
«l’une hiftoire éccléfiaftique prote'ftante, fous le titre
‘de centuriesR On a dit de lui que la feule bonne a&îon
qu’il eûq faite, avoit été de mourir; ce qu’il fit en
' ï 575 , îe i i Mars. Il étoit né le „3 Mars 1520. Sa
maxime politique étoit qu’il falloit tenir les Princes en
refpeft par la crainte des fédîtions, metu fcaidonurti
terrendos ejfe principes. Mélancht. ép. 107.
IMAGE, ( Hift. une. & mod. ) fé dit des repré-
fentations artificielles que font les hommes , foin en
peinture ou fculpture ; le mot d'Image dans un fens efi
confacré aux chofes faintes ou regardées comme telles.
JL’ufage & l’adoration des Images ont eftuyé beaucoup
de contradiélions dans le monde. L’héréfie des Iço-
noclaftes ou Iconomaques, c’eft-à-dire, brife-images,
qui commença fous Léon llfaurien en ^72,4, remplit
l’empire grec de maffacres & de cruautés , tant fous
ce princç, que fous fon fils Conftantin Copronyme ;
cependant l’églife grecque n abandonna point le culte
des Images l & l’égliie d’Occidènt ne le condamna
pas non plus. Le concile tenu 4 Nicée fous Conftan-
tin & Irene, rétablit toutes chofes dans leur premier
état; & celui de Francfort n’en condamna les décidons (
que par une erreur- de fait & fur une fauffe verfion.
.Cependant depuis l’an 815 jufqu’à l’ahnée 855 , la
fureur des Iconcclaftes fe ralluma en Orient, & alors
leur héréfiè fut totalement éteinte : mais diverfes fe&es,
•à commencer par les Petrobrufiens & les Henriciens
pont renouvellée en Occident depuis le douzième fièçle.
A examiner tout ce qui s’eft pafle à cet égard, & à
juger fainement des chofes, on voit que ces- feéiaires
§>L leurs fucceffeurs ont fait use infinité de fauffes imputations
à l’églife romaine, dont la do&rine a toujours
été de ne déférer aux Images qu’un culte relatif &
fubordonné, très-diftinéL du culte de latrie , comme
on le peut voir dans l’expofition de la foi de M. Bofluet.
Àinfi tant de livres, de déclamations, de fatyres violentes
des miniftr'es de la religion prétendue réformée,
pour prouver que les catholiques romains idolâtroient,
gk. violoient le premier commandement du décalogue,
ne font autre choie que le fophifme que les Dialeéii-
ciens Appellent ignoratïo elenchi. Çes artifices , font
bons pour fçduire des ignorants : mais il eft étonnant
que l’efprit de parti ait aveugle des gens habiles d’ailleurs
, jufcuà leur faire hafarder de pareils écrits ,• &
4' les empêcher de difçérner les abus qui pourrôient
fe rencontrer dans le culte des Images , d’avec .ce que
Téolife en àvoit toujouts cru, ÔC' d’avec le fond de là
doélrine fur cet article.
Les Luthériens blâment les Cglviniftes d’avoir brifé
les Images dans les églifès des.Catholiques , & regardent
cette a&ion comme une efpçce de facrilègé , quoiqu’ils
traitent lès catholiques romains d’idolâtres^ pour en
avoir çonférvé le culte. Les Grecs ont pouffé ce culte
; fi loin, que quelques-uns d’entr’eux ont reproché aux
latins de ne point porter de refpeâ aux Images ; cependant
l’églife (fOrient & celle d’Oçcident n’ont jamais
jdifputé que fur des tçrmes ; elles étoient d’accord pour
. le fond.
> jÇes juifs çondamoem a^plumçnt les Images ? & ne
fouffrent aucunes ftatues, ni figures dans leurs lttalfor&J
& encore moins dans leurs fyuagogues & dans les ’
autres lieux çonfacrés à leurs dévotions. Les Maho-
métans ne les peuvent feufïrir non plus ; & c’eft en
partie pour'cela qu’ils ont détruit la plupart des'beaux
monumens d’antiquité facrée & profane, qui étoient à
Conftantinople.
Les Romains confervoient avec beaucoup de foin
les Images de leurs ancêtres, & les faifoient porter dans
leurs pompes funèbres 6c dans leurs triomphes Elles
étoient pour l’ordinaire de cire & de bois, quoi, u 1 y en
eut quelquefois de marbre ou d’airain. Ils les plaçoient
dans les vefiibules de leurs maifons , 6c elles y demeu-
roient toujours , quoique lamaifoji cha geât de maître,
parce qu’on regardoit comme un© impiété de les déplacer.
Appius Claudius fut le premier qui les introduifit
dans les temples , l’an de Rome 259 , & qui y ajouta
des inferiptions, pour, marquer l’origine de ceux qu’elles
repréfentoièm, auffi bien que les actions par lefquelles
ils s’étoient diftingués.
