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tendant du tréfbr public. En fortant de charge, U fit
CJ clue Peu de minières peuvent faire , ce que tous
devroient être obligés de faire ; pendant ;cn a Imi-
x. fi ration, il avoit tenu regiftre de ce qu’il a voie fait,
il ût attacher ce regiftre à une cclomne pour l’ex-
pof.r a la cenfure de tout le monde. On a remarque
que pendant là magiftrature , voyant mener en prifon
le philofophe Xenocrate , faute d’avoir payé un tribut
qu'on exigeoit des étrangers, Lycurgue indigné qu’on
traixâc avec cette' dureté un philofophe fi célèbre, le
délivra , & fit mettre en prifon le fermier quiufoit
fi impitoyablement de fes droits. Peut-être même faut-
il croire que le fermier excédent Tes. droits ; car s’il
n’eut demandé que ce qui lui étoit dû , il auroit été
iijjufte de le punir; & ceferoit porter trop loin les
. privilèges de la philofophie, que de les étendre jufqu’à
ï exemption d’impôts ; lé phi'ofqphe obéit aux loix, &
ne'demande point d?en être difp'enfé. Les harangues de
Lycurgue fe trouvent dans un recueil de harangues des
anciens orateurs grecs , que les Aidés imprimèrent à
Venife en en deux Ÿol, in-fol. Il étoit contenu
pprain de Démofthènes.
LYRE ou LYRA , ( Nicolas de) £Hiß. Litt, mod. )
Nicolas de Lyra., normand &. de race juive, a écrit
contre les juifs, il a fait d’ailleurs fur la Bible, des commentaires
efiimés, Il viyoit dans le quatorzième fièçiç.
LYS AN DRE , ( Hiß. de Lacédémone ) Lacédémon.:
en-r renflit à fa patrie la fupçriorité- qu’elle avoit
cédée aux Athéniens. Les Spartiates aftbihlis par les
viétoiles d’Alcibiade ,'élurent pour général Ly fondre ,
genie audacieux & fécond en refiources. Son éloquence
militaire lui fit beaucoup d’al iés j il leva
me armée dans le Pélgponèfe , en profitant des
alarmes des Epliefiens , qui craignoient de tomber ;
fous la domnation des Perles ou des Athéniens, i
51 les engagea a lui confier le gouvernement de
•leur ville ; ayant appris que Cyrus , fils de Darius,
étoit- à Sardes , il s’y transporta pour lui expofer
combien il étoit intetpiTé à humilier la fierté çles Athé? .
niens; ce jeune prinçe dont' i l , cardia la fierté , lui
î çcorda une augmentation pour fes fcldats ; cette, libé»
ralité lui fourn t une armée de déferteursqui, çn affej-
bliftant les Athéniens , le mit en état de tout exécuter ;
tandis qu’il enrichiffoit fes foldats, il confervoit fous
fa. tente toute Fauftérité Spartiate ; il profita de l’ab-
fence d’Alcibiade, pour attirer au combat le général
imprudent a ' qui il avoit confié le commandement.
Ly fondre coula à fond vingt vaifîeaux Athéniens ; le
tetcur d’Alcibiade releva le courage . des vaincus,
qui brûloient d’effaçer la honte de leur défaite dans
un fécond combat ; Ly fondre craignit de compro-
mettre fa gloire 'contre un générai qui n’avoit point
encore éprouvé de revers. L’ année de fon commaudé-
ment étant expirée, il ne put voir fans jaloufie qu’on
luj fobft.tûofi ÇaUicratidas , qui l’égaloit en talents
militaires, & qui lui étoit bien fupérieyr en fenti •
mgnts ? il s’en vengea bafïéînmt , en renvoya it à
C.ymsje tréfor dtftiné à la paye du foldai ; Caillera- ;
ticLs p * e do S-S.ij retiouf-cî, fut dans \im-liiiiaLiÇy I
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de foutenir le poids de la guerre ; fà flotte fut battue
& difperfée à la journée des Arginc-ufes. Les alliés de
Sparte lollicitèrent le rétabliffement de Lyfandre , &
fon retour à l’armée releva tous les courages ; il juftifia
cette confiance par la vifloire d’Egos Potamos, ou
toute la flotte des Athéniens fut diflipée ; trois mille
pri.onniers furent égorgés impitoyablement par les
Péléponéfiens.
