publique , & ils eon'fentirent à fa propofition.' Liuva.
' continua de fixer la réfidence dans les Gaules, où
il ne s’occupa qu’à rendre fes fujets heureux & fes
'états floriffans jufqu a fa mort qui arriva en 57.2.
Liuba ou L îuva ÏÏ, roi jdçs Yifigoths, ( Hifloire
■ «£ Efpagn? ) Beçàr,e4e , père dç Liuva I I s’étoit, fait
adorer de fes peuples,;, fon fils avoit hérité de fa couronne
, &., çe qui vaut encore mieux, de fes talens,
de fes vertus 9; &lur-tout de fa bienfaifance ; auffi fut-il
aimé de fes; fujets autant que Reçarede l’avoit été ;
mais, cet attachement , qu’il .mérita, par fa douceur
&. fajuftiçe, ne le mit pourtant point 4 l’abri des fu-
.reurs de l’ingrat qui ltfiarracha la vie, dès la troifième
année de fon règne, Bien, des hiftoriens affurent que
Liuya 11 n’ét'oit que le fils naturel de Reçarede qui
Tavoit eu d’une femme dé très-baffe naiffance, &. qui
laiffa deux fils légitimes de fa femme Bada, Mais lorf-
que ce feuverain mourut, fes deux fils étoient encore
enfans; &. Liuva, qui âtteignoit fa. vingtième année-,
avoit donné tant de preuves de fagacjté, defageffe,
de. valeur êc de bienfaifànçë ; que les grands, fermant
les y eux fur Fil légitimité de la naiffance, ne firent aucune
diff.culté de relever au trône.," tant ils étoient persuadés
qu’il marcherait fur lés traces de fon père : ils*
ne fe trompèrent point, & la générofité, la douceur
ôk le caractère bienfaifant de Liuya lui concilièrent
l ’eflime l’afteélion de fes fujets, dont il fè propo-
foit de faire le bonheur, lorfqii’un monftre d’ingratitude,
,Witeric, qui s’étôit déjà fait connoître par fa fcélé-
rateffe , & auquel Reçaréde avoit pardonné une conspiration
tramée contre fes jours, n’ayant pu détrôner
tk faire mourir le père, détrôna & fit périr le fils.
Afin.de renfin- dans fon attentat, le comte Witeric
perfuada a Liuya dé déclarer la guerre aux Impériaux,
& de lç'noiumer genéralifiime des Vifigoths. Le jeune
a*oi adopta ce plan de guerre, lui donna le comman-
çL ment de l’armée ; mais le perfide Witeric, au lieu
d’aller combattre les ennemis de l’état ; corrompit les
principaux officiers de l’armée , les engagea dans une
conjuration, fe mit a leur tête, alla fe iaifir "du malheureux
Liuya, commençà ' par lui couper la main
droite, §L finit parle faire nfourir dans les y>urmens,
Ainfi périt Liuva 113 digne d’un meilleur fort. (•£. C. )
LIVIE , ( Hijl. Rom. ) femme de l’empereur
Augufie', l’avoit été d’abord deTibérius Néron; du
vivant même de ce premier mari, elle épouià Oâave.
Tout fut vil dans cette affaire. Livie étoit groffe de
•fixmois, & Tim'patience d’Oélave ne lui pèrmit pas
même 1 d’attendre qu’elle fut accouchée. Les Pontifes
çonfultés fur la légitimité d’un paréil mariage, ,eurent
la baffeffe de l’approuver. Tibérius Néron eût celle
‘de fervir de père à fa femme, dans la cérémonie de çe
nouveau mariage, le fénat eut blen-tôt celle d’ériger
des ftatues à Livie y il n’y eut de fineère & d’honnête
-queJa fimp.licité d’un enfant qui fervoit d’amufement
à Livie , & qui la voyant au feftin des noces fur un
meme lit de tafile avec Q&ave, &. Tibérius Néron
fur un.autre, crut qu’ils fe trompoient tons , & les en
■ ^yeptit. La naorf de Marçellys fit peut-être çaloniniçr
Livie, mais on la lui imputa, ainfi que celle des deu?f
petits-fils d’Augufte, Caïus & Lucius. La mort de ces
Princes , héritiers naturels de l’Empire , puifque l’un
étoit neveu & gendre d’Augufte, & les autres, fis
peits-fils , laiffoit; le champ libre aux fils de; Livie,
qui n’avoient, par leur riaiftànce, aucun droit à l’Ern--
pire , puifqu’ils étoient étrangers à Augufte : pour
leur donner quelque droit , elle ■ avoit fait époufer
Julie , fille d’Augufte 3 à Tibère , l’aîné dè fiés, fils ; elle
vit périr le fécond. On né doute pas que le choix
qu’elle fit faire à Augufte , de Tibère pour fon luc-
cëffeùr , n’ait été lé fruit des fuggeftions les plus
adroites & les plus affidues. Elle eut le mérite de
çônfeiller à Augufte de faire grâce à Cinna ; 'Sc Augufte
, qui penchoit de lui-même vers le parti de la
clémence , la remercia d’un fi. bon confeil, & qui
s’açcordoit fi bien- avec fon inclination. Uxori grattas
egit, dit Sénçque. On ne conçoit pas pourquoi Corneille
a mieux aimé mettre dans la bouche d’Augufte
çe reproche aviliftant en lui-même, & çomique pari
l’exprefiion,
Vous m’aviez bien promis des confeils d’une femme ^
Vous me tenez parole, ik -c’en font là , Madame.. . . .
