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Conftantinople aux acclamations, d’un- peuple nombreux.
Zoé , naturellement, éloquente , fe rendit dans
la place publique oii elle harangua le peuple pour le
remercier de. ce qu’il avoit fait, pour elle. Elle ajouta
que ne voulant rien faire que de concert avec,
fes fujets elle les. laiflbit les arbitres de la. deftfe
pée de Michel. Aufii-tot ort entend: par - tout crier::
qu’on lui creve lès yeux ,. qu’on le pende, qu’il, expire
fur la croix. Les plus furieux vont l’arracher.'de
ion monaftere., il eft traîné dans la. place publique.,.
& après qyjon lui a-crevé les y eux ,, il. eft condamné
à l’exil. ( T .-N ,)
M i c h e l . V I ,. proclamé empereur, de Gonftaoti-
nople en 1056 ,. fut. dépofé. l’année fuivante. Sans
talent pour gouverner ,. ce. fut. fon incapacité, qui-
prépara fon élévation. Les miniftres. ambitieux, de
perpétuer leur pouvoir ,,le proposèrent à Théodora,3
en lui fei-fant croire, que Michel■ étant né pour la
guerre , fero.t plus jaloux de paroître à.la tête d’une
armée que de fe chargea du fardeau dune adminiftra-
tion. A peine ftit-il.placé fur- le.trône , , que Théodore
, coufm-germain de Conftantin Monoraaque
forma une conjuration; pour l’en, faire defcendre..
Ses complets, furent découverts , il fut- arrêté &
relégué, à. Pergame. Michel ,, gouverné - par d’avares
miruilres ,..fupprima» les.gratifications que. les empe-
ceurs avoient coutume de faire aux troupes le, jour
de Pâque. Catacalon ,, Ifeac. Gomnene 8c Brienne ,-
qui étoient Iss principaux de l’ empire , . lui-firent des
remontrances amères fur ce retranchement , ils en
reçurent une réponfe. qui choqua leur fierté. Ces trois
généraux, qui avoient une injure commune à venger.,,
•onvoquent leurs,amis dans la, grande églife. Les gé.*
ïéraux-offrent- l’empire à < Catacalon , ;-quL refufant de
^accepter à caufe de fon .- grand., âge , , leur confeilla.
d ’élire Ifeac Çomnène, à qui tous, les conjurés donnèrent
leur fuffrage. Es fe retirèrent en Afie , où. l’-ar-
*iée qu’ils avoient fous leurs Ordres,. proclama Ifaac
empereur dans la. ville de. Nicomédie. Michel inftruit
de cette, révolte , leur envoya des. députés, qui proposèrent
d’affocier Ifaac à. l’empire.- Cette offre, fut
acceptée par les rebelles qui ,,par cette, feinte modération
5 voilèrent mieux leur véritable deffein. Ifàac
marche à • Conftantinople pour s’y faire reconnoître:
les patrices & les? fenateurs confirment fon-. éle&ion
dans l’églife de feinte Sophie; dès qu’il eut connu la
dilpofition favorable dés elprits ; il fit dire à Michel y
par- l’organe du patriarche , qu’il n’étoit plus que fon.
ïùjët ‘ ,/ & qu’en cette qualité-; i l devoir-fe, dépouiller
de la-pourpre, & fortir du palais. A/ic&Z. plus jaloux-
de fon repos que des grandeurs, défeendit du trône-
avec plus dé. joie qu’il n’y - étoit monté. Il fe retira ■
dans fa maifon pour y goûter les douceurs-de: la-vle
privée ; il y mourut; peu de teiiis après. Il fut. fur-
nommé Stmtiodque y pjaîce qu’élevé fous la-tente
il n’eut de pamon que peur les armes. ILs’étoit
acquis, pendant fa jeuneffe, la. réputation d’ un grand-
homme de guerre. Mais ce n’èft point avec l’épée-
qu’on gouverne un, empire. ^ T.r-N.,
tAuC-üiL V II , furiiOaxné Parapïnace . étoit -de
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Pilluftre maifon des Du cas. Il fut le fécond de- !$•
famille qui monta fur le. trône, de Conftantinople,
pour fuccéder à. Conftantin fon. parent*- Eudôcie fa.
mère,.en qualité de tutrice de fes trois fils défignés*
empereurs gouverna, fous leur nom pendant leur
minorité- Son mari par fon teftament 1*avoit- défignée ;
pour régner conjointement avec, eux ,, à condition-
qu’elle, ne. contraderoit point un fécond-mariage,.
