
Jô8 M A R
indigné de voir des évêques devenir des bourreaux ?
fe fépara de leur communion , & obtint la grâce
de quelquesPrifciilianifîês condamnés, & qui n’étoient
pas encore exécutés ; mais Prifciîiien leur chef avoit fubi
te fupplice. Saint M irtlrxim évêque de Tours, & fonda
le célèbre monaftère de Marmoutier , qu’on croit être
la plus ancienne abbaye de France. 11 étoit né dans
une partie de ta Pannonie , qui eû aujourd’hui ta
Baffe - Hongrie. Ilfouff. it pour la foi , & i! efl au rang
des confeffeurs ; il efl regardé comme l’apôtre des
Gaules. Sulprce Sévère fon difcipie , & Fortunat, ont
cc i: fon éd liante vie. I! fut fait évêque en 374, &
mourut le r i novembre de l’an 400. '
Il y a eu cinq papes du nom de Martin :
1®. Martin l îr. nommé pape en 649, mourut exilé
dans la Cherfonèfè le 16 feptembre 6-5 5 , par l’effet
du reffentiment de l'empereur Confiant, dont il avoit
Condamné le Type en même temps que YEchtèJé
d’Héraclius & que î’héréfie des Monothélites.
a0- Martin I I , élu en 882 , mort en 884, condamna
Phctius.
30. Martin III, élu en 942 , mourut en 9.46.
4°. Martin IV , ( Simon de Brie ou de Brion) avoit
été chancelier de Fi ance fous Saint Louis. Il fut élu pape
en 1281. Il £è diflinguoit par la connoiffance du droit
& i l avoit comme les prédéccffeurs & fes fucceffeurs
une haute idée d;s droits du St. Siège. Il excommunia
l’empereur grec .Michel Paléologue ; il en avoit le
droit, fi l’excommunication n’eft qu’une déclaration
qu’on n’efl pas de la même églife & qu’on n’a pas-, la
même foi; ildépofaPierre III, roi d’Arragon , pour
les Vêpres Siciliennes , ou du moins après les Vêpres
Siciliennes , & en effet pour le refus qu’il faifoit de
rendre hommage, au pape,. de la Sici!e ; il prétendit
lui enlever l’Arragon , &l le donner à Charles-de-
Vâlois , frère de Pnilippe-le-Bel ; il défendit aufîi a
Pierre III de prendre le titre de roi de Sicile , &
Pierre affeéîant un refpeél dérifoire pour cette dèfenfe,
ne fe faifoit plus appeller que le Chevalier d Arragon
père de deux rois & maître de là mer. C ’eût Te ton qu’on
auroit toujours dû prendre avec des papes qui prétende
ient difpofer dès couronnes. Martin IV mourut en
32,85.
50. Martin V. étoit de la maifon Colonne.- On a
Remarqué que dans fa bulle contre les Huffites, il
recommanda la foumiffion à toutes les déc fions du
concile de Confiancece qui emportoit implicitement
la reconnoiffance de la fupériarité du concile fur les
papes , laquelle efl formellement établie par ce-eonciL1.
Au refie, il n’eut rien de plus preffé que de diffoudre
ce concile, & d’en laiffer prefque tous les règlements
fens aucune exécution. Elu en 1417 , mort en 143 r.
Le nom de Martin a été porté aufîi par quelques
hommes de lettres plus ou moins connus r
i°. Martin de Pologne , Mardnus Polonus , dominicain
, nommé à l’archevêché de Gnefrie par le pape
Nicolas III. Il efl auteur d’uns Chronique-, nommée
de fon nom Chronique Marnmenne. Mort en 1278.
2*. Martin, Ma'tens ou Mertens, ( Thierry ) fla-
.|Bjind, un des premiers qui- cultivèrent l’art de l’Impri- t
M A R
merle dans les Pays-Bas ; il exerça- cet art à ÂTofîfo
patrie , à Louvain, à Anvers , & comme tous.les
premiers Imprimeurs , il étoit lavant. Mort à Àlofï
€n 1 534- r ,
3°. Dom Claude Martin , bénediélin de la congrégation
de St. Maur, a écrit la vie delà mère, première
fupérieure des Urfulines de Québec , fous le
nom de Marie de l’Incarnation , & dom Martenne,,
a écrit fa vie ; & la mère & le fi's avoient fait quelques
ouvrages de pié.é. La mère mourut à Québec
en 1672. Le fils, à.l’abbaye de Marmoutier, en 1696.
4°. David 'Martin , rmniftre proteflant , pafleur
d’Utreeht. C’étoit un françois réfugié.. Il efl fauteur de
l’Hiftoire du Vieux. & du Nouveau Teftament, ap-
pellée la Bible de Mortier ,. du nom de l’imprimeur ”,
d’un traité de la Religion révélée , & de divers autres
ouvrages fur la Bible. Mort à Utrecht en 1721. Né en
1639 » dans diocèfe de Lavaur.