Mo.t d’autant plus injufte, qu’il 'eft obligé d’en re**
venir à fuivre le confeil de Livie. Il eit vrai qu’il
falloit que le moment de la clémence- d’Augufte
fût un coup de théâtre, & ne parût point préparé,
Voilà pourquoi Augufte rejette’ d’abord -le confeil
âeLivie , &. même avec un mépris , qui écarte l’idée'
qu’il doive jamais le fuivre ; mais il n’y avoit -qu’à
ne point- faire paraître en tout'cette Livie , qüi ne
paroît qu’au 4e. a£!e , & donner tant de reffentiment &
de colère à Augufte qu’on ne pût s’attendre au trait d$
clémence qui- doit fuivre.
Livie recuillit les derniers foupirs d’Augufte, & fè
rendit maîtreffede fes derniers momens; elle fut encore
foûpçonnée de les avoir accélérés. Le teftàment d’Au-
gufte l’appelloit pour un tiers a la fuccefiion , l’adoptoit
pour fà fille , & lui donnoif les noms de Julïa Augujla.
Si elle avoit efpéré un empire plus abfolu fous fon
fils que /bus fon mari , elle 's’étoit fort trompée;
Tibère s’attacha toujours ï borner le-ppuvoir de fa
mère , à diminuer fes honneurs, Son ingratitude
égala prefque celle que Néron eut depuis a l’égard
d’Agrippine ; il ne la vit qu’une feule fois pendant les
trois dernières années de fa vie , ne vint point la
voir pendant la maladie dont elle mourut, n’affiftà
point à fes funérailles , & laiffa fon teftàment fans
exécution. Au contraire , 'fon petit-fils Claude , qu’elle
. avoit toujours traité ave cia plus grande dureté, parce
qu’il étoit fans efprit & fans agrément, lui fit rendre
les honneurs diyins. Elle fut injufte auffi à l’égard de
fon autre.petit-fils Germaniçus , fi cher à la nation^
fi çher aux étrangers même. Flebunt Gerrnanicum
etiaiji ignoti. Elle fut complice de Tibère dans les
perfécutiçns lourdes qu’il fit fquffrir à. fon neveu ;
elle protégea Plancine aççufée d’avoir empoifbnnq
Germanicas;elle haïffoit fortement Agrippine, femmg
fte çe hçro.s»
• Çaljgula
Caliguîa, fon arrièrerpetit-fils, l’appelloîî un Ulyffe
en jupe, ULyffem jlolatum ; ce fut lui qui prononça fon
éloge funèbre dans îa Tribune aux-harangues. Selon
P io n , elle avoit été pour Augufte une femme très-
aimable & très-défirable. Quelcju’un lui demandant ■
par quel fecret elle avoit toujours eu fur lui tant
d’empire ? par ma foumiftion à toutes fes volontés , dit-
elle , & par ma discrétion parfaite % l’égard & de
fes affaires ôç de fes galanteries ; on prétend que fer
ce dernier point elle alloit au-delà de d.fçrétion.,
.qu’elle pouftbit la complaifànce jufqu’a fournir elle-
même des raaîtreffes à fon îpar). Elle mourut fl cjuatre-
vingt-fix ans, l ’an de Rome, 78.0..
LIVILLE, ( S Rom. ) fille de Prufus, frère de
Tibère , & femme de É)rufjjs , fon coufin-germain,
fils du. même Tibère ; elle emppifônna fon mari 5
( Voyc{ l’article Dîiusus 50* ) a la follicitation de
oéjan ; elle fut entraînée dans la difgrace de celui-ci,
on la fit mourir de faim * l’an de Rome 782.»
LIVINEIUS , (Jean) (Hiß. Litt, mod. ) favant
Flamand , né à Dendermonde , théologal d’Anvers ,
mort en 1599, iui ^ gree4ue » imPrim®e
chez Plantin,
LIVIUS, (Hiß. Rom.) i°. Livius Andronicus fiit le
premier poète dramatique chez les Romains. Il fit
repréfenter fes tragédies oc fes comédies l’an de Rome
512. ( Voyeç l’article OrbeliUS.)
20. Marçius Livius. Salinator , de la maifon des
Liviens , fän de Rome 533 , triompha de l’HIyrie,
fut enfuite accufé d’infidélité dans la diftrlbijtion du
butin ; toutes les tribus , excepté la tribu Mètia, le
condamnèrent, Accablé de douleur , il quitta la ville,
renonça aux affaires , & alla s’enfevelir à la campagne,
Rappelle à R orne.par les confuls dans le cours de la
guerre contre- Annibal, il y porta toutes les marques
de fa douleur, l’éloignement des affaires , la barbe ôc
les cheveux longs, Les cenfeurs l’obligèrent de veijir
au féaat ;-il y vint, mais il y garda un filençe cbftiné.
