
m > ' M U 'T
-ïnoHeffe '& 'dans:i lavarice, arnaïïa1 de l'argent. &j
mourut en 17 74 . ‘foiftant foixante millions dans fesi
îf coffres; •
' Mufapha ëft encore le nom du' fils • aîné de Soliman
I f , oui s’értpit :acquisiin grand nom par fa valeur
& qui s’etoir fait' aimer & réfpefier dans plufieurs
provinces dont-(onpère lui avoit confié le gouvernement.
Roxelane,. femme de Soliman, pour, faire:
’ régner fes fils au préjudice de Mufiapha, accufa celui-ci.
' tle -trahifon : Soliman, trompé par fes calomnies, fit
étrangler fon fils (en 15 53. )
MUSULMAN , i m ..( Hiß. mod.) titre par lequel
les Mahométans fe di.fiinguent des autres hommes :
il fignifie en langage turc orthodoxe ou vrai croyant.
En arabe ce mot s’écrit mofem , ou mofeman, ou
mofolman.
Les Sarrazins font les premiers qu'on ait appellés
Mufulmans , félon l’obfervation de Leunclavius. Il • y a deux'fortés dé Mufulmans, fort oppofés les uns
aux autres : les uns font appellés fournies -, 6c les autres
shiiîes ; les fonnites fuivent l’explication de l'ai—
roran donnée par Omar , les shiités fuivent celle
> d'Hali. Les fiijets du roi de Perfe font shiites , 6c
ceux du grand-feigneur fonnites,.
Selon quelques ‘ auteurs le mot de mufulman fignifie
fauve , c’eft-à-dire prédéfini ; & c’eft en effet le
nom que les Mahométans fe donnent eux-mêmes ,
fe croyant tous prédeftiriés au falüt. Martinius dit ,
for 1origine 'dè ce nom , des chofes plus particulières
; il le fait venir dü mot arabe mufzlum , fauve ,
échappé du danger. Les Mahométans, dit cet auteur,
ayant établi leur religion par le fer & le feu, mafi'a-
crant ceux qui ne voûtaient pas l’embrafler, 6t ac-
:tx>rdant la vie à tous ceux qui l’embraffoient , les
appelle!ent' mufulmans -, e’eft-à-dire empti à periculo:
d e 1 là il eft" arrivé ’ par la feite des tems que ce mot
-eft devenu le titre & la marque dîftinôive de cette'
feéfe., & a été attaché par eux à», ce qu’ils appellent
“vrais croyans. ( G )
MUSURÜS, ( Marc ) ( ’ Hjß. Litt. Mod’. ) né dans
1,’ifle de Candie, profeffjur eu grec à Venife, arche-
ivêqîié dé Malvafie dans la Morée, mort en 1517 à
trente-cinq ans. On a de lui des épigrammes Sc d’autres •
pièces en grec. On lui doit les premières éditions
«fArifiophane &c?Athénée , 8c uh Etymologicon ma- :
gnum Gmcorum.
M U T A F E R A C A S , ( H i f mod. ") officiers
du grand- fe.'gneur , dont ils .font comme les gentilshommes
ordinaires , deftînés à. l'accompagner lors
qu’il .fort- duferrai! > .foit'po^ra'Ier à l’armée , foit
dans; fimples promenades.. On les tise .prdinaire-
tt^rfd^jlittiples Tpahis. & .g Us- font au nombre de fix
cents: Leurs ;habrts;forit'de brocard d’or , fourrés de
martre , 6c ils _pow:ent un,e tnafle d’armes. Il y a des
pommard:--ries ou timars plus confidérables. que ce1 les
des fpa’ tij afT.'éléesqà'. cet office à & les InuuféYacds
y parviennent pan droit d’ancienneté.^ : On leur donne
M U T
de tems en tems des comrhlffions lucrative! j pets*
fuppléer à te modicité de leur paie ordinaire * qui
les oblige a s’attacher au fervice de quelque vifir ou
hacha. Ils font’ même cortège au grand-vifir lorfqu’il
fe rend au divan ; mais quand le grand-feigneur marche
, ils font obligés de l’accompagner. On fait venir
leur nom de firak, qui fignifie difinguè, pour marquer
que les mutaferacas font des fpahis ou cavaliers
diftingués.- Ri eau t , de t empire ottoman. ( G )
M U T I T A T I O N , ( Hif.anc. ) coutume établie
chez les Romains , qui confiftoit à inviter pour
le lendemain chez foi ceux qu’on avoit eu pour convives
chez un autre. ( A . R. )
MUTIUS ou MUC1U S , ( H if. Rom. j Rome eût
plufieurs perfonnagps célèbres de ce nom.
