
te 1 3 février 1604 > fans enfants ; mais le duc Henri II
Taifla , d’un fécond mariage , deux filles.
Il avoit un frère , François de Lorraine. C ’étoit
le cas de renouveller la conteftation qu’il y avoit eu
entre le roi René & Antoine de Vaudemont. La
qyeftion étoit toujours fi la Lorraine étoit un fief
jnafculin ou féminin. Cette querelle finit, comme la
première , par des mariages. La princeffe Nicole , fille
aînée du duc Henri II , époufa Charles I V , fils de
François de Lorraine ; & îa foeur Claude-rFrançoife,
époufa le cardinal Nicolas - François de Lorraine,
évêque de Toul , frère de Charles IV , & qui quitta
l’état eccléfiaftique , voyant que Charles IV fon frère,
ji’avoit point d’enfants. Ce fut au fujet du mariage
de Marguerite ? foeur de Charles IV 8c de Nicolas-
François, avec Gafton, duc d’Orléans, que naquit
entre la France & la Lorraine , çette longue guerre,
interrompue par tant de traités , mais dont lé réfultat
fiit que Charles IV , dépouillé de fes états, & toujours
à la tête d’une armée, fut réduit au perfonnage d*un
aventurier illuftre , grand capitaine, vendant fes grands
talents & fes foibles fecours à tous les ennemis de la
France, 8c fe confblant de toutes fès difgracés par
une multitude de. mariages & d’intrigues galantes. Il
mourut dépofledé, 8c combattant contre la France ,
le 18 feptèmbre 1675,
Charles V , fon neveu , fils du prince, ci-devant
(cardinal, - Nicolas-François , lui fuccéda-, comme dit
M. Je président Hénault, dans l’efpérance de recouvrer
fes états. La devife naturelle de Charles IV 8c de
Charles V étoit;
Spoliatis arma fuperfunt.
Le dernier avoit déjà eu en 1664, la plus grande
part à la viéfoire de Saint-Godart, remportée for les
Turcs. L’empereur Léopold na pas eu de plus grand
général, ni d’allié plus fiçlèle-ç il lui donna en mar
riage , fa Leur Eléonore-Marie , veuve du roi de
Pologne ? Michel Wifnovieski.
De ce mariage naquit le duc Léopold , qpi fut
rétabli dans fes états à la paix de Rifwick, .& qui
fut le Titus de la "Pologne. On peut voir dans lé fiècle
de Louis XIV , le tableau enchanteur & touchant de
Fadminiflration de cet excellent prince, auquel il n’a
manqué que l’empire du monde.
Son‘fils fut l’empereur François Ier, qui, petit-fils
d’un duc dé Lorraine , proferit & détrôné, fils, dfon
duc de Lorraine , qui rfen eut long-temps que le titre,
Revint par fon mariage avec ^héritière de la.mgifon
«l’Autriche , un des plus puiflants princes de FEurope ;
Çuribus parvis & paupere terrq
MiJJus m imperium, magnuin.
Far le traité de Vienne , conclu en 173 5 , il eut
Je grand-duché de Tofcane, en échange de la Lorraine,
gui fut réunie à la France, après avoir .été poffédée
tn ufofruit par le roi de Pplogne , Sataniflas, père
de jteine■ JVfgng Leçrins^a, fçpîjne d§ Louis XY*
On fait combien la branche de Gui'é a été utM
& fiinefté à la France, ( Voye^ l’article du cardinal
d’O ssat. ) Cette branche eut pour tige un héros ,
père d’une foule de héros , Claude de Lo raine-,
cinquième fils de René I I , duc d 2 Loraine, Il reçut
vingt-deux blefïures à là bataille de Marignan , 8c
tomba parmi les morts , il fut fauvé prefque miracu-
leufement : il fauva la Lorraine, la Bourgogne 8c la
Champagne après la bataille de Pavie , en repouffant:
les payfans Allemands , qui menaçoient ces provinces, «
François Ier en 152,7, érigea pour lu i, Guife en
en duché-pairie. Mort en 1550,
Le duc de Guife, François, fon fils aîné, eft le héros
de Metz & de Calais ; c’eft lui qui eut la gloire de
chaffer entièrement de France , les Anglois , & de
fermer cette playe qu’Edouard III avoit faite en 13 47, '
au royaume. Mais il fut avec le cardinal de Lorraine
fon frère, l’auteur de quelques confeils violents, 8c
l’inftaurateur de nos malheureufes guerres de religion^
Il en fut la viftime ;
Guife près d’Orléans fé vit aflaffiné. ( 1563.)