On lui propofa un fécond .confuîat pour l’an 545
de Rome, à Si vous me croyez homme de bien,
ditril, pourquoi m’ayez r vous condamné ? fi j?étois
m coupable, pourquoi m’offrez-yous leçonfulat?» Mais
il s’agiffoit de combattre Annibal. Livius fe rendit,
quoiqu’on lui donnât pour collègue Ç. Claudius Nero ,
qui avoit porté témoignage contre lui ; ces deux illustres
ennemis fe rççpnc.lièrent , ßc combattirent de
concert l’ennemi. Mais l’an 548 de Rome, étant censeurs
enfemble , ils fignalèrënt l’un contre l’autre toute
leur haine qu’ils a y o i c a t fufpendue pendant leur confu-
lat ; il fe dégradèrent l’un l’autre du rang de chevalier
; Livius nota le peuple Romain, à l’exception de
la tribu Métia , pour l’inconftançe dont il avoit ufé
à fon égard , l’ayant d’abord condamné injuftement,
enfuite l’ayant nommé çonfu} cenfeur, Aleur fprtie
de la cenfure , un des tribuns du peuple le? accufa
de nouveau , mais l’affaire fut affoupie.
3°. Vn autre Livius ( Caïus ) amiral de îa flotte
Rôinaine , l’an 561 de Rome , gagna une bataille
»avale contre celle d’Antiochus, rqi de Syrie , près
jfêifioire, foin« 111,
du port de Coryce , au-deffus de Cyffonte ; l’anncs
fuivante il entra dans l’Hellelpont , & prit Seftcs. .
Sur la branche de6 Li viens, diftinguée par le nom
de Drufus , ( Voye[ DRVSUf. )
LIVONIÈRE, .( Claude Pocquet de ) (Hiß. Litt,
mod. ) juriicpnfülîe. d’Angers. On lui doit un recueil de
commentaires fur la coutume de fen pays. Ses règle*
de Droit François font citées , &: font règle en eff et.
On a auffi de lui un Traité des Ließ. Mort en 1726 ,
à Paris. Son fils eut part à fes ouvrages,
LIVRÉE, f. £ {Hiß. mod.) couleur pour laquelle
on a eu du goût, & qu’on a choifie par préférence pour
diftinguer fes gens de ceux des autres, & par ià fe faire
diftinguer foi-même des autres.
Les livrées fe prennent ordinairement de fanta’fie,
& continuent enfuite dans les familles par fuccefiion.
Les anciens chevaliers fe diftinguoient les uns des autres*
dans leurs tournois, en portant les livrées de leurs
raaîtreffes. Ce fut de là que les perfonnes de qualité
prirent l’ulage de faire porter leur livrée à leurs domestiques
; il eft probable suffi que la diff renee des émaux
& des métaux dans le blafon, a introduit la diverfité
des couleurs, & même certaines figures relatives aux
pièces des armoiries dans les livrées, comme on peut
le remarquer dans les livrées de la ma fon de Rohan p
dont les galons font fernes de macles qui font une des
pièces de l’écuffon de cette maifon. Le P. Meneftrier
dans fon traité des carroufels, a beaucoup parlé du
mélange des .couleurs dans les livrées. Dion rapporte
qu’QSnomaüs fût le premier .qui imagina de faire porter
des couleurs yertes & bleues aux troupes qui dévoient
repréfenter dans le çirque , des combats de terre &. de
mer.
•. Les perfonnes importantes dans l’état donnoient autre»
fois des livrées à des gens qui n’étoient point leu-s domefe
tiques, pour les engager pendant une année à les fervir
dans leurs querelles. Cet abus fut réformé en Angleterre
par les premiers ftatuts d’Henry IV. & il ne
fut plus permis de donner des livrées qda fes domeftique.*
ou fl fon çonfeil,
En France, à l'exception du roi, des princes &L
des grands feigneurs qui ont leurs livrées particulières
$L affe^ées à leurs dofnëftiques » les livrées font arbitraires
, chacun peut en compofer a fa fantaifie, & les
faire porter à les gens : auffi y voit-t-on des hommes
nouveaux donner à leurs domeftiques des livrées plus
fpperbes que celles dés grands, (A . R.)
L1ZET ou LISE? , (Pierre ) Hiß. de Fr. ) avocat
général, puis premier président au pari, ment de Paris,
On remarqua en lui un mélange d’audace ôç de timidité
qui diftingue les çara£l|res foibles & indécis ;
tantôt il réfiftoit aux Guifes, tantôt il leur d^mandoit
pardon ? on a dit que tantet il paroifloit plus qu’un
homme, & tantôt moins qu’une femme. Il fe diftin-
guoit par une fçvérité exceffive envers les proteftants,
(X par une amitié trop indulgente peur le fameux Noël
Beda ? ( voyez cet article ) dont il aimoit le fanatifme^
Il écrivit contre les verfions de l’Ecriture - Samte en
langue vulgaire, & ffr quelques autres mauvais ouf