
les rochers de la Trachonite, d’où Hérode eut beau- I
coup de peine à les déloger* Les environs d : Rome I
en étoient aufli infeftés. On appella latroncs ceux qui
attaquoient les pafl'ans avec des armes; grajfatores
ceux qui ne fe fervoienr que de leurs poings.
LASCARIS, ( Hiß. mod.) c’eft le nom de quelques
empereurs grecs du treizième fiècle d’une ancienne
famille grecque.
Ceft aufli le nom de quelques favans, reftaurateurs
des lettres en Italie , qui étoient de la même famille,
tels qu*André Jean, dit Rhyndacene & Conftantin,
qui tous deux, après la prife de Conflantinople en
1453 , payèrent en Italie, où ils portèrent les çonnoit*
fances de leur pays. Rhyndacène efl le premier à qui
on a l'obligation d'avoir apporté en Europe, la plupart
des beaux manuferits grecs que nous y voyons,
Laurent de Médiçis l’envoya plufieurs fois a Conftan-
tinople pour cet emploi. Louis XII l’envoya en Am*
ballade à Venife , Léon X lui donna la direélion d’un
collège des Grecs à Rome. Les faveurs de François I.
le ramenèrent à la cour de France, où il fut un des
plus utiles inlfrumens de la reftauràtipn des lettres.
François I. le mit avec Judée à la tçte de la bibliothèque
qu’il forma principalement par leurs foins à
Fontainebleau. Il mourut en 15 3 5 à 90 ans. On a de
lui quelques épigramrpe? en grec &. en latin.
Confiant!n enfeigna les belles-lettres dans différentes
villes de l’Italie , à Milan, à Naples, à Meffine ; le
cardinal Bembe fyt fon difçiple. On a de lui une grammaire,
en grec feulement, c’eft-è-dire, qui ne peut
fervir qu’à ceux qui n’en ont pas beibin, mais cette
grammaire a cela de remarquable, qu’elle efl la première
produôion grecque ae l’imprimerie depuis l’in—
venùqn de çet art, Le fenat de Meffine avc|t donné à
Conftantin le droit de bourgeoifie en 1465. Lafcari?
par reconnoiflance laifTa fe bibliothèque au fénat, qui
par reconnoiffance aufli lui fit érigeT un tombe au de
tnarbre,
LATERANUS (Plautius,) (Hiß. rom, ) homme
ccqrageyix §£ vertueux, d’une force de corps égale à
cellç de fon nme. Ce fut de tpus ceux qui entrèrent dans
)a conjuration de Pifon contre Néron, celui qui s’y
détermina par les motifs les plus purs, c’eft-à-dire, par
la haine dé la tyrannie du crime, fens aucun motif
perfonnel de haine , de crainte ou de vengeance. On
ne lui îalfla point comme à plufieurs des autres conjurés,
le choix de fe mort. On le traîna au fopplice fans lui
donner le temps d’embrafler fes enfans. Le lieu où il
fut exécuté fut celui où on exécutoitles efclaves; il
mourut avec la plus grande fermeté, fans rien révéler,
fens même dire un mot au tribun Statius qui Pimmoloit,
& qu'il fevoit être un des conjurés., qui apparemment !
n’avoit pas encore été dénoncé- Plautius Lateranus
étoit confùl défigné. Çeft de lui que le palais de Latran
a tiré fon nom,
LA T IN S , empire des , ( Hiß. mod. ) on nomme
ainfi fefpèce d’empirç que les Lroifés fondèrent en
IZ04, fous le règne d'Alexis Comnène; en s'emparant
de Conflantinople , où depuis long-temps régnôit
un malheureux fdiiune qui avoit mis une haine implacable
é(ltrfe les nations des deux rites. L'ambitîoff y
l’avarice, un faux zele déterminèrent les François &. Ie£
Itali ens à fe croifer contre les Grecs au commencement
du xiij. fiecle.
L’objet des Croifés, dit M. Hénault, étoit la déJ
livranec de la Terre-Sainte; mais comme en effet ils
ne cherehoient que des aventures , ils foncèrent,
chemin faifent, Y empire des Latins ; & les François
étant maîtres de Conflantinople , élurent pour
empereur des Grecs, Baudouin, comte de Flandres ,
dont les états éloignés ne pouvoient donner aucune
jaloufie aux Italiens. Alors laiflant l’expédition de la
Terre-feinte, il? tentèrent de maintenir dans l’obéife
fance l’empire qu’ils yenoient de conquérir, qu’ort
appella Y empire des Latins ; empire qui ne dura quç
<» 8 ans.