,i°. Caïus Mutius Scévola, jeune romain d’une naife
ferice illuftre, qui, ayant pénétré jufques dans la tente
de Porfenna, roi d’Etrurie, dans le temps que ce prince
affiégeoit Rome, tua, au, lieu de Porfenna, un fecré-
taire qu’il jugea êtré lé roi 9 ô t , comme pour punir
fa main de cette erreur, la plongea dans un brafier
ardeur auprès duqûel il fe trouvoit, montrant par là
au roi combien il étoit au-deffus des menaces. Il en
eut le furnom de Scévola, Gaucher, parce qu’ayant
perdu par là l’ufage de la main droite, il apprit à
fe fervir de la gauche. Tout le monde fait les belles
paroles que Tite-Live lui met dans la bouche.'
Romanus fum , inquit 3 civis ; C. Mucium vocant ;
ho f i s hcfem occidere volui ; nec ad mortem minus ammi
e f , qvàm fuit adeadem. Et ficere & pâli jortia Ro-
manitm ef. *■ Je fuis romain , mon nom eft Mucius \
» j’ai voulu tuer un-ennemi, 6c je n’a; pas moins de
» courage pour fouffrir la mort que pour la donner.
» Il eft d’un romain de faire de grandes allions
» & de braver de grandes douleurs r>.
Porfenna , faifi d’admiration, le fit retirer des
flammes, & le renvoya libre. Mutius, comme pour
lui témoigner fa reconnoifïance , lui déclara qu’ils
étoient trois cents jeunes romains qui avoient confpiré
fa mort ; qu’il étoit le premier fur qui le fort étoit
tombé y que les autres viendroient à leur tour ; qu’ils
avoient tous la même audace & la même fermeré , que
Porfenna n’avoit d’autre moyen d’échapper à fon fort
eue .de lever le fiége de Rome ; cette aventure, celle
d’Horatius Codés & celle de délie furent en effet
les motifs qui le déterminèrent à conclure la paix,
telle qu’il plut aux Romains de la lui accorder. Tout
ce qu’il y a de merveilleux dans cette aventure , eft
la main brûlée , & il eft à remarquer que Denys
d’Hahcarnafle n'en dit pas un mot ; on peut remarquer
encore , mais comme une moindre obje&ion , que
Virgile , en parlant du fiége de Rome par Porfetma,
& du Pont- défendu par Codés , & du Tibre paflè à
la nage par Die: te -, ne dit rien de l’aventure de Mucius,
qui pouyoit lui fqurn'r un bien beau tableau à graver
for le boudier d’Enee :
NeC non Tarqui niwn ejeâum Porfetma j ah chat
Àccipère.) ingemique ui'bcm objùhnc premeval
M U T
'JEneadx. in ferrum pro libertate ruebant ;
Ilium indignanù fimilem , fimilemque minanti
Afpiceres, pontem auderet quod vellere Coclès,
Et fiuvium vinclis innaret Çlcel'ue tuptis.
Mais Martial a fait de l'aventure de Mutius , le fojet
d’une de fes plus belles épigrammes :
Çum peteret Regem decepta fatelïitct dextra,
Injecit fàcris fe peritura focis,
Hed tam fzva pius miracula non tulit hof is i
Et raptum fiammis jufft abire virurn,
t/rere- quam potuit contempto Mucius igné ,
Hanc fpeélare manum Porfena non potuit,
Major decepta ftma e f & gloria dextra,
Si non errajfet, feceral ille minus.
Cette épigramme n’eft que le récit du fait avec des
réflexions fur la gloire que Mutius fut tirer de fon
erreur.
a°. Publius Mutius Scévola, confiai l’an de Rome
619 , avant J C. 13 3. Ce fut fous fon confulat, que
Tibérius Gracchusfut tué. Tibérius lui avoit communiqué
fon projet de foire revivre la loi Licinia fur le
partage des terres. Cet homme modéré n’approuva
ni les idées de Tibérius Gracchus , ni la violence dont
on ufà envers lui ; car lorfque Scipion Nafiça , prêt
à frapper Tibérius, fomma le conful de fecourir la
patrie, &de faire périr le tyran : » jamais, dit Scévola,
je ne donnerai l’exemple d’employer la force.ni de fors
périr un citoyen, fans que Ion procès foi ait été fait
dans les formes ; mais ü le peuple^, à l’inftigation
de Tibérius, prenoit quelque délibération contraire
aux loix, Scévola promettoit de n’y avoir aucun
égard. <c Su* cette réponfe, que Nafica regarda comme
un refus de rendre juftice au ’ fénat & au parti de
la nobleffe, Nafica marcha vers le Capitole , où il fit
affommer Tibériu«.
30. Quintus Miiiius Scévola le Pontife, fi fouvent
■ célébré par Cicéron : fur fe conduite en Afie, où il
étoit proconfu!, l’an de Rome 654 , &■ fur le courage
vertueux avec lequel il réprima les vexations des
chevaliers romains, vnyc^l’articleRutilius. Scevoîa
fut fait conful l’an de Rome 657 > avec fon ami le
fameux orateur Craffus, tous deux orateurs, tous deux
jurifconfultes ; mais Scévola , excellant principalement
dans la fçience du droit , 6c Craffus dans l’éloquence.
