
il declamôit encore cjans le Sénat contre cette tüèffê»
qui finit en effet par être plus fùnefte à Annibal ôc
a.ix Carthaginois, qu’elle ne l’avoit.éte aux Romains.
4° Nous avons de M. de Bougainville ;deux célèbres
^mémoires fur les découvertes ôc les ;établifTements
faits le long des -côtes -d’Afrique par Hannon , amiral
de Carthage. On ne fçait certàinement ni qui étoit
•ce Hannon, ni dans quel temps il ,a vécu. On ri’a
pour monument de -/ce voyage qu’un extrait .abrégé,.,
o\i peut-être même' la traduéèion grecque d’une inforip-
tion punique ., placée dans un temple de .Carthage ;
•on na pour caraâere-chronologique de -cette même
expéditionque. .ces termes-vagues , ,ôc généraux de
Phne : Carthaginis potentiâ fiorente ; florentifjimis pce-
norum rebus. Strabon,, -Athénée, Ôc..d’aprèseux..,Dod-
wel, Cellarius,' La Martiniere rejettent la relation de. ee
voyage d'Hannon comme fabuleux. Pomponius,Mêla, '
Pline Ôc Arrien .croient ! ' l a -réalité de ;.cette entre- ;
prifè, leur fentiment a prévalu ; mais'lesTçavants ne !
s’accordent ni fur l’époque ni -fur le terme de -cette
expédition. Florian d’Occampo fait -Élire! Hannon, ’
le tour entiervde l’Afrique. Ifaac ’Voflius fait remonter
cette navigation jufqu’au temps d’Heççule.ôcdePerfée , ;
c eft-a-d.re., jufqu’aux temps fabuleux : exagération de ;
part ôc d’autre., for la géographie , fur la chronologie: 1
M. de Btéquigny fixe le tour de la r o u t e Hannon ,
aux montagnes de Sierra-LionaTur la côte de..Guinée.,
oi l’epoque vers le commencement du cinquième fiécle
avant J. C.Dom Pedro Rodriguez Campomanez qui v
exammoit dans le même temp^que M. de Bréquigny ,
la même queftion! Madrid, datoifccette même expédition
de cent années plus tard ; mais il faifbit âllér
Hannon phisIoin,;ôc jufqu’à M e de St.-.Thomas, :
fous la ligne. M. de Bougainville., qui., "dans le même
temps aufîi., liïbit à l’Académie fes deux fçavants mé- c.
.mcir.es., inférés, l’un dans le 26e volume, pages 10 & -
fuivsntes.; l’autre.,'dans le 28e , pages 2&o Ôc foivan* ‘
tes, fixe le terme du woyage d'Hannon „au -Cap des .
Trois Pointes ôc aux ifles placées dans de fond- du *
golphe qui s’ouvre précifémentàce Cap-; ôc quant!
l’époque;, il la place .audixiéme fiècle.avant J. C.
M. de Bougainville -croit que Hannon le voya-
geur eft le .mëmeHannon,, qui., fuivant.Pline, liv. 8 ,
•chap. 21., fçut le premier apprivoifer un lion,,.ÔC qui
par cette raifon, fut exilé par les -Carthaginois , .comme
redoutable ! la liberté publique , & comme, ayant 1
•des moyens famaturels de fe faire o b é i r quonïam nihil
non perfuafurus vir tàtn artificïs ingenïi videbatur& il
malh credi dibertas, e i,c iù Àn , tantum . cejjîjfet .eiiam '
ferîtas.
M. de Bougainville reconnoît aufîi dans le-même
-Hannon , celui qui y.au rapport c&Elien, avoitinftruit •
Écrêtement des oifeaüx! dire en langue punique., qu’il -•
; étoit un Dieu ; ’ôc il faut -avouer que- ce trait rappro-
ché~du précédent,-,, juftfie la défiance la precau- -
tion des Carthaginois.
