
il le réprçfenta commeun trait éclatant de là vengeance'
divine , qui, avoit clioifi le jour de la fête, de St. Pierre,
pour traoper les ennemis du focceffeur de cet apôtre.1
Cette campagne de 1521 Fut favorable en Italie au
pape & à l’Empereur, Lautrec perdit non-feulement
le Milanès, mais encore Parme &. Plaifance. Léon X.
avoit dit plufi ursffois qu’il mourroit content r pourvu
qu’il vît Parme & Plaifânçè enlevés aux François ;
ce mot femblàde condamner,; en recevant à la fois
toutes ces. heureufos nouvelles-, il en reffentit une joie
qui, par Ion excès même, lui devint, dit-on, fuuefte.
Il mourut le 2, décembre au bout de trois jours ,de
maladie. Les uns attribuèrent fa mort au falfiff ment
de joie dont il avoit été pénétré, les autres acculèrent
Barnabe Malefpine fon camérier, qui faifoit l’office
d’échaafon de l’avoir empoifonné. Il parcît qu’il fut
étolifté par un catharre viol .nt, accompagné de fièvre.
Léon XI , 1e dernier- des papes de ce nom , étoit
suffi'de la ma:fon de Médicis ; il s’appelloit Alexandre
Oétavien de Médicis, ou le cardinal de Florence ;
il iie Piégea que vingt-lix jours ^ ayant été nommé
le Ier. avril 1605 , à la mort de Clément V III, ôc
étant mort le 27 du même mois.
L É .Q N A L L A T I U S 0« ALLAZZX (Voye^
àllatius. )
LÉONARD , ( Saint ) ( Hiß. Ecclifiaß. ) vivoit
dans le fixième fiècle. C’étoit un folitaire ; un anonyme
a écrit fa v ie , mais fa véritable hiftoire n’en eft pas
p’us connue.
LÉONARD de Pife , ( Hiß. Litt. Mod. ) .rieftpar
lui que [Italie d’abord , & enfoite le refie de l’Europe
a connu l’ufage des chiffres arabes & de l’algèbre.
Etant à Eugie ville d’Afrique , où fon père étoit facteur
de quelques marchands Pilans , il .connut lés
chiffrés arabes, & les fit connoître à fa patrie vers
le commencement du treizième fiècle.
LÉONCE, ( Hiß. Rom. ) patriçe d’Orient, après
avoir rendu les plus grands fervices à Jüffinien IL
lut devint fufpeél. Dans le. temps qu’il attendoit la
récompenfe de fa valeur, il fe vit acçufé par les envieux
de là- gloire, & condamné aux ennuis d’une
éternelle captivité. Il obtint fon élargiffement , mais
plus fenfible à l’offenfe qu’aux bienfaits dont on vouloit
le combler, il s’arma contre fon maître qu’il força
d’abdiquer l’empire. Léonce porta la guerre en Afrique,
où il n’éprouva que des revers. Tibère Abfimare
profitant du mécontentement des fbldats -, a’iuma le
feil de la sédition. Léonce précipité du trône, y vit
remonter Jüffinien qui le condamna à avoir le nez
coupé & la tête tranchée. Il n’a voit régné que- trois
arts, &. dans ce fièele de barbarie, il ne commit aucun
aéle de cruauté : il avoit' épargné la vie de Jüffinien,
qui le condamna a la mort. ( T - N. )
LÉONICENUS, ( Nicolas) ( Hifi. Lut. mod. )
médecin à Ferrare , auteur de la première traduélion
latins des oeuvres de Gaben , il a traduit auffi en
latin les aphorifmes d’Hippocrate. I l y aencore de lui
un traité de P Unit, & plurium allorum médic. in- me-
dicinâ erroribsi. Il s’attacha peu à la pratique de fon
art, mais il écrivoit beaucoup. Je guéris peu , difo't-il,'
mais j ’enfeigne à guérir; on a de lui auffi des ouvrages
de littérature. 11 a traduit en Italien Dion ? Procope ,
Lucien. Il a écrit des hifloires diverfes en latin, Ôc:
fait une grammaire latine. Né dans le "Vicentin, en
1428, mort en 1523. prefque centénaire.
LÉONIDAS, ( Hijl. Ane.) c’eft le nom de deux
rois de Sparte. L’un pour obéir aux faintes loix de'
Sparte, mourut en défendant avec trois cents homm?s, le
paffage des Thermopÿles , contre l’armée de Xercès,
dix mille fois plus nombreufe ; ce fait arriva l’an 480
avant J. G Ce s termes : pour obéir, &c. font tirés'
de la fameufe mfeription qui en confiera la mémoire.