Scévola fut un des citoyens les plus vertueux de Rome
dans des temps corrompus, C’eft lui que le coupable &
audacieux Fimbria blefta d’un coup de poignard, aux
funérailles de Marius le père , l’an 666 -, c’eft lui que
Marius le jeune , pendant fon confulat ( l’an 670 ) n'eut
pas honte de faire affaflmer par le préteur Brutus
Üaraafippus , barbare vendu à toutes fes fureurs, &
qui égorgeoiî les fénateurs , au m.lieamênae de l’affem-
bléj du fenat. e. '' . .
40. Q ilntus Mwius Scévola l’Augure, non moins
•cé'èbré que le pr mier par Cicéron , fut collègue de
Méieltus dans le confulat, l’a i de Rome 635. Il fut le
4'ul qui, lorfque l’an 664 de Rome, Sylla > vainqueur
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/ & maître ; fit déclarer ennemis publics les deux
Marius , Sulpieius & les fénateurs de leur parti, oïa
lui réfifier en face , refufa d’abord d’opiner , paice
qii’il n’y avoit point de liberté, & forcé enfin de
parler, dit à Sylla : je parlerai , pour vous d.re que
ni ces foidats dont vous avez environné le fenat, ni
vos menaces ne peuvent m’effrayer. Ne penfez pas
que pour conferver quelques foi blés relies dune vie
languiffante & quelques gouttes d’un fang glace dan.s
mes veines , je puifle me réfoudre à déclarer ennemi
de Rome ce même Marius, par qui je m: fonviens
d’avoir vu la ville de Rome 6c tout* l’Italie préferYÔc*
du joug des Cimbres.
L’exemple de Scévola eut beaucoup d’admirateurs
fecrets, mais pas un imitateur. Il ctoit beau-père du
jeune Marius 6c gendre de Læîius ; c’eft lui qui eft
un des interlocuteurs du premier livre de O, atore ,
6c du traité de t Amitié. Cicéron nous apprend qu un
de fes plys grands plaifirs éto;t do l’entei;drc raconter
diverfes anecdotes de Lælius fon beau-père , ou d:f-
. courir fevamment fer différents fupts , 6c .qu’n ne
.pouvoit jamais fe réfoudre à s’éloigner de lui.
Quintus Mucius Aagur multa narrare de C. Lalio ,
focio fto memoriter & jucundè fbleb.it, nec dubuara
ilium in omni fermone appelLue fjpicntem. Ego aut. m
àpatre ità eram de ludiis a l Seavolarn famptâ virili
togd, ut quoadp&JTem & liceret à fa is Li.ere numquam
difeederem. Jtaque multa ab eo prudente r d-.fp.it ai a ,
milita etïàm breviter & commode di.la , mernorla mon-
dabam , fierique fu.leb.im ejus prudentuî doefur. -
MU Z ARABES , MOZARABES 0« MiST ARABES,
( Hifoire mod.j chrétiens d’Efpagne qui f i rent
ainfi appellés, parce qu’fis yivoi.ni fous la domination
des Arabes , qui ont éié long-tems maîtres
de cette partie de l’Europe. Qu. iques uns prétendent
que ce nom eft fermé de mu f a , qui en arabi
fignifie chrétien, 6C d’arabe pour fignifier un c'.rétien
fojet des Arabes ; d’autres prononçant mifarabes,
le dérivent du latin mixtus , me é , c eft-à-dire ,
chènien mêlé aux Arabes. D’autr. s er.fin , mais avec
moins de fondement, prétendent que ce nom vient
de Mu ça, capitaine a.abe qui conqut ILfpag.e fur
Roderic, deinier ro. des Gcths. A'manfor . i\ri de Maroc
, emmena d’Efpagne dans fon royaume 5 : o cavaliers
Mu^arabes 3 6c leur permit le libre exercice de
leur religion. Vers l’an 1170, c:s chrétiens d'Efpa-
gne avoient une nr.fie 6c un r:t à eux propres , eu on
ri p m me encore naffe moçorabique & rit mo^ornbiq'u.
Il y a encore dans Tolède fept églifes principal,s où
ce rit eft obfervé. ( G )
MUZERINS eu MUSERVîNS ( HiOoire mod. )
nom que fe donnent en Turquie les athées. Ce mot
fignifie ceux qui gardent le fécrit, & vient du verbe
aferrà , céler , cacher. Leur fecret confifte à nier l’e-
xiftence de la diwinÿé : on compte parmi eux phi-
tieui'S caciis cni gens de loi très-fa/ans , 6c quefiucs
renégats qui s’efforcent cTé-ouffer en eux tout fenti-
nient de rdigon.Tls pféter.fier.t pu? la na.ure ourle
principe intérieur -de chaqtv; fodividu, dirige le cours