fes femb’ables,
»voient abolie. Des gens du peuple excités par ces pré-
dicans fanatiques, ayant commis quelques infolences
dans la chapelle de la reine, on crut devoir'arrêter çe
défordre; deux de ces coupables furent dénoncés &
cités; aunï-tpt Knox envoie des lettres circulaires à tous
les chefs de parti pour les fommer de venir défendre
leurs frères opprimés ; « vous ne perfécutez çes faints,
5» dit-il à la reine, qu’à 1-inftigatipn de vos papilles,
su & que par lrnfpiration du prince des ténèbres. »
Knox triompha, il fallut lui remettra les coupables.
Tel étoit ce. fameux Knox, c’efl ainfi qu’il fe peint lui-
même ; il faut avouer cependant que les plus fages
d’entre les prpteftans, Bayle, Burnet, Théodore de
jBèze, lui ont été allez favorables ; ce qui n’efl peut-
çtre qu’une preuve de plus,-parmi tant d’autres, de ce
jque peut l’efprit de parti fur les têtes les mieux faites,
Knox mourut en 1 572 à cinquante fept ans,
KOEMPFER ( Engelbert ) ( Hifl. Lut. mod. ) voyageur
célèbre, auquel nous devons la eonnoiffance de
l’empire du Japon , dont il nous a donné, ainfi que de
la Perfè, lhiftoirç naturelle, epeléfiaftique & civile,
i l éicit d’ailleurs médecin & bptanifle, i&s’eft attachera
nous faire- connoître les diverfes • plantes prppres à
TAfie. Il étoit né en Weftphalie en 1651. Il mourut
en 1716.
KCENIG ( Samuel, ) ( Hifl Lut. mod. ) Académicien
de Berlip, connu par fon mérite, mais for-tout
par fa querelle avec M. de Maupertuis., au fojet du
principe univerfel de la moindre aÔion. M. de Mau-
pertuis prétendait avoir découvert ce.principe, M.
'Koenig cita un fragment d’une lettre de Leibnitz où
ce principe le trouvoit établi. M, de Maupertuis fomma
fon iidverfaire de produire l’original de cette lettre
le fit condamner & exclure par l’académie de Berlin ,
U avoit, comme préfident perpétuel, un crédit
prépondérant. Kçenig fît un appel au public, & comfog
il étoit opprimé, le public lui fut favorable. De l’effet
que cet événement fit dans le monde , on peut, conclure
deux chofes : l’une qu’il ne fout point de préfident
perpétuel dans les corps littéraires, parce que l’elprit
neceffaire de ces corps eft l’çgalité & la liberté ; l’autre,
que les academies ne doivent jamais prononcer for les
conteftations qui s’élèvent entre leurs membres, car il
n çn eft pas des difputes littéraires comme des procès, il
importe que les procès foient jugçs pour que les droits
foient allurés, tu fit aïiquis finis litium & Jollicitudinis,
il importe au contraire, que les queftions littéraires
ne foient point décidées, pour que la difeuflion puifFe
toujours les éçlairçir. D’ailleurs un peu plus, un peu
moins de crédit, d’éloquence, d’audace, d’adreffe,
d intrigue, entre les membres d’un même corps, peut
avoir une influence inappréciable for les jugemens du
corps. Maupertuis eut pour lui l’académie , Koenig le
P,UM*C ’ d’opinion qu’il e{l toujours bpn
d’éviter*
M. Koenig étoit foiffe de nation, il avoit été le maître
de mathématiques de Madame la marquife du Châtelet
& avoit beaucoup vçcii à Cirey avec elle & M. de Voltaire.
Il mourut en 1757.
KOGIA j f. m. ( Hifl. mod. & comm. ) qualité honorable
que les Turcs ont coutume de donner aux mar-
chands qui font le çommerçe en gros. DiEt. de comr
merce. ( A . R, )
KOLO , { m .( Hifl. jnod. ) nom qu’on donne en
Pologne aux affemblçes des états provinciaux, qui precedent
la grande diète ou Paflemblée génçrale des
états de Pologne. La Nobleffe de chaque pafotinat ou
waywodie, fe raffemble dans une enceinte couverte
de planches en pleine campagne, & délibéré for les
matières qui doivent être traitées à ïa grande diète, &
for les inftruôions qu’on doit donner aux députés qui
^A^^R ^ ^tre ^nvD^^s* ^ u^ner 9 Diftionn. géogr.
