
conjuration réelle ou foppofée contre Calignfe 5 dans
laquelle on accufa Getul.cus d’avoir trempé, coûta
la vie à ce dernier , l’an de Rome 790.
LÉON F ancien , ( Hlfl. Rom. ) fut ainfi furnommé ,
parce qu’il avoit quatre-vingts ans lorfqu’il parvint
a l’empire. Ce fut le premier des Grecs qui fut élevé
à la dignité impériale. Afpar , qui jouiffoit alors de
tout le crédit, le plaça fur le trôné, à condition qu’il
adopteroit fon fils. Léon accomplit fa promïffe. Cette
adoption déplut au peuple Romain , qui rnaffacra le
père & le fils, Léon accablé fous le poids, des années,
défigna pour fon fucceffeur Anthémius, dont il eut
bientôt à fe plaindre- Le nouveau céfàr dédaignant
la vieilleffe de fon bienfaiteur , fe crut arbitre abfolu
de l’empire. Son ingratitude fut punie par fa dégradation.
Les Vandales portaient, leurs ravages jufqu’aux
portes de Conftantinople, dont ils furent deux, fois fur
le point de fe rendre maîtres. Léon marcha contre eux,
& n’effuya que des revers; Il fut plus heureux contre
Genferic , qui tenta fans foccès une féconde invafion dans
l’Italie. Il fit la paix avec les Oflrogotfis qui lui demandèrent
des terres à cultiver ; il reçut leurs otages, &
leur abandonna la Pannonie. Son règne fut rempli de
troubles. Conftantinople fut prefque réduite en cendres
& privée d’habhans. Son zèle pour le chriilianifme lui
mérita les plus grands éloges de nos hiftoriens facrés ,
mais ils. ne purent le juftifier for fon avarice. Les provinces
gémirent fous le poids des impôts. Les délateurs
furent récompenfés , & plufieurs innocens furent punis
& dépQirllés de leurs biens qui devinrent la proie d’un
. maître avide. L’Eglife au commencement de fon
règne, étoit déchirée par des féélaires. La proteéfion
qui! accorda au concile de Chaîcédoine contre les
Eutichiens , impofa filence aux novateurs, & le calme
fut rétabli. Leon affocia le fils de fa fille à l’empire, &
mourut quelque tems après en. laiffant une réputation
fort équivoque. ( T-N. )
Léon le jeune , fils de Zenon,& d’Àîiâdne , .fille
de Léon l’ancien n’avoit que fix ans lorfqu’il foc-
cédaà fon aïeul. Zénon fon pere , &. félon d’autres fon
teau-pere, fut chargé de la régence de l’empire. La
mo: t du jeune Léon, qui arriva l’année même de fon
élévation, le mit en pofTeflion du trône que perfonne
ïi’ofa lui difputer. ( T.-N. )
Léon IIIe du nom, fut furnommé Vlfauricn, parce
qu’il étoit d’Ifaurie, où fesparens vivôient du travail
de leurs mains. Ilpaffapar tous les degrés de fe milice,-..
&fit parokre an génie véritablement fait pour 1a guerre.
Juftinien II fut témoin de fon courage dans fes gardes
où ' 3 fe diftingua par plufieurs actions audacieufes >
* Anaftafe ne crut pouvoir mieux affermir fon empire
qu’en lui confiant le commandement des armées
d’Orient , où il acquit une nouvelle. gloire. ■ Après
l’abdication de Théodofe , qui fe retira dans un
' monaftère , les légions le-, déclarèrent Céfar. Les
Sarrafins aflîégeoient depuis trois ans Ccnftantiacpîe
avec une flotte de huit cents voiles. Léon i’Ifaurien
s’enferma dans cette ville, où il employa le feu gré-
' .jjeois pour brûler les vaiffeasux ennemis la-pefte &
fe famine fécondèrent' fon courage ; ’& quoique coS
deux fléaux exerçaffent les mêmes ravages dans fe
ville , les Sarrafins furent obligés de lever le fiege.
Léon enflé de fes ‘foccès , s’abandona à fa férocité
naturelle. Le commerce des Grecs & des Romains
n’avoit pu adoucir fon caraâère dur Sf fanguinài're.
Il traita les-’ hommes avec plus de cruauté que les
bêtes. Deux' Juifs s’étoient infinités dans fa faveur *
ce fut à leur follicitation qu’il ordonna de brifer
toutes les images. Ennemi des lettres & de ceux qui
les cultivoient, il en fit enfermer plufieurs- - dans fe
biblothèque, entourée de boisJ fec & de matières
eombuftibles, &. y fit mettre le feu. Le pape lança
contre lui les foudres de l’excommunication ; mais
Léon qui avoit dès légionsN à lui oppoler- ,v ne ■ lui
répondit que- par des menaces qu’il auroit réalffées ,
fi la mort ne l’eût enlevé après un régné d£ vingt-
quatre- ans. Sa mémoire fut. en exécration. II. ne rat
en effet qu’un barbare qui porta fur le tr-,ne toute la
férocité qu’on reprochoit'aux Ifauriens.Il éroit propre
à commander une armée, mais incapable.de régir
un empire , for-tout dans des temps paifibles, (T.-iV.)