Au bout de ce tems là, les Grecs fe révoltèrent';
chafsprent les François, & élurent pour empereur,
Michel Paléologue. Ainfi fut rétabli l’empire grec,
qui fubfiffe près de 20Q ans jufqu’au règne de Mahomet
11. Ce foudre de guerre prit Conflantinople le 29
Mai 1453 , conquit Trebizonde, fe rendit maître de
douze royaumes, emporta plus de deux cents villes ,
&■ mourut à 51 ans moment qu’il fe propofoit de
s’emparer de l’Egypte, de Rhodes & de l’Italie {D . J .)
LA T 1NVS-LATINIUS «« L A T 1NO-LATINI,
(Hifî. Litt. mod.') fiit employé à là çorreétion du
décret de Çratieni On a de lui aufli une compilation
fous le titre de bibliotheca facra & profana. Dominique
Macri, éditeur de çet ouvrage, a mis à la tête la vie
de l’auteur. Jufte Lpfe appelle celui-ci : probijjimus
fenex & omni Litterarum genere injlruttijjimus. Il ne
mériteroit guère le premier de ees éloges, s’il étoit
vrai qu’il eût fùpprimé les pièces contraires à fes fenr
timents comme il en a été aceufé. Il avoit çté attaché
à plufieurs cardinaux & l’étoit fort aux intérêts & aux
principes de là cour de Rome. Né à Viterbe en 1513*
Mort à Rome en 1593.
LATOMUS (Barthelemi) ( HUI. Litt. mod.) ce
nom de Latomus, lignifie le Maflon. Barthelemi Latomus
ou le Maflon étoit né en 1485 à Arion dans le duché
de Luxembourg ; jl occupa le premier au çollége
royal la cfiairé de prpfè fleur eii éloquence latine ;
cette chaire fut créée pour lui en 1534, Cette même
année les proteftans affichèrent à Paris des placards injurieux
contre Teuçhar’ftie &. |a foi de l’églifé ; on attribua
d’abord cette infblence aux Allemands , & feus le
nom d’Allemands on copiprenoit tous les fojets de
Charles-Quint ; la vie de ces étrangers fut quelque
temps menacée par je peuple, qui quelquefois, &
fur-tout en matière de religion , condamne & exécute
fans examiner, & prend tous fes foupçops pour de»
preuves. Latomus né fujet de CharlesrQùint, fut obligé
de fe caçher avec d’autant plus de fein, que fe place
étoit fort enviçe ; mais cct orage fe dijfipa prpmptenîçnf.
En 1539 François I. envoya Latomus en Italie , tpu-
jeurs pour le fervlçe des lettres, il en rçvint en 15^0;
En 154a il quitta la France, & fe retira auprèi de
l’archevêqne de Trêves, qui le fit fon confeiller. R
y chercholt le repos, il y trouva des querelles théoîo-
giquest il fut obligé d’entrer à foixante ans dans C;tte
carrière nouvelle; il quitta Cicéron St Virgile pour
difputer contre Martin Bucer. Lorfqu’il étoit homme
de lettres, il avoit fait beaucoup de vers latins à la
louange des empereurs Maximilien, Charles-Quint &
Ferdinand fes maîtres ; de François I. fon bienfaiteur ;
de S ckinghen fort compatriote ; il avoit fait des notes
for Cicéron & for Térence B il avoit donné un abrégé
de la diale&ique de Rodolphe Agricola, & compofë
quelques autres ouvrages. Il mourut à Coblents vers
Fan 1366.
Un autre Latomus ou le Maflon ( Jacques ) doéleur
de Louvain, grand controverfifte, écrivoit contre
Luther quelque temps auparavant; on a fes oeuvres
imprimées in*fol. Il mourut en 1544» Nous ignorons
s’il étoit de la famille du précédent, & qu’importe ?
L A V A L , ( Hiß. de JFr. ) noble & ancienne maifon
de France. GuiL & Gui II. de Laval vivoient fous
la fécondé race de nos rois. Gui II* ne laifTa qu’une fille,
elle époufa Hamond, qui prit le^nom de Laval, &
qui le confervant, quoiqu'il n’eût point d'enfens de
ce premier lit, le tranfmjt aux enfâns qu’il eut de fe
fécondé femme, Helfardre de Bretagne. Gui III, Gui
IV. & Gui V. defcendoient de ce Hamond. Gui V
eut une fille unique, Emme de Laval, qui époufe
Matthieu II. do Montmorenci, connétable de France,
fornommé le grand, mort en 1230* Il avoit des enfans
d’un premier lit» Gui de Montmorenci, né du fécond
mariage, prit le nom de Laval> qui efl refté à fa poftérité,
mais il retint les armes de la maifon de Montmorenci,
qu’il chargea de cinq coquilles d’argent fur la croix ,
pour marque de puîné.
Depuis ce temps tous les Laval font Montmo-
rend. ( Voye% ce dernier article.)