Cette prince fie trop anibitieufe pour partager le pouvoir
,. fut bientôt infidellé à fon engagement. Ses fils,
furent exclus-du gouvernement, & , elle époufa-Romain.
Diogene quelle fit. proclamer empereur. Le
peuple fut indigné d’avoir un pareil, maître* Les^ trois
princes intérefsèrent. tous, les coeurs. La. féditicn
avoit déjà étendu. fes ravages , lorfju’elle. fut arrêtée
Rar l-s d’Eudocie , qui. facrifièrent leurs intér&s
a la tranquillité publique. Mais, quelque tems-après,
ils adoptèrent un autre fj- ftême. Michel profitant d\m ■
revers effuy k.par Romain Diogene , fe fit reconnoî-
tre empereur, & condamna, fa. mère à. l’exil. L ’ufur- ■
* pateur, après avoir fait une guerre incertaine pendant
un an , . fut vaincu 8c mit priibnnier. On lui- ,
creva les . yenx ïl fut confiné dans - un monaftère,.
Michel éloigna fes frères du, gouvernement où-ils»
a voient été appelles, comme lui.par le teftament de:
leur père. .Ce prince fans talens & fai s(courage V vit;
d’un oeil indifférent les Turcs ravager les provinces*
d’A f i v Un Normand nommé- Ourfel, , de la maifcn.;
de Bailleul,-qui a-donné.des rois a l’Ecoffe, & dont,
quelques rejetons fubfiftent encore en Normandie,,
fe mit à-la tête .d’une troupe mercenaire, d’Italiens , ,
& fortifié, de l’alliance des T u r c s , il fe. rendit maître,
de la Bithinie 8c de la Lycaonie. Jean Ducas , oncle
de Michel, entreprit de l’en chaffer , .mais il -futvaincu.
8c fa it prifonnier. Ce héros aventurier auroit étendu*
plus loin-fes. conquêtes ,,fi les Turcs jaloux.de fes.
pjofpérités ne l’euffent livré à -les ennemis; I l fut,c©n-*
duit chargé de chaînes a Conftantinople. On lui/
déchira le corps-à coups.de nerfs.de boeuf il .fut -en—
fuite jetté- dans la plus -affre.ufe prifon. M ich e ldélivré,
dun ennemi fi' redoutable, s’abandonna aux cpnfëilsr
de fes avares - miniftres -9 qui le firent; défëfter. par -fes-v.
exadions. Un cri général s’éleva contre la-dureté.^
de fon gouvernement* Il crut err impofer aux- mé-i •
contens- y.en fe donnant an.collègue.. Son choix tomba ;
fur Nicephore. de Brune qui étoit . véritablement
digne dé commander. Les ennemis- dé fa- gldire le,
repréfentèrent comme un ambitieux qui , mécontent -
, de n’occuper - que le fécond rang..,- fe rendrait bien-"-
tôt criminel pour monter au-premier. M ich e l0natu- -
Tellement timide foupçonneux ,, l’éloigna; de Jaô:
cour , • fous prétexte qu’il étoit le feub capable dé -
sfoppofêr aux- incurfions- des Bulgares- NicepHorfe^
eut de fi brillans, fuccès;, que fous les.yeux-de. la-'
nation fe,:fixèrent- fût lui.. Importuné, de fit propre-
gloire, il vit les • dangers oit elle l’expofoit. Il fut;
bientôt inftruit- qu’i l 'n ’-y avoit; plus de sûreté pour,
lui à-la cour. Il aima'mieux fe rendre coupable que,-
'dlexpker viâifne de la- calomnie- Il déploya l’étend,
dayff dà la: rébellion v & .f e fit proclamer,
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dkns- Conftantinople. Le Normand Ourfel fût tire-
de fa prifon-, comme le feul capita n.^ qui pût arre.ef
les progrès de la rébellion ,. il attaqua 8c vainqu t-
fJicephore ; mais il ne put profiter de fa viétoire
p a rle refus que'firent les-folda’ts de pourfuivre les
Vaincus. Nicephore profita de cettè mutinerie pour
lépafer fà défaite. Il le rendit' maître de Nicée, &c il
fut reconnu empereur par toutes les provinces de
lîQrient. Ses partifans , . dont lë nombre dominoit
dans la capitale , s’aflemblèrent dans fainte Sophie y
eù lé peuplé fut convoqué. Michel qui etojt- encore
affe25 puifuint pour d^iper 8c punir cette troupe
féditieufe , aima mieuT abdiquer en- faveur de fon
ffère qui refufa avec fàgeffe un préfent auflî dangereux.