Léon IV , fils de Conftantin Copronyme , fut
l'héritier de fa puiffance & de fes vices.1 Sa' mère,
princelTe vertueufe," lui donna une éducation qui ne
put reélifier la perverfité de fes penchans. Maurice
avoit confacré à Dieu une couronne enrichie de
perles & de diamans. Léon frappé de leur éclat, fe
mit for fa tête & s’en fit un ornement toutes les fois
qu’il parôiffoit en public. Son impiété & fes perfé-
cutions contre les orthodoxes le rendirent odieux à-
une{ partie de la nation » qui peut-être a chargé les
couleurs dont elle a peint les principaux traits de
fon règne. Il fut tué en Syrie , d’où il vouloit chafe
fer les Sarrafins qui s’en étoiènt emparés. ( T. - N. )
Léon t Arménien, ainfi nommé , parce qu’il., étoit
né en Arménie, s’éleva par fon courage au commandement
des armées. Nicéphore qui l’avoit comblé
de biens & d’honneurs , le foupçonna d’intelligence
avec fes ennemis. Il fit inftruire ' fon procès, SL for
Tes dépofitions des témoins , il fut condamné à être
battu de verges , & à la peine dè l’exil, où il prit l’habit
monaflrque. Michel Curopalate difputant l’em-f
pire ’ à Nicéphore, tira Léon de fon cloître pour le
mettre à la tête de fes armées qui proclamèrent empereur
leur nouveau général. Michel effrayé’de cette
éleélioh, abdiqua l’empire , & fe retira dans un monaftère
, après avoir été revêtu de la pourpre' pendant
iin an. Léon, poffeffeur paifible du trône , fit
mutiler le fils de Michel pour n’avoir point de concurrent,
enfuite il tourna fes armes contre les Bulgares,
dont il fit un horrible carnage, Ôc.fe&.vi6loires
réunirent la . Thrace à l’empire. Les Barbares déjà
maîtres d’Andrinople , menaçoient Confiantinopîe
lorfque leur défaite les fit fouferire aux conditions
d’une paix humiliante pour- eux ; quoiqu’ils fuffent
idolâtres , ils ; jurèrent l’obfervatioii du- traité for
l’é/angiîe ; & Léon , qui portait le titre de chrétien
? prit les dieux du paganifoie. pour témoins de
fort ferment. Léon , dont le zèle étoit cruel, PerJe-
cuta les défenfours du culte des images , dont il devint
lui-même la viélime. Le peuple furieux de ce
qu’il fe privoit de l ’objet de fon culte , confpira fa
perte. Les conjurés choifirent le temple pour con-
fommer leur crime ; & dans le temps qu’il entormoit
une antiènne , ils lui coupèrent la tête,.Remirent fon
corps en pièces au pied de l’autel :• fa femme fut confinée
dans un monaftère, & fon fils languit dans, lexil.
( T . -M )
Léon V I , fils •'&Lucceffeur de l’empereur Bafile,
fut furnommé le Philofophe , quoique fes moeurs diffo-
lues le rendiftent indigne dé porter un fi beau nom.
Les ftavans , 'dont il fut le proteéleur , lui defererent ce
titre par reconnoiffance. Les lettres qui devroiënt elever
l ’-ame vers le foblime , la courbent quelquefois ^ vers
1a terre, & leurs éloges ne font pas toujours des vérités.
L<?W s’appliqua particuliérement à TAftrologie : cette
feience frivole lui donna la réputation de percer dans
l’avenir. 11 étoit véritablement né pour les détails du
gouvernement. La police févère régna dans toutes les
villes : la fûreté fut entière for les routes, les émotions
- populaires furent prévenues ou punies. Il fe dégulfoit la
nuit, êt parcouroit les rues pour examiner fi les féntinelles
étoient à leur pofte. Un jour il donna Ion argent aux
gardes de nuit, fous prétexte qu-’il craignoit d’être volé.