LAVANDIER, f. m. ( Hiß. mod. ) officier du roi,
qui veille au blanchiflage du linge. H y a deux la-
vatidiers du corps, fervant fix mois chacun ; un la-
vandier de panetterie-bouche ; un lavandier de pa-
netterie commun ordinaire ; deuxlavandiers de cuifine-
J?ouche & commun. (A .R . )
LA V AR D 1N. Voyc{ ( Beaümanoir. )
L A V A T E R , (Louis ) ( Hiß. Litt, mod.) contro-
vérfifte protefiant, chanoine & pafteur de Zurich , a
fait une Hifioire facramentaire, des Commentaires ,
des Homélies ; mais c’eft par fon Traité de Spetfris ,
qu’il efl connu. Mort en 1586.
LAVAUR , ( Guillaume de ) avocat. On a de lui
une Conférence de la Fable avec THiftoire , où il s’eft
beaucoup aidé de la démonflration Evangélique de
M. Huet, & un ouvrage d'un autre genre, THifloire
fecrète de Néron, ou le Feftin de Trimalcion, traduit
avec des remarques hiftoriques. Mort en 1730.
LAUBANIE, ( Yrier de Magonthier de) (Hiß.
de Fr.) lieutenant - général des armées du roi , &
grand’eroix de l’ordre de St< Louis, célèbre for-tout
par la belle défenfe de Landau en 1704 , contre les
armées réunies du prince Louis de Bade & du prince
Eugène ^ 'boTenue; par l'armée d’ obfervati n du lord
Marll orough. Il foatint le fiège pendant foixante- euf
jours. Il perdit la vue le 11 oaobre par l’éclat d îne
bombe qui creva prefqu’à fes pieds ; &. malgré l ’état
où cet accident le réduifoit, il ne fe rendit que le
25 novembre , en obtenant une capitulation hono a-
ble» Il mourut à Paris en 1706; il étoit né en 16 4 1,
dans le Limoufin.
L’AUBESPINE. ( Voye^ A ubeseinê.)
L A U D , ( Guillaume ) ( Hiji. £ Anglet. ) archevêque
de Cantorbéry, décapité en 1644 » pour fon jufte
& fidèle attachement à Charles Ier. 11 avoit alors 72 ans.
On a de lui une apologie de l'églife anglicane contre
Fifcîier. Un' auteur nommé Warthon, a écrit fe. vie.
LAUGIER, ( Marc-Antoine) ( HUI. Litt. mod. )
né à Manofque en Provence, en 1713 , fut d’abord
jéfuite , & eut quelque réputation comme prédicateur ;
il quitta enfuite la Société , & fe livra aux .arts &.
aux lettres ; il a traduit de l’anglois, un voyage à la
Mer du Sud ; il a fait l’apologie de la Mufique Fran-
Çoife ; une hiftoire de la paix de Belgrade, occ. mais
les deux ouvrages par lefquels il efl le plus connu ,
font YEJfdi Jur £ Architecture & Y Hifioire de la république
de Venife.
Le premier a mérité à l’auteur, des éloges & des
contradictions. C’eft un ouvrage très - fyftêmatiqu'.
Selon M. l’abbé Laugier, c’eft dans les parties eflentielles
de Tart, que confident toutes les beautés ; dans les pairies
introduites par le befoin , confident toutes les licences;
dans les parties ajoutées par caprice, confident tous
les défauts. Ce fyftême a évidemment le mérite de
nous rapprocher de la nature.
L’auteur recommande Tufege des colc-mnes ; mais
il avertit de les tenir ifolées autant qu’il efl poflible ;
il s’irrite contre laffe&ation de les engager dans le
mur, loifque cela n’eft pas abfolümenr nécefTaire :
croit-on , dit-il , que le portail de St. Gervais ne
feroit pas plus paffait, fi les colomnes de Tordre dorique
étoient ifolées , comme celles des ordres fupé-
! leurs ? Il appelle l ’églife des Jéfoites de la rue Saint-
Antoine , un ouvrage monfirueux , ou on a eu foin de
n oublier aucune des fautes grojjières quon peut faire
en architecture. M. deCordemoy n’avoit guère mieux
traité cet édifice.
L’abbé Laugier condamne abfolument Pufege des
pilaftres, fobftituésaux colonnes ! « conver .ifT.z, di.-
il , en pilaftres les colomnes accouplées du portique
» du Louvre , & vous lui ôterez toute fa beauté.
» Comparez les deux côtés de ce foperbe portique avec
n les pavillons en avant-corps qui le terminent ; quelle
v différence 1 11 n’a pas plus d’indulgence peur les
colomnes à boflages : Philibert de Lorme , qui en a
rempli le palais des Tuileries n'avoit point, félon lu: ,
un goût aflez épuré , pour que fa feule autorité doive
le faire admettre. Les ouvrages de cct homme célèbre
fe fentent encore du goût dépravé des fiècles antérieurs.
Le beau palais du Luxembourg n’eft pas médiocrement
défiguré par ces colomms à boflages; les colomnes
tories font bien pis encore. « Fadmire, eut fauteur, les