Henri , duc de Guife, fon fils, dit le balafré y
prefque auffi grand que lui, bien plus coupable, fut
l’auteur dé la ligue ; il allroit détrôner Henri III ,
lorfque Henri III le fit affaflàner le 23 décembre 1 <88,
Charles, duc de Guife , fon fils , ne fut pas un
des derniers à faire fon accommodement avec Henri IV,
& ne fut pas un de fes moins fidèles fojets.
Henri, duc de Guife, fils de Charles, eft connu par
la tentative qu’il fit en 1647 , pour faire valoir les 1
prétentions de fà maifon for Naples. « Il étoit célèbre
» dans le monde, dit l’auteur du fiècle de Louis XIV,
» par l’auda. e malheui eufe avec laquelle il avoit en*.
» trepris 4.e fo rendre majtre de Naples. Sa prifon,
>» fès duels, fès amours romanefques , fes profufions ,
» fes aventures le rendoient fingulier en tout. Il femr
j> bl.oit être d’un autre fiècle. On difoit de lui en le
» voyant çourir avec le grand Condé, ( dans le fameux^
» Carroufel de 1661) Voilà les héros de la fable «S* de •
v PHijlpire, . J |
Louis de Lorraine, un de fes frères , mourut le
27 feptembre 1654 , d’une bleffure reçue dans urç
combat près d’Arrâs.
La branche des ducs de Guife s’éteignit en 1675«
Elle en aypit formé plufieurs autres :
i°. Celle de Mayenne, .dont le duc de Mayenne
frère du due de Guife le balafré, étoit la tige ; elle s’éteignit
promptement par la mort dp fils de ce duc de
Mayenne , tué en 1621, au fiège de Montguban.
a°> Celle .des ducs d’Aumale , defeendue de Claude
de Lorraine, premier duc de Guife, pgr fon troifième
fils, nommé auffi Claude de Lorraine, qui fut duç
d’Aupaale ; il fut tué d’un çoup 4® canon au fiège de la
Rochelle , le 14 mars 1573 , par fa faute ou par celle
du duc de Bpuillon , fon neveu, qui , de lui-même »
ou par le confeil du duc d’Aumale , prévint sf’W* jouj?
l’expiration d’une trêve.
Un 4« i fts 3 le chevalier dAwnale 9 YSWtafc
furprendre /pour la ligue , Saint-Denis én Fiancé,
défendu pour Henri IV , par dominique de Vie d Ermenonville
, fut tué à vingt-huit ans le 3 janvier 1 591*-
Oeft ce héros de la ligue, qui joue un fi grand rôle
dans la Henriade ;
Mais de tous ces guerriers, celui dont la valeur
Infpira plus d’effroi, répandit plus d’horreur ,
Dont le coeur fut plus fier & la main plus fatale,
Ce fut vous ,• jeune prince, impétueux d’Aumale,
Vous, né du fang Lorrain, fi fécond en héros ,
Vous, ennemi des rois, des loix & du repos.
Cette branche s’éteignit en 1631 > Par mor*:
Charles, duc d’Aumale , frère aîné du chevalier. ^
30, Celle des ducs d’Elbeuf, defeendue de Rene de
Lorraine, feptiéme fils de Claude , premier duc de
Guife ; de cette branche étoit le duc d’Elbeuf, Henri ,
qui fervit avec diftincîion fous le régné de Louis X IV ,
aux lièges de Valenciennes , de Cambrai, de Gand ,
d’Ypres, de Philisbourg, de Mons, de Namur , de ;
Charleroy , & aux batailles de Steinkerque 8c de
Nerwinde. Il avoit eu la cuifle caflée au fiège d’Ypres.
De cette branche d’EIbeuf font forties ;
x° Celle d’Armagnac, defeendue de Henri de Lorraine
, fécond fils de. Charles II , duc d’Elbeuf. Ce
Henri de Lorraine eft le fameux comte d’Harcourt :
Qui feçourut Cafal & qui reprit Turim
f Voyei l’article du grand Condé ) les règnes de
•Louis XIII & de Louis X IV , font remplis de fes ’exploits.
