
ans, après un règne de quatorze mois. ïl laiffa un nom
abhorré. Son fuccefl'eur , qui eut tous les vices & qui
commit tous les crimes, ne le fit point regretter. ( T— N. )
Macrin ( Hifloire Lût. mod. ) ïl y avoit fous les
règnes de FrançoisI. & dé fes fuccefl’eurs, deux poètes,
père & fils, qu’on nommoit Macrin & dont le vrai
nom ^ étoit Salmon. Le père ( Jean ) fut nommé
Macrin, parce qu’il étoit petit & maigre , & le
fils ( Charles ) porta le même nom , parce que fon
père l’avoit porté. Jean fut furnommé l’Horace fran-
Çois, quoiqu’il ne fît que des vers latins, ou parce
que ne faifint que des vers latins, il fuivoit Horace
de plus près ; il a célébré fous le nom de Gelonis Gil-
lonne Bourlault la femme ; il étoit difoiple de le Févre
d’Etaples ; ( voyez Févre (le) Varillas dit que Macrin
le père, inquiété fur fa foi & menacé même, à ce fujet,
par le roi Henri I I , fe jetta dans un puits : on ne
croit point ce fait, parce que Varillas l’a rapporté, où
parce qu’il eft le feul qui l’ait rapporté. Mort en 1 5 57.
_ Charles Macrin fut précepteur de Madame Catherine
, foeur de Henri IV. il périt dans le malfacre de
la Saint-Barthelemi en 1572.
Sainte Macrine étoit foeur de Saint-Balile & de Saint-
Grégoire de NyfTe ; ce dernier a écrit la vie. Elle ,
mourut faintement en 379 dans un monaftère quelle ;
avoir fondé avec la mère au royaume de Pont.
MACROBE (Aurel ius - Macrobius , ( Hijl. Litt. |
rnnc. ) favant, très-connu par fes Saturnales & par un
commentaire for le traité de Cicéron, intitulé : le fonge
de Scipion : Macrobe étoit un des principaux officiers
de t empereur Théodofe.
MACRON ( Ncevius-Sertorius Macro,) {Hijl.
Rom.') flatteur de Tibère & de Caligula, criminel puni
par le crime, il fit périr Tibère pour fervir Caligula,
& Caligula le fit périr. Cet homme avoit fuivi très-
exa&ement les principes des plus vils courtifans & des
plus audacieux Machiavelliftes. Il avoit été l’inftrument
dont Tibère s’étoit fervi pour perdre Séjan. Cétoit un
méchant lâche qui avoit opprimé un méchant foible pour
plaire à un méchant puiüant, & pour avoir la place
de l’opprimé, qu’il eut en effet ; la guerre qu’il déclara
pendant tout le cours de fa faveur a tous les gens
de- bien, prouve allez que c’étoit le foible & non le
{méchant qu’il avoit écrafé dans Séjan. Tant que Tibère
& î dans toute la force de l’âge, de l’empire & de la
fanté , Macron lui fut fidèle, & ne s’attacha qu’à lui :
il fut conftamment l’efclave odieux d’un tyran odieux; '
quand il vit Caligula s’approcher des marches du trône,
^1 flatta Caligula, il lui vendit Ennia la femme, que ce
pr.ince aima éperduement : quand Tibère devint vieux &
maîAde, Macron hâta fa mort ; ce .fut lui qui le fit étouffer
env're deux matelas, fe croyant sûralors du foccefleur ;
il le fut t?n effet, tant qu’Ennia plut au nouvel empereur;
mais cemonftre fe dégoûta de ces ?nfot^rçs? & obligea
Macron, &triême cette Ennia qu’il avoit tant aimé 3, de fe
donner la morr. Horreurs de toutes parts Voilà les fuccès,
dont le Machiavelifme eft fi avide & fi fier !
M A C SA R A Ï ou MACZARAT, f. m. (Hijl. mod.)
Habitation oh les nègres fe retirent pour fe mettre à
couvert des incurfions de leurs ennemis. Le macfarat
eft grand , Ipacieux, & fortifié à la manière de ces
-nations. JA. R.)
MACSURAH, f. m. {Hijl. mod. ) lieu féparé dans
les mofquées, & fermé de rideaux : c’eft-là que fe placent
les princes. Le macfurah relfemble à la courtine des
Elpagnols, elpèce détour de lit qui dérobe les rois &
princes,à la vue des peuples, pendant le fervice divin.
(A . R .)
