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^ujet ) , les intérêts de la liberté contre ceux, de l’autorité.
On a du comte de Clarendon une hiftoire des
guerres civiles d’Angleterre , depuis 1.641 , jufqu’en
ï 660, morceau d’hiftoire célèbre, & quelques autres
ouvrages. Il eut beaucoup de part à la Polyglotte d’Angleterre.
Anne fa fille, ducheffe d’Yorck , n’avoit pas fon
auftérité de moeurs, fi l’anecdote fur fon mariage qu’on
lit dans les mémoires de Grammont, eft auffi vraie
gu’élle eft p'aifante.
Hvde , ( Thomas ) ( Hiß. Litt. mod. ) favant anflôis
, profeffour a arabe à Oxford , & garde de . la
ibliotfieque Bodleïenne, dont il a donné le catalogue ,
eft auteur de divers ouvrages concernant l’Orient ,■
entr’autres de Ludis Orientalibus ; mais c’eft for-tout
par fa Religion des anciens Perfes qu’il eft le plus
Connu.
HYG1N , ( Caïus - Julius Hyginus) [Hiß. Litt,
'ad ne.) grammairien célèbre , affranchi d’Augufte, ami
d’Ovide, fouvent cité par les anciens auteurs, mais
dont nous n’avons plus les ouvrages ; car les Fables
& P Aßronomicon Poëticum que'nous avons fous fon
nom , paroifTent être d’un auteur du Bas-Empire.
Le pape St. Hygin occupa le St. Siège entre les
papes St. Telefphore &. St. Pie. Son pontificat commence
à l’an 140 , & finit en 143 , félon Eüfébe ;
mais Ü y a quelque incertitude fur ces dates. |
HYPACE , ( Hypatius ) ( Hiß. Rork. ) neveu de
l’empereur Aaaftale. Après la mort de l’empereur
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I .Juftin, des faéfieux le proclamèrent empereur malgi^
lui^ & malgré fa femme, qui leur crioit toute en pleurs J
Qu au lieu de faire honneur à fon mari, on le condui-
foit au fupplice ; en effet,' la fédition ayant étéàppaifée ,
' Juftinicn fit arrêter Hypace , & le fit mourir. Hypace
montra beaucoup de fermeté, & confola lui-même fes
parents & fes amis, en leur rappellant que le fopplice
ne pouvoit flétrir l’innocence.
HYPACIE ou HYPATIE , platonicienne iîluftre,
donna des leçons publiques de philofophie, dans
Alexandrie. Elle etoit belle ; elle inipiroit de l’amour
à fes écoliers, & fut toujours fage. Elle vivoit au quatrième
&. cinquième fiècles de l’Eglife ; elle éto f
payenne : fe peuple foulevé contre’éue par des chrétiens
trop zélés , .la mit en pièces en 415. L’abbé Fleury
detefte avec la juftice ordinaire, cette exécrable vio-?
fonce.
HYPE’RTDE, ( Hiß. Litt. mod. ) célèbre orateur
grec difciple de Platon & d’Ifocrate ; il ne nonsrefte
qu une de fes harangues. 11 eut part au gouvernement
d Athènes, & fut le martyr de la liberté de fa patrie;j
ayant ete pris par Antipater ,' après la. mort d’Alexandre
, il mourut dans les fopplices :. on dit qu’ayant été
mis a Ja torture, il fè xcoupa la langue avec les délits ,
pour être dans l’impoftibilité de rien révéler.
HYSTÀSPES , (/fi/?, ane. ) n’eft guèie coniiu qué
par iefornom de Darius, fils d’Hyfiajpes, qui, après
avoir tue le mage Smerdis ,' fut, dit-on, roi de Perle •
par 1 artifice de fon écuyer & par le hennifTemgnt d«
ion cheval, ( Voye{ Dari¥§. )
1 1 f
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I I B A S , ( Hiß. eccl. ) Evêque d’Edeffe, fameux
■ dans laffaire des trois Chapitres, par fa condamnation
B au concile de Conftantinople, cinquième concile oecu-
,g m.énique, tenu en 333.
!; IBRAHIM, ( Êiff. des Turcs), nom commun datas
! l’Orient , • for-tout chez fes Turcs. Nous ne diftmgue- J
_ï rons ici que deux perfonnages de ce nom : i°. Ibrahim, ■
B Gouverneur de la province de Romélie & favori H d’Amurat III. Il abufoit de fon crédit, altéroit lés 1
H monnôies & gouvernoit avec tant d’injuftice, qu enfin
;■ ! les Jahniflaires foulevés environnant le férail, obligè-
■ rent Amurat III de le leur livrer. Ils lui firent trancher
B la'tête en public, le 22 Avril 1590, & le calme fut
B rétabli. %°. Le Sultan Ibrahim , fucceffeur d’Amurat IV.
I . C ’eft l’Amuratdela Tragédie de B ajaißt ; & c’eft; de
■ çet Ibrahim que Racine a dit :
( L’imbécile Ibrahim, fans craindre fa naiffance ,
Traîne, exempt de péril, une étemelle enfance.