Il n’étoit pas permis à tout le mondé de faire porter
les Images de fes ancêtres dans les pompes funèbres*
On n’accordoit cet honneur qu’à ceux qui s’etoient
acquittés glorieufemant de leurs emplois." Quant à ceux
qui s’étoient rendus coupables de quelques crimes, on
brifoit leurs Images. (A R)
Il n’eft rien dit dans cet article, du pouvoir des Imagesi
Nous y foppléérons par quelques exemples de.ee pouvoir
étonnant. Un tableau qui repréfente Falamede condamné
à mort par fes amis , jette le trouble dans l’ame
d’Alexandre ; il rappelle à ce prince le traitement cruel
qu’il a fait à Ariftoniçus. Une courtifàna au milieu d’une
joie difïhlue vient par hazard à fixer les yeux for le
portrait d’un phildfophe , elle a honte tout-à-coup de
fes défordres, embrafte la vertu la plus rigide. Un roi
Bulgare fe fait chrétien pour avoir vu un tableau du
jugement dernier. Céfar voit à Cadix le portrait d’Alexam
dre , &fe proçhe de n’avoir encore rien fait de glorieux
à l’âge ou efi: mort Alexandre*.
Amurat IV. voulant réprimer l’infolence des janife
faires & des Spahis, né leur fait aucun reproche ,• il
fort à cheval du ferrail, va à l’hyppodrpme, ,y tire de
l’arc & lance fa zagaye ; la dextérité 6c la fo r c e que
montre c e prince, étonnent les troupes, "elles rentrent
dans le devoir. On tente de ponfoier une femme qui
a perdu fon mari elle fait figne en mettant la main
fur fon coeur, que e’eft là qu’eu renfermé fon chagrin,
& qu’il ne peut fe guérir. Un t e l gefte. efi plus exprefe
fif que tous ' les difeours qui feraient échappés à fa
douleur.
La me «1 de Germanxus, par le. célèbre le Pouffin i
infpire de l’attendriffement pour ce prince , & de l’indignation
contre Tibère,
Le Pouflin veut repréfenter toute la douleur que
peuvent reffentir des mères qui voient égorger: leurs
enfans fous leurs yeux-, & dans leur fein même , il
ne peint quune> femine for le devant de fpn tab leau
du mafiacfe des Innocens; plus mtelligicur quàm pirp%
ff eâl i’éftîàrquable que deux femmes aient rétabli
lés Images : l’une efi l’Impératrice'Irene , veuve- de
Léon IV , la première femme qui monta for le trône
[fies Céfars, & la prem ère qui'fit périr fon fils
pour y régner. L’autre efi l’Impératrice Théodora ,
veuve de Théophile. Sous Irene fe tint j en 786, le
|deuxième concile de Nicée, feptiéme général, ou il
y eut trois cents cinquante pères. C ’eft le concile que
[Charlemagne refiifa de receyoir à Francfort. ( C ).
IMAM ou IMAN , ( Hiß. mod. ) miniftre de la
religion mahométane , qui répond à un curé parmi
bous.
Ce mot fignifie proprement ce que nous appelions
prélat y antißes', mais les mufulmanç le difent ën particulier
de celui qura le foin, l’intendance a’une mof-
quée, qui s y trouve toujours le premier,. 6c qui fait
la prière au peuple, qui la répète après lui.
! Iman, fe dit auffi abfolument par excellence des chefs,
■’des inftituteurs' ou des .fondateurs des quatre principales
feéles de la religion mahométane , qui font per-
mifes. Ali efi l'Iman des Perfes, ou, de la feéle des
Schiaites ; Abu-beker, Y Iman des Sunniens, qui-efi la
feéle que fuivent. les. Turcs; Saphii ou Safi-ÿ , Y Iman
d’une autre feéte.
! Les Mahcmétans ne font point d’accord -entr’eux
Ifor Yimanat , ou dignité d5iman. Quelques - uns la
I croient de droit divin , &. attachée à une feule fa
! mille , comme le pontificat d’Aaron ; les autres fou-
itjennent d’un côté quelle .efi de droit divin , mais de
1 l’autre , ils ne Id croient pas tellement attachée , à
liine famille, qu’elle ne puifle pafler 'dans une autre.
I Ils avancent de plus que Y iman devant être, félon eux ,
I exempt nen feulement des péchés griefs, comme
I l ’infidélité, mais encore des autres moins énormes,
li l peut être dépofé , s’il y tombe , & fa dignité tranf-
liférée à un autre.
i r Quoi qu’il en foit de cette queftion , il efi confiant
■ qu’un iman ayant été reconnu pour tel par les Mufol-
imans , celui qui nie que fon autorité vient immédiate-
I ment de Dieu , efi un impie ; celui qui ne lui obéit
■ pas, un 'rebelle, & celui qui s’ingère de le contredire;
l^n ignorant : c’efi par-tout de même.