KO -LAOS , f. m. {Hifl. mod.) c’efl ainfi que l’on
nomme a la Chine les grands mandarins ou minières,
qui, après avoir paffié par les plaçes les plus éminentes
de l’empire, font appelles par l’empereur auprès de
fa perlonne, afin de l’aider de leurs confeils dans les
tribunaux fupérieurs, établis à Pékin, ou pour préfider
en fon nom à ees tribunaux, & pour veiller à la conduite
des autres mandarins qui les compofent, de la
conduite delquels ils rendent compte à l’empereur
direélcment. L’autorité des ko-laos eft refpeâée même
par les princes de ia malfon impériale, (A . R.)
KOMOS, f. m. {Hifl. mod.) c’eft ainfi qu’on
nomme en Ethiopie des prêtres qui rempli fient dans le
clergé les fonfiions de nos archiprêtres & curés, &
qui font à la tête des autres prêtres & diacres, fur qui
ils ont une efpèce de jurifdiétion qu'ils étendent même
aux féçuliers de leurs paroiffes, Les komos font eux-
mêmes fournis au patriarche des Abiflïns que l’on
appelle abuna, qui effilé feul évêque de l’Ethiopie &
de l’Abiffinie ; ce patriarche eft indépendant du roi ;
il eft nommé .par le patriavehq d’Alexandrie $n Egypte,
■ qui., comme on fait, eft de la fcéte des Jacobites. Ceft
f-uver.t un étranger, ignorant la langue .du pays , qui
eft élevé à la dignité d’utow. Les. komos ne peuvent
jamais y parvenir ; cependant c’eft ce patriarche qui
confère lès ordres facrés aux Abiflïns , mais il ne lui
éft point permis de consacrer d autres eveques ou métropolitains
dans l’étendue delà juriffiâton. Les komos
pnt la bberté-de fe marier. [A . R.)
KONG-PÜ , f. m. {.Hifl. mod.) c’eft chez les
Chinois le nom qu’on donne à un tribunal ouÆonfeil,
qui eft chargé des travaux publics de l’empire, tels
tae les palais de l'empereur, les grands chemins, es •
fortifications; les temples, les ponts, les digues, les
éclufes, &c. Ce tribunal en a quatre autres au deffious .
de lui, qui font comme autant de bureaux ou Ion.;
prépare la befogne. Cette cour ou jurifdiâion eft prfei .
fidée par un des premiers mandarins du; tæyaurne,
qui rend compte à l’emperear en p_erfonne. {A . R. ) .1
KONQUER, f- rn. (.Hifl. mod.) c’tft ainfi que
l ’on nomme: le chef de. chaque nation des Hottentots.
Cette dignité eft héréditaire; celui qui en jouit, porte :
une couronne de cuivre ; il commande dans les guerres, ;
négocie la paix, & préffide aux atletnbiécs de ia nation
, au milieu des capitaines qui font fpuslui, fi n’y
a aucun revenu attaché à fe place, ni aucune diftinc-
tion perfonnelle. En prenant poffieffion de fon emploi ;
il s’engage de ne rien entreprendre contre les privilèges,
des capitaines. & du peuple. (A . R .)
KOPIE , f. f. {Hifl. mod.) nom qu’ on donne en
Pologne à une efpèce de lances que portent les huffards&
la cavalerie de ce royaume ; elles ont environ fix
pieds de long ; cm les attache autour de la main par
un cordon ; & on les lance à l’ennemi ; fi le coup rfa
point porté, on retire le trait au moyen du cordon ;
mais s'il a frappé l’ennemi, on le laiffie dans; la bleffure ,
■ on coupe; le cordon, & l’an met le fabre à la main
pour achever de tuer. Hühner- JSiaionn. géogr. {A .R .)
KOPPÜS , f m. {Hifl.' mod) c’eft le nom que les
. habitait« deCeylan donnent à des prêtres confccrés au
1er vice des dieux du'fecond ordre. Çes prêtres ne font
point fi refpeélés que les Gomtis qui forment une claffe
riper: euro de pontifes, pour qui le peuple a autant de
vénération que pour le dieu Buddou ou Pout^z, dont
ils font les miniftres, & qui eft ia graade divinité des
«hingulais; lès Goniûs font toujeure choîfis parmi les
nobles , iis ont fu fe fonmettre le roi Iùi-même, qui
rî’oferoit les réprimer ou les punir lors même qu’ils ont
attenté à fa propre perfonné ; ces prêtres fi puiffans &
û redoutables fitivent la même règle*, & ont les mêmes
prérogatives que ceux que l’an nomme tohspotns chez
fes Siamois. Quant au x.Koppus dont il s agit ici, ils
font fournis aux taxes & aux charges publiques dont les
Gonnïs font exempts, & fouvent ils font obliges de labourer
6c de travailler comme fes autres fujets pour
gagner de quoi fiibfifter , tandis que les Gonnis aftiient
Une vie fainéante 6c s'engraiffent de la fubftance du
peuple. Les habitans <fe Çeylan ont encore un troi-
Jicuie ordre de prêtres qu’ils nomment juddefls. {A . R.)