11 s’étoit ftgnalé dès 1620 , à dix-neuf ans, a la
bataille de Prague. Il fe diftingna de même aux ftègés
de Saint-Jean-d’Angely, de Montauban en 1621 , de
lllle-de-Ré en 162 5, de la Rochelle en 1627 & 162-8, à
l’attaque du Pas 4e Suie en 1629. En 163.7 , il reprit les
Ifles de Sainte-Marguerite & de St. Honorât. En 1639,
au combat de Quiers en Piémont y avec huit mille
hommes, il battit vingt mille Efpagnols , commandes
par le marquis-de Léganès, qui lui ht dire que s’il étoit
roi de France , il feroit trancher la tête au comte
d'Harcourt, pour avoir hasardé une bataille contre^ une
armée trop fupérieure. La réponlè étoit facile } & moi, f i
j étais roi dFJpagne y je fèrois trancher la tête au marquis
de Léganès y pour avoir cédé la viéfoire à une armee
f i inferieure. Mais le propos du marquis de Léganès
étoit un- hommage rendu au vainqueur y 8c la reponfe
. du comte d’Harcourt étoit une injure faite au vaincu.
Après le fiège de Turin en 1640 ; j’aimerois mieux ,
difoit le général Jean de Wert T être le général
d’Harcourt que d'être empereur. Vice-roi de Catalogne
en 1645 , il défit les Efpagnols à la. bataille de Liorens ,
prit Balaguer , 8c remporta d’autres avantages. En
1649 ’ “ fut vainqueur dans deux combats , l’un auprès
de Valenciennes;., l’autre entre Douay 8c Sa.nt-
Amand , où i l . prit un grand nombre de places* Efo-
1651 il eut l’honneur de faire lever le fiège de Cognac,
au grand Condé. Parmi'tant de triomphes, il
îfefTuya qu’un échec , ôc cet échec lui eft en quelque
forte commun avec le grand Condé. En 174 6 , i*
fut obligé de lever le hege de Lérida. Condé eut la
même dégoût l’année foivante. Le comte d’Harcourt
difoit, & il l’avoit éprouvé, qu e s'il y a des malheurs
imprévus à la guetre , il y a auffi des fuccès inattendus;
& c’eft fans doute le fens de ce vers w
Mithridate :
La guerre a fes faveurs ainfi que fès difgracés*
Le comte d’Harcourt étoit le père des foldats. An
fiège de Turin , où les affligeants , afliégés à leur
tour dans leur camp, manquoient de tout auffi bien
que les habitants , les domeftiques du comte d’Harcourt
ayant procuré quelques barils de vin pour fa
table, il ne voulut point en faire ufage, ôdes envoya
aux malades 8c aux blefles :
C ’eft ce que j’appelle être
Grand par foi-même , & voila mon héros.
Le ccmte d’Harcourt mourut fortement le 15 juillet
1666 , à foixante - cinq ans , chez un de fes fils , qu’il
étoit venu voir dans fon abbaye de Royaumont. Il eft
enterré dans l’égüfe de cette abbaye , où il a un
magnifique tombeau,. & une épitaphe qui contient
Phiftoire de fa vie militaire.
Un de fes petits-fils Louis-Alphonfe-Ignaee, dit le
b’aiily de Lorraine , fut tué au combat naval de
Malaga' le 29 août 1764.
LORRIS, (Guillaume de) ( Hiß. Litt, mod.)
premier auteur du roman de la Rofie , continué par
Clopinel. ( Voye% cet article.) Mort verslan 1620.
L’HOSPITAL. ( Voye{ Hôpital l’ ).
LOTERIES des Romains, ( Hiß. rom. j en latin
pittacia, n. pl. dans Petrone.
Les Romains imaginèrent pendant les faturnales
des efpèces de loteries., dont tous les billets qu’on
diftribuoit gratis aux conviés , gagnoient quelque
prix ; & ce qui étoit écrit fur les billets fe nommoiî
apophoreta. Cette invention étoit une adreffe galante
[ de marquer là libéralité & de rendre la fête plus vive
' & plus intéreflante, en mettant d’abord tout le monde
dè bonne humeur.
Augufte goûta beaucoup cette idée & quoique
: les- billets des loteries qu’il faifoit confiftaflent quel-
! quefois en de pures bagatelles 7 ils étoient imaginés
. peur dbnner matière à s’amufer encore davantage ;
; mais Néron,, dans les jeux que l’on célébroit pour
. l’éternité de Pempire , étala- la plus grande magnifia
, cence en ce genre. Il créa en faveur du peuple des-
I loteries publiques de mille billets par jour, dont quel-
i ques-uns foffifoient pour faire la fortune des perfon-
nes entre les mains defquels le hazard les faifoit tomber.
L’empereur Héliogabale trouva plaifant de cô-m-
; pofér des loteries, moitié de billets utiles, & moitié de
; billets qui gagnoient des ehofes rifibles & de nulle
' valeur. Il y avoit, par exemple, un billet de Ci% et-
j çlaves, un autrç de f e mouches ? un billet d’un yçjk