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v: %:ianï du mot mehianum des anciens. ( A . R. )
MEN1N -, f. m. ( Hijl. mod. ) ce terme nous eft ve-.
nu d’Efp agne , où Ton nomme menïhos*, c’eft-à-dlre ,
mignons où favoris , de jeunes enfans de qualité placés
auprès des princes , pour être é'evés avec eux, ôc pair
ta'ger leurs occupations 6c leurs amufemens,
MENIPPE, ( JHiJh Ane. ) efdave, philofophe
cynique, fatyrique , ulu ier , finit par fe“pendre ,
tout cela n’eft pas trop d’un philofophe. 11 éto t de
Phénicie, il viyoità Tlièbes. 1.1 avoit coptpofé treize
livres de Satireselles font perdues.
Un autre philofophe, Cynique du nom de Ménippe ,
diftingué par le titre de Gadarénien , qui- paroit
fdéfigner'fon pays, eft .celui.qui a donné fou.nom à
la fatyre Mçnippée, genre de {atvre, nonrfeulement
mêlée de plufièurs fortes de vers, mais encore entre-
jnê'ce de profe, & pù comme dans Vairon, il y ,
avoit quelquefois un mélange de diverfes langues.
Voilà pour la fprpie quant a y fond , le principal
objet de la fatyre Menïppée, paroit être de tourner
en ridicule des çhofes férieufes ou réputées telles.'
MENNON r SIMONIS , ( Hijl. Eccléf. ) chef des
Anabaptistes , appelles de l'on nom Mcnnohites &
qui paffént pour les plus fenfés, ou fi Ton veut ,
pour les moins infenfes des Anabaptiftes. Ce Mennon
eut un grand nombre de difciplés en Allemagne .&
dans les pays-bas. $es dogmes, outre la rebaptifa-
tion des adultes , étoient encore que Jefus-Chrift
n’avoit point reçu fon corps de la Viergè Marie,.&
que ce corps étoit ou de la fobftance du père ou de
celle du faint efprit. En çonféquence on mit a prix
la üte de Mennon en 1543. C’étoit attacher bien de
l’importance à de pareilles vifions , 6c. en attacher
J>ien peu à la vie des hommes. Mennon du moins
étoit humain, il blâma les extravagances & les cruautés
des Anabaptiftes guerriers , qui fous la conduite de
Thomas Munçer .& de Jean de Leyde ( Voyez l’article
Muncer ) ( Thomas ) çaufèrent tant detrou-
ble en Allemagne ôc dans les Pays-Bas .Mennon échappa
aux afîafîins , & mourut tranquille en 1565 a;01deflo
entre Lubeck & Hambourg. Le recueil de fes oeuvres
a été imprimé 3 Amfterd.am,
MENOCHRJS, ( Jacques & Jean-Etienne ) ( Hijl.
Litt. mod. ) -père 6c fils p- le premier, Jurifçoniulte de
Pavie étoit appellé le Balde & le Barthole de fon
iiècle : on a de lui des traités ; de recuperandâ pojfcjfione,
de adipifeendâ pojjefjîone , de poefumptiombus, de
arbitra ri-is judicum quafiiombûs & eau fis ^condliorum.
11 mourut en 16P7, préfident du çonfeil de Milan,
Le fécond, né àPavieen 1576, fe fit Jefuite en 1593.
ôc mourut en 16 56. On a de lui des infirmions politiques
& economiques, tirées de l’écriture fairite ;un (avant traité
de la république des Hébreux ; un commentaire fur
l’écriture faute. Il a eu pour éditeur le P. de Tour-r
n= "mine , fon confrère..
MENOT, ( Michel ) ( Hifi. Litt. mod. ) Corde-’
jjer, prédiaueur. dres quinziéme' & feizième fiècles,
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fameux par le ton burlefque le ridicule grotefque
de fes fermons : mort en. 1518.
MENSAIRES , f m. pl. ( Hijl. âne. ) officiers qu’on
créa3 Rome , au nombre de cinq, l’an de cette ville
402, pour là première fois. Ils tenoient leurs féances
dans les marchés. Les créanciers-ôc les débiteurs çom-
paroiffoientlà ; on examino’t îeurs-affaires ; on prenoit
des précautions pour que le débiteur s’acquittât, & que
fon bien ne fût plus engagé aux particuliers, mais feulement
311 public qui avo.f pourvu à lafuretç delà créance.
Il ne faut donc pas confondre les menfarii avec les
argentaril 6c les nutnmulani ; ces- derniers étoient des
efpepes d’uftiriers. qui faifoienf.ee mmer.ee d’argent Les
menfarii au contraire, étoient des hommes'publics qui
devenoient ou quinquivirs ou triumvirs ; mais-fe fàifoij
argentarius & mijnmùlafius quiyouloit. L’ande.Rome
3.56, on créa à la requête du tribun du peuple M.