Hifloire. Tome 111,
KOSKOLTCHItCS , f. m. ( Hifl. mod. ) nom que
l’on .donna erv-Ruiiiô- à dis icluiinatiqu&s ieparés de
1 eglife greeque établie dans cet empire. Ces fchilkatiques
ne veulent rien avoir de commun avec les Rufles ;
ils ne fréquentent point les mêmes égides ; ils ne
veulent point fe fervir des mêmes vafes ni des mêmes
plats; ils s’abftiennent de boire de l’eau-de-vie; ils ne
Te fervent que de deux doigts pour faire le ligne de
la croix. Du relie on a beaucoup de peine à tirer d’eux
quelle eft leur croyance , dont il paroît qu’ils font
eux-mêmes très-peu inftruits. En quelques endroits ces
fehifmatiques font nommés flarovierfi. (A . R .)
KOSMOS ou KlMIS, f. m. ( Hifl. mod. ) liqueur
forte, en ufage chez les Tartares, & qui, foivant Ru-
bruquis, fe fait delà manière foivante : on remplit une
très-grande outre avec du lait de jument ; on frappe
cette outre avec un bâten, au bout duquel eft une
malle ou boule de bois, creufe par dedans'& de la
grolfeur de la tête. A force de frapper j le lait commence
à fermenter &. à aigrir ; on continue à frapper
l’outre jufqu’à ce que le beurre ie foit féparé ; alors oit
goûte le petit lait pour voir s£l eft afïez acide, dans
ce^cas on juge qu’ilcil bon .à boire. Ce petit lait pique
la langue, & a , dit-on, le goût de l’-orgeat ou du
lait d’amandes . Cette liqueur qui eft fort tftimee des
Tartares, enivre & eft fort diurétique.
O.i nomme kuru- kofmos ou kcfmos noir, une liqueur
femblableà la premiers, mais qui fe fait différemment.
On bat le lait qui eft dans foutre jufqu’à
ce que les parties les plus greflières je foient dépolëes
au fond ; la partie la -plus pure du petit lait occupa la
partie foptrieure ; c’eft celle que boivent les gens
de qualité. Elle eft fort agréable, foivant 'le moine
Rubfiiquis; quant au dépôt, on le donne aux valets
qu’il fait dormir profondément. ÇA. R.)
KOSS, f. m. ( Hifl, mod. ) mefore foivant laquelle
les Jakutes , peuple de la Sibérie , comptent les diftan-
ces .Le ko fs fait 12 werftes ou mille ruffiens, ce qui
revient à quatre lieues de France. {A . R.)
KOTBAH , f. m. ( Hifl. mod.) c’eft ainfi que
l’on nomme chez les Mahométans une prière que 1 iman
ou prêtre foit tous les vendredis après midi dans la
mofquée , pour la fonté & la profpé.' ité du fouverain
dans les états de qui H fo trouve. Cette prière eft regardée
par les princes mahométans comme une prérogative
de la fouveraineté, dont Us font très-jaloux.
C A .R .)
K O T V A L , f. m. ( Hifl. mod ) c’eft le nom que
l’on donne à la cour du grand-mogol à un magiftrat
diftingué, dont la fonélion eft de juger les fujets de ce
monarque en matière civile & criminelle. Il eft chargé
de veiller à la police, & de punir l’ivrognerie &
les débauches. Il doit rendre compte au fouverain
de tout ce qui fe paffe à Déhli ; pour cet effet, H
entretient un grand nombre d’efpions , qui fous pré-
I texte de nettoyer les meubles & les appartemens,
! entrent dans les maifons des par ticuliers , & obfèr-
vent tout ce qui s*y paffe, & tirent des dem-,ftiques
/ les. lfïwers« dots le kotval a besoin. Ce magiftrat