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les curiofités que l’on fît voir à Londres à ee prince
barbare , rien ne le frappa autant que les couvertures
de laine , qui , félon lui , imitaient ajfeç bien les
peaux des bêtes ; tout le-refis n’avoit rien qui frappât
•fon imagination au meme point. ( A . R. ).
M ID D E L E O U R G , ( Paul-Gerrnain, de ) ( Hifi.
mod, ) ainfl nommé parce qu’il étoit de Mid-
delbourg en Zélande, étoit évêque de Foflomflrone.
O n a de lui un traité afl_z rare : De reêlâ, Rafchce-
celebratione .& de die Pafflonis J. C. & un autre .afït-z
rare aufîi & allez fingulier, à en juger même par le titre :
De numero atomorujn totius univerjî. Mort en 1 5.34.
.à 89 ans.
M ID DEN DO R P , ( Jacques) ( Hifl. Lut. mod. )
chanoine 8c re&eur de l’univerfifé de C ologne, auteur
dun t r a i t é De. Academiis orbis univerjî, 8c,d’autres,
ouvrages. Mort en- 161 i .
M ID L E T O N , ( Richard ) ( Jîifl. Lut. mod. )
JRicardus de media villa., cordelier, un des héros de
la fcholaftique en Angleterre, & honoré d’un de .ce?
titres pédantefques familiers à la fçholaffique. Le lien
etoit celui de doEleur folide & abondant, de doEleur très-
fondé & autorije, On a de lui un de ces. innombrables
.commentaires que tout le monde faifoit .alors, fur le
maître des fentènces. Mort en 13 04* ~
Midleton efl aufîi le nom d ’un poète dramatique
^nglois , & celui de Fauteur de la vie de Ci.céron.
M ID ORG E. Voye^ Mydorge.
M IG N O T , ( Etienne) ( Hi/2. Litt. mod.) de 4 academie des Infcriptions 8c BeMes-Lettres, ou il fut
reçu a. près de fbixantettrois ans , & dont il a rempli
-le recueil de mémpires. plus, fayars que précis. Il a
d ’ ailleurs beaucoup écrit en théologien 8c en canonifle
fur plusieurs livres de l’écriture fainte, & , pour le
développement & la défenfe des vérités de la religion.
On a encore de lui une hiïloire des démêlés:' de
Henri II:, roi. d’Angleterre, avec S. Thomas de.
.Cantprbéry. un Mémoire fur les Inertes de i’Eglife
;G^}licane.j un ouvrage intitulé : les droits de l’état
& . du prince fur lés biens du clergé y un traité .qui
a pour titre ; la réception du concile de Trente dans
les états catholiques; un traité des prêts de commerce.
L ’abbé Mignct étoit doâéur de -Sorbonne, & jamais
la Sorbonne n’en avoir eu de plus doux- ni de plus
tolérant. Cétoit un vieillard ■ intérefTant. & refneâable-
par les moeurs: Il étoit né à Paris en 1698 • il y
^riouruî en yyyi. ‘ .r- Ti
>- .y— - ,c eil ainü.què-i’on.nomf
e, au / aPCn 1 empereur ecàêCiaûiç^ ou le ehe
de la religion de cet e^ p ire yU s’appehe^Æ ^
p u dairu (A ;R ,) -■ *
fie a la le t t r e u il ;
.coutumes d| Apgietefïé ; il ö W cGyÙUer
qu on appelloïc autrement A , tf.( ) P
MILIÀRJSIUM, c m, (Miß. aw . ) mçamoied’j t
J® f i j
gent de cours à Gonflanfinople ; on n’eft pas (1*3^;
cord fur fa valeur. Il y en a qui prétendent que %
miliarijiwn valoient un folidum , &. que le [olidunt
étoit la fixieme partie dp l’once d'orv ( A . R .)