Minucius , des triumvirs & des men faires. Cette, cféa-
tion fut occafionnée. par le . défaut d’argent. En 538,
on confia 3. de pareils officiers les fonds, des mineurs Sç
des veuves j & en $42 , ce fût chez des hommes qui
âvoient la fonéfon des menfaires, que chacun alloit
d.épofer fa vaifleile tEor & d’argent & fon argent mon-
nôyé. Il ne fut permis à un.fénateur defe rélerver que
l’anneau , une once' d’o r , une livre d’argent ; les bijoux
des femmes, les parures des enfans & cinq milltajfes ;
le tout paît oit chez jes triumvirs les menfaires. Gz
prêt, qui fe fit .par efprit de patfiotifme, fut rembourfé
fcrupuleufeméni dans la fuite. Il y avoit des menfaires
dans quelques villes d’Afte ; les revenus publics y étoient
perçus & adminiftrés par cinq préteurs, trois que fleurs
& quatre menfaires on trapeçetes ; car on leur donnoif
encore ce dernier nom. ÇA. RS)
M E N T E L , ( Jean ) ( Hifi. Litt. mod. ) on a
voulu lui attribuer l’invention de l’Imprimerie, ôf
Jacques Mente f Medeçin de la faculté de Paris vers
le milieu du 17e. fiècle, fe difant un de (es defeen-r
dans, fit deux differtations latines pour prouver qu’en
effet on étoit redevable de cet art à Jean Mentel.
Cette opinion n’a pas été adoptée, & il n’eft tefté à
Jean Mentel que l’honneur, d’avoir été le premier
qui fe (bit diftingué dans' cet art à Strasbourg. Il y
publia en 1466, une bible en 2 volumes in-folio,
& de 1473 à 1476 9 le miroir hiftorial de Vincent
de Beauvais en dix volumes aufti "in-folio. L’Empe-
, retjr Frédéric III. lui accorda des armoiries en 140.6,
Jacques Mentel pi étend qu’il étoit déjà noble : qu’importe
?
M e n u s p l a i s i r s , ou fimplement M e n u s , ( Hijl.
mod.) c’tft diez le roi le fonds deftiné à l’entretien de la
mufique tant de la chapelle que du concert de la reine,
aux frais des fpeélacles, bals , & autres fêtes de la.cour.
l ü un intendant, un tréforier, un contrôleur, Si
un caiffier des menus, dont chacun en droit foi eft
chargé de Fordonnance des fêtes , d’en arrêter, vifer
& payer les cfépenfes ( A. R. j)
MEISZ1K O W , ( Alexandre ) ( Hifi, de Ruße )
devenu pat fon mérite 5c par la faveur du ’pz.ar
Pferte L Reid- fljtiréçhal 5c prffipe, étoit ? félon l’opinion
gé».iéi^W ?
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générale, fils d*un payfan , il avoit été-garçon-pâtif-
fter à Mofeoti ; on fe fouvenoît' de l’y avoir vu
porter des petits pâtés dans les rues en chantant,
quelques-uns difent cependant que fon père avoit fervi
comme officier dans les armées du Czar, Alexis
Michaëlowitz. M. de Voltaire 5c M. le comte de
Matiftein s’en tiennent à l’opinipn commune; Menfikow
n’en fut pas moins un grand général ôc un grand
miniftre. La première bataille rangée que les Ruffes
gagnèrent contre les Suédois, fut gagnée par Menfikow,
auprès de Kalish en Pologne, le 19 odobre 1706,
ôc la première fois que le Çzar en perfonne battit
les Suédois, il étoit fécondé par Menzikow, c’étoit
à la bataille de Lefnau entre le Boryfthène 5c la
Sofia ou Sockza , le 7 octobre 1708. A la bataille
dé Pultava, du 8 juillet 1709, Menfikow eut trois
chevaux tués fous lui 5c contribua beaucoup à la
vidoire. Ce fut à un fouper chez le prince Menfikow ,
que le Czar vit la célèbre Impératrice Catherine 5c en
devint amoureux , il .l’époufa en 1707. Menfikow
contribua beaucoup à la placer fur le trône, à la ;
mort de Pierre I.
A Catherine fùccéda Pierre II. fils de ce Pètrowitz,
que fon père avoir fait périr, 5c de la princefle de
Wolfembutel, Pierre deux étoit né en 17 15 , 5c.;
n’avoit qu’onze ans ôc demi. Ce fut d’abord le prince ‘
Menfikow, qui s’empara de toute la puiflance ; il en
abufa : on voulut fe venger , 5c fon crédit fut attaqué
fourdement ; celui des princes Dolgorouky s’élevoit
peu à peu fur fes ruines : un d’eux parvint à être
favori du jeune Empereur. Cependant Menfikow ne
ceflbit d’élever fà fortune, il avoit fiancé à l’empereur
une de fes filles ; il vouloit marier fon fils à la
grande DuchefTe Natalie , foeur de l’Empereur ; ce
fut fa grandeur même qu’on employa pour le perdre.
On fit remarquer au jeune .prince le defpotiüne de
Menfikow ; on lui fit entendre que .ee miniftre
ne s’approchoit ainfi du troue que pour y monter par
degrés. Lame du jeune Empereur s’ouvrit à ces infi-
nuations, ôc. Menfikow donna prjfe fur lui par des
imprudences.