Les conjurés l’enlevèrent du palais de Bla-
querne , & le transférèrent avec fon fils dans le
monaftère de Stude où il embraffa l'état monaftique.
ïl en fut tiré dans la fuite pour être évêque d’Ephefe.
Sa femme fe fit religieufe. Ce prince , plus foible que
vicieux , étoit 'enfant julques dans fes amufemens, Il
avoit plus de foi que de lumières $ plus de moeurs
que de talens. Il bût pu fe faire eftimer dans la vie
privée ; mais incapable de gouverner , il ne fut quffin
prince vil 8c méprifable. • Son régné, qui' rte fut que
de fix ans , ne fervit qu’à faire- connoître fa- petb
tnffe.lT.~-N.)
M i c h e l VIII , de la famille des Paléologues,
monta fur le trône de Conftantinople en 1259,
L’empereur Théodofe féduit par l’extérieur de- les
vertus , lavoit chargé en mourant de la tutelle de
fon fils , Jëan Lafcaris. Michel reconnut mal cette
confiance. Il fit mourir fon pupille âgé de quinze
ans , après- lui avoir fait crever les yeux. Cette atrocité
qui le rendoit indigne du trône , lui fervit de
dégré pour y monter. Ses talens* politiques-& guerriers
adoucirent- l’horreur- qu’infpiroit fon>- crime. Il
reprit Conftantinople , ; qui depuis cinquante-huit
ans , étoit fous la domination des François. Il regarda,
lè trône comme un héritage qu’ l devoit tranfinetire
à fa poftérifé';- c’eft ce qui le rendit; plus jaloux d’en
étendre les limites*,, & de lui rendre fe première fplen-
déur. Il tourna d’abord fes armes contre GuiHauçie ,
prince d?Achaïë , qu’il dépouilla de fes états. Son
alliance avec* les Génois lui' fournit lés moyens de
réfifter aux Vénitiens', -dont la puiffance- étoit alors-
redoutable aux empereurs d’Orient*. La paix qu’il
fit avec eux lui; procura un loifir dont il* fit mage
pour régler la police dé l’empire; Ses premiers foins
fürent d’ âpplanir les obftacles qui féparoient l’églife
Grecque ffavec la * Latine. U fe rendit à Lyon oif le
concile étoit aflemWé pour cette- réunion. I l 1 remit
fe profeffion de foi au pape Grégoire à qui iT prêta
ferment d’obéiffance: Cette foumiifion lô rendit odieux
aux Grecs-qui.refusèrent de fouferire à. fon formulaire.
11 fe repentit trop tard-de fa complaifenee pour-les
Latins , & ce qu’il fit. pour la« réparer lui attirai
s anathèmes du pape Nicolas!, .fans - lui- rendre, le
coeur de. fes- fujets dont il fut iv- fort abhorré qu’ils
lui- refusèrent les honneurs- de la-, fépulture.. Ils- ne
furent jgînais,. lui pardonner Savoir, voulu.. fes. fou- •
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mettre aux Latins. Cçtte haine ne s’étendit point»'
fur fa famille , qui-, après lu i, occupaie trône de C on P
tantinople pendant 193 ans , jiffqu’à-la d.fvruéUondô
l’ empire d’Orient par Mahomet i l,.e n 145%. (_ T—N )
M i c h e l ,/ la faint Mfthel, la fête- de feint Michel-y
qui arrive le 2.9 de .Septembre. ( A. R.).