5°. Dom Jacqu s Martin , benédiélin de la congrégation
de St. Maur , homme fimple & doux dans la
fociété, fougueux &. amer la plume à la main , ayant
le cara&ère & le ton des favànts du feizième fiècle. Il
efl auteur d’un Traitq de la Religion des anciens Gauchis
; d’une Hifloire des Gaulois , publiée par dom de
Brezillac, neveu de dom Jacques Martin y d’une Explication
de divers Monuments finguliers qui ont rapport
à la Religion des plus anciens peuples,, avec Y examen
de la dernière édition des ouvrages de St* Jérôme & un
Traité fur l'Ajlr&logie judiciaire ; déclaircijfements
littéraires, fur un projet de Bibliothèque alphabétique*
Tous ces ouvrages font fort levants &. fort ennuyeux ,
& les traits fatyriques dont l’auteur a voulu les femer.jp
font en pure perte,on ne s’en s’apperçoitpas 1
Eh !■ l’ami, qui te favoit là ï
Dom Jacques Martin mourut à l’abbaye de Saint
Germain-des-Prés en 1751.
MARTIN GUERRE, (Hifl. modéj né à Andaye au
Pays des Bafques , époufa Bert, ande de Rols du Bourg.;
d’Ârtigat au diocèfe de Rieux en Languedoc. Après
avoir habité dix ans avec elle, il paua en Efpagne,
& difparut pendant huit ans. Au bout de ce temps ,,
un homme fe préfente,. dit à Bertrande qu’il efl font
mari, le lui perfoade & habite avec elle. Une tentative
qu’il fit enfuite pour s’approprier les biens
de Bertrande, le rendit fufpeél ; Bertrande & fes
parents, & ceux de fon mari, examinant de plus
près cet homme, virent ou crurent voir quec’etoif
un impofteur. : en effet, il fut condamne comme tel
par le juge de Rieux , à être pendu. Il appèlla au
parlement de Touloufc, ou Ion étoit fort embarraffé ,
lorfque le vrai Martin Guerre revint d’Efpagne. L’im-
pofteur étoit fon ami , Arnould du Th 1, qui tenoit
de lui-même tous les faits qui avofent donné de la1
vraîfemblance à fa prétention d’être Martin Guerre.
Arnauld du Thil fut pendu & brûlé devant k maifoiî
de Martin Guerre à Artigat en 1360 ; mais il avoit
eu de Bertrande de Rols , fous la foi du mariage 4
une fille, à laquelle fes biens furent donnas*
M A R
MARTINEAU, ( IW ) ( Hiß. Litt. moi.) jéfuîte.
M. le Duc , ayeul dé M. le prince de Condé , étant
prêt à entrer en philofôphie au collège de Louh-le-
Grand , les Jéfuites dirent au grand Condé fon ayeul,
qu’ils avoient en province un excellent profeffeur de
philofophie, qui conviendroit bien à M le duc, mais
qu’ils n’ofoient le faire venir à Paris ni le propofér,
à caufe de l’excès de fa difformité. I l ne doit pas faire
peur à qui connoît Pelijfon, dit le prince de Conde. Il
demanda qu’on le fit venir. C ’étoit le père Martineau.
Il vint , il plut, il fit oublier fa laideur. D e la cour
de Chantilly il paffa bientôt à celle de Verfailles ; il fut
confeffeur de M. le duc de Bourgogne. Il vit mourir
fon pénitent : entr’autres livres de dévotion , il publia
tin ouvrage intitulé : les Vertus du duc de Bourgogne.
Le P. Martineau né en 1640, mourut en 1720.
, MARTINI, ( Martin ) ( Hiß. Litt, mod.) jéfuite,
millionnaire à la Chine , dont il a fait la clefcnption ,
& dont il a écrit l’Hiftoire ; il étoit lu & confulté
avant que le P. du Halde eût écrit. Il étoit revenu
de la. Chine en 1651.
. MARTIN1ÈRE , (Antoine-Auguftin Bruzen de la)
( Hifl. Litt. mod. j auteur de plufieurs ouvrag.-s , dont
les plus célèbres, font le grand Dictionnaire géographique
; IlntroduElion à /’ Hißoire de l’Europe* par le
baron de Puffendorjf, entièrement remaniée , augmentée
de I Hifloire de I A fie , de IAfrique & de l’Amérique
& purgée de plus ’ de deux mille fautes ; & une Introduction
générale à Létude des Sciences & des Belles-
Letirfs 3 en faveur des perfonnes qui ne favent que le
françois. C’efI à la Martinière qu’on doit le recueil
des Lettres choifi.es de Richard Simon fon oncle.
L’ex-jéfuite la Hode ou fon imprimeur, a mis malà
propos le nom de Bruzen de la Martinière à la tête
d’une mauvaife Hifloire de Louis X IV , dont il l’accufe
injuftement d’avoir été l’éditeur & le revikur. ( Voye^
Hode. . ( la ) La Martinière mourut à la Haye en
1749. Il étoit né à Dieppe , & s’étoit attaché fuccefïi-,
vement à divers princes étrangers.