Un corps d’artifans ayant fait, félon un ufage du
pays , un préfent de neuf mille ducats à l’Empereur,
ce prince voulut en gratifier fa foeur, 5c lui envoya
cette fomme par un de fes gentilshommes. Celui-ci
rencontra Menfikow, qui ayant fu de lui où il portait
cet argent, lui dit : a l'Empereur efi encore trop
» ’jeune pour f avoir V ufage quïl faut faire de l’argent :
r> porter celui-ci chez 11101 » Je charge du tout. Le
gentilhomme , n’ofant répliquer, obéit. Le lendemain
la princeffe étant venue voir l’Empereur, fon frère,
ce prince ^ étonné du filence qu’elle gardoit fur le
préfent qu’il lui avoit fait, lui demanda s’il ne valoit
pas bien un remerciement. Elle répondit qu’elle n’avoit
nen reçu, le gentilhomme ayant été appelle raconta
ce>quij s’étoit pàffé. Menfiikowint m^i)dé.; l’Empereur
qu’il n’avoit jamais vu que docile. 5c fournis > lui
demanda du ton d’un maître , cè qui le rendoit aftez
hardi pour s’oppofer à l’exécution des ordres de fon
Empereur .Menzikow allégua les befoins d« l’état,
fJiftohe. Tome J J J,
M E N s n
6c s’exeufa- au moins par la néceffité de s’informer
avant tout fi c’étoit réellement par l’ordre de l'Empereur
qu’on portoit cet argent chez fa foeur.
L’Empereur frappa du pied, 5c dit, en colère : je
t’apprendrai que je fuis Empereur , que je veux
êtrg obéi. Menzikow le fuivit, ôc parvint à l’appaifer
pour le moment.'
Menzikow fut malade : on peut croire que ce temps
fut employé contre lui. Revenu en fanté , au lieu- de
retourner promptement à la cour, il alla faire bénir
une chapelle dans une de fes maifons : l’Empereur
étoit invité à la cérémonie, il n’y vint pas. Menzikow
eut l’imprudence de s’afteoir pendant cette cérémonie
fur une efpèce de trône , qui avoit été deftiné pour
l’Empereur ; cette petite circonftance , empoifonnéa'
par fes ennemis, décida fa perte.
Il fe rendù enfin à Pétershof, où devoit être la coür;
l’Empereur étoit à la ehafTe ôc ne revint pas de deux
jours. Menzikow fe rendit- à Petersbourg, où il attendit
l’Empereur , qui jufqu’alors avoit logé dans la
maifon de Menzikow. Mais le général Soltikoff vint
apporter l’ordre d’enlever de cette maifon les meubles
de l’Empereur, 6c de les tranfporter dans lé palais
d’été ; en même temps on renvoya au prince Menzikow
les meubles de fon fils , qui, en qualité de grand-
chambellan , devoit loger aüprès de l’Empereur.
Il fit la faute alors de renvoyer dans les quartiers le
régiment d’Ingermanland , qu’il avoit fait camper
pour fa fûreté autour de fon palais, Ge régiment qu’il
ayolt levé, lui étoit entièrement dévoué , 5c avoit
long-temps contenu -fes ennemis.
Le lendemain, le général Soltikoft vint arrêter le prince,
la femme 5c fes enfants coururent au palais d’été pour
fe jetter aux pieds de l’Empereur : l’entrée de cé
palais leur fut interdite.
Cependant on dit à Menzikow qu’il ne perdroit que
fes charges, qu’on lui laifl’eroit fes biens, ôc qu’on lui
permettroit de palier le relie des fes jours à Oranien-
bourg, jolie ville qu’il avoit fait bâtir fur les frontières
de l’Ukraine. Il partit accompagné de toute la famille
ôc avec une fuite nômbreufe de domefKques;mais
iür la ro.ute de Pérersbcurg à Mofcou , on reçoit
l’ordre de doubler fa garde, de l’obferver de plus près ,
de mettre le Icelle fur fes effets, de ne lui laiffer que
le néceffaire. En même temps on lui fait fon procès „
il eft condamné à palier fes jours à Béforowa au
bout de la Sibérie. Sa femme devenue aveugle à
force de pleurer, mourut en chemin : le refte de fa
famille le liiivit dans fon exil. Menzikow foutint fes
malheurs avec fermeté ; il eut plus de fanté pendant
les deux ans qu’il vécut en Sibérie , qu’il n’en
avoit eu dans le temps de fa puiff&nce. On lui avoit
affigné, dix roubles par jour ; il trouva le moyen de
ménager fur cette fomme de quoi faire bâtir une
petite églife , à la conftruétion de laquelle il travailla
en perfonne comme Charpentier. 11 mourut au mois
de novembre 1729 d’une réplétion de fang, dit
M* le comte de Manftein, parce que, dit-on, il
ne fe trouva perfonne à Béforowa, qui pût le fafoner.
Il avoit un fils 5c deux filles, Celle qui avoit è i A a a a
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