
6 c fut luivi d’un autre traité, intitulé : DeP Incfemento
e décrémenta delP imperio Ottomano.
• En 17 12 , il fonda le fameux inftitut de Bologne,
dont l’ouverture fe fit en irj 14.
En 1715 parut Ion hifloire phyfique de la mer. La
même année il fut reçu affocié étranger de l’académie
des fciences concurremment avec le duc d’Ef-
calonne , grand d’Efpagne. Le roi ne voulut point faire
de choix entre eux, il ordonna que tous deux feroient
de l’académie, & que la première place d’affocié
étranger qui vaqueroit, ne feroit point remplie ; fur
quoi M. de Fontenelle fait la réflexion fùivantè :
» N’eût-il pas, fans héfiter, donné la préférence à un
homme du mérite ÔC de la dignité du .duc d’Ef-
» calonne , pour peu qu’il fut relié- de tache au nom .
« de fon concurrent, 8c cette tache n’eût-elle pas
«été de l’efpèce la plus odieufè-aux yeux de ce
>> grand prince ? »
Le comte Marfigli étoit auffi de_ la fociété
royale de Londres 8c de celle de Montpellier. .
11 fit .encore un établiffement d’une grande: utilité
pour les lettres, celui d’une imprimerie fournie de
caractères non feulement latins 8c grecs, mais encore
hébreux 8c arabes; & fè fouvenant de fes malheurs
utilement pour les malheureux, il établit dans la
chapelle dé fo n inftitut de Bologne , un tronc pour
le rachat des chrétiens, & principalement de fes
compatriotes, efclavesen Turquie.
Qui ne fait compatir aux maux qu’on a foufferts !
Son grand ouvrage du cours du ,D.inube parut
imprimé en 1726; Il mourut le premier Novembre
*73°-
MÄRSILE FICIN ( Voye^ ficin. )
MARSIN ( Voye\ marchin. )
MARSOLLIER ( J a cq u e s ) ( Hiß. Litt. mod. ) ,
ch; anoine régulier de lainte Geneviève, puis prévôt-'
cFUzés, né en 1647 » mort en'1724, auteur de beaucoup
d’ouvrages connus , fur-tout dans le genre hifto-
riqüe & biographique , tels que les vies de Henri VII
roi d’Ang'eterre, du cardinal Ximenès, de Henri
de la Tour d’Auvergne duc de Bouillon , de faint-
François de Sales-, de madame de Chantal, de l’abbé
de Rancé , réformateur de la Trappe. Ce dernier
ouvrage a été vivement critiqué par dom Gervaife ,
aufti abbé de la Trappe. ( Voye^ fon article. )
L ’abbé Marfollier a aufti fait une Hifloire de P origine
des Dixmes & autres biens temporels de PEglife , 8c des
Entretiens fitr plufieurs devoirs de la vie civile.
M ÄR ST , ( François-Marie de ) ( Hiß. Litt. mod. )
d’abord jéfuite , il s’annonça par le plus grand talent
pour la poëfke latine. Son poème ' de PiPlurâ cft un
des plus agréables ouvrages de ce genre , fans dif-
tinéïion d’antique 8c de moderne ; on en retient par
coeur des vers & des tableaux entiers comme dans
Virgile & dans Ovide. L’art de peindre , qu’il pofieda
au plus haut degré , le défignoit pour le chantre de la
peinture ? 6c lui indiquoit ce fujet. Il eft impofEblp,
par exemple, que le portrait d’une vieille boflue qui
infulte à fes railleurs, biffe plus d’effet dans le tablea»
que dans ces vers:
N une inducit anum rigidis cui plnrma fulcis
Ruga cavqt frontem, gibbofo ligne a dorfo,
Cap fa fedet, geminum poples jînuatur in arcum ;
Ora tamen riElus diflendit ludicra mordax ,
Ri forefque fluos prior irrider e videtur.
D ’excellent poète latin, l’abbé de Marfy fortî des
Jéfùites, devint un profateur françois, affez obfcur ,
c’eft-à-dire, qu’il fe mit aux gages des libraires, fur
moyen d’anéantir le talent le plus heureux. Son
Analyfe de Bayle fut lue cependant, & affez lue
pour avoir été condamnée par le parlement 8c avoir
fait mettre fon auteur à la Baftille, & on juge bien
que dès-lors‘elIe ne pouvoir plus manquer de le&eiars ;
mais qui eft- ce qui connoît fon hiftoire de Marie Stuart?
On lit bien peu aufti fa volumineufe Hiftoire moderne
pour fervir de fuite à l’Hiftoire ancienne de M.
