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fçiènces qui s’y' rapportent , font une differtatîon
de Sanguinis naturâ & conflitutione 3 de Salibus 3
Diffcrtado Epiflolaris Phyfico-Medico-Mechanica. A
propos de ce dernier ouvrage , M. déTontenelle obferve
que les raiionnements de la chimie avoient été longtemps
des efpèces de fiéHons poétiques, agréables à
l'imagination, infupportables à la rail'on; côtoient dés
défunions volontaires, des. combats fondés fur des inimitiés,
&ç_ M. Guglièlrnini rapporte tout aux règles d’une,
phyfiquë èxaéle & claire; j$£ pour épurer la chimie encore
plus parfaitement 5 & en entraîner , dit M. de Fontenelle,
toutes les faletés , il y fait paffer la géométrie. On a
encore de M, Guglielmini, un traité de Principio Suie
phureo , & un autre intitulé : Exercitatio de Jdearum
vitus 3 correélione & ufu , ad flatuendam & inquirendam
mprborum naturam.flîot reçu à l’académie des.fciences
en 1696. En 1698, il fut fait profeffeur de mathémar
tfriques à Padoûe; mais Bologne fa patrie , lui conférva
le titre de la chaire qu’i l . quittoit, & lui en continua
-lps appointements. En 1702 , il quitta la chaire de
mathématiques de Padouè, pour la chaire de médecine.
Ii mourut en 1710,
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GUI ou Guy , (Hiß. mod.) duc de Spolete, &
IBerenger, duc de Frioül, jétoiènt tous deux iffus de
^Charlemagne , par des femmes; après la mort de
..Çharles-le-Gros ou le Gras,, arrivée en 888, voyant
U maifon Càrlovingienne réduite, en apparence, à deux
.•fèuls princes , Amoul., notoirement bâtard., & Charles-
lerSimple, que plufieurs affeéfoient de regarder auffi
comme bâtard., ils leur dilputèrént, & fe dilputèrent
l’Italie &c l’empire &. même la France. Guy, duc de
.Spolete, .étant .venu à Rome , à main armée, s’y fit
.couronnera la fois empereur roi de France.-
G ui de C rème , ( Hijl. de l’églife ) antipape , .élu
en 1 16 4 , par la proteçlion de l’empereur Frédpric Ier.
Mort en 1168.
GUI-PAPE, iffijl- Litt, mod.) confeiller auparler
ment de Grenoble , jurifconfulte célèbre. On a de lui :
Decifiones Grationopolitancz. Chorier en a donné un
abrégé en français, fous -ïe.titre de Jurifprudence de
Guy-Pape. Mort en 147.7.
GUIBERT, ( Hiß. de réglife. ) antipape, chancelier
de l’empereur Henri IV , élu èn 1080, mort, en
i ioo. Ses os furent déterrés aprps le fchifme , & jettes
dans , la .rivière.
Un autre Guibert p mort en 1,224, qhbé de Nogent-
fbus-Coucy, eft auteur d’une hiftoire des premières
Croifades, connue fous le titre de Gefia Del per Francos,
de quelques autres .ouvrages.
GUICHa RE)IN , Gu ICO ARDjNi en italien ^François
{Hiß. Litt, ■ niod.') c’efï le célébré auteur ’ de
Fhiftoire des guerres d’Italie ? qui Fera toujours dans la .
poftérité , Ion plus beau titre . .de gloire , quoiqu’il art
d’ailleurs été employé dans les phi? importâmes affaire?
p i comme homme d’état & comme homme de guerre.
I! itoit gouverneur pour le Pape Léon X , de Regge
de Modène en 152 1 , lorsque la guerre Rallumât
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entre François Ier & Charles*Quint, & que Léon X ,'
qui înclinoit déjà pour ce dernier , paroiffoit encore
neutre. Les françois étoient alors maîtres du Miianès ;
le maréchal de Lautrec en étoit gouverneur ; & en
fon abfence , le maréchal de Foix, fon frère, y
..ccmmandoit. Regge étoit fans défenfe; le maréchal de
Foix crut qu’en fe préfentant à main.armée devant cette
ptacè, il intimideroit le gouverneur, qu’il ne croyoit
rien moins que guerrier , & l’obligeroit à lui remettre
les bannis du Miianès, auxquels Guichardin donnoit un
afyle, & que la politique •iévère du maréchal de Foix
pourfuivoit par-tout avec acharnement. Le maréchal
ne confidéra peut-être pas affez combien cette démarche
reffembloit à une hoftilité formelle. Guichardin
qui l’avoir prévu , d’après les . difpofitions refpe$ives-*,
avoif fait venir des troupes. Le maréchal de Foix
s’avance vers Regge du coté dé Parme ; il envoie demander
une entrevue au gouverneur ' & craignant que
les bannis ne le fauvaffent par la porte dite de Modène,
qui çÇtoit du côté oppofé, il fit paffer un corps de
troupe vers cette porte ; le gouverneur indiqua pour
le lieu du rendez-vous, la poterne du Ravelin de la
porte dite de Parme. Le' maréchal^ fur la foi de
l ’alliance qui fubfiftoit encore entre lé pape & le roi,
ola. s’y engager , fuivi de quelques gentilshommes.