Lyfandre parcourut en vainqueur toutes les villes
maritimes, il y changea la forme du gouvernement;
il ordonna à tous les Athéniens de fe retirer dans leur
ville dont il méditoit le fiège ; fa politique étoit de
l'ai: amer ; les Athéniens , autrefois arbitres de la
Grcce | fe virent réduits à mendier la paix , aux
conditions qu’on voulut leur preferire ; Lyfandre entra
chics leur ville , dont il fit rafer les murs ; la forme
du gouvernement fut changée ; l’oligarchie fut abolie,
& on y fubftitua trente archontes , qui , dans la
fuite, furent appelles tyrans $ toutes les villes alliées
ou fujett s d’Athènes , ouvrirent leurs portes à Ly~
jandre, Ôl lui érigèrent des ftatqes ; lès poètes naturellement
adorateurs des heureux qui peuvent les
reefompenfer , chantèrent feslouanges, & le mirent au
rang des- premiers héros de la Grèce,î il ne crut pas
fon ouvrage affermi tant qu’Alcibiade auroit les yeux
ouverts ; il follicua Pharnabafe de le lui livrer mort ou
vif; ce fatrape violant les droits facrés de l’hofpitalité ,
envoya des fatelhtes qui le tuèrent à coups de dards ;
les profpérités de Lyfandre corrompirent fon coeur,
il devint avare &l cruel; huit çenrs des principaux
habitants de Mlet furent égorgés par fon ordre ; qui-»
conque Lu dépîauck étoit traité en coupable ;Jes provinces
devenues la proie de fes exaflons, portèrent
leurs plaintes à Sparte, qui rappella fon général pour
entendre la juftification ; quoiqu’il ne fût point puni., il
eft à préfomer qui! fut trouvé coupable , puifqu’il y
vécût fans confidération , jufqu’à l’expédition d?Adéfilas
, contre la Perfé, cil il fut nommé chef des
trente capitaines fubordon/iés à ce roi Spartiate, dont
il traverfa tous les defleins par une baffe rivalité ; il
retourna à Sparte , oit fon ambition lui fit jetter les
yçux for le trône : fa defcendance d’Herçule lui en.
frayoit le chemin; mais comme il n’y avoit que deux
branches de la pofté. ité de ce héros qui enflent droit
de prétendre au pouvoir fouverain , il réfolut de s’aftbi
cier à leur privilège : il corrompit la . preirefte de
Delphes ; mais, malgré toute fa dextérité.. il ne put
fe faire affoz de partifans pour arriver à fon but. . :
Toute la Grèce alarmée des progrès rapides d’Àgé-s.
filas, réfolut d’oppofer une digue à ce torrent qifi
meraçoit de tout engloutir ; toutes les villes fo lou-
lev èrent contre les Lacédémoniens, Lyfandre, qu’on
avoit laifté depuis quelque temps dans i’oubr eparüt
à la tête de l’armée :*il entra en lîéotie , dans le
defîein de faire fa jonétion avec les Phocéens ; mais
il fut prévenu par les Thébains, qui remportèrent une
yiéfoire d’autant plus complexe , que çe fut dans cette
journée qu’il perdit la vie,
Ce célèbre. îpardate , qui avoit aliéné tous les
ca.urs.pa.- kséxaâions, mourut extrêmement pauvre,.
ÜLloiqu’iT
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Stuclqu’i! eût vécu fans iuxe ; il fit fervir fes ricItelTes
à fon ambition ; & dans le temps qu’il épuifoit les
provinces, il en verfoit les tréfors fur fes partifans ;
vain & altier, il s’abandonnoit à la baffefle de la
jaloufie , Sc craignbit, de Voir fa gloire éclipfée par
l ’éclat des autres généraux. Avant lui , Sparie étoit
crainte & refpeérée ; la dureté de fon gouvernement
attira fur elle l’envie & la haine de tome la Grèce ; ’
malgré fes fuccès dans la guerre , on lui refofa une
place parmi les grands capitaines ; fon grand talent fut
de majtrifer les efprits ; fa dextérité dans les* négociations
& le gouvernement, lui auroit mérité le nom de
grande fi fes talents n’euiTent été. obicurcis par fes
vices. ( T.—N, )
LYSERUS , ( Polycarpe ) Hifl. Litt. mod. ) mi-
tnftre de Wittemberg, puis de Drefde , fit beaucoup
de commentaires fur la.Bible, & beaucoup d’ouvrages
de controverfe ; mais il eft moins connu par les propres
ouvrages, que par celui dont il a été l’éditeur.
Oeft une hiftoire des Jé&ites , défavouée par les
Jéfoites , & contre laquelle le jéfoite Gretfer a écrit ;
en voici le titre; Hijloriàordinis Jéfuitici, de Socictatis
Jefu aElore , nominegradibus, incrementis ab Eliâ
Hafenmullcro , cum duplici prcefationc Policarpi Lyferi.
Cette double préface attira de la part de Gretfer \
( Voyc^ G r e t s e r . ) quelques injures à Ly feras , qui
les lui rendit bien dans un écrit apologético-Polémique.
Né en 1552, mort en ifioi.
Un as’tre Ly férus, (Jean) de la même famille.,
do fleur de la confeflion d’Ausbourg , fe fit publiquement
l’apôtre de la polygamie ; cependant une feule
femme auroit fofijdifoit - on pour l’embarrafl'er
beaucoup, 1' publia le livre intitulé : Polygama
Xriumpkatfix, contre laquelle un miniftre de Copenhague
, nommé Brunfnanus, fit paroître la Polygamia
triumphata & la Monogamia vieil ix.