Rollin. Sa traduâion des Mémoires de Melvill , eft
un livre utile, parce que les Mémoires de Melvill,
donQI faut pourtant quelquefois fe défier, font-très-
curieux & affez véridiques. Les amateurs de Rabelais
n’aiment point qu’il ait prétendu mettre Rabelais- à
la portée d’un plus grand nombre de leéleurs ; tant pis,
difènt-ils, pour qui ne fait pas lire Rabelais. On a de
lui aufti un Didionnaire abrégé de Peinture & d’Architecture;
mais fon poème de la Peinture vaut mieux,
& peut faire des peintres. Il mourut en 1763.
MARTELIERE, ( Pierre de la) ( Hijl. Litt. mod. )
avocat au parlement de Paris, puis confèiller d’état.
Il tut connu., comme les Pafquier & les Arnauld, par
un plaidoyer pour l’Univerfité contre les Jéfùites, qui
paffa pour un chef-d’oeuvre d’éloquence,/ {farce qu’il
étoit contre les Jéfùites, 8c que l’avocat leur difoit beaucoup
d’injures ; on compara dans le temps , ce plaidoyer
aux Philippiques de Démofthène & aux Cati-
linàires de Cicéron. Quelle différence & dans l’intérêt
des fujets & dans l’éloquence des orateurs ! Aufti
les Philippiques & les Catilinaires; rie cèffent de nous
occuper ; 6c qui eft-ce qui s’occupe du plaidoyer de
la Marteliere ? qui eft-ce qui en fait même l’exif"
tencè ? L’avocat Antoine Arnauld , 8c fon fils le
deéteur, nommé Antoine comme lui , fe font fait
aufti un grand nom par leurs écrits contre les
Jéfùites ; mais aux yeux des gens fages', ce dernier
eft cent fois plus grand, lorfque , par un, pur efprit
d’équité, il écrit une fois en faveur des Jéfùites même ,
dans l’affaire de la Confpiration P api fie , que lorfque,
par efprit de parti 8c par une hairie héréditaire , il
écrit fi fouvent contr’eux , fur. tant de matières aujourd’hui
oubliées. ( Voye{ l’article A rnauld. ) La
Marteliere mourut en 1631.
MARTELLI, (Hifl. Litt. mod.) Louis& Vincent,
deux frères , poètes italiens du feizième [ühàe. On
vante la tragédie de Tullia, du premier, mort eq
1527 , à vingt-fept ou ying:-h.iit ans.
TJ
i l
• Un autre Mtrtclli, (Jean-Jacques) fecrétaire du fénat
de Bologne, autlix-leptièmefiècle, s’eftfait connoître
auffi par des tragédies applaudies ; il eft mis par le ;
marquis Maffei, au rang des meilleurs poètes italiens,
MARTENNE, ( Edmond ) Hifl. Litt. mod. ) dom
Alartcnne , bénéditlin de la congrégation de Saint?
Maur, auteur d’une multitude d’ouvrages & de collée-
cons utiles pour l’Hiftoire Eccléfiaftique, tels que
Thefaums ne vus Anecdotorum ; Vît'erum Scriptomm
ampliffitna collcElio ; divers traités fur les anciens
Rits de l’Eglife & des Moines', &c. Dom Mar-
tenm eft un des plus favants hommes qu’ait produits
l’ordre de St. Benoît, & aucun n’a pouffé plus loin
l’érudition eccléfiaftique. Né à St. J.ean-de-Lofne
en 1654. Mort en 173.9.
MARTHE , ( Hifl, Sacr. ) foeur de Lazare & de
Marie. ( Voyez La z a r e . ) Tout ce qui concerne leur
hiftoire fe trçuve dans la Bible, Evangile de St.Luc,
chapitre 10 ; de St. Jean, chapitrés 11 & 12,11 ne
faut pas croire que Lazare ait été évêque de Marfeille,
ni que Marthe ait habité le lieu où eft aujourd’hui
Tarafcon , ni Marie la Sainte-Baume ; ce font des
inventions des fiècles d’ignorance.
Ma r t h e , (ABel, Scévoia, &c. de Sainte,) [Voyez
Sainte Ma r th e )•
MART1A . .( Voyez Commode. )
MARTIAL, (Marcus-V alerius-Mjirtialis ) né en
Efpagné , véç.ut à Rome fous Galba &. fes foccef-
feurs , & mourut fous Trajan. Il a dit trop de bien
de Domitien vivant , & trop de mal de Domiden
mort. On conno.it fes Epigrammes ; Fabbé de Marollès
lésa traduites, & Ménage appelloit fa traduction des
epigrammes contre Martial.
Saint Martial y évêque Sc apôtre de Limoges,
vivoit fous, l’empire de D e ç e ; c ’e f t à-peu près tout
ce qu’on e n - fç a it .
■ M a r t i a l d’Auvergne , procureur au parlement &
notaire au C h â t e le t de P a r is la u quinzième & feizième
ftècles, a compilé ou compoië ciriquarite & un Arrêts
de la Cour dAmour. Cst^ ouvrage eft célèbre , amfi
que les Vigiles de Charles V I î , p a r le même auteur.
