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Les hôtelleries qu’on trouve fur les grands chemins,
dit M. de Tournefort, font de vafles édifices longs ou
cjuarr'ës , qui ont l’apparence d’uné grange. On' ne
voit en dedans qu’une banquette attachée aux murailles,
.& relevée d’environ trois pieds, fur fix de large; le
refie de la -place efl defliné pour les mulets & pour
les chameaux ; Ja banquette fertde lit, de tàble & de
cuifine aux hommes. On y trouve de petites
néesà ft-pt ou huit pieds les unes des autres , ou chacun
fait bouillir' fa marmite. Quand la foupe efl prête, on
met la nape , & l’on fe place autour de la banquette
les pieds croifés comme les tailleurs. Le lit efl bientôt
dreffé après le fouper , il n’y a qu’à étendre fbn tapis
à côté de la cheminée, 6c ranger fes hardes tout autour;
la felle du cheval tient lieu d’oreiller, & le capot fup-
plée aux draps & à la couverture.
On trouve à acheter à la porte de ces hôtelleries ,
du pain , de la volaille , des oeufs , des fruits, &
quelquefois du vin , -le tout à fort bon compte. On
va fe pourvoir au village prochain , fi l’on manque de
quelque chofo. On ne paie rien pour le gk_ : ces retraites
publiques ont conforvé en quelque manière le
xfroit d’hofpitàlqé , fi recommandable chez les anciens.
Les hôtdlerïes des villes font plus propres & mieux
bâties ; elles reffembfont à des mcnàftères, car il y "
en a beaucoup avec de petites moiquéss ; la fontaine
efl ôrdinaire'm.nt au milieu de la cour, les cabinets
pour les néc-fîités font aux environs; les chambres
font difpofées le long d’une grande galerie , ou dans
des dortoirs bien éclairé^
Dans les hôtelleries, de fondation, on ne donne
pour tout paiement qu’une petite étrenpe au concierge
, 8c l’on vit à très-vil prix dans les autres. Si
l'on veut y être à son aife, il fu/Et d’y avoir une
chambre forvant de eu:fine ; Ion vend à la porte de
Vhôtellerie viande, ' poifloh, pain , fruits, beurre,
huile, pipes, tabac, café, chandelle, jufqua du bois.
£1 faut s’adreffer à des Juifs ou à des Chrétiens pour
du vin , & pour peu de ehofe ils vous en fournifïent
en cachette.
Il y a de ces hôtelleries fi bien rentéés, que l’on
xrous donne aux dépens du fondateur, la paille , l’orge,
le pain 6c le riz. Voilà les fruits de la charité qui fait
tin point effentiel de la religionmahcmétane ; §c cet
efprit de charité efl fi généralement répandu parmi les
Turcs , qu’on vo't de bons Mufiilmans qui fe logent
dans des efpèçes de huttes fur .les grands chemins,
ils ne s’occupent pendant les chaleurs qu’à faire
repofèr ÔC rafraîchir les paffants qui font fatigués. Nous
louons ces fortes de fbntiments d’humanité , mais nous
ïie les avons pas beaucoup dans le coeur; nous fommes
$rès-poiis & très-durs, {D. J.)
HOTHER , de Suede ) roi de Suède , régnoit
vers le troifiéme fièçle. Né aimable & fenfible, il plut
à Nanna , princeffe de Norvvège , & l’aima : Hacho ,
roi de Danemarck , lui difputa fa main : les feux de
l’amour allumèrent ceux de la guerre ; Hacho fut
ghaffé de fes états, ,y rentra , fut vaincu encore , êc
périt de la main de fon heureux rival ; Frîdlef eut le
même fort : l’iiforpateur demeqra long - temps tran- ■
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quille for Te .trône. Mais bientôt fes fojets indignés cPua
joug étranger, quoiqu’affoz doux, levèrent contre lui
l’étendard de la révolte ; il marcha contrVux , four
livra bataille, & -périt les armes à. l'a main. ( M. c g
U c r ) , \
HOTMAN, {Hfo de Fr.) { François '& Antoine )
deux hères célébrés dans les temps malheureux d, la
St. Barthelemi & de la Ligue. François fut un jurif.
coiifolte très-fameux, prof ifour d: droit à Bourges,
; oii fes écoliers le Cuvèrent du maflàcre de la Saint-
Barthefonf. Sus oeuvres ont été recueillies en trois
volumes in-fol. On trouve à la tête de ce recueil, la vie
de l’auteur , compcféepar Nevelet. Le plus connu des.
ouvrages de François Hotmail, efl fbn Francc-Gallïa ,
■ oii il prétend que la monarchie hançpifo efl éfoélive ■ &
non héréditaire. Il a anfli un ouvrage intitulé : de furc-
ribus GaLlicis & cotde aCmiralis. On lui attrbue le
Vindicitz contra, tyrannos de Junius Brutus. Il mourut
en 1590.