Mich e l A nge', cachet de , ( Pierres gravées ) fa-
meufe cornaline- du cabinet du roi de France , ainü
nommée , parce qu’on croit qu’élle fervoit de cachet,
a Michel-Ange. Quoi qu’il en- foit , cette cornaline
eft tranfparente , gravée en- creux r.8c contient dans
un efpace de cinq à fix lignes , treize ou quatorze
figures humaines ,- fans compter cèllès dès arbres *
de quelques animaux , & un exergue où Ton voit
feulement' un pêcheur. Les antiquaires françois- n’ônt
pas encore eu le plaifir de deviner-le : fujet de cette
pi;rre gravée. M. Moreau de Mautour y découvre
un facrifice en l’honneur de Bacchus , 8c en mémoire
de fe naiffance; & Mi Baudelot y reconnoît la fête
que- lès Athéniens nommoient Püanepfies. Quand
vous aurez vu dans l’hiftoire'de l’académie des B elles--
Lettres,. la figure de ce prétendu- cachet' de Michel-';
Ange y vous abandonnerez l’énigtire , ou vous' en
chercherez quelque nouvelle explication , comme a
fait M, Elie Roi fmann , dans fes remarques fur ci ca--
ch et, imprimées à la Haye en 1752 in-8?. ( D l J. )
M IGH E L I , Pierre-Antoine ( Hift.-Litt. mod. )
né de parens pauvres, - apprit le latin fans maître , 8l
la ■ botanique dans les champs.- Le Grand-Duc de
Tofcane, dont il étoit fojet, lui fit fournir des livres-
8c le fit. fon- botanifté. On a-de lui v-Nova plantanmP
généra , r. ouvrage dont Boërhave faifoit grand- cas
Hifloria plantamm-koni Fa.rnefiahi3 & c. M ort en-17371-
M ICH O L , ( Hijl'. Suc: )_ fille ' dé Saul , , femme;’
de David. Son niftoire mêlée avec cellè de David y,
fe trouve aü-premier livre, des roL r. chapitres iâ . 8&
19 , & liv.. 2 ,„ chag. 6^
MICIPSA\ roi des Numides ^ en- Afrique", fils ||e
MaftàniiTa, oncle de Jugurtha, père d’Adherbal 8&
d’Hiempfel que Jugurtha fit mourir;• C ’eft lui qui,-
dans Sallufte., fait en mourant- à-fes fils 8c à Jugurtha^
ce beau difeours que tout le-monde connoît z-Parvum -
ego te, Jugurtha&c* o ù fe. trouve- cette belle maxime-
qu’on devroit prendre pour bafe de toute bonne politique
i -Regnum vo-bis -trada f i boni eritis , firmuniy
jîn mali, imbecïllum ; nom1 concordiâ res parvoe crefcunt y>
difeordiâ maximoe-dilabuntur. Il finit par cette e x h o r tation
' adreffée à fes fils en les mettant - en parallèle
av ec Jugurtha quai avoit adopté : Ehuimnl- ne egp >
meliores lïberos fumpjijj'e yidear quant genuijje. Voyez«-
P article A d h e R b a l .
M ICO ÿ-ÇHijl: mad. ) e’eft le titre 'que lés; {sêurtÿ■
ges de la Géorgie , dans l’Amérique feptentriouale
donnent-aux chefs ou rois de. chacune dé lieurs-nations.
En 1734 , Tomokîchi r . mico d^s Yamacratvs
fin amené en Angleterre y .ou al fut très-bien reçu du •
roi à qui il préienta-' des plumes d’àigl-S r qui font le;
, préfent le plus -re^edueux -dex-ces- fàuvagg?.-