MARTINOZZI, ( Marie ) ( Hiß, de Fr.j) nièce
du cardinal Mazarin , femme du premier prince de
Conty, connue par fon attachement à- Port - Royal.
Le fameux Lancelot , ( Voyeç fon article ) de Port-
Royal , fut précejt.ur des princes fes fils. Elle mourût
en 1672. Laure Martinoqyi fa feeur , époufa le duc
de Modène.
M ARTINUSIUS, ( George ) ( Hiß. de Hongrie )
cardinal, premier miniflre de Jean Zapol ou Zapolski,
Vaivode de T ranfylvanie , concurrent de l’empereur
Ferdinand 1er au royaume de Hongrie, & qui partagea
ce royaume avec lui. On vante l’adminifiration du
cardinal Martin tfius comme la valeur de Zapol. Ce
prince confia en mourant, ( en 1549') la tutelle de
fon fils à Martinufîus. Ferdinand Ier fit affaffiner ce
miniflre vers l’ân 1551, Un chanoine de l’églife d’Uzès,
nommé Béchet, a écrit fa vie.
MARTYR , ( Pierre ). ( Hiß. mod. j Divers personnages
font connus fous le nom de Pierre Martyr :
il-: Pierye Martyr, d’Anghiera dans le Mil .mois
M A R y o p
eleva les enfants de Ferdinand-le-Càthohque , & fut
ambaffadeur extraordinaire à Veii'fe, -puis en Egypte#
On a de lui une relation curieufe de cette dernière
ambaffade; une Hifloire de la découverte du Nouveau
Monde , intitulée : de Navigatione 6* terris de novd
reperds ; des Lettres hifloriques, fous ce titre: Epi fl*
tolce de rebus Hifpanicïs , fort utiles pour l’Hiftoire
du quinzième fiècle. Né en 1455 , mort en 15 25.
1°. Pierre Martyr de Novare, auteur d’un tra'té
de Ulceribus & Vulnenbus capitis , imprimé à Pavie
en 1584.
■ ' 3e. Pierre Martyr, efpagnol & fans doute dominicain,
dont on a un livre intitulé : Summarium Confli«*-
tutionum pro regimine ordinis Proedicatoram , imprimé
en 1619.
40. Pierre Martyr, fameux hérétique- du feizième
fiècle. Son véritable nom étoit Verm.gli ou Vermilli#
Il étoit florentin. L’inquifition fouffroir peu d’hérétiques
dans, le fein de l’Italie, mais la réforme y pénétroit ,•
ôc enlevoit beaucoup d’habitants à cette contrée. Nous
voyons vers le milieu du feizième fiècle , une églife
italienne établie à Zurich, fous la di'reétion dé Bernardin
Ochin , natif de Sienne , ou i, d’abord cor-
delier ÿ enfuite capucin & général de cet ordre alors
naillant, s’enfuit en 1542 , de .l’Italie , avec une fi1 le ,
qu’il alla époufer à Genève. Le florentin Vermilf ,
dit Pierre Martyr, fon ami , calvinifîe non moins
zélé , le fuivit de près. En 1547 , ils allèrent enf.mb’e
en Angleterre, où Thomas Çrammer , archevêque,
ds Cantorberi , les appelloit pour travail!:r avec lui
à la réformï qui fe fit fous Edouard VI. Leur ouvrage
fut détruit fous le règne de Marie ; ils quit.èrent
alors l’Angleterre , & fe retirèrent à Strasbourg. Ils y
trouvèrent Zanchius, chanoine régulier d’Italie , que
les leçons &. l’exemple de Vermigli fon maître, avoient
féduit. En 1555', Ochin prit la direction de l'églife
italienne réformée de Zurich ; il en fut chaffé en 1563,
à l’âge de foixante-feize ans ; il fe retira en Pologne ,
il en fut chaffé encore ; il s’enfuît en Moravie , où il
mourut de la pelle, avec fon fils & fes deux filles#
Pierre Maryr ou Vermilli môtirut à Zurich en 1562,
Ses oeuvres ont été recueillies en 3 vol. in - fol. , fous
le titre de Loci communes Theologici. On a aulfi des
Lettres de lui, & elles ont été imprimées par Elzevir.
MARTYRS, (Barthelemi des), Voy. B a r tkele m i- ^
MARVILLE , ( Vigneui de ) V o y eArgonne.
MARULLE, ( Hifl. anc. & mod. ) Plufieurs
hommes de lettres de divers temps Ôc de divers
p a y son t porté ce nom ;
i°. Pompée Marulle, grammairien Romain 9 cfk
reprendre Tibère , fur un mot peu latin qui lui étoit
échappé , difant que l’empereur pouvoir donner droit
de bourgeo’.fie aux hommes , mais non pas aux mets#
2°. Tacite Marulle, poète calabrois, fît un poème-
à la louange d’Attila, comme on pourroit en faire
un à la louange de la- pelle des tremblemens de
erre. Attila , pour récompenfè de fes flateries , voulut
le fÿre brûler avec fou ouvrage#^