Antoine Hotman fon frère, avocat général au p|r-
iement de Paris du temps de la ligu , mort en 1596 ,
, efl auteur de' quelques livres de droit;
Son fils , Jean Hotman , fieur de Villiers, efl auteur
entr autres ouvrages , d’une vie de Gafpard ek CAïgny
de Çhâ ïilon, amiral de France, cemppfoe en latin 9
& qui a été traduite en françcis.
Un autre Hotman fut du nombre des commiflaires
qui rédigèrent la fameufo ordonnance civile de 1667.
HOUAME ou HÇUAINE , £ m . ( ïtà fl. mod.)
Ce Se Mahométane. Les Rouantes- courent l’Arabie j
ils n’ent de logements qiie leurs tentes. Ils fe font fait
une loi particulière, ils n’entrent point dans les mol-
quées ; ils font leurs prières ôc leurs céi émonies fous
leurs pavillons, 6c müfïent leurs exercices pieux par
! s’occuper de la propagation de l’efpèce' qu’ils regardent
comme le premier devoir de l’homme; en côn-
fëquence l’objet leur efl indifférent. -Ils Te précipitent
fur le premier qui fe préfente. Il ne s’agit pas dei fe
procurer un plaifir recherché , ou de fatisfaire une
paflion qui tourmente, mais de remplir un aéle religieux
: belle ou laide , jeune ou Vieille, fille oü Femme,
un houame ferme les yeux 6c accomplit fa loi.' Il y a
quelques houames à Alexandrie, où ce culte n’efl pas
tolère; ony brûle tous ceux qu’on y découvre. {A . R. )
KOUDAR. ( Voyc^ Mot te) ( de la) 1
H OU DR Y , (Vincent) {Htjl. Litt.mod.) jéfoite ;
auteur de la Bibliothèque des Prédicateurs. Mort à Paris
en 1729, à 99 ans 6c trois mois,, .
HOU SS AIE; ( Amelot de la) ( Abraham-Ni colas)
■ Hif. Litt. mod.) auteur qui a beaucoup écrit fur la politique
& traduit beaucoup d’écrivains du même genre. On
a de lui ; la morale de Taçite , avec Un difcours critique
des traducteurs ou commentateurs modernes de Tacite ;
une Hijloire du gouvernement de, Venife , avec un
fupplément , contenant l’hijloire & quelques pièces du
différend de la république avec Paul V ; une. relation du
conclave de Clément X , en 1670. Il a traduit lhifloire
du concile de Trente , de Fra-Paclo ; l'Homme de
Cour de Bqjthafai' Gracûan, jéfoite efpagnol ; le Squitting
H o z
I '&lla Ubert-d Peneta, examen de la liberté originaire de
K Fenife , attribuée au jurifoonfulte Marc Velferus ; plu-, I fleurs livres des annjjles de Tacite , avec des notes &
1 des remarqnes. On a fous fon nom , 2-volumes i/z-12.
[ de mémoires hifloriques, politiques , critiques & litté- I raires, par ordre alphabétique , mais 1 alphabet nefl
; pas complet. Né à Orléans en 1634, mort-à Paris
! fe 8 décembre .1706 .
[ HOUFPON | f. m. ( Hiß. mod. & Corim. ) on
I nomme ainfi à la Chiné un mandarin établi çommif-
I faire pour la perception des droits d’entrée 6c de fortie : c’efl une efpèce de direéleur général des douanes.
[ Les houppons y-font des fermiers ou receveurs
[ des droits d’entrée & de fortie qu’on paie pour les
K marchandifes dans les douanes de cet empire. Diction.
K de Commerce. { A. R.)
H0 UR3S m i É pl. ( Hiß. mod. ) les Mahométans
I appellent ainfi les femmés deflinées aux plaifirs des
I fidèles croyans, dans le paradis que îs grand prophète
I leur a promis. Ces femmes ne font point celles avec
R lefquelles iis auront vécu dans ce monde ; mais d’au-
I très d’une création toute nouvelle ; d’uiie beauté fin-
■ gulièrë , dont les charmes feront inaltérables , qui
I iront au-devant de leurs embraffements, 6c que la
I /‘ouiffance né flétrira jamais. Pour celles qu’ils raffem- I blept dans leurs ferrails, le paradis leur efl fermé ;
I anfli nfontrent-elles point dans les mofquées, à peine
[leur apprend-on à prier,Dieuj & le bônheur quon
[trouve dans fours careffes les plus vohiptueufes n’efl
i qu’une ombre légère de celles qu’on éprouvera avec
I les houris. ( A . R .)