Il y avoit un Hannon, père de cet Amilcar^- yaincu .
par Gelon dans -les plaines dHimére , l’an 480-aYant
J. G
..Gcéronnousa .confèrvé une lettre écrite par Anacharfis
a uiîâutre Hannon., 'contempora'n corrime lui,
de Solon., près de fix -fîècles avant J. C. Le nom
ÜHannon fignifioit en langue punique., gracieux, bien*-
faifant.
* HAN^CRIT, f. m. ' Hiß. mod. ) langue fçavante
-chez les Indiens ., où elle n’eft entendue que des
pendets autres lettrés. On l’apprend dans l’Indoftan^
comme nous apprenons le latin ôc l’hébreu, en Europe.
;Le P. Kircher en a donné l’alphabet. On eft dans l’opi-
riion crue ce fut en hanferit que Brama reçut de Dieu
fes préceptes; ÔC c’èft là .ce qui la fait regarder comme
la langue par excellence., la langue fainte. Ditt. de
Trév,. (A, R.)
HANSGRAVE, î. m. ( -Hiß. mod.) nom que l’on
donne! Ratisbonne à un magftrat qui juge les différends
qui peuvent s’élever entre les .marchands , Ôt
1 les affaires rélatives aux,foires. (A. R.)
HAPHTAN , f. m. (Hiß. mod. ) leçon que font
les Juifs au jour,du fàbbat, d’un endroit,des prophê*
tes, après celle d’un morceau de la loi ou du pen-
tateuque. Ils appellent .celle - c i barafcfe Ôc l’autre
hapktan ; elles finirent l’office. Cet ufage c ft ancien ,
& fubfifte encore aujourd’hui. Ce -fut la défenfe ridi-
j cwle qu’Antiochus .fit vaux -de lire -publiquement
, la l°is qui y donna lieu , & il continu a,après que les
Juifs eurent recouvré le libre exercice de ïeur religion.
{ 4 . R .) h
HAQUEME , f. m. (Hiß. mod. ) nom d’un juge
chez les Maures de Barbarie , cù il.connoit du -civil
& du.criminel , mais du criminel fans ..appel ; i!
fiège lesV jeudis. '11 éû ,affîfié ! dbn tribunal, d’un liëu-
tenantL, appellêValmocade. Haquëmc j/ientde ghackam,
fçavantlettré.. C ’efl ainfi qu’autrefois nos magiflrats
&c nos jugesitoient àppellés clercs. (.A. R.)
ïHAQUIN.^ ÇHifl. de Herwege ) roi ?de'Norweg^
fut-couronné vers Lan .i 250. Il le ligua,avec la^Suéde^,
contre vChriftophe L, roi de JDanemarck 2 il mit en
mer une flotte.de trois cents voiles, força le paffage de
Munfter-Sund.,.& ravagea les côtes delà Hallandie-
mais l’an 1 257.-, ces rois.^ las de verfer fans .fruit le
fang, des peuples, entrèrent en négociation. Jîaquin fe
rendit à Goppenhague,; les !eux ennem:s s’.embrafsè-
rent-, renoncèrent,,! leurs prétentions refpeétives, & .
jurèrent une.-àlliance éternelle. Jiaquin-'demeura tranquille.