MACTIERNE , f. m. & f. ( Hijl. mod. ) ancien
nom de dignité , dfofage en Bretagne. Il lignifie proprement
fils de prince. L’autorité des princes, tyrans ,
comtes ou maâliernes, tous noms fynonymes, étoit
grande : il ne le faifoit rien dans leur diftriâ , qu’ils
n’euflent autorifé, Les Evêques fe font fait quelquefois
appeller maâliernes, foit des terres de leur patrimoine,
foit des fiefs & feigneuries de leurs églifes. Ce titre
n’étoit pas tellement affeéfé aux hommes, que les femmes
n’en fuflent aufti quelquefois décorées.par les fouverains :
alors elles en faifoient les fondions. Il y avçk peu de
maâliernes au douzième fiècle : ils étoient déjà remplacés
par les comtes, vicomtes, barons, vicaires & prévôts.
{A* R.)
M ADAMS, f. m. pl. {terme de relation) on appelle
ainfi dans les Indes orientales, du moins dans le royaume
de Maduré, un bâtiment dreffé fur les grands chemins
pour la commodité des paflans ; ce bâtiment fopplée
aux hôtelleries, dont on ignore l’ufage. Dans certains
madams on donne à manger aux brames , mais communément
on n’y trouve que de l’eau & du feu, il faut.
porter tout le refte. {A . R.)
MADELEINE ou MAGDELEINE, C Hijl. Sacr. )
for le nombre des Madeleines ou Magdeîeines du nouveau
teftament, voyez à l’article général, Fevre (le )
l’article particulier de Jacques le Fèvre , dit
d’Etaples.
MADELEINE de France, ( Hijl. de Fr. ) fille de
François I. Lorfqu’en 1536 l’empereur Charles-Quint
fit en Provence cetta irruption d’abord effrayante, qui
tourna promptement à fa confufion, le jeune roi d’Ecoffe
Jacques V , fidèle à l’alliance des François, n’attendit
pas qu’ils lui demandaffent du fecours, il s’embarque
pour la France avec feizè mille hommes d’élite. La
tempête repouffe deux fois fa flotte fur les eûtes
d’Ecofle ; mais la fécondé fois fon vaifleau féparé du
refte de la flotte, aborde à Dieppe. Jacques V. n’a voit
plus qu’un foible fecours à offrir à fon allié, fecours
bien différent de celui qu’il avoit préparé. N’importe,
il vient l’offrir, & s’offrir lui-même. François fentit
tout ce qu’un tel procédé avoit de généreux, & pour,
le récompenfer dignement, il crut devoir donner au
roi d’Ecofle la princeffe Madeleine fa fille. Le mariage fe
fit en janvier 1.5 37 : il n’en vint point d’enfans, & la jeune
princeffe étant morte la même année, François fe char-,
gea de remarier fon gendre; il lui fit époufer en 1538 ,
Marie de Lorraine, foeur du grand duc, ( car on l’ap-
pelloit ainfi,) François de Lorraine & du grand cardinal
Charles de Lorraine ; c’eft de ce mariage que naquit
l’infortunée Marie Stuart, qui , appellée en apparence
.aux deftinées les plus brillantes , époula le dauphin,
François , fils aîné de Henri I I , fut reine de France &■
.mourut for unéchaffaud.
MAFFÉE, MAFFEI, ou MAPHÉE, {Hijl. Lut.
mod. ) nom que divers favans ont fait connoitre & qu un
for-tout a illuftré. Tous ceux' dont nous avons a parler
& qui ont porté ce nom, étoient Italiens, mais de
différentes parties de l’Italie, & nous doutons quils
.fuflent de la même famille.
i°. Maffée Vegio , chanoine de St. Jean de Latran,
mort en 1458, a écrit fur l’éducation des! enfans, il a
fait plufieurs ouvrages de dévotion ; mais il eft particulièrement
connu par un treizième livre qu’il a cru
devoir ajouter à l’Eneïde , -poème, qui, malgré ce que
veillent dire certains là vans, réfolus de trouver parfait
tout ce qui eft ancien, ( pour fe délivrer 4e l’embarras
de faire un choix & de la néceffité d’avoir du goût, )
eft évidemment refté incomplet. Le projetde continuer
l’ouvrage de Virgile eft hardi fans doute, mais le trouver
téméraire & focrilège , comme font quelques zélateurs,
eft encore une autre foperftition. L’Eneïde eft l’ouvra ge
d’un homme, un homme peut y toucher, fur-tout quand
•ce n’eft pas pour le corriger. On a la comparaiion à
craindre, il eft vrai ; eh bien î c’cft a« talent & au travail
à rendre cette crainte même falutaire, & à la tourner
311 profit de l’ouvrage.
2.0. On a un traité fur les infcriptions & les médailles,
.& un commentaire for les épîtres de Cicéron, par
Bernardin Maffée, lavant cardinal, mort en 1553.'
30. On a de Jean-Pierre Maffee ; jéfoite Italien,
mort en 1605 une vie latine de Saint - Ignace .