HÖUSBUL-HOOKUM, ( Hiß. mod. ) c’efl le nom
[ que l’on donne dans llndoflan, ou dans l’empire du I grand-mogol, à une patente ou expédition fignée par
Ile vifir ou premier miniilre. ( A. R.)
I HOUSTALAR, Cm. ( Hiß. mod. ) chef d’un jardin
■ du grand-feigneur. Tous les vendredis les heußalqrs
I viennent rendre compte aux boflangis hachis de leurs
t charges, 6c de la vente qu’ils ont faite de ce qui croît
I dans les jardins du grand-feigneur. L’argent qui provient-
ide cette vente efl employé à la dépenfe de bouche.
U / » . ) I HOUTTEVILLE , ( Claude-François ) (Hifi. Litt.
I^pd. ) L’Abbé Houtevilîe , de l’Académie Françpifè ,
i dont il fot même nommé focrétaire perpétuel en 1742,
|eft connu par fon livre intitulé : de la vérité de la
mReligion Chrétienne , prouvée par les faits. Mort en
| cette même année 1742. I HOWARD , ( Hiß. (T Anglet. ) Grande matfon
I d’Angleterre , qui a produit plufieufs perfonnages
lilluflre's 6c intérelTants.
I HÖZIER, {Hiß. de Fr.) Pierre d’Ho fier, Charies-
l®ené fon fils, Louis-Pierre, neveu du dernier , êc IVfo
id’Efajfor de Sérigny , fils de Louis-Pierre , tous juges
Id’armes de la noblefle de France depuis 1641 , fe font
■ toujours acquittés avec-beaucoup d’honneur des fonc-
|tions de cet emploi; mais la fatyre fuppofe toujours
pien légèrement que ceux qui font bien traités daj^ les |
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armoriaux &'Tes livres généalogiques, ont payé pour
cela. Boileau a dit :
D ’Hozier lui trouvera cent ayeux dan« Phifloire,
Et l’abbé de Boifrobert, parlant du crédit qu’il ayoit
auprès du cardinal de Richelieu, du:
On m’honoroit-, 6c les plus apparents
Payoient d’Hozier pour être, mes parents.
On a de Pierre Ho fier , mort le 30 feptefhbre
1660 , plufieurs généalogies. Boileau , dit-on 5 fit ce$
vers pour être mis au bas de fon portrait :
Des illuflres maifpns il publia la gloire ;
Ses talents furprendront tous les âges fuivants :
Il rendit tous les morts vivants dans la mémoire ;
Il ne mourra jamais dans celle des vivants.
De Charles-René , mort le 13 février 1732 , on a
le Nobiliaire de Champagne.
De Louis - Pierre, mort en 1767 , 6c de M. de
Sérigny, X Armorial général.
H U , f. m. ( Hiß. mod. ) nom du troifiéme mois des
Tartares du Catai. Il fignifie aufli dans la langue tigre
ou léopard. {A . R .)
HUBERT, (Saint) {Hiß. de Fr.) Voyeç l’article
A r ib e r t . Cet Aribert, outre Chrlperic , eut deux fi ls ,
Boggis ôc Bertrand. Beitrand fut le père de St. Hubert,
évêque de Maëôrich 6c de Liège, qui fut l’apôtre des
Ardennes, 6c qui mourut en727.
H u b e r t , ( Matthieu ) {Hiß. Litt, mod, ) Oratorien
célèbre ; on a fon Sermonaire. Il c&foit qu'e le P. Maflillon,
devoit prêcher devant les maîtres , 6c ■ lui devant les
domefliques* Un homme confidérabie lui rappeliant,
dans le tempe de fa plus grande réputation , qu’ils
avoiént fait leurs études enfembfo. Pourrais -je t avoir
oublié., dit-il, vous me fourhijßeç dès livres & quelquefois,
des habits. .Mort en 1717.
HUBNER, ( Jean ) ( Hiß. _ Litt. mod., ) géographe
allemand , dont la Géographie urâverfelle efl affe*
connue. Mort en 1732.
HUDSON , ( Henri) ( Hiß. d?Anglet. ) pilofe an-
glois , dont le nom a été donné par les Anglois, à
un détroit &\à une bàid*, fitués au nord du Canada.
Son expédition efl de 1610.
Un autre Hudfon ( Jean ) eft un fçavant, auquel
on doit plufieurs bonnes éditions d’anciens auteurs.
Mort emi 719. '
HUEIPACHTLI, f m. {Hisi. mod.) douzième mois
des Mex.cains ; il répond à un jour de notre mois
d’Oélobre, leur année commençant au 26 Février,
6c ayant dix-huit mois de chacun vingt jours. On
l’appelle quelquefois feulement packtli. ( A. R )
HUET , ( Pierre-Daniel ) ( Hiß. Litt. mod. ) L’article
qu’on va lire a été compoié dans une occafion où
oi* demandoit l’çloge de M. Hua ; il tient donc tm