M IL ICH , ( Jacques) ^JFfifl. Lut.raod. ) médecin
allemand, ne en 1 5 0 1 , mort en 15.5$ d’un excès de
travail , auteur de traités : de Arte medïcâ & df
confiderandâ fympatlùâ & antipathid in rentra naturj
O n a de, lui au/fi’ des commentaires la,tins fur Pline
le naturalifle , &, des difeours latins fur Hippocrate,
Galien ;8c Avicenne. Il - é t o i t F ribourg en Brifga\v
& profdffoit la médecine fP R K t mberg.
MILIEU. ( Antoine ), £ Hifl\ Litt. mod. ) lévite
& profefteur dans (on ordre, né à. Lyon, en 15 7 3 ,
avoà fait plus, cfe vingt mille yers; latins qu’ il brûla
dans une içaladie dont il. croyoit ne pas, revenir : le
premier livre d’un poème in j -lié Mçyjèsviaiov 9
échappa feul aux flammes. Le'cardinal Aphonie de’
Richelieu, archevêque .de L y on , frère du miniflre,
engagea l’auteur à fin-r cet ouvrage, qui eut beaucoup
de fuçces , & que perfonne ne connoît aujourd’hui.
Antoine Milieu mourut à Rome en 1646,
M IL L , ( Jean ) J- Hijl. Litt. mod. ) théologien-
anglois , chapelam de Charles I I , auteur d’une tr.ès-
bonne éditiondu nouveau teftament g rec , dans laquelle
il a recueilli toutes les variantes que les manuferits
ont py .lui fournir ; elle a fufti pour lui faire un nom.
dans ’ la littérature facrée, _Mort en 1707.
MILLETIERRE f ( Théophile- Raçhet , fleur de
la ) ( Hifl. Eccl. ) homipe qui varia beaucoup fur la.
r§M o n ; mais quq, dans .les djfférens/par&/qu’il em-,
brafta , porta toujours le m.ême,e;Çprit .de contention &
de guerre, & tousdes, excès d’üiizèle efirené. Ôndifoit.
de lu i, pour exprimer, fçtn.caiâéfère'9y.a^ç'fit$Üiun.
homme, a je faire brûler.tout vif dans. up. concile. O ’abord
proteflam furieux, il anima les Rochelois à la révolte
par.fes écrits. II.fut,,arrêtvé en 1628 à Touloufe, &
retenu. en prifon pendant quatre ,ans., Devenu - libre;,
il . voulut reunir les .Calyiniftes, aveç Jes ;'ÇatholiqueF,i
Ces projets.de réunion. réufflfTent,rarement, & La,
Milleticre n’ étoit pas, propre à les faire' réuffir. Il
déplut .aux. Calvirufles -fans plaire aux-Catholiques.Le
mécontentement de.s^premiers, le détacha entièrement
de leur parti. Il fit abjuration publique, du calviniime 611 1 ^45 ; f l ne ceffa, depuis d’écrirp contre Iss Pro-
içflans,. ayec.. l e . même; ,zèlç j qu)l ;aypit, d*abôj;d ligçalè-
Contre le^ Catholiques.; & allant toujoursbeaucoup
I^us:loint que les Çatnojaqqes,les,plus. ard,ens;.Ilm.ourut'
ea.16.65 , hjü-des P.rotç^ns,& méprife-dc§ Gath^
» e s ,
M IL L IA îR E , f-m. (Llijl. anc.jefpace de millé pas
géométriques ? diftanee par iaqiielle -les:Rbmâihs mar-
quoient da -longiieur dés- chemins , „comme nous la.
marquons pa f liëües.- On- eopipte êhçore' pâ? millès en.