Leonidas & les trois cents Spartiates (àvoient qu’ils
alioient à une mort certaine. Léonidas, en partant,
recommanda feulement à fa femme de fe marier après
fa mort, à un homme qui fît des enfants dignes de
fon premier mari.
Xercès-avoit voulu corrompre un tel homme, en
lui promettant l’empire de la Grèce. Quand je puis mourir
pour ma patrie, dit-il, voùdrois-jey Ye^ner injustement ?
Xercès lui demandant Es armes. Viens les prendre,
répondit-il.
L’armée des ennem's, lui difoit-on un jour , efl fi
nombreufe, que leurs traits fuffiront pour nous dérober
la clarté du foleil. Tant mieux, dit- Léonidas, nous
combattrons à l'ombre.
Pour :uoi 3 lui demandoit-on un jour-, la bravoure'
va-t-elle jufqua préférer la mort à la' vie ? Ne voyeç-T
vous pas, dit-il, que- la vie efl un don du hasard &
qu’une mort glorieufe ejl le fruit de la vertu. Tel. étoit
ce premier Léonidas. ?
Sur le fécond , qui régnoit à Sparte environ deux
fièeles &demi avant J.C. Voye^ 1’aracle : Cliombrote;
LËONIUS , poète latin du douzième fiècle ,. auteur
des vers Léonins. 11 étoit, félon les uns , chanoine dè
faint Benoît ; félon l’abbé le Beuf, chanoine de Notre-Dame.
Il mit en vers Léonins , prefque* tout l’ancien
T eftament,
On fait que les vers Léonins, font ceux qui riment
•par les deux hémiftiches ; on perfectionna dans la
fuite cette ridicule invention, f i il y. eut, .outre les
vers Léonins fimples, des doublas Léonins-, des triples
Léonins.
Les vers Léonins fimples , font ceux qui riment pat
les deux hémiffiches , mais qui d’ailleurs ne riment
point entr’eux.
Les doubles Léonins, ceux qui riment deux à deux
& par les hémifriches.
Les triples Léonins, ceux qui, outre la rime de la
fin, mettent encore une rime après le premier pied
& une après le treifième , & qui font l imer a\nfi
deux à deux les vers en trois endroits ; vo’ci un
exemple de ces derniers dans l’épitaphe de Henri ,
comte de Champagne, à faint Etienne de Troyes.
Largus eratn, j multis dederam, | multumque labo-em
Hic tutelam ; \nunc, quoifo, feram fruàlum meliorem»
Quoi flatuo11 tibi , templa tuo | promartyr honore
Perpstuo. [ Rege, daque fuo \ piodejfe data ri.
Quant aux vers Léonins fimples , on en trouve
plufieurs de ce genre dans les .meilleurs poètes de
' l’antiquité", dans les auteurs claffiques. Cette conlpn-
nahee des deux’ parties du vers eft fi commune chez ,
eux , quelle ne peut pas être 1 effet du hazard ou de'
la . négligence. ' Il paroît même qu’elle eft fouvent
recherchée , & qu’ils .aimaient à faire jouer ainfi les
fubffantifs avec les adjcélifs, ou avec les participes,
ou les pronoms poffeffifs qui tiennent lieu d’adjeélifs.
Quamvis multa meis exiret viElima feptis.
Ineipe , Dameta , tu deinde fequere Menalca.■
Pollio amàt noßram , quamvis eß nißica 9 mufam.
T alia facia fuis dixerunt currite, fufis.
Afpice venturo leztentur ut omnia faclo.
O mihi tarn longa mane at pars ultima vita.
Sive fub incertas qephyris motantibus umbras,
lino hac in-viridi nuper qua cortice fagi.
Ciun complexa fui corpus miferabile nati.
Et gravis attritâ pendebat canthartis anjd.
Solvite me piled : fads efl pofuijfe yideri.
Pafiphaen nivei folatur amore juvenci.
Perducent aliqua ßabula ad gortynia vacccei
Jujfit, & invento procefßt vefper olympo.
Cum primiun paßi répètent prafepia tauri. ■
lmb ego jardois vidëar tibi amarior her bis.
Et qua vos rara viridis tegit arbutus umbra. ■
Per nemora at que altos quarendo bucula lucos.
Cum te ad delicias ferres Amaryllida noßras.
Ah l tibi ne. teneras glades fecet afpera plantas !
Doris am,ira fuam non. intermifeeat undam.
Tu mihi feu magni fuperas jam faxa timavi. ■
Non aliàs ccelo ceciderunt plura fereno.
Æmathiam & latos hami pinguefeere campos.
Agricola incurvo terram molitus aratro ,
Grandiaque ejfojjis' mirabitur off a fepulchris.
