
il. voulut que tous fufftnt formés dans les exercices de
la guerre. Les peuples fe crurent libres par le foin qu’il
prit de reipe&er leurs privilèges & le droit de propriété.
Dépofitaire & miniftre de la loi, il fe repofa
fur elle du foin de commander & de punir. Les citoyens
&. l’armée avoient jufqu’alors divifé l’état: il
étouffa la femenee de cette rivalité dangereufe, & dès
eue chacun fut refferré dans fes limites, un calme durable
fit renaître les profpérités publiques. Ce fut en
bannifiant Poifiveté, qu’il extirpa la racine de tous les
vices. L'agriculture fut honorée : la terre mieux cultivée
fournit avec ufure le prix du travail. Hiéron étudia lui-
même l’art de la rendre plus fertile. L’on regrette encore
aujourd’hui la perte de fes- expériences & de fes
découvertes fur une matière aufïiintéreflante. Ses régie-
mens fur le commerce du bled, parurent avoir été
diètes' par un coeur fenfible & compatifîant. Ils furent
©bfèrvés comme une loi faerée fous l'on- règne , & longtemps
après fà. mort.
Ce fut dans la féconde guerre Punique qu’il fe montra
véritablement l’ami des Romains4 II fournit gratuitement
du bled & des habits aux légions, qui manquoient de
tout. Lorfque Rome , après trois défaites | fembloit pencher
vers fa ruine,il en. releva les efpérançes par un
préfent de trois cens mille boixïeaux de froment, & de
deux cens mille d’orge , avec mille frondeurs, pour les
©ppofer à ceux des Baléares- & aux frondeurs de l’armée
d’Annibat. Il ne fut pas moins magnifique envers les
Rhodiens, dont laie avait été bouleverfée par un tremblement
de terre fol leur envoya cent talens ,.fans en être
fbllicité. C ’étoiten prévenant les demandesdes infortunés,
qa’il donnoit un nouveau prix à fes bienfaits. Il eut le
bonheur de pofféder le premier géomètre de l’univers ,
& d’en connoîtt-e tout le mérite. Cétoit Archimède ,
qui fit fervir fen art a la eonftru&ion de plufîeurs machines
pour l’attaque & la défenfe des places. Ce fut à
ce fçavant géomètre qu’on fut redevable de l’invention
de cette fameufe galère, qu’on regarda comme une des.
merveilles de l’antiquité. Comme il n’y a voit point de
port dans toute la Sicile allez vaôe pour la contenir,
Hiéron , à qui elfe devenoit inutile ,en fit préfent à Pto-
lomée Philadelphe. L’Egypte venoit d’être frappée du:
fléau- de la ftérilîté, il y envoya foixante mille muids
de bled, dix mille grands vafes de terre, pleins-de
poiffon falé, vingt mille quintaux pefant de chair felée.
Ceft ainfi qu’en répandant fes bienfaits fur les étrangers ,
il trouvoit par-tout des admirateurs & des amis.. Après-
le carnage de Canne , les Carthaginois vi&orieux def-
cendirent clans la Sicile, où ils portèrent le fer & la
flamme. Hiéron, inébranlable dans fa fidélité pour les
Romains, fut le plus/ expofé à leurs ravagés. Les alliés,
d ' Syracufe murmurèrent de fon attachement pour un
peuple que les dieux ferobloient avoir abandonné. Son
fils Gélon , féduit par les promeffes des Carthaginois,
fe mit à la tête des mécontents. La Sicile étoât fur le
point de voir allumer le feu des diffenficns civiles,
lorfque la mort imprévue de ce fils dénaturé, la délivra
de ce fléau. Son f& ë Soupçonné devoir abrégé fes
jours: il le fuivit de près au tombeau, où il emporta
fes regrets de toute fe 11 »£« de quatre;
vingt-dix ans 'ï il en avoit régné cinquante-quatre, farts
avoir jamais éprouvé l’ineonftance d’un peuple indocile,
•qui ne Votilpit point de maître. ( T. JW.i)
HlEROPHlLÈt Voye\[ l’article ÀGfïofîiCE*
HIGMORE, {Hifi. Litt. mod,) anatomifle âftglois
du 17e fiècle, connu par des découvertes dans fon art,,
qui ont fait dofinet fon nom à quelques parties du corps
humain ; on appelle antre dHiphore, le fintis maxillaire,
On a de lui un Ouvrage eflimé , qui a< pouc
titre : Difiquifitio anatomica.
H I L A I R E , ( Hifi, ÈCcléfi. ) nom. célèbre dans
l’églife, par trois Saints , dont un fut pape & les.
deux autres évêques.- Le pape St, Hilaire fut élu le
iô novembre 461', & mourut le. 21 lévrier 468. Il
condamna les héréfies de fon temps,, le neflorianifme
& l’eutîchiànifme.
St. Hilaire , évêque de Poitiers y. eft au: nombre;
des doèleurs de l’églife.. Il combattit les Ariens , &
foùffrit l’exil pour la: foi. Dom Confiant & le Marquis
Maffeiont donné des éditions de fes oeuvres. Mort en 3 67 - . . . .