Tandis qu’il fe plaint de ce qu’on -accorde un afyle
aux ennemis de Ion maître , oc que le gouverneur fe
plaint de ce qu’il fait entrer des troupes fur les terres
du pape, la porte dé Modène s’ouvre pour recevoir
unef voiture de farine; les troupes que le maréchal
ayoit placées du.côté .de 3cette porte,, ne purent voir
une fi belle occafton de "s’emparer de la place & la
laiffer échapper; elles effaient d’entrer ; on les repouffe
avec vigueur ; la porte fe referme , l’alarme fe répand
en un inffant dans toute la place ; on tire fur la fuite
du maréchal de Foix : on eût’ tiré fur le maréchal
lui-même, fans la crainte de bleffer ou de tuerie gouver*
neur. Alexandre Trivulce , neveu du maréchal de ce
nom , & qui avoit fortement combattu le projet que la
maréchal de Foix ayoit formé, depourfuivre les bannis
jufques dans Regge , fut bîéfïe dans cette occafion ?
d’un coup d’arquêbufe | dont il mourut deux jours après;
les autres s’enruyent : le maréchal, inquiet., ne fçaifc
s’il doit refter ou fuir. Cependant Guichardin , fage ÔC
tranquille au milieu du tumulte^, fait ceffer les décharges ,
prend H maréchal par m a in $ c le fait entre,dans
lê Ravelin , fuivi d’un fèul gentilhomme françois, afin
qu’il réponde de la conduite de. fes troupe^. Le bruit
court aufli-tôtparmi les françois, que le maréchal eff
retenu prifonnier. A cette nouvelle, l’effroi s’empare
dés uns , la rage des autres,; çeux-la fuyent en défordre
vers Parme , ceux-ci veulent donner l’affaut aux mury
de Regge. Enfin le maréchal leur eft rendu, mais le?
bannis font confervés.
L ’année fuivante tout, étoij changé .; LéonX devenu
l’ennemi déclaré des François , étoit mort ; le faint
fiège étoit vacant ; les françois avoient perdu le Miianès
m Paitne, & affiégeoient cette dernière ville , regardant
la vacance du faint fiège comme une occafion favorable
de reprendre cette place. Pendant ces interrègnes, les
peuples
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peuples fe piquent peu d’un zèle dont l’objet eft encore
incertain, les gouverneurs fongent plus à leurs
intérêts, qu’a la fureté des places. Guichardin, alors
gouverneur de Parme , penfa plus noblement ; il mit
la gloire à mériter là confiance dont on l’avoit honoré.
Chargé par les Médicis, fes amis, de la garde de cette
place au nom du St. Siège , il crut devoir laconferver
au St. Siège 9 dut-il être occupé par un ennemi
des Médicis. Rien n’eft plus beau que le récit de cette
défenfe dar.s Fhiftoire des guerres d’Italie ; on voit dans
la conduite de Guichardin, tout ce que peut l’intrépidité
dirigée parla prudence ; on voit ce gouverneur,
feul exaâement inftruit des forcés des afliégeants que
la crainte exagéi;oit aux afïiégés, animer des foldats
qu’il ne pouvoit payer , rafsûrër le peuple épouvanté
| réfifter jufquâ trois fois aux remontrances,
■ aux inftances , aux menaces du confèil de ville, impatient
de fe rendre. Le confèil enfin lui déclare que
puifqu’il s’obftine à vouloir périr, les habitants ont
réfblu de capituler fans lui. Pendant qu’on lui fignifie
cette délibération, il s’élève de grands cris des remparts
& de tous les corps-de-ga'rde des portes ; on
entend fonner les cloches de la haute tour ; c ’étoit
le fignaî de l’affaut ; on apperçoit lès François qui
s’avançoient avec leurs échelles vers le corps de la
place. Guichardin, pour toute réponfè aux députés du
confèil de ville , vole à la défenfe des remparts: tout
le monde le fuit. Tout s’anime par fon exemple ; la
garnifon eft inébranlable , lès habitants fidèles, tout
combat jufqu’aux moines , les femmes portent à leurs
défenfèurs des rafraîchiffements. fur les murailles ; les
François font repouffés, & lèvent le fiège, Guichardin
feul eut la gloire de ce fuccès, du moins fi on l’en
croit ; car un auteurd’une Hijloire dé Parme, nommé
Angeli, lui reproche au contraire , toute la lâcheté
dont il accufe les habitants ; il dit que Guichardin
tenoit toujours des chevaux tout prêts pour s’enfuir,
& que les habitants fe défendirent malgré lui. C’eft ainfi
qu’on peut prefque toujours difputer à un généial,
une partie ou même la totalité de fa gloire ; mais on
ne difpute point à Guichardin Fhiftoire des guerres
d’Itali.e. Voilà là véritable gloire. Des grands de la
cour de Charles-Quint fè piaignoient de ne pouvoir
obtenir de longues audiences, qu’il prodiguoit à Guichardin.