Abfint & pied fquallentia terga lacerti.
A c veluti lends cyelopes fulmina majfis.
Et premere , & taxas j'ciret dare jujfus habenas..
Eßo : agrarn nulli quondam flexere mariti.
Hue cuff urn iliacas vento tenuiffe carinas.
Et tandem Euboicls cumarum allablmur oris.
Trajicit} i 3 verbis virtutem illude fup er bis.
Virgile.
Non bene jundlanan difeordia femina rerum.
Infcrere, <§> patrias intus deprendere euros. ■
Viderat adduElo ßeElentem cornua nervo.
Stravimüs innumeris tiunidum pythona fagitds.
Ovide.
Fratrem mcerentis 3 rapto de fratre dqlentis.
Qiiani neque finithni'valueriint perdere Marß !
Nox .erat y & ccelo fulgebat luna. fereno.
Qiim tu magnorum nurnen Icefura deorum.
Horace.
Bella per amatkios plus qrnrn civilia campos.
Edidit 3 & medio vifi confurgere campo. .
Agricola fraElo 'Mariam fugerc fepnldiro. \
Qiiique colunt junflos. extremis mccnibus a gros.
Quà mare lagoei mutatur gurgite nilu
Quelquefois les confonnances font accumulées avec
la recherche la plus marquée.
Sylvcßris raris [parfit tabrufea racemis.
Puîiiceis humilïs quantum falninca rofetis. ( Virg. )
Quelquefois elles le font de manière qu’il n’y a
point de mot dans, le vers qui n’ait fa rime.
~ Ægeona fais ïmmania tefga lacertis. ( Ov. )
Sola fophocleo tua caftnma digna cothurno. (Virg. )
Quelquefois ce ne font pas feulement des vers
détaches, mais deux & trois vers de fuite, où il fe
trouve foit une rime, foit plufieurs,
A t non Heâloreis dubitavit cedere flammis
Quas ego fuflinui, quas hâc à clajfe fugavi. ( Ov. ]
Tiirn càfiâ atquè aliis intexens fuavibus kerbis 3
Mollia luteolâ pingit vaccinia callhâ ( Virg. )
Tintta- fupér leEtos canderét veflis ebumos,
Multaqüe ,de magna fupereffent fercula coenâ,
Qua procul exßruäis inerant heßerna canißris.
( Hör. )
Obfervons que ces trois derniers vers d’Horace ,
. qu’on trouve de fuite , font plus travaillés que les
vers ordinaires d’Horace, que l’harmonie en eft très
recherchée, qu’il n’eft pas poffibîe que les confonnances
continuelles qu’ils préfentent, foient l’effet du Hazard.
Nous n’avons pas cherché ces exemples,, nous nous
fommes contentés de ceux qui fe font préfentés d’abord
à notre mémoire : fi notre opinion for ce point trou-
voit des eontradiéleurs , il nous feroit aifé de les accabler
fous le poids des exemples ; & ceux qui'pourroient
conferver quelque doute à cet égard, ne feroient pas
des littérateurs nourris des bons modèles de l’antiquité.
Nous croyons donc que les anciens trouvoient dans
ces confonnances un mérite. de fymmétrie & d’harmonie
qu’ils recherchoient, mais qu'ils ne prodîguoient
pas, parce qu’il en eft de ce mérite, comme de certaines
figures qui font un-grand effet, lorsqu’elles font
rares &. juffos', & qui fatiguent lorlqu’elles font multipliées.
Quant aux vers Léonins de la baffe latinité, ils
n’en font pas moins ridicules par l’affeéfatïon , le
mauvais goût & la platitude, & l’exemple des anciens
ne lés juftifie pas-
LÊÔNTIUM , ( Hiß. Ane. ) courtifane philo-
fophe dont on a donné le nom à la fam affe Ninoa
de Lcnelcs belle comme elle , courtifane comme
elle , philofophe coïnme elle ; Léontium écrivit pour
défendre la doélrine d’Epicure fon maître & fon
amant , contre ce fameux Théophrafte , dont la
Bruyère a traduit les caraélères. Ce tribut de recon-
noiffànce & d’amitié a déplu à Cicéron qui, en convenant
de l’élégance de ce petit écrit & de î-’érud.tion
de fon auteur , ne laiffe pas de lui dire avec ion ft^, l e .
éloquent, de très greffes injures. ( ci. Nat d:or. L. 1. )
MeretricuLt etiam Lcondum contra Thecphnißum falbere
aufa eß y feito ilia quidein Jeunone & attico.
Plfov va plus lois. Lucain. Il s’indigne de l’audace de cette