Ita1te.r Il> y a voit;à r Rome; au milieu’-de-^vUlé une
colonne appel\éè millinife f qui ’étoit .comme le centre
commun d e ; toutes -des voies ou grands- chemuis
fur- le%els--.étoient plantés , de mi'lle pas 'en mille
M i t
pas y d'autres colonnes , ou pierres numérotées ,
fuivant la diflance où elles étoient de la capitale ; de
là ces expreflions fréquentes dans les auteurs , tertio
ab urbe- lapide , qiiartb ab urbe lapide-^- pour exprimer
une diflance de trois ou quatre mille pas de
Rome. A l’exemple de cette, .^ièle les autres principales
de l’Empire firent pofer sdâns le’urs placés, publiques
des colonnes iràtétffîres déflinees au même
Kr'age.
M i l E i a i r e s , miiliàfid 9-( Hïfi. imc. ) grands vafe's ,-
Gii rèfervoirs dans lés thermes des Romains , äinfi
nommés de la grande 'quantité d-èàu qu’ils cofttè-
noient, & qui par des tuyaux fe diftnbüôit', à l’aide
d’un robinet , dans lès différentes pifeinés ou cuves
©ù l’on prenoit lé bain. ( A. R.')
MILON le Crotoniate, ( Hifl. Ane. ) ainfi nommé
parce qu'il étoit de Crotone athlète connu par fia
force fingulière. Il fut vainqueur, dans fön enfance,
aux jeux pythiens, &. il le fut fix fois dépuis; il le
fut fix fois aufîi aux jeux olympiques, & la feptièmè
fois il ne put trouver de concurrent. Il ferroit da!ns
fes doigts une grenade fans I’écrafer, &. perfonne né
pouvoit la lui' arracher- Il fe tenoit f i ferme fur Un
oifque ou palet de forme plate 8c ronde, ( qu’on
avoh huilé pour le rendre plus glifîant, (.qu’il étoit
ïmpoflible de f ébranler. Il ceignoit fa tête d’une corde
& rètenoit fbn haleine, les veines s’enfloiént 8c rom-
poient la corde. Le coude appuyé fur le cô té , il
préfèntoit la main droite ouverte, les doigts ferrés
l’un contre l’autre y 8c aucune force, humaine ne pôu-
voit lui écarter le petit doigt des trois autres, le pouce
refiant élévé. Un jour qu’il afîiftoit aux leçons de
Pythagöre , dont il étoit un des difciplës les plus afîidus,
là colonne qui fbutenoit le plafond de la falle fut
ébranlée par un accident, il la fbutint feul, donna-
le temps aux auditeurs de fe retirer, 8c fë fauva lui-
même après eux. Ce trait, joint à la foibleffe morale
de ce fort Milan, qu’une courtifane gouyernôitr pourroit
faire naître l’idée que l’hifloire de M i la n ne ferolt
que celle de Samfon altérée 8c corrompue. La voracité
de Milon égaloit fâ.vigueur. Il mangeoit, dit-on,
vingt livrés de pain 8c vingt livres de viande par
^pur , 8c buvoit quinze pintes devin. Athénée rapporte
que Mjlon parcourut un jour toute la longueur du
fiade portant fur fes épaules un-taureau de quatre ans,
qu’il afïbmma enfùite d’ufi coup de poing. 8c qtfil
mangea tout entier dans la journée. Ca fut cet Hercule
de C rotone, qui, armé d’üne maffue comme Hercule ,■
8c couvert comme lui d’ünë peau de lio n , détruifit a la tête de cent mille Grotoniates, trois cent mille
Sibarites, dont la ville demeura déferte.
Milon , dans fa vieillefle, regardoit triflement fes
bras, autrefois fi robufles , alors affoiblis par l’âge :
A h ? difoit-il en pleurant , ils font mörts à préfent,-
ces bras dont tant d’athlètes ont éprouvé la vigueur.
Il voulut cependant faire un effai, 8c cet effai lui
coûta la vie : il trouva un vieux chêne entr’ouvert
par quelques coms qu’on y avoit enfoncés à force;
« voulut, achever de le fendre avec fes mains ;.mais-
M I L
c etoit une entreprife digne de fa jeun^ffe : les coins
étant dégagés , fes mains fe trouvèrent prifès; les deux
partiesde l’arbre fie rejoignirent , il ne put fè débar--
ràffer 8c refiant ainfi ;privé de fies mains captives ^
i l fut dévoré par les loups. Il vivoit environ cinq
fiècles avant J. G.