& une hiftoire des Indes auffi latine, traduite en fran-
çois, par l’abbé de Pure, avec qui elle rampe aujourdhui
dans la fange. Grégoire XIII chargea le P. Maffée
d’écrire l’hiftoire de fon pontificat. Elle a paru longtemps
après la mort de l’un & de l’autre •: L’hiftoire de
tout pontificat n’eft pas bonne à écrire -& celle
qui mérite d’être écrite, ne doit pas l’être par un jéfoite
Italien.
40. Franço'S'Scipion Maffée ou Maffei ;Cefk\e fameux
marquis Maffei ^ la g!pire de Vérone & de lTtadie,
l’auteur de la Mérope Italienne, à laquelle nous devons
•la Mérope Françoife, qui eft à celle-là ce quele Çid
-de Corneille eft à celui de- Gui lien de Caftro.
La Mérope du marquis Maffeizvcàt fait révolution
dans la tragédie en Italie, il -voulut en faire autant
dans la comédie , il en fit une intitulée s la Cérémonie,
qui eut aufiï beaucoup de foccès. 11 traduifit en vers
Italiens le premier chant de l’Iliade, 6c tl étoit digne
de faire pour fa patrie , relativement .à' ce fameux
poème, ce.que Pope a fait pour Iafieune , & d’être
..comme lui l’Homère de fa nation. Il -ne tint pas à lui
4 etre utile au monde for une matière qui intéreffe la
morale, la politique & l’humanité, •&. quteft la plus-
.délicate déboutés les matières par fes rapports éloignés
* u prochains avec.ï’honneur .ÔC la bravoure, je veux
dire le duel ; 11 ofà, quoique gentilhomme, & militaire,
en condamner l’ufage dans un livre plein de raifen,
intitulé : Fa feien^a cavalerefca
A tant de talens dans tant de genres, le marquis
Maffei joignoit une érudition immenie,une connoiffance
profonde des infcriptions & des monumens antiques :
on en peut juger par fon Mufoeum Veronenfe, fa Vcrona
illußrata, fon traité de gli. anfiteatri, e fingclarmentc
de Veroneje , fon Ifloria diplomatica, ehe ferve d'intro-
durrione all’ arte critica in toi rnateria, & par plufieurs
autres ouvrages. Il pouffa fon ambition littéraire jufqua
la théologie; il écrivit fur la grâce, le libre arbitre & la
prédeftination, & remontant aux fources de la tradition
for ces matières fi fouvent & fi diverfement agitées, il fit
l’hiftoire & le tableau des opinions théologiques qu’çlles
ont fait naître pendant les cinq premiers fiècles de l’églifej
Il a même donné des éditions de quelques pères, & elles
font eftimées. La gloire de M. le marquis Maffei rerr.plif-
foit le monde ; il voulut en jouir & l’augmenter , il
voyagea en France, enAngleterre, en Hollande., en Allemagne;
il recueillit par-tout des applaudiffements des
hommages, & ne fut pas cependant du nombre de ceux
que l’eftime des étrangers a quelquefois confoiés de l'indifférence
de leur patrie. Son -exemple au contraire eft
une exception très-marquée, à la maxime connue :
nul n iß prophète en fon pays. A fon retour fie fes
voyages, revenant prendre place à l’académie parmi
fes confrères ,1e premier objet qui frappe fes regards,
eft fon bufte placé à l’entrée d’une des folles, avec cette
infcriptiôn : Au marquis Scipion Maffei encore vivant,
que M. de Voltaire compare avec raifon.à celle qu’on
lit à Monpellier : A Louis X IV après fa mort.
Pendant la dernière maladie du marquis Maffei, on fit
à Vérone des prières publiques ; après fa mort., le
confeil lui décerna des obsèques folemnélles, & fon
oraifon funèbre fut prononcée publiquement dans la.
..cathédrale de Vérone. Il étoit né dans , cette ville en
1675-; Y uiourut en 1755.
Un autre Scipion Maffei, beaucoup moins célèbre
, a donné en italien , une jHißoire eftimée, de la
ville de Mantoue.
M A FO R T IUM , MAFOR1UM, MAVOR TE ,
MAVOR TÎUM, ( Hiß. anc. ) habillement de tête
des mariées chez les Romains ; il s’appela dans des
temps plus reculés ricinum. Les mOinesies prirent en-
foite, il leur couvroit les épaules & le col. {A. R.)
MAFRACH , f m. ( Hiß. anc. ) große valife à
l’ufage .des Perfans opulents ; ils s’en fervent en
voyage, elle contient leurs habits, leur linge leur
lit de campagne. Le dedans eft de foutre, & le dehors
d’un gros canevas de laine de di ver fes couleurs , deux
mafrachs avec le valet font la charge d’un cheval«
. { À : R .)
MAGALHAENS. V o y e i Magellan.
MAGALOTTI, (Laurent) ( Hiß. Litt. mod. )
fecrétaire de l’Académie del Cïmento , à Florence, a
donné un recueil des expériences faites par cette Compagnie
& divers autres ouvrages. Il revoyoiî fouvent
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