LYS! A S, (Hifl. Litt. anc. .) célèbre orateur grec,
né à Syracûfe l’an 459 avant J. C. Ce fut dans
Athènes qu’il déploya les grands talents pouf l’éloquence.
Nous avons de lui trente - quatre harangues
imprimées-dans le recueil des Aides. (. Fbye^ •ci-defius'
l’article de L ycurgue l’orateur) ; elles font acLïi imprimées
féparément.
LYSIMAQUE, (' Hïfloire de la Grecs. ) difçiple &
ami du philofophe Califthène , yoj?ant fon maître
condamné aux plus rigoureux tourments , lui donna
du poifon pour abréger -fon fupplice. Alexandre,
pour le punir de ce zèle officieux , ordonna .de le
livrer a la foreur d’un lion affamé don^ il demeura
vainqueur ; fon adreffe & foir courage lui rendirent
la faveur de fon maître, qui fêle va à tous les premiers
grades de la guerre. Après la mort' de çe conquérant
, fes lieutenants s’approprièrent. fon héritage.
La Thraee .& Ls régions vol fin es échurent a Lyfi-
maque: ce partage.alluma bien dos guerres. Antigone,
dcminateiir de la plus grande partie de l’Afie , çut
1 orgueil de traiter fes égaux en fujets; les uns furent
depoumes , & les autres maliacrés par fes ordres ; ce
lut pour prévenir leur opprefiion , que Séleucus,
Hïfloire. Tome l î l ,
E Y S '409
Ptoîoméè & Caflandre fe liguèrent avec Lyf.rtiaque
s. contre cet ennemi commun. La race d’Alexandre fut
éteinte par, les crimes de Fambitieux Caflandre.; alors
les gouverneurs, établirent leur domina: »wn dans les
pays qui leur avoiént. été confiés. Anüochus & fon
fils furent les premiers à ceindre leur front du diadème ;
leur exemple fut fuivi par ptolomée &. Lyflmaque ,
qui prirent le titre de roi dont ils avoient déjà le
pouvoir.’
Lyflmaque fe fortifia de l’alliance du roi d’Egypte i
dont il époufa la fille nommée Arfinoé : c ts
deux rois mirent dans ' leurs intérêts Pyrrhus , roi
d’Epire ; leurs forces réunies fondirent for la Macédoine
, dont il fe fit proclamer roi ; mais comme
Lyflmaque n’avoit pas moins contribué que lui à
l’expulfion dë Démétrius , il re-." adiqua fa moitié
du royaume conquis. Pyrrhus ne ménagea pas aflez
fes nouveaux fujets ; ce prince incapable de repos,
les rebuta par des marches & des fatigues ftériles.
Lyflmaque profita de leur mécontentement, pour
envahir tepte la Macédoine. Démétriuschafle de
fes états, fàfîembla les débris de fon armée, & fit
uns- invafion' for les terres de fon ennemi. Sardes
&. plufieùrs autres places tombèrent fous fa puîfe
lance: mais Agathocîe, fils de Lyflmaque , l’obligea
de fe retirer à l’Orient. Il ne reftoit plus que deux
capitaines d'Alexandre , Lyflmaque & SBeucus , âgés
l’un & l’autre de plus de quatre-vingts ans ; ils
ayoient toujours vécu amis,, & avant de mourir ,
ils s’acharnèrent 'à s’entre - détruire. Séleucus agref-
feur, entra dans l’Afie mineure , avec une nembreufê
armée ; il prit Sardes , 011 Lyflmaque avoit renfermé
tous fes tréfors ; ce dernier paffa l’Heilefpont pour
arrêter fes progrès , il engagea une aflion ou il
perdit la vie ; fes états tombèrent fous la puifianc®
dçSél eucus. ( TVA7,)
Lysimaque, fils d’Ariftide , n’eut d’autre héritage
que la gloire de fon père ; les Athéniens touchés
de la pauvreté d’un citoyen dont le père n’avoit
été malheureux, que po’ür. avoir trop bien fervl
la patrie , lui firent préfent de cent arpents de bois,
& d’autant de terres labourables ; ils y ajoutèrent
une fomme de cinq mille livres d’argent une fois
payée , & quarante fols par jour pour là dépenfeî.
cette largeflë faite au fils , fut la plus'belle réparation
qu’ils puflent faire à la mémoire d’un père
rdpeflable. ( T.-N. )
LYSIPPE , ( Hifl, anc. ) célèbre foulpteur grec,
par quifeul Alexandre - le - Grand voulut être repré-
fenté;
Ediclo vetuit , ne quis f e , prêter Apdlem 6
Pingerst, aut alius Lyfippo duceret ara
Fortls Alcxahdn valtum Jimulantia.
ce qu’Horace appelle-s
Judicium Jubiile videndis 'artibas.
Néron ne montra pas tant de jugement & tant de
F f f