dans fes états jufqu’à lîannée 1.287 mais .ayant
donné un .âfyle. aux'.rëbèlles qui .avaient maffacré Eric
VII., roi de Danemarck , on vit fè rallumer entre les
Danois.Ä . les Norvégien';., ;çine ;guerre,..cruelle. Elle
dura neuf ans ;; des mill.ers d’hommes périrent , de«
villes entières furent livrées .aux flammes., de riches
provinces furent changées en défetts.; les deux, parfis
furent -également cruels ., également malheureux., &
Eric ne fut point vengé. Jiaquin -mourut dans umâge
très-avancé. On connaît plus ce qu’il fit pour nuire
a fès ennemis que <ce qu’il fit pour rendre-fes fujets
heureux. Il y a eu en Norwege plùfieurs rois de ce
nom.,.ornais l’hifloire des premiers pai-oît un peu fabu-
leufe, & celle des derniers peu intéreffante. ( M. na
S 4 C Y ..J ï V
HAR , C irr. (Hifi. mod.) c’eft chez les Indiens ;
fe nom de la fécondé perfonne divine à fa dixième ôc
dernière incarnation elle s’efl incarnée plufieurs fois ,
& chaque incarnation a fon nom ; elle n en efl pas encore
à la dernière. Quand une idée fuperftitieufe a
commencé chez les hommes ,■• 011ne fçait plus ou elle
s’arrêtera. Au. dernier avènement ,■ tous lès feélateurs
de la loi de Mahomet feront détruits. Har efl: le nom
de cette incarnation finale , à laquelle la fécondé perfonne
de la trinité indienne paroîtra fous la forme d’un
paon, eTuite fous celle d’un- cheval ail é.- Voye^ le
Diction, de Trév. 6* les Cérémon. religieufës» ( Mi de
$a c y / )
HARACH ,- cHifl. m o d nomade la capitation im-
p@fée fur les Juifs ôc les Chrétiens en Egypte ; le produit
en apparteiioit autrefois aux ]amflaires- : mais depuis
plus de cent ans-,-cet impôt fé perçoit par un officier
exprès qu’on-envoie de Conftântinople fur lès lieux r
ôc qu’on' appelle pour cette raifon harracW aga.■ Les
Chrétiens ci-devant ne payaient que deux dollars ôc
trois quarts,. par une efpèce de-traité fait avec Sélim ;
réfentement ils doivent payer de capitation , depuis
âge de feize ans , les uns cinq dollars ôc demi, ôc
fes autres onzefuivant leur bien. Le dollar vaut trois
livres de notre monnoieou deux- shellings d’Angleterre.
(D. A)
H AR A I , f. m.- (Hifî. mod.) c*eft ainfi que lès Turcs
nomment un tribüt réglé que doivent payer ' âü grand
feigneur tous ceux qui ne font point niahométants ; cêt
impôt efl fondé fur l’alcoran , qui veut que chaque
perfonne parvenue à- l’âge de maturité , paye chaque
année treize- drachmes d’argent pur , fi ên demeurant
fous--la domination manométane elle veut conlèr-
ver fà religion. Mais les fultans ÔC les -vifirs r fans
avoir égard au texte de f alcoran r ont fouvent: haufle
cette capitation ; elle efl affermée ,- ôc celui qm efl
prépofé à la*recette de ce tribut fe nomme haraj-bacfii.
Pour s’afsûrer fi un homme efl parvenu a l’âge où
fon doit payer le haraj ,. on lui mefure le tour du
cou avec un fil, qu’on lui porte enfùite for le vifage ; fi
le fil ne couvre pas l’efpace qui efl entre le bout du
menton èf. le fomtnet de là tête , e’eft un ligne que la
perfonne n’a point l’âge requis , ôc elle efl exempte
du tribut pour cette année ; fans quoi elle eft obfgéë
de payer* Voyeç CantemiryHijl. ottomane* ( A . R.}
HARALD , ( Hifl. du Nord.- ) prince de Norwege ,
Voyagea d’abord dans l’Orient, ôc fe fixa à- la. cour
de l’empereur de Conftântinople ; mais ayant appris
que Magntis fon neveu ôc fon perféeuteurdéjà roi
de Norwege, difoutoit encore à Suènon la couronne de
Danemarcn , l’eipoir de la vengeance le ramena dans
le Nord , vers l’an 1046 : il fe ligua d’abord avec
Suénon ; mais ayant étudié le caraoere de ce prince,
ôc comptant peu flir fa reconnoiffanee,- il quitta fon
parti pour embraffer celui de Magnus, qui lui céda
une partie de la Norwege. Magnus régna donc en
Danemarck ; mais après fa mort Suénon remonta for
le trône ; Harold prétendit l’en chaffer. Les deux princes
fé firent une guerre cruelle ;. Suénon manqua
plufieurs fois àu rendez-vous qu’il avoit marqué pour un.
combat décifif ; enfin on èn vint aux mains,. là flotte de
Haraldremporta une vléfoire fignalee; Harald,.quoique
triomphant, entra en négociation, ôc termina tant de
débats par un traité qui lui aflùroit de grands avantages
-, mais qui ne lui donnoit pas la couronne#
(M. DE S AC Y.)