Milon , {Hifl. Rem. ) ( Titus Annius ) Briguoit
fe c^niùlat. Il àvoit pour irréconciliable ennemi, l'ennemi
de tous les gens de bien, le faélieuxGlodius ,
tribun du peuple. ( Voyt[ fon article ) ils fe ren-'
coritrèfent fur la voie Appierine , à- peu de diflance'
dê- R'o’mé ; tous deux étoient Bien accompagnés ils
en Vinrent aux mains :• le choc fut 'violent : on ignore
quël fut -lagréfieur ; mais Clodius y périt aVec un
grànâ ridmbre dès gens de fia f uite. Sextus Clodius y
parèht du m o r t f i t porter fon corps fur la tribune
aux hàrarîguès -, 8c les tribuns fies confrères demandèrent
vengeance de fia ifiBrt. Cicéron, ennemi- de’
Clodiüs, défendit Milon. Nous avons fa harangue £
c’eftune dés plus éloquentes de cet éloquent Orateur;
mais elle rie fut pas prononcée telle que rious l’avons.
Le tribunal entouré de foldafs ,t les m u rm u re s le s:
cris dès partifàns de Glodius troublèrent 8c intimidèrent
l’Orateur. Son difeours produifit peu d’effet ,.il ne pro-
duifit pas du moins celui de pèrfiiadër lés juges de-
rinriôcencè dè Milon. Celui-ci fut exilé à Marfeille
où Cicéron lui- eriyôya fori difeours tel qu’il l’avoit
.compofé. Milon Fayant lu , s’écria :• O ! Cicéron , f i
titr avais parlé üinfi3 Milon ne ferait p a s a Marfeille £
Milon èfl aufii- lé nom d’un Bénédiélin , mort
en 8^2., 8c- qui avoit été inffituteür d’un fils de Charles-
le Chauve. Il a-' écrit en vers une vie de S. Amand ?
qui fe trouve dans Surius 8c dans Boilândus. Une
autre pièce de lui,-qui a pour titré : Le combat dû-
printemps & de F hiver, èfl inférée dans l’ouvrage dé-
Càfimir Oudin fur les auteurs eccléfiafliques.
M IL T IA D E , ( Hifl. Grecq.) C ’efl à- ce grand c a p itaine
que eommeneént 8c la gloire de l’ancienne Grèce
8c fon ingratitude envers les grands Hommes. I l étoit'
Athénien , fils de Cimon. Son oncle, nommé auffi?
Miltiade, avoit établi une colonie dans la Cherfbnèfe'
de T h ra c è , dont il fut le prince ou , comme on le
difoit alors, le tyran. Miltiade, fbn neveu, qui eflle-
fujet de cet article, fut aufîi tyran de la Cherfbnèfe*
Il l’étoit dans le temps de l’expédition de Darius contre
les Scythes; Il fuivit ce monarque dans cette expédition^,
mais dès-lors plus favorable à la liberté publique que
jaloux de fa propre domination, amicior omnium libertati
quâm fucedominationi, dit Cornélius Nepos, il propofW-
aux Grecs d’Ion ie, qui fervoient comme lui dans-
l’armée de Darius, de fe rendre libres, & d’enfermer
ce prince dans les déferts de la Scythie en coupant
le pont qu’il avoit conftruit fur le Danube pour afîurer
fa. retraite. C ’étoit fait du grand roi fi ce confeil a-voit
été fuivi. Darius ayant envahi la Grèce, Miltiade-gagnz'-
contre fes-généraux cette célèbre bataille de Marathon
que Platon regarde comme la • fource 8c la première
caufe de toutes ces iriiportantes victoires qui affiurèren t-
la gloii e-8c la liberté-des Grecs , qui -furent toujours