C e font les Chroniques>de ce temps mifes en vers,
.& bui lefquement divifées en pfeaumes , en verfets ,
en leçons, èn antiennes , comme l'office dé l’eglife.
On a encore du même auteur, P Amant rendu Cor-
délier de P Obfervance cP Amour , & les dévotes
louangess à la Vierge Marie , efpèces de poèmes. Les
poêfies de Martial d’Auvergne ont confervé tant de
réputation , malgré le temps où elles ont été compofées,
qu’elles ont été réimprimées à Paris, chez Coufteliey
en 1724. Maniai d’Auvergne mourut en 1 508.
MARTIALE, Cou-R ( Hifi> mod, d'AngL ) P cft
ainft qu’on appelle en Angleterre le confeil de guerre,
établi pour juger la .conduite des généraux , des amiraux,
6c la décision eft quelquefois très-lévère.
La coutume de juger févèrement, 6c de flétrir .les
généraux , dit M. de Voltaire , a malheureufement
$>affé déjà Turquie dans les états çjfi\étiens, L’empereur
Charles V I en a donné deux exemples dans la ■ dernière
guerre contre les Turcs , guerre qui paffoit dans
l’Europe pour avoir été plus mal conduite encore
dans le cabinet, que malheureufe par les .armes. Les
Suédois , depuis ce temps-là , condamnèrent à.mort
deux de leurs généraux, dont toute l’Europe plaignit
la deftinée ; 6c cette févérité ne rendit leur gouvernement
ni plus refpeôabîe, ni plus heureux au-dedans.
Enfin l’amiral Matthews fuccomba dans le procès
qui lui fut fait après le combat naval , contre les
deux efeadres combinées de France 6c d’Efpagne en
1744*
Il paroît , continue notre hiftorien philofophe ,
que l’équité exigeroit que l’honneur 6c la vie d’un
général ne dépendît pas d’un mauvais fuccès. Il eft
fur qu’un général fait toujours ce qu’il peut, à moins
qu’il ne foit traître ou rebelle, 6c qu’il.n*y a guère de
juftice à punir cruellement un homme qui. a fait tout
ce que lui permettoient fes talens : peut-être même ne
fèroit-il pas de la politique , d’introduire, l’ufage de
pourfujvre un général malheureux , car alors ceux
qui auroignt mal commencé une campagne au fervice
de leur prince , pourroient être tentés de l’aller finir
chez les ennemis, ( D. J. )
MARTIANAY , f Jean ) (Hiß,Litt. mod. ) béné-
diâin de la congrégation de Saint - Maur, a donné
une Vie de St. Jérôme, 6c une édition des oeuvres
de ce Père. Cette édition a été fort critiquée par
Simon 6c par Le Clerc , ßc en général elle n’eft
pas aufti eftimée des lavants que les éditions des.
Pères , données par plufieurs bénédiéfins, On a dé lui
quelques autres ouvrages pieux , moins eftimés encore«,
Né en 1647. Mort en 1717.
M A R T IG N A C , ('Etienne A lg a i, fleur d e )
( Hiß. Litt, mod. ) traducteur très - médiocre, mais
eftimé de fon temps. Il a traduit Virgile, Horace,
Ovide , Juvénal & Perfë , 6c quelejues comédies de
Térence. 11 a traduit aufti l’Imitation de J. C. ïlavoit
. commencé à traduire la Bible. Il a écrit la Vie des
archevêques 6c derniers évêques de Paris au dix-
feptième fiècle. Il a rédigé les Mémoires du duc d’0 :>
léans Gafton, à la confiance duquel il avoit eu part.
][1 mourut en ï.698.
MARTIN, (Saint) ( Hifl. Eccléf ) Saint qui mé«-
rite d’être diftiiigué parmi les Saints mêmes , non
feulement par fa charité, mais par fa tolérance, dans
un temps où les. Chrétiens commençoient à trop ouf
Hier qu’ayant tiré leur principale gloire des perfécu-
tions qu’ils avpient fouflertes, ce leroit pour eux_.un
opprobre 4- .perièçuter à leur tour. On fait qu’ij
coupa fon habit en deux pour revêtir un pauvre
qu’il rencontra nud à la perte d’Amiens. On prétend
que la nuit fujvante , J, C. fe fit voir à I141, couvert
de cette moitié d’habit. Si,c’eft une fiélion , elle a du
moins le mérite d’être trèsrmorale. Voilà, pour çe qui
.concerne la charité de St, Martin ; voici ce .qui rer
garde fon efprit de tolérance : Ithaçe 6c Idace ,' év êque^
d’Efpagne , ayant fait condamner à mort l’héréfiai qug
Piifciljjep 6c (juclqu^s^ns de fes jèélateurs, S t %