Je puis , leur dit Charles-Quint , faire a un
mot, des grands comme vous , je ne puis pas faire un
Guichardin. Cet auteur eft traduit en françois.
Un neveu de Guichardin (L ouis )a donné une description
des Pays-Bas, traduite en françois , par Belle-
forêt , & des mémoires for ce qui s’eft paffé en Europe
depuis 1530 jufqu’en 1560. Le duc d’Albe , b’ami
dans quelques endroits de • fon hiftoire, le fit mettre
en prifon. Né à Florence , vers l’an 1523. Mort à
Anvers en 1589.
GUICHE. Voye^ Grammont.
GUICHENON, (Samuel) {Hifl Litt.. mod.) auteur
de FHiftoire généalogique de la maifen de Savoye ;
de l’Hiftoire de Breffe &. du Bugey ; d’un Recueil
d ailes & de titres concernant ces deux pays , fous le
çom de Bibliotheca Sebufiana. Guicheiion étoit avocat
JHiJloire, Tome JIL
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à Bourg-en-Breffe ; il fut hiftoriographe du duc dè
Savoyé. Mort en 1664.
G U ID O T T I , ( Paul ) (.Hiß mod.) peintre , fculp-
teur, architeilè, muficien,-poëte, mathématicien, aftrc*
logue , jurifconfulte , anatomifte ; on peut dire de lui :
- Augur, fchcznobat.es , ttiedicus , magus , omnia novit
Gmculus efuriens ; in cadum, jujferis 3 ibiu
Il voulut en effet monter au ciel ; il fe fit des aiieS
de baleine , recouvertes de plumes , & attachées par-
deffous les bras ; il prit fon vol d’un lieu élevé
dans la ville de Luques fa patrie, fe fbutiht quelque
temps en l’air, tomba fur une 'maifon dont il enfonça
le toit j tomba delà dans une chambre , & fe caffa la
cuiffe. Né en 1660. Mort en 1629.
GUIGNARD, (Jean) {Hiß. de Fr.) jéfiiite, pendu ,
puis brûlé le 7 janvier 1.595 , par une fuite de l’attentat
de Jean Châtel, & pour la doctrine régicide dont on
trouva de fortes tracés dans fes papiers,
GUILLAUME , {Hiß. d Allemagne ) comte de
Hollande, fut élu empereur par la faéhon eccléfiaftique
pour fùccéder à Henri de Thuringe, dit le roi des prêtres ;
il naquit l’an 1227, de Florent IV , & de Mathilde
de Brabant ; il fut élu en 1247 » régna jufqu’en
1256, fans autorité , & par conféquent fans gloire :
peu de temps après fon facre il fe retira en Hollande
où il eut de fréquents démêlés avec les Frifons , qui
l’ayant furpris fèul dans un marais glacé , le tuèrent
à coups de lance ; les rebelles l’enterrèrent dans une
maifon de particulier, pour cacher les traces de leur
crime: fon corps ayant été découvert en 1282 , fut
tranfporté à Middelbourg dans un monaftère de P remontrés.
(Àf— JT.)
G uillaume I , dit le conquérant, {Hifl. d A ngleterre.).
fils naturel de Robert, duc de Normandie,
& de .la fille d’un pelletier de Falaife, naquit dans
. cette ville en 1027 ; étant duc de Normandie , il
vint en Angleterre à la cour d’Edouard I I I , dont il
reçut les .marques les plus diftinguées de confidéra-
tion & d’amitié. On affure qu’il y venoit pour re-
connoître un pays qu’il vouloit ufurper; d’autres
prétendent qu’Edouard le nomma fon fucceffeur par
ïbn teftament ; quoi qu’il en foit, Harald ayant réuni
les fùffrages des grands & tes voeux de la nation, étoit
monté fur le trône d’Angleterre , lorfque Guillaume
paffa dans cette île en 1066 avec une flotte nom-
breufe , & une armée aguerrie ; les. Angtois frirent
; défaits ; Harald expira für le champ de bataille, avec
[ fes1 deux frères , & le vainqueur fut couronné foletiï-
nelîement à Londres. Quelques hiftoriens regardent
.ce conquérant ou cet ufurpàteur, comme le fondateur
du royaume de la Grande-Bretagne, fans douté
I parce qu’il donna beaucoup de luftre à la monarchie
Angloife, qui commença dès-lors à jouer un plus
grand rôle on Europe par fa puiffance , fon commerce,
la gloire de fes armes, &. la réputation que les
Anglois s’acquirent- par la culture des fciences ; mais
ce monarque, qui, dans le commencement de fon
règne, parut Rappliquer à rendre la nation heureûfe ,