La même fomme lui fut exactement rendue le lendemain;
ayant enfoite rencontré d’autres gardes , il fut
traîné en prifon après en avoir été extrêmement maltraité:
les uns furent magnifiquement-récompenfés , &
les autres févérement punis. Léon plus propre a prefi-
der à la police d’un état qua en protéger les poffef-
fions, marcha contre les Hongrois, les Bulgares & les
Sarrafi ’.s qui défoîoient les frontières , par-tout il
ri’effuya que des revers. Il fiit réduit à acheter l alliance
des Turcs, qui dès ce moment:découvrirent
Péfemens, les Prifcillianiftes , les Eutycmens , pro-
tefta contre le brigandage d Ephefe, où 1 errëur de
ceux-ci avoit prévalu en 449, & préfida par fes
légats au concile oecuménique de Chalcedoine en 451,
•où elle fut proferite , & où la lettre écrite par faint
Léon à Elavien, Patriarche de Conftantinople, fut
adoptée comme contenant la dodrine de leghle. Vers
le même temps ce faint Pape, par i’ondton touchante
fe route qui pouvoit les conduire à l’empire. L’églife
de Conftantinople étoit déchirée par unfchifme. Léon
dégrada Photius , auteur de toutes les nouveautés;
rnais il n’en fut pas mieux traité par un dé fes foccêf-
feürs qui l’excommunia pour s’être marié quatre
fois ; ce qui étoit défendu par la difcipline de l’églife
Crreceu:. Le patriaiche téméraire fut chaffé de fon
fiègé , & 1 excommunication fut éteinte. Ce prince
fans moeurs éteit embiâfé de zélé, êt ne manquât
pas dé lumières; tandis qu’ü s’occupoit de querelles
tfiéologiques. -ks Barbares inondc-ient fes plus b iles
provinces. Il çompofoit des homélies, où l’on trouve
plus de déclamation que de véritable é'oeuence-: il
s’exerça aufti for fe Jurifprudence, & réfo tua p u*
fieurs loix dè Juftinien qui avoient befoin d’explication.
Son ouvrage le plus ef ime eft un traite de tad -
que, d’autant plus euneux quil inft uit de l’ort.re
des batailles de fon temps & de la manière de combattre
dés Sarrafins & dès Hongrois. Léon mourut de fe
dyfTenterie fan 911 de notre ere. ( T .-N .')
Il y a eu onze papes ..du nom de Léon, Le prenver
eftTaint Léon, furnommé le grand élu en 44O ap. es
U. mort de Sixte III. Il combattit les Manichéens, les
attachée à fes difeours, arrêta & defarma ce
fléau, de Dieu , ce terrible Attife, Si feuya Rome de
fa foreur , mais en 45 5 Gcnféric fit ce qu’Attila n avoit
pas fait , il prit & faccagea Rome ; à peine Leon
put-il préferver les principales Bafibques, ^ & obtenir
qu’il n’y auroit ni meurtres ni incendies. Léon mourut
en 461. L’édition la plus eftimée de fes ouvrages,
quoiqu’il y en ait de plus modernes, eft celle que le
fameux P. Quefnel , en a donnée à Paris en 1675.
Léon II. n’occupa le faint fiége qu’un an depuis
68a, jufqu’en 683. Il inftima le_ baij'cr de paix à la
meffe & l'afperjion de l'eau bénite.
Léon I I I , élu en 795 à la place d’Adrien I. fut
dévoué à Charlemagne comme l’avoit été fon pre-
déceffeur. Il commença par faire part a ce prince de
fon exaltation avec toutes ks marques pofîibles de
foumiflion ; il lui envoya les clefs du tombeau de
feint Pierre , l’étendard* de la ville de Rome , & le
pria d’envoyer un commifîaire pour recevoir le ferment
de fidélité que les Romains dévoient lui renou-'
veiler à caufe de cette mutation, comme au vainqueur
des Lombards - qui foccédoit à toute leur puiffar.ee ,
d’ailleur? comme au bienfaiteur des papes & au patrice
de Rome, car Charlemagne n’étoit pas encore em-
• pereur. ,
Pafcal Si. Campule , parens du dernier pape , apres
avoir fait inutilement chacun de fon côté tout ce qu ils
avoient pu pour lui foccéder , formèrent le complot
d’affafïiner celui qui l’avoit emporté fur eux. Au milieu
d’une proceffion folemnelle, le 24 avril 79 9 , Pafcal
&. Campule , étant aux côtés du pape , qui les
mettoit au rang de fes meilleurs amis, & auquel ils
n’avoient jamais fait leur cour avec plus d’empref-
fement, on vit paraître une foute d’aflaffins armés,
qui diflîpèrcnf la proceffion , fe jettêrent fnr le pape, .
le' renversent de cheval & le foulèrent aux pi. ds.
Pafcal & Campule , refiés feuls du clergé avec le; ;
Pape, changèrent tout-à-coup de perfonnage, & fe
mitent à la tête des affaffins. Leur intention étoit,
dit-on, de crever les yeux au pape 8c de lui arracher
,1a langue; Anaftafe le bibliothécaire n’a pas balance _
à dire que Léon eut réellement la langue arrachée
&. les yeux crevés , mais que la langue St les yeux
lui furent à l'inftant rendus miraculeuicment ; ce miracle
a même été inféré en 1673- clans le Maityro—
love romain. Laiffons les miracles : les affaffins , au lieu
d ° s ’arrêter à mutiler le pape, avoient voulu fans
douté le 'tuer', & le .la’iffèrênt pour mort. Albin,
camerlingue du faint ftége, vint a main aimée enlever
le pape, pendant la nuit, Scie .duc de Spoleïe, accouru
avec,de plus grandes forces fur le bruit de ce qui
1 s'etoit paffé, emmena le pape à Spo'ète.
Rr a