Indigne également de vivre & de mourir,
On l’abandonne aux mains qui daignent le nourrir.
Ce fut cependant fous fon empire que les Turcs
| prirent la Canée en 1644. Sous ce même Empire,
B; des galères de Malthe ayant -pris un vaifleau turc ,
I après un combat dans lequel le chef des Eunuques noirs
H fut tué, on trouva for ce vaifleau un enfant, que des
I Officiers du Grand Seigneur fervoierit avec beaucoup
b de refpeâ, & qu’ils affinèrent être un fils d'Ibrahim,
» que fa mère enVoyoit en Egypte. On le retint â Malte
B dans l’efpérance d’une rançon : le foltan , foit par
i orgueil à l’égard dès Maltois , foit par indiffé-
1 rence pour cet enfant, n’ayant fait aucunes offres,
■ l’enfant abandonné fe fit Chrétien & Dominicain ; .on i l ’a connu long-temps fous le nom du Père Ottoman , &
fe c’eft une tradition chez les Dominicains qu’ils ont eu
I dans leur ordre le fils d’un fultan. Les Janiffaires in-
I. dignes de la mollefîe & des vices d’Ibrahim , le dépc-
■ sèren , &. même , félon quelques-uns, l’étranglèrent en
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IBYCUS, ( Hiß. ancl) , Poète lyrique grec, vivoit
I environ cinq fiècles & demi avant J. C. ; nous n’avons
I de lui, que dés fragments recueillis par Henri Etienne.
I L’hiftoire qu’on raconte au fujet de fa mort, eft fans
i doute fabuleufe , mais elle eft morale. Il fut gflaffiné
I par des voleurs ou par des ennemis, & mourant ainfi
I fans défenfeurs & fans témoins , il s’avifa de prendrè à
I témoin une troupe de grues qui paffoient au-deffus de
I fa tête. Qüelque temps après un de fes aflaffins voyant
I paffer des grues, dit à fes complices : voilà Les témoins
I de la mort d* Ibycus. Ce propos- entr’eux parut fofpeâ ,
I peut-être leur perfonne étoit-e^e fofpe^fo auffi j on les
I C
arrêta, on les mit â la queftion, ils avouèrent leur
crime & fubirent four fupplice. Delà, dit - on, les
grues dlbycus , Ibyci grues ont paffe en proverbe ,
pour fignifier des témoins muets qui convainquent.
Horace appelle line vieille courtifàne nommée,
Chloris ;
Uxor pauperis Ibyci.
Dans une ode fatyrique qu’il lui adrefle. Qeft la qunî®
zième du troifième livre. On ne fait quel eft ce pauvre
Ibycus , mari de Chloris.
ICH-DIEN, (Hijl. mod.) C’eft le mot des armes dte
Princë de Galles, qui fignifient en haut-Allemand, je
fers.-
M. Henri Spelman croit que ce mot eft faxon ic
ien , ic-thien. le faxon C . ,
q d avec une barre au-traveis
étant le même que th 5 & fignifiant je fers ou je
fuis ferviteur; car les Miniftres des rois faxons s’appelaient
tlûens. ( A . R.)
ICHOGLAN, f. m. (Hiff turf) efpèçe de page du
grand-fèigneur.'
Les Ichoglans iont de jeunes gens qü’on élève dans
le ferai!, non-feulement pour fervir auprès du prince ,
mais auffi pour remplir dans la iiute lès principales
places, de l’empire.
L’éducation qu’on leur donne à .çs deflein ,
ineftimable aux yeux des Turcs, il n’eft inutil
la paffer en revue, afin que le leéleur puiffe comparer
l’efprit & les ufages des 'différens peuples..
On commence par exiger ds ces jeunes gens , qui
doivent un jour occuper les premières dignités , une
proféffion de foi mufolmaue, & eu confequence on
lés fait circoncire ; on les pent daîls la foumiffion la
plus fervile ; ils font châtiçs féyèrement pour les moin--
dres fautes ;par les eunuques qui veillent for leur conduite
; ils gémiffent pendant quatorze ans fous ces
fortes de précepteurs, & ne fbrtent jamais du ferail ,
que leur terme ne foit fini. I . • a. _
On partage les Ichoglans en quatre • chambres- bâties
au-delà de la falle du divan ; la première qu’on appelle
la chambre inférieure, eft ordinairement de 40a
Ichoglans, entr'etenus de tout aux dépens du grand-
feigrieiir, & qui reçoivent chacun quatre ou cinq afpres
de paye par jour , c’eft-à dire , la valeur d environ
Tept à huit fols de notre monnoie. On leur enfoigne
for-tout à garder le filence , à tenir les yeux baiftes ,
6ç les mains croifées for l’effomac. Outre les maîtres af
lire & à écrire , ils én ont qui prennent foin de fo®
inftrüire de leur religion, & principalement de leur,
faire faire les prières aux heures ordonnées. ^
Après fix ans de cette pratique , ils paflènt à
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