St Hilaire d’Arles , avoir été' élevé dans, le monastère
de Lérins, par le fameux abbé St. Honorât ,r dont
; il a écrit lai vie , &. il fut fon fuecefTenr for fe fiège:
; d’Arles, St. HiLüre avoit ce qu’on- a-long-temps appelle
; le caractère apoftolique, & qui n’èft plus d’ufage.au-
r jour d’hui ; mais qu’on ne s’y méprenne pas., c e e ’eft
! pas du tout, une critique de ce fiède que nous pré-
! tendons foire. On racontèqu’un des premiers officiers
de juftice ayant à fe reprocher quelques injuftices,.
St. Hilaire., qui l’avoit inutilement repris plufieurs. fois-
• en. fecret, le voyant entrer dans l’églife pendant qu’il
prêchoit, ceffa auffi-tôt de parler , & tous fe& auditeurs
cherchant la raifon. de. fon filence efi-il jufie , dit-il,
que celui qui a. f i fiouvent méprifê mes averùjfiements
participe à la nourriture Spirituelle que je vous, difiribue ?
Mais étoit-iî jufte que tes fidèles fufTent privés, de cette
nourriture , parce qu’un fëul n’ën profitait pas ?. Etoit-
il jufte & charitable de faire à cet homme public, un
un affront public & fcandaleux ï (car il fut qbligé de
fortir de l’égLfe) Eh t pourquoi défefpérer de fon aman-
dement î pourquoi lui refufer à lui-même une nouvelle
: inftru&ion qui ne fut pas une injure- ? Difpofer ainfî par;
la prédication , de la réputation Si de l’état a un.Homme
1 en place , eft une jurifoldion qu.’il ne peut être prudent
de’ laifTer exercer même aux plus, grands faints ;hl foffit
qu’ils foient iufceptibles de préventions. &. (terreurs-. La-,
théorie aftuelle de la prédication eft qu’il «e peut être-
permis en chaire de prendre perfonne à partie „ de
nommer ni de défîgner perfonne, pour quelque foute
que ce foit ; & toute cette théorie eft renfermée dans
ce mot de Louis XIV , à un prédicateur qui avoit ofé le
defigner en chaire : je confient de prendre ma part
d’un fiermon s mais je ne veux pas qu on me la fiajjfie.
St. Hilaire d’Arles mouruten l’an 449.
H1LARION, ( Saint ) ( Hifi. Eccléfi. ) fût dans la
Pal'eftine,. ce que St. Antoine, dont il fe fit le difciple,
étoit en Egypte , c*eft-à-dire , l’inftituteur de la vie
moiîaftique. veîsFas 2.51 ? près| de Gaza
■ Vfi ; dans M e de Oiypre , où il s’etoit retiré. '
HILDEBRÀND. C eft le nom du pape Grégoire VII.
( Voye^ G r é g ir e VII.
HILDEGARDE, (Sainte. ) {Hifl. Ecclif. ) fainte
à révélations, & dont les révélations ont été imprimées
en 1566. Le pape Eugène III, dans un concile tenu,
à Trêves en 1 14 6 , lui avoit permis de les-publier.
Sainte Hildegarde étoit abbeffe du Mont-Saint-Rupert,
près de Binghen for le Rhin. Elle mourut en 1180,
HIMP0 U :, (Hift. mod.') juge criminel à la Chine,
fon tribunal eft un des tribunaux fouverains. L’himpou
réficle à Pékin, capitale de l’empire. (A . R .)
HINCMAR, ( Hifi. de Fr. ) archevêque de Reims,
& Hincmary évêque de Laon, fon neveu , oppofes
l’un à l’autre, partagèrent, mais très-inégalement, fe
clergé de. France dans une conte ftation qui s’éleva entre
le pape Adrien II & Charles-le-Chauve. Ce dernier
ayant enlevé la Lorraine à l’empereur Louis fon ne-
neu , Adrien II lui ordonna, fous peine d’excommu-
nication, de h refhtuer. Les rois de ce temps redou-
toient beaucoup l’excommunication ; mais ils avoient
plus d’éloignement encore pour la reftitutîon ; d’ailleurs
, le defpotifine d’Adrien , qui, content d’avoir
raifon dans le fond, dédaigna volontairement de l’avoir
dans la forme , révolta une partie du clergé de France.
Le célèbre Hincmar , archevêque de Reims , à qui
fon éloquence , fa do&rine , fon caractère ferme &L au i c tère
avoient donné dans ce clergé la plus haute cor.ridé
ration , écrivit avec beaucoup de véhémence au pape
Adrien II , en feveur des libertés de l’églife Gallicane.