B" Les, imans n’ont aucune marque extérieure qui les
l'difiingue du commun des Turcs ; leur habillement efi
i prefque le meme , excepté leur turban qui efi un peu
I plus large, 6c plifie différemment. Un iman privé de
§fa dignité , redevient fimple laïc tel qu’il étoit auparavant
, & le vifir en nomme un autre ; l’examen &
I l’ordonnance du miniftre forît toute là cérémonie de
I la réception. Leur principale' fonéfion , outre la prière,
j-eft la prédication , qui rouie ordinairement ,for là vie
jde Mahomet, fa prétendue million . fes miracles, &
I aS / ^ es ^ont fourmille la tradition mufulmane. Ils
■ fâchent au refie, de s’attirer la vénération de leurs
I auditeurs , par da longueur de leurs manches & de
lleurs barbes , la largeur de leurs turbans , & leur
Memarche grave & compofée. Un turc qui les auroit
| trappes, auroit la main coupée ; 6c fi le coupable
| > jl ferait condamné foq, Auçun im n ,
tpi'il a® f e t o e , ne peut être puni de mort; la
plus, grande peine qu’on lui puifle infliger,, ne s’étend
pas -au-delà du banniflement, Mais les liiltans & leurs
miniflres ont , trouvé le leeret d’éluder ces privilèges ,
foit en honorant les imans , qu’ils veulent punir,
d’une queue de cheval, diftinâion qui les fait paffer
au rang des gens de guerre , foit en les faifant déclarer '
infidèles par une aflemblée de gens de lo i, & dès-lors
ils font fournis a la rigueur des loix.. Gîter, inaurs des
Turcs, liv. I I , rom. I. (A . R .)
IMARET, f. m. (Hiß. mod. -) nom que les Turcs
donnent a une mat fon bâtie près ci’un jàmi, ou d’une
grande, mofquée ; elle eft femblable à un hôpital ou
hôtellerie, & eft deftinée à recevoir les pauvres &
les voyageurs. ( A .R .')
IMBLOCATIÖN , fubft. m. ( Hifl. des Coûmm. )
terme confàci e chez les écrivains du moyen âge ,
pour défigner la manière d’enterrer les- corps morts
des.perfonnes excommuniées; cette manière fe prati-
quoit en élevant un monceau dè terre ou de pierres
fur leurs cadavres , dans les champs ; ou près des
grands chemins, parce qu'il étoit défendu de les en-
fevelir, & à plus forte raifon de les mettre en terre
fainte. Imblecatum eft formé de bloc, amas'de pierres.'
Voye^ Ducange , Glojfaire latin, au mot Imblocams.
(Z). J.) ■
IMBRIKDAR-AGA , fubft. m. ( Hifl. mod. ) nom
d’un officier de la cour du fuirait, dont la fonction eft
de lui donner l’eau pour les purifications ordonnées
par la loi mahométane. {A . R.)
IMHOFF, ( Jean-Guillaume ) ( Hifl. Litt, mod.-) fameux
généalogifte allemand , qui.a écrit fur les généalogies
de toute l’Europe! Mort en 1728. °
IM O LA , ( Jean d’ ) jurifioufulte célèbre , difcipîe
de Bälde , mourut en 1436. On a de lui des commentaires
èftimés fur les Décrétales & fur les Clémen-
fines , &c.
IÎ4PÉRATRICE , impératrix, augufia &c. ( Hiß'
niod. & droit public) c’eft le nom qu’on'donne en
Allemagne à. l’epou.fe de l’empereur. Lorfque l’empereur
fe.-fait couronner, l’impératrice reçoit après lut
la- couronne &-les autres marques de fa dignité ; cette
cérémonie doit fé;faire comme pour l’empereur, à
Aix-la-Chapelle : elle a un chancelier pour elle' en
particulier :: c’eft toujours l’abbé prince de Fulde qui
eft en poffeffion de cette dignité : fon grand-aumôraer
ou chapelain , ieft l’abbé de St. Maximin de Trêves.'
Quoique les loix d’allemagne n’admettent les femmes
au gouvernement qu’au défaut des mâles , les jiirifcon-
fultes s’accordent pourtant à dire que ï impératrice peut
avoir la tutelle de fes enfants, ,&par conféqueiitgbu-
verner pendant leur minorité.
' La princeffe qui règne aujourd’hui en Ruffie , porte
le titre d impératrice, qui eft à prient reconnu par
toutes les puiffancès de l’Europe ; ce titre a été fubfiituc
à celui de Clarine , & à celui äAutocratie de toutes
les Ruffies , qu’on lui donnoit en Pologne & ailleurs.
( 4 . R. )