Harald ,■ ( Hiß. de Danemarck') Plufieurs rois de
Dar.emarck ont ' porté ce nom ; mais la plupart, ou
n’ont.rien fait,dè-grand ou ont manqué d’hiftoriens
pour faire paffef leurs actions à la poftérité. Nous ne
parlerons que de Harald V I ÔC Harald V i l , plus-
connus' que les autres.- (M. de Sa c y .);
Harald V I fut proclamé roi de Danemarck vers;
. l’an 8x4 par une faétion puiffante tandis qu’un
, autre parti couronnok Regner ,< fils de Sivard on:
vöuloit d’abord que les deux fouverains paitageaffent
entr’èux l’autorité fiiprême ôc fours états ; ôc le moyen:
dont on fe fervit pour* prévenir là guerre civile , fut
précifément ce qui l’alluma. Harald fur -vainqueur ; &
tandis que fon rival, de roi devenu brigand, alloit
porter le ravage vers le midi y il fit alliance avec*
! l’empereur Louisée-Débonnaire. Regner reparut bientôt;:
Harald ..fut vaincu s’enfuit à la cour de Louis, ÔC
y trouva des fecours puiffants, avec lefquels il rentra:
-. dans le Juthland ;: ehaffé bientôt de cette conirée, il
fit de nouveaux efforts, remonta, fur le trône, ôc en
tomba- prefqu’aufli-tôt ; il fé- retira en Frifè , où il
vécut dans l’ôbfcurité. Telles étoient les révolutions qui
agitoient un état où l’ordre de la focceffion à la -cou—
‘ ronney n’ëtoit réglé que par les caprices du. peuple s.
ôc les intérêts des grands. (M..d e Sa c y .)<
Harald VH , roi dé Danemarck ; on prétend.
qu’il fiit affaffin avant d’être roi , ôc que lé meurtre
de fon frère lui ouvrit le chemin du trône ,. vers l’ait
920 ; à peine y füt-il monté qu’il fit poignarder un
feigneur danois ,. nommé A ch ,. dbnt la puiffance lui
donnoit de l’ombrage. Ce prince fit élever deux mau-
folées ,- l’un à fon père, l’autre à & mère , monuments,
de fon fafte , ôc non dè fon refpeél pour la mémoire
de fes parents. Il eut avec une couturière , nommée-
Efa, un commerce illégitime ; Suénon qui lui foccéda ,,
fut le fruit de fes amours. Richard, duc de Normandie,
avoit été dépouillé de fes états par le roi de France T
Harald partit aufli-tot pour Te venger, remporta une
viétoire for les François , prit le roi y ÔC le força àù
rétablir - Richard dans fon duché ; enfin Haràld fe convertit
à la- foi chrétienne, ôc n’èn fut ni plus doux,,
ni plus jufte ; il fit la guerre à tous fès voifins :. fon;
ambition ne cher choit point de prétexte,/ if ne connoif-
foit d’autre droit que celui de la guerre. Il reconnut
Suénon pour fon fils ; ÔC pour prix de ce bienfait, le
jeune prince leva contre fon père l’étendart de la révolte..
Harald mourut vers l’an 98.0 , après un règne trèsr
long.. (M. d e Sa c y )„
HARAM ,- Cm. ( H lßlmod.) à la' cour du roi de
Perfe , e’eft la mailbn où font renfermées fes femmes ôc
concubines ; comme en Turquie l’on nomme ferrail le palais
ou les apparyeinens qu’occupent les foltanes..(yL. R.)
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