Auffi eft - il cité avantageufement parmi les premiers
défenfeurs de ces libertés attaquées par les papes ; mais
l’Evêque de Laon, fon neveu, auffi" fournis à toutes
les dédiions de Rome , que l’archevêque de Reims
vouîoit qu’on le fût aux hernies incapable d’ailleurs
de fe foumettre à toute autre autorité , & révolté for-
tout contre celle de fon oncle, devint le chef du
parti papifte. Ces deux préfets fe firent une guerre
violente." Tous deux inflexibles, l’oncle impérieux , le
neveu infolent : homo infolentioe fingularis, difent les
annales de S. Bertiri, le choc fut rude entr’eux. L’archevêque
, par fon autorité de métropolitain, cafta une
fentence d’excommunication rendue. par l’évêque ,
contre des particuliers, fes ennemis ; l’évêque appella
fur le champ à Rome, & le pape fe prétendant faifr
par cet appel, revendiqua l’affaire par puiffance apofi-
tolique. Cette réclamation du pape fut pour l’archevêque
de Reims une nouvelle occaiion de défendre
les libertés de l’églife Gallicane, en défendant fa propre
autorité : il-cita fon neveu -à un concile qui devoitfe
tenir à Attigny, & prononcer for la validité de fon
appel. L ’evêque de Laon y vint, foit qu’ il ne crût pas
pouvoir s’en difpenfer, foit qu’il efpérât; y triompher.
L’archevêque commença par le faire attaquer for les
chemins , & par faire piller fes équipages, corre&ion
peu eccléfiaftique, & dont on ne voit 'pas trop quel
pouvait être le but ; il le fit enfoite condamner &
dépofer par 1e concile ; &. la querelle s’échauffant
toujoujs dé plus en plus , parce -que }e pape prenoit
la défenfe de l’évêque de Laon, comme Charles-le-
Chauve celle de l’archevêque de Reims, celui - ci
joignant à l’autorité d’uri^ncle & d’un métropolitain,
la cruauté d’un ennemi, poufïa la violence juiqu a faire
crever les yeux à l’évêque de Laon. Il ne fe montra
guère moins févère à l’égard du moine Gotheficalc.
Foye^ l’article Gothesçalc.
Sous le règne de Louis III & Carloman, les Normands
défoloient plus que jamais la France; le. vieil
Hincmar, chaffe de fon fiège de Reims par l’effroi
qu’infpiroient ces barbares , mourut dans fa fuite , à
Epernay-, en 882 , chargé d’années, accablé de douleur;
il fut le flambeau de l’églife Gall.cane ; mais la
févérité êt la violence ont terni fa glcirè, & privé fa
mémoire de l’intérêt attaché au malheur. Le P. Sirmond
a donné une édition de fes oeuvres. Hincmar avoit été
moine de St. Denis. Son neveu étoit mort avant lui ,
en 878. Celui-ci avoit été dépofé en 8 7 1 , & avoit été
réhabilité peu de temps avant fa mort.
HING-PU , f. m. (//ï/?. mod.) ceft 1e nom qu’on
donne à la Chine à un tribunal fopérieur qui réfide
auprès de l’empereur. Il eft chargé de la révifion de
tous les procès criminels de l’empire, dont il juge en ’
dernier reffort. Il a fous lui quatorze tribunaux fubal-
ternes, 'qui réfident dans chaque province. Nul Chinois
ne peut être mis à mort fans que fa fentence ait été
fignée par l’empereur même, ce qui prouve le cas
.que l’on fait à la Chine de la vie d’un homme. (A .R .)
HIPACIE. Voye^ Hypacie.
HIPPARCHIE , femme de Crates. Voye^ C rates«
HIPPARQUE ou HYPPARQUE, {Hifi. anc. •
Hifi. de la Grèce. ) fils de Pififtrate, fut fon focceffeur
dans la tyrannie d’Athènes. Il affocia au gouvernement
fon frère Hyppias , & le partage du pouvoir naffbiblit
point leur tendreffe fraternelle. Hipparque né avec la
paffion des arts Si de§ fciences, appella dans fa cour
Simonide & Anacréon. Ces deux poètes aimables firent
naître l’émulation & le goût de la poëfie chez les
Athéniens , dont les moeurs encore agreftes commencèrent
à s’adoucir. Au goût de la débauché foccéda
une volupté délicate qui fit revivre, dit Platon, les
beaux jours de Saturne &. de Rhée. Tandis qu’Hipparque
étoit le bienfaiteur de fon peuple dont il fa’üoit les
délices, fon frère Hippias fe rendoit odieux par fes
cruautés &par fon caradère infolent. Les Alcméomides
formèrent une conjuration pour affranchir Athènes de
la tyrannie. Deux frères appelles Harmodius Si Arifi-
togiton fe mirent à la tête des conjurés : ils choifirent
pour l’exécution dé leur deffein la fête des Panathénées,
où tous les citoyens avoient droit d’affifter avec leurs
arm js. Hipparque fut maflacré, mais les deux chefs
des conjurés périrent à leur tour. Hyppias qui avoit
échappé aux coups des aflaffins, fit expirer dans les
tourmens tous les conjurés. Les Àlcmécntides, chaffés
d’Athènes avec leurs partions , fe„réfugièrent à Sparte
qui leur offrit un afÿle. Les Lacédémoniens confokèrent
la prêtreffe de Delphes qui leur répondit : ajfranchijje£
Athènes du joug des Pififiratides. Ils équipèrent une
flotte & firent une defeente dans l’Atfique ; ils furent